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Mike DeCarlo (Illustrateur)
EAN : 9781779500755
320 pages
DC Comics (03/12/2019)
4/5   1 notes
Résumé :
There's a lot of crime in modern-day Metropolis, and someone has to pick up the slack when Superman isn't around. That's where Booster Gold comes in, the self-branded superhero of today...from the future! Unlike your Batman, Green Lantern or Flash, Booster is only in the superhero business for three reasons: money, fame and adventure. After he's done stopping the bad guys for the press, he spends his time riding around town in "the Boostermobile," talking to his age... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient le début de la première série consacrée à Booster Gold. Il comprend les épisodes 1 à 12, initialement parus en 1986/1987, écrits et dessinés par Dan Jurgens, encrés par Mike DeCarlo, avec une mise en couleurs réalisée par Tom Zukio (épisodes 1 & 2), Nansi Hoolahan (épisodes 3 à 6), Gene d'Angelo (épisode 7 à 12). Cette réédition contient également une introduction de 3 pages, rédigée en 2019 par Dan Jurgens, le texte de la proposition originale de Jurgens de 1984 (6 pages), 3 pages de sketchs de définition du personnage, les photographies de la maquette de Skeets, 4 pages d'éléments promotionnels de la série à l'époque, ainsi que les pages de la version originale de l'épisode 6, (jamais parues) avant les modifications finales pour intégrer la nouvelle continuité de Superman.

À Metropolis, Skip Andrews est en train de réaliser des planches de comics pour la compagnie Blaze Comics, tout en étant à la recherche de nouvelles idées. Un article de journal relatant les exploits de Booster Gold attire son attention. Ce dernier est en train de s'entraîner à courir dans une salle de sport, tout en discutant des conditions financières d'un film à son image. Une fois rhabillé et la discussion sur ses honoraires parvenues à son terme, il se dirige vers le bar où il évoque ses placements financiers, en particuliers des actions qu'il ne souhaite pas acheter. À son insu, un individu (Myron) récupère le verre dans lequel il a bu pour la trace de ses lèvres. Une fois dehors, il monte dans la limousine qui l'attend et le conduit vers les bureaux de sa société Goldstar. Depuis la banquette arrière, il appelle son agent Dirk Davis pour connaître la suite de son emploi du temps. Puis il parle à sa secrétaire Trixie Collins pour savoir où en est sa candidature spontanée pour rejoindre la Ligue de Justice : ça n'a pas avancé. Mais sa voiture est percutée par un gros véhicule blindé.

Booster Gold sort de sa voiture, et s'envole avec Skeets à ses côtés, un petit robot sous forme de ballon oval avec des ailettes, piloté par une intelligence artificielle autonome. Il désarme une douzaine de gugusses en costume moulant vert, armés de pistolet laser. Il doit ensuite combattre un supercriminel appelé Blackguard (Richard Hertz). Myron a apporté les résultats d'analyse au chef de l'organisation des Mille qui compte bien ainsi découvrir qui est vraiment Booster Gold. Par la suite, Booster Gold doit encore combattre Blackguard (toujours à la solde des 1000) qui forme un duo avec la supercriminelle Mindancer. Après un diner en tête à tête avec la superbe actrice Monica Lake, Booster Gold infiltre l'une des bases des 1000, recevant l'aide inattendue de Thorn (Rhosyn Forrest). Il intervient pour neutraliser un terroriste ayant pris en otage les spectateurs d'un match de hockey sur glace. Il prend possession de la Boostermobile (une voiture de sport en exemplaire unique). Il se retrouve sur une autre planète à combattre un tyran avec l'aide de Superman à qui Skeets raconte les origines de Booster Gold. Il déjoue un attentat contre le président des États-Unis avec l'aide de 3 membres de la Légion des Superhéros : Brainiac Five, Chameleon Boy, et Ultra Boy. Il doit une nouvelle fois faire face au 1000 et à leur chef Director.

Un cas d'école : la création d'un superhéros ex-nihilo dans les années 1980, le premier nouveau superhéros DC après Crisis On Infinite Earths (1985/1986) de George Perez & Marv Wolfman, à partir d'une proposition formalisé juste avant. Après avoir dessiné des épisodes des séries Legion of SuperHeroes et de Warlord, Dan Jurgens propose une toute nouvelle série sur un tout nouveau personnage, ayant la particularité de monnayer sa célébrité. Au cours de ces 12 épisodes, il a recours aux services d'un agent pour le représenter, et pour conclure des contrats de films, de publicité de céréales, de fabrication d'une voiture à son nom, et même d'une série de comics. Il se sert même des particularités de son origine pour savoir quelles actions acheter en Bourse. En 1986, ce comportement est nouveau : il n'y a pas encore une flopée de héros cyniques se comportant comme des stars du sport ou du showbiz pour monnayer leurs services ou pour signer des contrats avec des grandes marques pour promouvoir leurs produits. de ce point de vue Booster Gold va à l'encontre de la morale traditionnelle du superhéros classique qui est altruiste et désintéressé. D'un autre côté, la provocation reste mesurée. Booster Gold ne fait que participer à la société capitaliste en promouvant son image, sans nuire à qui que ce soit. En outre, ces 12 épisodes montrent qu'il débute son voyage vers des principes moraux plus héroïques et ce n'est pas un héros à louer. Régulièrement il se lance aux secours de civils avant tout pour les sauver, plus que pour alimenter son image de marque. Enfin son positionnement de héros se trouve validé par Superman (un peu du bout des lèvres quand même) et par 3 membres de la Légion des Superhéros. S'il y a encore un lecteur qui entretient des doutes, Booster Gold sauve Ronald Reagan, le président des États-Unis, sa femme Nancy et George Bush pour faire bonne mesure.

D'ailleurs, le lecteur constate très rapidement qu'il s'agit d'aventures de superhéros classiques, encore pétries de naïveté enfantine, ne faisant que débuter le processus de maturation vers un lectorat plus âgé. Booster Gold porte un costume éclatant : bleu et or. Il revêt souvent une cape d'apparat couleur or. Il combat des supercriminels d'opérette, entre le Directeur des 10000, avec son costume blanc et bleu et sa longue cape, et des supercriminels jetables à l'apparence si proche (costume blanc et rouge) que le lecteur vérifie qu'il y a bien une différence entre Chiller et Shockwave. Les 1000 disposent de bases souterraines d'une taille gigantesque sous Metropolis sans que personne n'ait jamais rien remarqué. Skeets est là presqu'en continu pour aider Booster Gold à trouver des solutions. Les personnages secondaires sont la proie de leurs émotions et se conduisent souvent sans beaucoup réfléchir. À plusieurs reprises, le lecteur se rend compte qu'en tant qu'artiste, Dan Jurgens s'inspire encore beaucoup de ses modèles, par exemple une posture à la Jack Kirby dans une case, ou une composition évoquant superficiellement Jim Steranko, sans en avoir la sophistication. Indépendamment de ces réminiscences ou hommages, la narration visuelle de Jurgens est claire et efficace. Il maîtrise l'art et la manière de ne pas dessiner les décors dans les arrière-plans, mais il n'en abuse pas. Il s'investit dans la représentation des gratte-ciels lors des séquences de vol de Booster Gold. Il sait rendre compte des volumes et des différents plans dans une même case.

Mis à part les superhéros et les supercriminels, les autres êtres humains ont des morphologies normales, et l'artiste fait l'effort de leur donner des tenues différentes, assez banales, mais réalistes. La direction d'acteurs s'inscrit dans un registre naturaliste pour les civils, sans dramatisation théâtrale des postures ou des expressions de visage. Étrangement, malgré ses qualités, la narration visuelle devient vite fade. Elle n'est pas mal faite ou bâclée, mais elle reste dans un registre pragmatique, utilitaire, en utilisant les poncifs visuels des comics de superhéros industriels. Ça se lit sans déplaisir, mais en s'oubliant très vite. Pourtant, après avoir lu ces 12 épisodes, le lecteur reste sur une bonne impression parce que l'entrain de l'auteur transparaît dans le rythme de la narration. La mise en couleurs est elle aussi fonctionnelle à base d'aplats et de couleurs majoritairement claires, encore dans un registre tout public.

A priori, le lecteur s'est lancé dans ce tome soit par nostalgie d'une série qu'il a aimé par le passé, soit pour découvrir un les origines d'un héros auquel il s'est attaché. L'ouvrage est soigné et les compléments en fin de tome s'avèrent intéressants. Les histoires en elles-mêmes réservent plusieurs surprises : l'origine du superhéros (elle n'est révélée que dans l'épisode 6) car elle sort de l'ordinaire, la franchise désarmante de Michael Jon Carter, la camaraderie entre Booster Gold et Skeets (tout le monde rêverait d'avoir cette sorte de compagnon bienveillant), le caractère de Trixie Collins qui cherche à toucher le bon fond sous le masque de Booster Gold, la bévue de Booster Gold sur la planète soumise à un tyran (une pique étonnante contre le héros débutant qui ne comprend pas la situation), la commercialisation forcée de la Booster Mobile. Par ailleurs, cette série constitue l'exemple même des difficultés d'un éditeur comme DC ou Marvel pour présenter un nouveau superhéros au lectorat. Booster Gold est apparu pour la première fois dans le numéro 1 de sa propre série, sans acclimatation préalable du lecteur lors d'apparition dans d'autres séries. Cette première série a duré 25 épisodes, tous réalisés par Dan Jurgens. En cours de route, Booster Gold a rejoint la Ligue de Justice nouvellement reformée dans Justice League International de Keith Giffen, John-Marc DeMatteis et Kevin Maguire, où il a vite formé un duo inénarrable avec Blue Beetle (Ted Kord). Malgré sa réelle originalité, il n'a pas réussi à s'implanter dans le coeur des lecteurs et sa série s'est arrêtée. Il est apparu épisodiquement dans les autres séries DC, avant de bénéficier d'une deuxième série en 47 épisodes à partir de 2011 (soit 14 ans plus tard), lancée par Dan Jurgens, puis squattée par Keith Giffen. C'est toute la difficulté de DC et Marvel qui ont du mal à proposer de nouveaux superhéros qui soient pérennes.

Ce recueil est l'occasion de (re)découvrir les débuts de Booster Gold en 1986, dans une très belle édition. Il s'agit à la fois d'une série industrielle ni bonne, ni mauvaise, efficace et fonctionnelle, et à la fois d'une lecture qui force la sympathie par son héros séduisant, ses dessins faciles d'accès, et plusieurs idées inattendues.
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