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Natchez burning tome 1 sur 3
EAN : 9782330129842
1088 pages
Babel Actes Sud (08/01/2020)
4.28/5   466 notes
Résumé :
Ancien procureur devenu maire de Natchez, Mississippi, sa ville natale, Penn Cage a appris tout ce qu’il sait de l’honneur et du devoir de son père, le Dr Tom Cage. Mais aujourd’hui, le médecin de famille respecté de tous et pilier de sa com­munauté est accusé du meurtre de Viola Turner, l’infirmière noire avec laquelle il travaillait dans les années 1960. Penn est déterminé à sauver son père, mais Tom invoque obstinément le secret professionnel et refuse de se défe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (92) Voir plus Ajouter une critique
4,28

sur 466 notes
Monumental !!!! Et pas uniquement parce que ce polar est une brique de plus de 1000 pages épaisse comme un Petit Robert !

Ce magnum opus est un récit brûlant des haines raciales qui rongent l'Amérique sudiste ( entre autres ) depuis l'ère des droits civiques, années 1960. Avec une vigueur incroyable, il gratte ses plaies qui suintent toujours, pas prêtes à se refermer.

1964 les Aigles bicéphales, ramification encore plus secrète, brutale et radiale du Ku Klux Klan, enchaîne les meurtres atroces de Noirs impliqués dans le combat pour les droits civiques. 2005, dans l'Etat du Mississippi post-Katrina, Viola Turner, une vieille dame noire est assassinée à Natchez où elle venait de retourner après un exil démarrée justement en 1964.

Le procédé classique consistant à alterner passé / présent prend une ampleur inouïe sous la plume survoltée de Greg Iles pour livrer un récit d'une rare complexité et pourtant parfaitement lisible malgré la multiplication des couches, des personnages, des péripéties, jusqu'à un dénouement clair identifiant les modalités et les raisons du meurtre de Viola. On comprend tout, on ne se perd pas, même si la lecture requiert tout de même une certaine exigence d'attention.

Bien évidemment, le lecteur retrouve dans Brasier noir tout ce qu'il attend sur ce thème mais l'intensité y est décuplée par un ultra-réalisme impressionnant : les crimes racistes des Aigles bicéphales font suffoquer, les «  méchants » sont grandioses, les personnages en croisade comme le journaliste Henry inoubliables.

Mais ce qui fait de ce roman-fleuve un roman exceptionnel, c'est sa strate tragédie grecque familiale, c'est elle qui touche, qui fait palpiter, vibrer, c'est elle qui incarne. La question de l'héritage est au coeur : héritage de la violence quand on naît dans une famille de salopards, pères, fils, petit fils, difficiles d'échapper à un atavisme bulldozer.

Surtout, il y a le narrateur, Penn, maire de Natchez, ex-procureur, qui veut sauver son père accusé d'avoir tué Viola Turner, son ancienne infirmière. Il est à l'épreuve du feu, voulant sauver à tout prix son père et découvrant au fil de l'enquête les angles morts de sa vie, tous ses secrets, certains terribles. Il voit vaciller la figure de son père, une version médecin d'Atticus Finch, un des citoyens les plus respectés de la ville de Natchez, qui aurait des connexions avec les Aigles bicéphales et refuse obstinément de parler pour se défendre. Ces dilemmes sont déchirants : son père ou la vérité, quel choix possible pour un homme d'honneur ?

Un roman total et flamboyant emplie de rage et d'émotions, très impressionnant, tout simplement magistral. Et ce n'est que le premier tome d'une trilogie. Je compte bien poursuivre avec l'Arbre aux morts.
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Du grand art, du très grand art !

Avec Brasier noir, Greg Iles nous tient dans son histoire pendant plus de 1000 pages, avec un sens du récit, du suspense et du noir, magistralement maîtrisé.
À Natchez, en plein coeur du Mississippi profond, la haine raciale ne s'est que peu estompée depuis les luttes des années 50 et 60 : noirs et blancs cohabitent désormais, certes, mais pour beaucoup d'autochtones, la séparation reste présente, historique, irrémédiable. Tout comme la corruption qui survit grâce à la peur entretenue par une poignée de mafieux locaux dont la puissance n'a d'égal que les ramifications étendues de leurs affidés. Il suffirait d'une étincelle pour que tout cela explose à nouveau...

Cette étincelle va provenir de la mort de Viola, une ancienne infirmière noire exilée et récemment revenue au pays, dont le Docteur Tom Cage, son ancien patron, est accusé. Suicide assisté, meurtre accidentel ou déguisé ? le doute est là et il est suffisant pour faire resurgir les histoires sombres d'un passé oublié et déterrer des cadavres dont la mort n'a jamais été expliquée.
Penn Cage, maire de Natchez et fils de Tom, se lance aussitôt dans la défense de son père, qui refuse obstinément de lui donner les clés pour l'innocenter, préférant garder pour lui le passé et se réfugier dans le silence puis la fuite. Aidé de sa fiancée Caitlin, journaliste, Penn va démêler un à un les fils d'une pelote sans fin, sur fond de haine raciale, de secrets cachés et de flics corrompus.
Cela faisait longtemps, depuis Lehane, Ellroy voire Wolfe, que je n'avais lu un roman noir aussi bien ficelé : intrigue sans faiblesse, suspense maintenu sans artifice, mélange de la petite et de la grande histoire, avec intégration des personnages mythiques de la deuxième moitié du XXe siècle aux US (les Kennedy, John et Bob, Martin Luther King, J. Edgar Hoover...) et surtout, des personnages remarquablement dépeints, attachants et que l'on a hâte de retrouver dans ce qui est annoncé comme une trilogie. Mention spéciale à la traduction d'Aurélie Tronchet.

Du très grand art, je vous dis !
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Un noir thriller dans l'atmosphère du sud des États-Unis : Ku Klux Klan, pouvoir corrompu et crimes impunis.

Petite ville à la frontière de l'état du Mississippi et de la Louisiane, une boutique de musique tenue par un vieux Noir bien tranquille, qui accorde même les pianos des Blancs. Un jeune musicien noir avec sa fille blanche, c'est trop! On brûle l'échoppe et son propriétaire, on torture et on assassine. La police est impuissante et a d'autres cadavres sur les bras dans ces années soixante, cette période de lutte pour les droits civiques. Quarante ans plus tard, un journaliste tente toujours de trouver des preuves ce qui s'est réellement passé.

La mort d'une femme âgée, de retour dans la ville depuis peu, remue les eaux boueuses des crimes anciens. S'agit-il d'une euthanasie pour la délivrer de la douleur de son cancer ? À moins qu'on ait voulu faire taire pour toujours cette Noire, témoin de trop de choses du passé? le bon médecin est-il un criminel aussi ? Jusqu'où peut-on aller pour cacher la vérité et préserver le pouvoir et l'argent ? Et la recherche de la justice vaut-elle la peine de mettre en danger sa vie et sa famille?

Une brique de plus de mille pages en grand format. Bien que, selon moi, l'auteur aurait pu faire plus court, c'est un bon suspens. C'est aussi une lecture intéressante, qui rappelle des moments d'une histoire américaine pas si ancienne, où l'Amérique assassinait ses héros.
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BRASIER NOIR de Greg Iles
Traduit par Aurélie Tronchet
Éditions Acte Sud (collection actes noirs)

********** C O U P DE C O E U R **********

Le roman commence en 1964 avec les meurtres impunis de trois hommes dans l'état du Mississippi. Leur "tort" selon les assassins ? Avoir la peau noire et surtout, pour l'un d'eux, avoir aimé une fille blanche ! ...

"Les arbres du Sud portent un fruit étrange
Du sang sur leurs feuilles et du sang sur leurs racines
Des corps noirs qui se balancent dans la brise du Sud
Un fruit étrange suspendu aux peupliers
Scène pastorale du vaillant Sud
Les yeux révulsés et la bouche déformée
Le parfum des magnolias doux et printannier
Puis l'odeur soudaine de la chair qui brûle
Voici un fruit que les corbeaux picorent
Que la pluie fait pousser, que le vent assèche
Que le soleil fait mûrir, que l'arbre fait tomber
Voici une bien étrange et amère récolte !"
(Billie Holiday, Strange Fruit)

... Quarante ans plus tard, plus précisément en 2005 à Natchez (Mississippi), le Dr Tom Cage, un médecin septuagénaire respecté de tous, est accusé du meurtre de Viola Turner, l'infirmière d'origine afro-américaine qui travaillait avec lui dans les années 1960.

Un roman que j'aurais totalement ignoré si mon ami FB Christian n'avais pas autant insisté pour le faire lire à toutes ses connaissances. Et bien lui en a pris car c'est un roman remarquable qui entremêle plusieurs genre.

Tout d'abord, "Brasier noir" est une grande fresque historique qui nous fait plonger du côté obscur des États-Unis, dans ces états du Sud où les choses n'ont changées qu'en surface car, en 2005, la vie reste différente en fonction de la couleur de peau et, même si le klu klux klan ne brûle plus impunément, la haine raciale y est toujours omniprésente.

"Brasier noir" est aussi, et surtout, un roman sur la corruption avec une référence (filiation) au livre de Robert Penn Warren, "Tous les hommes du roi". L'intrigue principale est située en 2005 post Katrina, car si l'ouragan a été un désastre pour la population pauvre (et particulièrement noire) de la Nouvelle-Orléans, il a surtout été une aubaine pour les spéculateurs mafieux. D'ailleurs le personnage de Carlos Marcello (parrain de la Nouvelle-Orléans) n'est pas fictif et il aurait réellement été impliqué dans l'attentat contre le président Kennedy du 22 novembre 1963.

Pour finir, "Brasier noir" est un polar à la "Cold Case : Affaires classées" (la série américaine des années 2000) où les évènements de 2005 remettront au jour les meurtres de 1963.

Un roman extrêmement intelligent qui s'inspire de personnes et de faits réels. Par exemple, le personnage du journaliste Henry Sexton, est le double littéraire d'un journaliste au "Concordia Sentinel", Stanley Nelson.

"La connaissance est le but de l'homme, mais il y a une chose que l'homme ne pourra jamais savoir. Il ne pourra jamais savoir si la connaissance va le sauver ou si elle va le tuer. Il va mourir, c'est un fait, mais il ne sais pas s'il mourra à cause de ce qu'il sait, ou bien à cause de ce qu'il ne sait pas et qui aurait pu le sauver." (Robert Penn Warren, "Tous les hommes du roi")

Un roman dense sur plus de 1000 pages mais que j'ai "dévoré" et ADORÉ. On peut seulement regretter quelques toutes petites redondances que l'on pardonne facilement au vu de la qualité narrative.
Autre regret, "Brasier noir" est le premier tome d'une trilogie... et il va falloir attendre que les volumes suivants soient traduits en français.

Et bravo à la traductrice, Aurélie Tronchet, pour l'excellence de son travail.
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J'ai toujours perçu le Ku Klux Klan comme étant une bande de brutes débiles assoiffées de sang et aveuglés par la haine et par la peur de la différence. Et bien le KKK tel que je me le représentais est une bande d'enfants de choeur par rapport à ceux que nous présente Greg Iles. Dans Brasier noir certains membres du Klan trouvent ce dernier un peu « mou du genou » et décident de créer un groupuscule plus radical : Les aigles bicéphales. Beaucoup plus effrayants et surtout beaucoup mieux organisés et hiérarchisés ils ont à leur tête des hommes machiavéliques sans scrupules et capables d'élaborer des plans tortueux et redoutables. Ceux là veulent diriger le monde et tentent de contrôler l'économie, la politique, la police… par d'habiles manoeuvres plus ou moins diplomatiques sans pour autant renoncer aux bonnes vieilles méthodes.

Tout commence dans les années 60 par des crimes particulièrement sanglants perpétrés contre des personnes noires engagés dans le mouvement des droits civiques ou qui simplement formaient un couple mixte. Et puis la petite histoire va croiser la grande. de ces faits divers va naître dans l'imaginaire de Greg Iles un roman fleuve basé sur des faits réels et un travail d'historien remarquable.

L'auteur nous offre une histoire sur plusieurs décennies pleine de rebondissements. Plus de 1000 pages pour ce premier opus et aucun ennui ni aucune longueur à l'horizon. Les pages défilent et s'avalent goulûment. La tension est palpable et l'auteur nous tient en haleine : 1 meurtre, des meurtres et une multitudes de questions qui nécessitent pour y répondre de réveiller les témoins du passé, et ils sont nombreux. Bravo Mister Iles car ils sont finement travaillés. Exit les personnages secondaires palots et sans âmes, en quelques pages ceux de Greg Iles prennent vie sous nous yeux. Quant aux personnages principaux ils sont bien campés, leur psychologie est finement travaillée et ils sont plein de surprises et de contradiction. Touchants, glaçants, énervants, attachants aucun ne m'a laissé de glace même si certains m'ont fait sacrément froid dans le dos. Mais je ne dirais rien de plus de peur de trop en dire et de gâcher de plaisir.

Cette histoire est addictive, bien documentée, écrite sur un tempo entraînant par une plume des plus agréables. Impossible de lâcher ce (gros) livre avant la fin. Justement la fin… m'a laissé sur ma faim car Brasier Noir n'est que le premier d'une trilogie et donc de nombreuses questions restent sans réponses. J'aurais quand même aimé en savoir un peu plus et avoir « une vraie fin ». Me voilà donc condamnée à lire les 2 autres tomes. Ceci dit il y a pire comme sentence.
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critiques presse (4)
Liberation
08 janvier 2020
Greg Iles plonge dans l’Amérique raciste des sixties.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeSoir
05 novembre 2018
Un choc ! Un coup de poing ! En plus de mille pages, l’Américain Greg Iles, né en 1960 à Stuttgart où son père dirigeait la clinique de l’ambassade des États-Unis au plus fort de la guerre froide, publie un monument, Brasier noir.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LaPresse
12 septembre 2018
Premier volume de sa trilogie Natchez Burning, Brasier noir met en relief le climat délétère qui perdure en Amérique et les graves conséquences sociales de la bêtise humaine. On a hâte aux deux suivants...
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeMonde
15 juin 2018
Dans « Brasier noir », Greg Iles ausculte les séquelles de la ségrégation dans le Sud profond par un va-et-vient rythmé entre les années 1960 et aujourd’hui.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Commençons donc en 1964, avec trois meurtres. Trois pierres lancées dans une mare dont personne ne s'était soucié depuis le siège de Vicksburg, mais qui allait bientôt devenir le centre de l'attention mondiale. Un endroit que la plupart des gens aux États-Unis considéraient comme étant différent du reste du pays alors qu'il incarnait précisément l'âme torturée de l'Amérique.
L'État du Mississippi.
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L'intérieur du bouiboui n'est pas aussi sombre que ce à quoi je m'attendais, mais il sent, comme tous les autres endroits de ce genre dans lesquels j'ai pu entrer.. La première vague d'odeurs brouille l'odorat - une étrange infusion d'arômes délicieux et de puanteur suspecte. Poulet frit, lard grésillant, biscuits au four, pain de maïs tout frais et oignons bataillent contre le poisson mort, la bière éventée, les vieilles poubelles, le désinfectant, la vinasse doucereuse et la fumée des cigarettes qui a imprégné jusqu'aux murs en parpaings... Un tableau figurant une femme noire nue, parée de bijoux, flottant au-dessus d'un volcan en ébullition, sert de toile de fond pour la scène où la batterie d'un rouge scintillant attend le prochain spectacle. Le juke-box qui clignote dans un coin envoie Bobby "Blue" Bland et sa basse pénétrante dans tout le club. Sans y jeter un coup d'oeil, je suis capable de deviner les artistes, que l'appareil propose : Little Walter, BB King, Big Mama Thornton, Wilson Pickett, Muddy Waters, Irma Thomas, Robert Johnson, Beverly "Guitar" Watkins, Ray Charles ...
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S’il existait une justice dans ce monde, ce salopard serait en train de mourir de la maladie de Charcot, à la place de la jeune mère que j’ai diagnostiquée il y a trois mois. Mais c’est le genre de justice dont rêvent les enfants. Les mauvais prospèrent et les innocents paient l’addition à leur place.

(Actes noirs, p. 420-1)
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A sa mort Jefferson avait laissé une esclave noire qui avait été sa maîtresse et des enfants métis. Avant de mourir, il avait affranchit certains de ses descendants noirs, mais les autres, ainsi que la plupart des esclaves qu'il restaient - plus d'une centaine d'être humains -, avaient été vendus aux enchères afin de payer ses dettes, une hypocrisie monumentale et sans aucun doute un péché sans précédent, les historiens se demandaient comment l'auteur de la Déclaration d'Indépendance avait été capable d'une telle chose.
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La guerre en elle-même faisait encore rage dans tout le pays, juste au-dessous de la surface étincelante du Rêve Américain. Certains faisaient semblant de ne rien voir où s'imaginaient que les Russes étaient le véritable ennemi. Mais quiconque avait lu un peu d'histoire savait que les grandes civilisations s'effondraient toujours de l'intérieur. (p. 51)
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Vidéo de Greg Iles
Interview de Greg Iles par Barbara Peters. 1/6
Non sous-titré.
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