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EAN : 9782234081093
272 pages
Stock (24/08/2016)
3.2/5   15 notes
Résumé :
« Je n’aurais pas dû regarder cette vieille série B avec Charles Bronson.
À l’écran, un homme prépare un attentat dans une chambre d’hôtel minable. Longtemps, il observe par la fenêtre l’appartement qu’il fera sauter à la nuit tombée. Un quart d’heure passe sans qu’un mot soit prononcé.
Ce quart d’heure a occupé les dernières années de ma vie. Cinq ans à tenter de comprendre comment cet acteur “au sourire de pierre” pouvait produire un tel silence. P... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Il était une fois une gueule. Ces dernières années, l'exofiction connait une certaine vogue dans l'Hexagone, et j'en lis volontiers lorsque le personnage réel m'intéresse, comme Heydrich (HHhH) ou Hoover (La malédiction d'Edgar). Dans Bronson d'Arnaud Sagnard, le narrateur tombe un soir sur une série B de Michaël Winner, Le flingueur, et devient obsédé par le personnage d'Arthur Bishop, un tueur à gages qui prépare ses contrats avec beaucoup de soin.
Bishop, c'est Charles Bronson, l'homme impassible, la gueule de métèque des studios hollywoodiens, de son vrai nom Charles Buchinsky, d'origine lithuanienne, ancien mineur, ancien soldat , une gueule, une présence écrasante malgré le peu de mots qu'il prononce sur grand écran.
Faut-il être fan de l'acteur pour apprécier Bronson? Ayant vu presque tous ses films, les meilleurs, Propriété interdite, La grande évasion, Les douze salopards, etc etc, aux plus moyens, Machine Gun Kelly, Le chevalier des sables, je ne me prononcerai pas. Mais là où Jayne Mansfield 1967 de Liberati m'avait laissée indifférente, le biopic de Sagnard m'a littéralement emballée. Il écrit bien, très bien même, et il faut résister à l'envie de retranscrire des dizaines de citations sur Charles, sa vie, ses films, pour laisser intact le plaisir de la découverte. Le narrateur est là, devant l'écran, mais derrière l'acteur, présent mais point trop non plus. On évite l'autofiction à la Pousse toi de là que je m'y mette.
Si vous êtes fan de Robert Aldrich, Melville, Marc Behm, Harry Crews, la lecture de Bronson vous séduira sans aucun doute. Car l'homme à la tête de pomme de terre au four, l'acteur qui fait du muet au temps du cinéma parlant, le mâle hiératique mérite bien cet hommage éclaté, cette relecture de certaines de ses scènes, quelques lignes sur ceux qu'il incarna autrefois, un homme avec un harmonica, un architecte flingueur ou un Apache rebelle:
« Bronson a tout fait, il a été figurant, ombre, silhouette ou simple visage, payé pour se taire comme tous les forçats de l'écran. Maintenant Elvis boîte à ses côtés, lui peut frapper Richard Burton sur une plage et Robert Redford le long d'une voix ferrée, il sculpte ce que personne n'a jamais sculpté, le buste d'Elisabeth Taylor à demi-nue, il courtise Rita Hayworth et Katharine Hepburn le gifle, il vole la vedette à Alan Ladd, il combat aux côtés de Yul Brynner, de Robert Mitchum et de Gary Cooper, il assiste Vincent Price puis assiste à sa mort, il trahit Burt Lancaster et sauve Rod Steiger, à deux reprises, il fait équipe avec Alain Delon, il tue Henry Fonda et Franck Sinatra l'abat en retour. »
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Né au fin fond de la Pennsylvanie, il aurait dû être mineur comme son père ou ses frères, il aurait dû être usé rapidement et mourir jeune. Il aurait pu devenir voyou il avait les épaules et la tête de l'emploi, seulement voilà, Charles Buchinsky est doux, sensible et intelligent.

Au retour de la guerre après avoir été décoré pour ses actes de bravoure il deviendra acteur. Un acteur avec une drôle de gueule, de drôles de rides et un drôle de sourire.

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Parce qu'un soir il a zappé sur un vieux nanar avec Charles Bronson, (parole de cinéphile, Bronson à fait vraiment beaucoup, beaucoup de nanars) Arnaud Sagnard enquête. Qui était cet artiste oublié? Dans les années 70's il fut l'acteur le mieux payé d'Hollywood, grâce à une série de films oubliables basé peu ou prou sur cette idée: « Les gens sont méchants donc je tue tous les gens qui sont méchants ».

Le romancier décide de partir à la recherche de cet acteur granitique, il ne se doute pas qu'en fouillant dans l'histoire de cet homme c'est lui qu'il va découvrir. Car cet acteur monolithique porte un masque et comme disait Cocteau : « qui se masque se démasque ».

Au cours de ce « romanquête » ( un terme qui semble être à la mode) Arnaud Sagnard revit sa propre vie, son enfance dans une cité ouvrière, des images fantômes hantent l'écrivain, ce n'est pas simplement Hollywood, mais l'histoire d'un petit garçon et d'un futur père face à la mort que nous raconte ce récit émouvant.

Biographie, autofiction, exofiction ou donc "romanquête", à vous de choisir, pour moi, c'est un bon roman, tout simplement.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Fils d'un immigré lituanien, Charles Bronson n'a pas toutes les cartes en main au début de son existence. Très tôt, il perd son père et plusieurs de ses frères. Il est contraint de travailler à la mine pour assurer la subsistance des siens, puis appelé à la guerre dont l'horreur le marquera profondément. Pas étonnant qu'il préfère le silence et la réserve. « Charles parle peu, il écoute à peine, on dirait qu'il a dans la bouche un trou où tombent les mots. » (p. 19) Pour réaliser le rêve d'un de ses frères, il part à New York, puis à Los Angeles pour devenir acteur. Sa jeune épouse, Harriett, le suit, et deux enfants couronneront bientôt le mariage. « Au cinéma, justement, je réalise qu'il n'élève jamais la voix. […] Si le cinéma est né pour faire taire le silence, pour l'habiter et l'occuper le plus possible, Buchinsky fait exactement le contraire. le débutant joue à nu, sans aucun artifice. » (p. 88) le succès tarde à venir, mais celui qui se fait désormais appeler Charles Bronson est déterminé à trouver sa place.

Le théâtre ne lui réussissant pas, il se tourne vers le cinéma où il devient l'une des gueules les plus emblématiques d'Hollywood. « Il y a pourtant cette évidence, les similitudes entre ce visage et une paroi rocheuse ravinée ou une montagne, cette façon de ne pas laisser prise aux passions liquides ou inflammables telles que l'amour. Bronson est minéral mais ce n'est pas exactement cela. Sans l'avoir jamais vu, on le reconnaît, quelque chose de millénaire passe, il est de toutes les époques, de toutes les fois où un individu a pu penser en regardant le visage d'un autre : je suis face à un mystère et sa solution, face à un sphinx qui formule la question et sa réponse. » (p. 106) Bronson fascine, hommes et femmes. Ces dernières, justement, il en aura beaucoup, mais il se retranche sans cesse de la société. Dans sa gigantesque villa de Bel-Air, Bronson se terre, géant d'airain aux pieds d'argile. Bronson a toujours eu du mal à vivre : sa place n'était pas parmi les vivants. « La mort ne l'abandonne pas, peut-être parce qu'il la tutoie depuis son enfance ou parce qu'il a été son héraut et son interprète. » (p. 243)

On sent toute la fascination du narrateur qui effectue des recherches fiévreuses pour se rapprocher de l'acteur. « On ne mesure pas le pouvoir que confère la consultation d'archives et de témoignages à celui qui s'y adonne. » (p. 52) Comme lui, on n'en finit pas d'observer le visage de Charles Bronson pour comprendre quelque chose aux sillons qui le parcourent. La filmographie de l'acteur se déroule au fil des pages, mais un film en particulier hante le roman et, semble-t-il, l'existence de Charles Bronson, le flingueur. Ah, profondes sont mes lacunes en cinéma, surtout ancien ! Mais Arnaud Sagnard a ouvert une porte dans laquelle je vais m'engouffrer avec plaisir et curiosité. de Charles Bronson, sans avoir jamais vu aucun de ses films, je connais la gueule brutale (mais tout à fait séduisante) et son corps massif. Ce monstre d'Hollywood appartient à l'imaginaire collectif et Arnaud Sagnard assoit encore un peu plus sa place en le faisant héros du roman de sa propre vie.
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Lire ce qui ressemble à une biographie de Charles Bronson, l'acteur américain taiseux et aux films violents qui ressemblaient à des panégyriques pour la NRA, ne me serait pas venu à l'idée. L'homme à l'harmonica d'"Il était une fois dans l'Ouest", a vu sa carrière culminer dans des séries B ( Z?) assez abjectes. L'acteur a disparu des écrans au début des années 90, est décédé une décennie plus tard et, l'eau ayant coulé sous les ponts, son image violente s'est patinée. C'est donc avec curiosité que je me plongé dans ce premier roman qui n'est ni réellement une biographie, ni une exographie, plutôt une évocation originale de Charles Buchinsky ( son vrai nom) où sa vie se mêle avec celle de l'auteur, un peu comme l'avait fait il y a quelques années Nathalie Léger avec " Supplément à la vie de Barbara Loden " ( prix du livre Inter 2012) et d'ailleurs citée dans le roman.
La vie et l'oeuvre de Charles Bronson se résume assez vite. Fils de mineur de Pennsylvanie, il part comme tirailleur sur un avion durant la seconde guerre mondiale. A son retour il s'inscrit dans des cours de théâtre et commence à jouer des seconds rôles exotiques obtenus surtout grâce à son physique entre gitan et indien si particulier et si photogénique. Après quelques rôles marquants, surtout en Europe, il devient star avec des films tournant autour de froids tueurs sans expression.
Bien sûr, comme toute célébrité, un biographe aurait tiré plein de choses de toute cette vie, entre anecdotes et potins de gazette. Et au début du roman, j'ai pensé que c'était le cas. le récit de l'enfance pauvre au fin fond des USA m'a totalement embarqué. Arnaud Sagnard, très inspiré, aborde cela avec passion et enthousiasme, se permettant de très belles digressions qui éclairent merveilleusement cet enfant qui voit sa famille disparaître petit à petit, vaincue par la poussière de charbon. Mais une fois dans la vie adulte de l'acteur, le roman prend une autre tournure. le narrateur ( l'auteur ?) semble avoir une fascination dévorante pour Bronson, sa figure minérale ( bien plus chic que de dire inexpressive et muette ) hante sa vie même dans les parcelles les plus intimes comme lors de la presque fausse couche de sa compagne. le narrateur file sur sa trace aux Etats-Unis, collectionne livres et films, en revoit sans cesse certains et va même jusqu'à retrouver la trace de l'acteur dans les compte-rendus des interrogatoires de Dany Leprince dans l'affaire de Thorigné sur Dué, inquiétante anecdote qui montre l'impact possible des films sur la vie des gens. Et soudain, les vies se mélangent, la mort rôde dans les pages du livre. Des moments racontés d'un film marquant ( le flingueur.... hmm le titre...) ouvrent chaque partie. Charles Bronson, donne beaucoup la mort sur pellicule, conséquence inconsciente de l'avoir beaucoup approché dans la vie. le narrateur amalgame cette trajectoire de star avec une vie de fan au bord du gouffre, enfermé dans une passion aux saveurs mortifères.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Voilà que s'achève la dernière lecture des quatre titres proposés par les éditions Stock pour le Prix SensCritique du Premier Bouquin, après L'éveil de Line Papin, Anthracite de Cédric Gras et Un travail comme un autre de Virginia Reeves, mon préféré de tous. Bronson est un peu différent des autres titres, puisqu'il s'agit d'une biographie romancée, un genre auquel je ne m'essaie pas assez souvent étant de principe peu attiré par les récits biographiques, mais dans lequel il faut reconnaître aux auteurs récents une volonté payante de transformer l'essai biographique en véritable roman, en invitant un peu la fiction pour lier les faits historiques entre eux.

Extrait : « "L'homme délesté de tout ce qui est accessoire" . Un jour, un critique a écrit cette phrase à son sujet. Névralgique et silencieux, Bronson est une puissance de retrait. L'air se raréfie en sa présence, ce stoïcien armé d'un revolver ne sature pas l'espace comme le font la plupart des grandes acteurs, il vide plutôt l'écran de toute autre présence. Sans se battre ni parler, il exerce une forme performative de violence. Elle est déjà là comme une pesanteur. »

Bronson est une légende du cinéma américain, un homme destiné à tout sauf à se retrouver sur grand écran, qui débuta sa vie comme mineur de charbon, dans une famille de mineurs, habituée aux drames. Né entre deux guerres, il sera mobilisé lors de la seconde et se retrouvera mitrailleur dans la queue d'un avion militaire, à essayer de sauver sa peau face aux pilotes japonais.

Après quelques cours de théâtre dans une grande ville, Bronson se fait remarquer pour sa gueule, son physique de bandit qui l'aidera aussi souvent qu'il ne le pénalisera dans la vie. Un taiseux avare de mots souvent cantonné à ces rôles d'individu imperméable, qui aime les femmes à sa façon, et épousera sa première femme à 28 ans.

La carrière de Bronson sera ensuite à l'image de la filmographie qu'il laisse derrière lui après son décès en 2003 : un long succès, l'acteur étant adulé partout où il passe. « Depuis qu'il est apparu à l'écran un harmonica à la bouche, le public européen lui voue un culte sans précédent. (…) Il est le détenu creusant le tunnel du salut, l'homme poursuivant et trouvant l'assassin de son frère, l'enquêteur résolvant un mystère, il sera l'amant traquant et punissant la femme qui l'a trahi, l'Indien condamnant l'oppresseur, le mafieux mettant à bas le système, l'espion mettant fin à la guerre froide… » .

Arnaud Sagnard fait du récit de la vie de Charles Bronson, né Bunchinsky, un roman intriguant, une biographie originale qui plus souvent qu'à son tour donne envie de s'installer devant sa télé pour visionner ces films mythiques qui ne sont pourtant pas de ma génération, afin de rencontrer cet acteur dont je connais désormais la vie sans en connaître l'oeuvre.
Lien : https://www.hql.fr/bronson-a..
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critiques presse (1)
Bibliobs
16 septembre 2016
Un livre qui n'ignore pas que les durs à cuire sont des grands fragiles.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
« Il commence à comprendre, les gens n’attendent qu’une chose dans la vie, qu’on leur mente avec le sourire. Il l’a bien vu à la guerre, les soldats ne demandaient qu’à croire à leur propre invincibilité, à la victoire ou au retour à la maison. Á la mine, les hommes croyaient au charbon comme si c’était de l’or. Lui se tait et ne sourira pas, sauf à être un jour payé pour ça. ».
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L'explosion. La voiture rouge nous explose au visage. L'image se fige immédiatement et les crédits écrits en lettre capitales blanches commencent à défiler, toujoursdu haut vers le bas comme tombé du ciel. Le film s'achève et il ne reviendra plus par séquence en début des chapitres de ce livre , the Mechanic est sous votre peau maintenant, d'une manière ou d'une autre, il a du rentrer".
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« Il y a pourtant cette évidence, les similitudes entre ce visage et une paroi rocheuse ravinée ou une montagne, cette façon de ne pas laisser prise aux passions liquides ou inflammables telles que l’amour. Bronson est minéral mais ce n’est pas exactement cela. Sans l’avoir jamais vu, on le reconnaît, quelque chose de millénaire passe, il est de toutes les époques, de toutes les fois où un individu a pu penser en regardant le visage d’un autre : je suis face à un mystère et sa solution, face à un sphinx qui formule la question et sa réponse. » (p. 106)
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Le cinéma aime la guerre, ses morts, ses costumes vert kaki, ses équipements, ses véhicules blindés, ses explosions, sa bêtise et ses sacrifices. Depuis le premier jour, on ne cesse de faire jouer à Bronson des rôles de soldat ou de détenu, lui qui garde déjà tout à l'intérieur. C'est le propre des hommes de ne rien laisser sortir, de tout garder reclus dans leur ventre jusqu'à en être empoisonné.
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Mon histoire a commencé par une explosion et depuis cette explosion, je cours après des hommes que d'autres déflagrations ont rendus muets ou bègues.
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Vidéo de Arnaud Sagnard
Lecture par l'auteur accompagné en musique par Laurent Bardainne Rencontre animée par Pierre Siankowski
Daniel Stein est conducteur de bus à Los Angeles, l'un des plus anciens de la compagnie de transports qui l'embauche. L'un des plus taiseux aussi. Lorsqu'il est soudain affecté aux trajets de nuits, on pense qu'il ne va pas moufter… L'assureur qui va le suivre à son insu pendant une semaine doit d'ailleurs s'en assurer. Car il a pour mission de tester la « flexibilité » de l'entreprise avant de sceller un contrat mirobolant. Évidemment, rien ne se passe comme prévu et le malaise de l'assureur prend le pas sur celui escompté de Daniel Stein. Lequel sort de son mutisme seulement pour se confier à un enregistreur. Que raconte-t-il à ces bandes audios ? Arnaud Sagnard joue très finement avec les codes du film noir ouest américain. Lecture par l'auteur, accompagné par le jazz envoûtant de Laurent Bardainne.
À lire – Arnaud Sagnard, La filature, Stock, 2023.
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