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EAN : 9782330063740
330 pages
Actes Sud (09/03/2016)
4.19/5   214 notes
Résumé :
Chez les Burroughs, on est hors-la-loi de père en fils. Depuis des générations, le clan est perché sur les hauteurs de Bull Mountain, en Géorgie du Nord, d’où il écoule alcool de contrebande, cannabis et méthamphétamine jusque dans six États, sans jamais avoir été inquiété par les autorités. Clayton, le dernier de la lignée, a tourné le dos à sa fratrie, et comme pour mettre le maximum de distance entre lui et les siens, il est devenu shérif du comté. À défaut de fa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (77) Voir plus Ajouter une critique
4,19

sur 214 notes
D'abord, il y a cette couv', visage émacié en lame de couteau, chapeau de cow-boy, cigarette au bec, un regard qui fuit mais que tu sens tendu, noir et violent ... c'est exactement ce que ce sera ce roman noir très noir ancré dans le fin fond des Appalaches.

Les Burrought, malfrats de père en fils, de génération en génération, retranchés hors des lois dans leur Bull Mountain où ils vivent de trafic en tout genre, de l'alcool époque prohibition au cannabis en pensant par les amphét'. Tous sauf un, Clayton, devenu shérif du comté, dont l'unique but semble être de racheter l'âme de cette famille qui n'est plus habituée à en avoir, qui tue, viole, torture, défouraille à tour de bras. Des vies en équilibre précaire jusqu'à ce que déboule un agent du FBI dont les motivations vont se dévoilées petit à petit et tout bousculer.

Voilà un excellent polar, avec du souffle, du brut et du fracas. Pas un énième polar rural avec des néo-cowboys comme on nous en a parfois rabâchés. La construction est habile, alternant présent et différents moments du passé, pour un rendu très addictif.
Vrai que sur la fin, il y a quelques raccourcis un poil faciles qui permettent à l'auteur de nous proposer un dénouement un peu en-dessous de tout le reste du livre, mais quels personnages féminins, elles dépotent : Angel la magnifique prostituée balafrée et surtout Kate, l'épouse de Clayton qui tient son couple comme elle tient un fusil, ferme et déterminée.

Bang bang ! Et vive les pompiers écrivains ( l'auteur Brian Panowich partage ce métier avec Larry Brown, un autre formidable écrivain américain )
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L'originalité de ce très bon roman rouge et noir, sang et mort, espoirs et désespoirs, réside dans sa structure. On débute en 1949, en haut de la montagne, avec une scène de chasse où, déjà, ce n'est pas que le gibier qui saigne.

Puis, on passe en 2015, en un bond de plus de 65 années, et c'est en 2015 que se déroule la majeure partie de l'histoire. Mais, l'année 1973 tient également une place de choix. Et puis, on a des retours en 1950, 1961, 1981, 1985 et, plus récemment, 2014.

La plupart des protagonistes ont la gâchette facile, donc tous ne sont pas dans l'action de 2015, mais je crois bien que pas un seul d'entre eux est mort dans son lit.

Ce livre m'a parfois fait penser au très bon roman de Ron Rash : le monde à l'endroit. Mais Bull Mountain, c'est plutôt un conflit entre frères qui est développé, même si on retrouve une ambiance de cannabis, et surtout une autorité des héros majeurs qui n'est pas forcément celle de la loi. Ce conflit se transmet quasiment de génération en génération, d'abord en 1949, puis par la suite, pour arriver à une tension maximum entre les deux frères de 2015, Hal et Clayton. Leur conflit est magistralement présenté, tant dans les narrations de sa genèse et la probable impossibilité d'accord, que dans deux scènes où la rencontre entre les deux frères voit la pression monter au plus haut pour parvenir à un dénouement pressenti à mesure que l'on progresse dans leurs parcours.

D'autres personnages étoffent ce roman puissant, particulièrement des héroïnes, Angel alias Marion, la mère courage, et Kate, l'épouse aimante capable d'accepter presque tout et aussi de passer à l'action.

Holly est un personnage plus terne, encore qu'il tire pas mal de ficelles et qu'il apporte une notion plus personnelle au caractère policier de l'histoire.

Enfin, un texte servi par des dialogues qui en sont certainement une des meilleures parts. Il n'est pas une répartie qui tombe à plat. Les silences sont également très bien gérés et parlent tout autant que les mots.

Il ne reste pas beaucoup de place pour la montagne. Hormis le titre, on a quand même quelques références à la nature, à un lac, à un chalet mythique, mais il fallait certainement que l'action violente, les souffrances des uns, les certitudes des autres, les intérêts financiers, les amitiés indéfectibles et les trahisons tiennent la première place et, de ce point de vue, c'est une réussite.

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Depuis plusieurs générations, les Burroughs règnent en maître sur les hauteurs de Bull Mountain. de leur Géorgie natale, ils arrosent pas moins de six états en drogue, alcool et méthamphétamine. Clayton, lui, a définitivement tourné le dos aussi bien à ces activités illicites qu'à sa propre famille, son grand frère Halford en tête, en devenant le shérif du comté de McFalls. S'il ne peut coffrer ces hors-la-loi et mettre un terme à ces trafics, il tente toutefois de faire régner la paix. Lorsque Simon Holly, un agent spécial du FBI, se présente à son bureau en lui demandant de l'aider à coincer Oscar Wilcombe, l'homme à la tête d'une organisation installée en Floride qui fournit Halford en armes, il refuse aussitôt, certain que ce dernier ne le balancera jamais. Mais il faut croire que cet agent aura été persuasif puisque, après réflexion, Clayton se décide à aller parler à son frère. Une chose qui ne s'est pas produite depuis un an, lors de l'enterrement de Buckley, le petit dernier, au cours duquel les deux aînés ont bien failli en venir aux poings...

Avec cette scène d'intro qui donne le ton et ferre aussitôt le lecteur, il est clair que, d'emblée, on ne plaisante pas chez les Burroughs. Ni sur le sens de la famille ni sur celui des affaires. Depuis ce crime originel, le sang n'aura sans cesse couler, faisant de cette famille une lignée de hors-la-loi régnant en maître sur Bull Mountain. Seul le shérif Clayton aura eu le courage, pour les siens le déshonneur et la honte, de leur tourner le dos. Si cet agent spécial Holly veut mettre un coup de pied dans cette fourmilière, ce dernier, de bonne volonté, est loin de se douter de ses véritables intentions. Sur plusieurs décennies, et alternant habilement différentes années, ce roman, implacable et prenant, fait montre d'une noirceur et d'une violence absolues et revisite, sur fond de Géorgie rurale, le mythe de Cain et Abel. L'on baigne, outre dans le sang, dans une ambiance particulièrement tendue, anxiogène, déchaînée parfois. Si les hommes tiennent, immanquablement et avec prestance, les premiers rôles, les personnages féminins ne sont pas en reste. Notamment Angel, la prostituée prise au piège, ou Kate, l'épouse de Clayton, qui saura s'imposer le moment venu. Avec ce premier roman maîtrisé, à la fois sauvage et humain, cette intrigue captivante et ces dialogues travaillés, Brian Panowich est devenu un auteur à suivre...
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Une tragédie familiale trans-générationnelle
*
J'écris ces petits mots sur la chanson "Bloodline" de Dan Adams qui a été spécialement créée pour ce roman noir. La classe, hein! Du country folk pur jus comme j'aime! Alors je vous conseille fortement de lire ce petit bijou tout en écoutant cet air dont le titre me rappelle une série TV du même genre, "Bloodline" , une histoire de vengeance entre frères...
Tiens, tiens, un thème qui se retrouve également ici.
Oui, il est question de vengeance du début à la fin. Une saga familiale à la Hatfield & MacCoys (une histoire sombre de querelles familiales dans la Virginie rurale du 19esiècle).
*
Un règlement de comptes rempli de violence puissance 10 qui se finit mal (enfin mal, ça dépend pour qui...).
Un western moderne dont le sang ne cesse de couler sur une montagne du nord de la Georgie dans les Appalaches. Un récit immersif qui débute d'une manière brusque et effroyable. Des aller-retours dans le temps pour bien comprendre les mécanismes de ladite vengeance.
L'auteur m'a emmené dans le bruit et la fureur d'une famille haute en couleurs. Ca se tire dans les pattes au moindre petit mouvement de travers!
*
Un rythme haletant, si addictif que les pages se tournent toute seules. Des personnages qui laissent une empreinte indélébile sitôt le chapitre fermé.
La fin reste ouverte pour permettre une suite (je crois qu'elle est en écriture).
Un scénario habile, bien construit et crédible (si on se met dans la peau d'un américain vivant dans les Etats du sud) . Un environnement très masculin qui manque tout de même un peu de femmes montagnardes (je pense notamment à Serena de Ron Rash qui me hante encore :)
*
Le sang, la poussière, les détonations, vite aux abris, ça siffle au-dessus de nos têtes, surtout ne pas faire de bruit....sur la montagne de McFalls.
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Lu dans le cadre du Picabo Riverbookclub du mois de janvier
(l'écrivain Mr Panowich y est également pour discuter)

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Les romans noirs, ancrés dans un sud des États-Unis à ce point rural et poisseux qu'ils nous semblent appartenir à un autre temps, commencent souvent par une épigraphe de Cormac McCarthy. « Bull Montain » ne fait pas exception et nous rappelle fort à propos que « C'est le sort de l'univers de fleurir et de s'épanouir et de mourir mais dans les choses humaines il n'y a pas de déclin et le zénith annonce déjà la venue de la nuit. L'esprit de l'homme est épuisé à l'apogée de sa réussite. Son midi est à la fois son crépuscule et le soir de sa journée ».

Le très beau roman de Joe Wilkins, « Ces montagnes à jamais », m'avait permis une première exploration plutôt mouvementée des Bull Montains, situées en Géorgie du Sud. le roman noir de Brian Panowitch m'a offert l'opportunité d'un nouveau voyage au coeur de ces montagnes où la famille Burroughs prospère depuis des décennies, profitant de l'inaccessibilité des lieux pour faire fructifier, dans une relative impunité, divers trafics d'alcool de contrebande, de méthamphétamine, et de cannabis.

Clayton, le petit dernier de la fratrie Burroughs a radicalement tourné le dos à la tradition familiale en devenant le shérif du comté. Si l'enterrement de l'un des membres de la fratrie, Buckley, ravive les tensions entre Clayton et Halford, son imposant frère aîné qui règne en maître sur les activités illicites dissimulées au creux des montagnes, c'est l'arrivée d'Holly, un agent fédéral peu commun, qui va bouleverser l'ordre établi.

Nichée dans le décor majestueux et immuable des « Bull Montains », l'intrigue du roman de Brian Panowitch semble de prime abord tout droit sortie de la Genèse. Elle met en scène l'affrontement entre deux frères que tout sépare, et réveille inévitablement des souvenirs enfouis de la lutte à mort qui opposa Caïn à Abel. Tandis qu'Halford incarne une fidélité brutale et sans pitié à l'empire qu'ont construit ses aïeux, Clayton est habité par une forme de droiture qui pourrait bien causer sa perte.

Le tour de force de l'auteur est de dessiner habilement une toile familiale d'une noirceur peu commune, et de nous faire découvrir au fil du récit, le véritable ressort de la tragédie grecque qui se trame dans ces montagnes qui semblent appartenir à une époque révolue. Après avoir marqué son intrigue d'une empreinte biblique, Brian Panowitch se tourne en effet vers Sophocle.

« Bull Montain » transcende les codes du roman noir rural d'une certaine Amérique oubliée. En s'appropriant avec un brio indéniable le thème biblique de la rivalité entre frères ainsi que celui de la vengeance des crimes impunis de nos aïeux qui traverse tant de tragédies grecques, le roman frôle les sommets atteints par Cormac McCarthy dans « Méridien de sang ».
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critiques presse (2)
LeMonde
20 juin 2016
« Bull Mountain », excellent premier roman, nous permet de découvrir un auteur, Brian Panowich, qui, s’il quitte les rives rassurantes des règles du genre, deviendra une référence.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaPresse
07 juin 2016
L'action ne manque pas dans cette histoire pleine de bruit et de fureur, premier volet d'une série prometteuse.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (84) Voir plus Ajouter une citation
- P'pa, il dit que tu as tué un grizzli près de la crête, à l'époque.
- Ah il t'a dit ça ?
Rye jeta un oeil à son frère, qui se contentait d'enfourner ses oeufs et sa viande frite.
- Eh bien, ton papa, il s'est trompé. C'était pas un grizzli. C'était un ours brun.
- Il dit que tu l'as tué avec une seule cartouche. Il dit qu'y a personne d'autre qu'aurait pu faire ça.
-Ton papa, il exagère. Tu aurais pu le descendre tout pareil, je suis sûr.
- Et comment ça se fait que t'as pas accroché sa tête quelque part? Ça, ça serait quelque chose.
Rye attendit que Cooper réponde, mais le frère ne leva pas le nez de son assiette.
- Gareth, écoute-moi bien tu veux? Cet ours ? Je ne voulais pas le tuer. Je ne l'ai pas fait pour accrocher sa tête quelque part, ou pour avoir une histoire à raconter. Je l'ai abattu pour qu'on voie le bout de l'hiver.
Si tu t'avises de tuer quelque chose sur cette montagne, tu ferais mieux d'avoir une bonne raison. Ici, on chasse par nécessité. Il y a que les imbéciles qui chassent pour le sport. Cet ours, il nous a réchauffés et nourris pendant des mois. Je lui devais ça. Tu comprends ce que ça veut dire?
- Je crois.
- Ça veut dire que j'aurais déshonoré la vie qu'il menait si je l'avais tué juste pour avoir un trophée. C'est pas dans notre façon de faire. On l'a utilisé jusqu'àu dernier morceau.
- Même la tête?
- Même la tête.
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Cette terre est ancrée en eux. Ce n'est pas une chose qu'ils ont méritée, ou remportée après une lutte. Ils sont nés là, et ils sont prêts à tout si on menace de leur prendre ça. Ca fait partie intégrante de qui ils sont -- de qui nous sommes.
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- Je suppose, oui.
- Je déteste ce mot.
- Lequel ?
- Supposer. Soit vous comprenez, soit vous ne comprenez pas. C'est un mot inutile que les gens balancent pour faire prétentieux. Vous voulez jouer à ça avec moi, monsieur Wilcombe ?
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Ce moment partagé de tristesse infinie oppressa Kate au point de lui couper le souffle. C'était la tristesse due à ces étapes qui, une fois franchies, vous menaient là où vous ne pouviez plus retrouver le chemin de votre maison.
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-- Toutes mes excuses, monsieur Burroughs. Si j'avais su que vous viendriez avec un ami de couleur, je vous aurais prévenu.
-- Mais puisque nous venons de Géorgie, vous vous êtes dit qu'on se baladait tous avec une capuche blanche, pas vrai?
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