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EAN : 9782253078548
240 pages
Le Livre de Poche (09/06/2021)
4.02/5   263 notes
Résumé :
Trois destins liés par un fil rouge, celui d’un précieux cachemire tissé de manière ancestrale. Toscane. Alessandra est fière de la qualité des pulls et étoffes qu’elle vend dans sa boutique de Florence. Une fois par an, elle va s’approvisionner en Asie. Jusqu’à ce coup de foudre pour le cachemire rouge filé par une jeune fille, Bolormaa. Dans les steppes de Mongolie, celle-ci mène une existence nomade avec sa famille, en communion avec la nature. Mais, lorsqu’un hi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (87) Voir plus Ajouter une critique
4,02

sur 263 notes
Ce roman nous raconte l'histoire d'une jeune fille mongole, Bolormaa, obligée de quitter son milieu familial car le réchauffement climatique a provoqué la décimation du troupeau familial. le père, sous la pression de ses fils, doit se résoudre à vendre le reste du troupeau à un acheteur chinois sans scrupules. Ils vont s'occuper de troupeaux sédentarisés pour produire en chaîne, ce qu'ils faisaient de manière respectueuse de la nature auparavant, dans une mégalopole Ordos, poussée dans la steppe grâce à une idée germée dans le cerveau de technocrates mégalomanes.

Son père lui laissait toujours le produit de la tonte des cinq premières chèvres, alors pour la dernière fois, elle recueille la précieuse laine, qui donne ce fameux cachemire si prisé dans le monde entier. Elle décide d'utiliser les recettes de sa grand-mère pour mettre au point une teinture rouge et fabriquer un pull qu'une Italienne Alessandra, qui vient tous les ans acheter la précieuse laine pour son magasin de luxe.

Retrouver la jeune femme en Toscane lui sert de moteur pour s'accrocher à la vie. Adieu la yourte, la vie nomade au grand air, bonjour l'esclavage.

Bolormaa, dont le prénom signifie cristal, va donc travailler dans un atelier tenu par les chinois, subit le racisme de ses « collègues » chinoises, se fait violer par le chef d'atelier. Elle réussit à se faire une amie chinoise, XiaoLi après cette agression et toutes deux vont décider de partir à la recherche de l'Eldorado européen.

On va les suivre dans leur long voyage en train : le Trans mongolien, puis le transsibérien puis Moscou où elles partent à la rechercher du passeur, le voyage en camion la Pologne, la montagne à pied pour entrer en Autriche car les contrôles ont été resserrés, pour arriver en Italie et se retrouver à nouveau sous la coupe des Chinois mafieux (j'ai l'impression d'utiliser un pléonasme !) elles sont à nouveau esclaves dans les ateliers pour payer les dettes des passeurs (avec des intérêts astronomiques !!!)

Christiana Moreau nous raconte le changement climatique avec les dzuds : phénomène climatique caractérisé par une vague de froid extrême faisant suite à un été caniculaire, et les hivers particulièrement enneigés pendant lesquels le bétail est incapable de trouver sa nourriture.

Elle évoque aussi le statut des femmes à l'époque de Gengis Khan : « Les Mongoles avaient une situation bien meilleure que la plupart des femmes de cette époque. Elles administraient leur foyer, pouvaient divorcer de leur mari et étaient des conseillères écoutées »

On découvre aussi la haine des Chinois envers les Mongols à cause de Gengis Khan ; ces Chinois qui construisent des mégapoles dans les Steppes au milieu de nulle part, telle Ordos, pour les abandonner ensuite car illusoires les transformant en cités fantômes…

J'ai aimé la relation qui se tisse dans le train entre les deux jeunes filles et la Baba russe, qui rentre chez elle après avoir rendu visite à sa fille, la manière dont elle partage la nourriture, les chants…

Christiana Moreau explique aussi la manière dont la Chine a établi sa mainmise sur le cachemire, spéculant sur la raréfaction des troupeaux, donc de la laine, imposant ses tarifs au monde entier.

Ce roman est un coup de coeur, j'ai adoré suivre les pas de Bolormaa et XiaoLi, dans ce périple dur, leur courage est exemplaire. On n'est jamais dans l'angélisme, même s'il y a un « Happy End ».

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Préludes qui m'ont permis de découvrir ce roman et donné l'envie de lire « La sonate oubliée », son premier roman.

#CachemireRouge #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Immense COUP DE COEUR !....


Un trésor , une pépite de lecture, qui nous emporte dans le périple de trois personnages féminins, mais surtout dans celui, incroyable de courage et d'intrépidité de deux toutes jeunes filles: Bolormaa, jeune Mongole qui mène une vie nomade dans les steppes de Mongolie, en communion
avec la nature, les animaux et les plantes dont elle a le don pour réaliser des teintures uniques... Son père aimant, permet exceptionnellement à son unique fille de prendre un peu de duvet sur les cinq premières chèvres qu'elle traite.... un hiver terrible ayant décimé une grande partie du cheptel, la famille devra quitter leur vie nomade ancestrale, se résigner à aller en ville trouver du travail, et Bolormaa se retrouvera dans une usine de tissage, séparée pour la première fois, de sa famille... Auparavant, elle réalisera toute seule, avec les enseignements passés de sa grand-mère, un pull en cachemire rouge, unique, réalisé avec des fleurs naturelles. Elle obtiendra ainsi un coloris unique, exceptionnel !

Un ouvrage que j'ai commandé après avoir eu la déception de constater que la médiathèque ne le possédait pas en son fonds...Mon choix a été provoqué par le commentaire de lecteurs enthousiastes rapprochant les sujets de ce texte à ceux de "La Tresse", texte que j'avais fort apprécié. ..

Ce "Cachemire rouge" m'enchante encore plus, car il y a un feu croisé, une histoire polyphonique qui nous entraîne dans des descriptions sublimes de la nature, des paysages...de la mongolie intérieure, etc. ,dans l'amitié courageuse et constructive entre Bolormaa et XiaoLi...sans oublier l'italienne, Alessandra, jeune femme entreprenante, qui, avec une amie, a créé une boutique de luxe d'étoffes et de pulls, dont des cachemires qu'elle va dénicher chaque année en Asie. Un jour , elle tombera sur une très jeune fille sur un marché, notre Bolormaa...et tombera sous le charme de son "pull en cachemire rouge". Elle lui achètera un très bon prix; apprenant que c'est Bolormaa
qui l'a confectionné toute seule, elle lui donnera sa carte, en lui proposant du travail... Et les dés seront jetés !!

"Bolormaa sait ce que cela signifie. Ils vont procéder à l'ultime récolte printanière, puis ils vendront les chèvres à un producteur chinois et ça sera fini des grands espaces et de la liberté.
Il faudra se sédentariser à la ville, vivre en cage dans une maison de béton, travailler confinée dans un atelier de confection sans voir le ciel durant des heures et des heures et, chaque jour, recommencer. Bolormaa est désespérée. Renoncer à ce temps infini, à ces étendues illimitées, à cette symbiose intime avec la nature puissante est pour elle un crève-coeur. "(p. 15)

Un roman polyphonique, aux thématiques essentielles, universelles rejoignant les inquiétudes planétaires humaines: la destruction, les maltraitances envers Terre-Nature, les méfaits de l'industrialisation et du profit à outrance, l'exploitation inhumaine d'une main-d'oeuvre transplantée, les méfaits de passeurs, des "esclavagistes" (les Chinois ayant réussi en Italie, faisant trimer leurs compatriotes, pour finir de rembourser "leur passage"...etc.)
Heureusement l'intensité de l'amitié entre Bolormaa et XiaoLi nous offre une belle lumière poétique et chaleureuse , apporte l'Espoir ...!!

Beaucoup de mal à quitter Bolormaa...et les personnages féminins de ce roman très poignant et positif, en dépit des drames...Un arc-en-ciel de couleurs et d'émotions...Ce pull en cachemire rouge flamboyant, qui illumine ce texte, en est le fil conducteur ainsi que le Messager bienfaisant entre les divers personnages, dont ce peintre connu, ayant perdu la flamme et l'inspiration...retrouvant la passion et l'envie de
peindre !!

Un très beau livre...
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J'aime beaucoup les pulls en cachemire mais après la lecture de Cachemire rouge, il me sera peut-être plus difficile d'en acheter un.
Cachemire rouge nous raconte l'épopée d'une jeune mongole : Bolormaa qui vit dans la steppe en Mongolie intérieure, élevant avec les siens des chèvres qui leur fournit ces précieux échevaux qui deviendront du cachemire.
Oui, seulement voilà, le réchauffement climatique combiné à l'érosion des sols conduit Bolormaa à cesser leur activité. Chacun, alors est obligé de se sédentariser et notre jeune héroïne se retrouve à travailler comme une esclave dans une filature.
Son sort et son destin sont meurtris par ce travail épuisant et la brutalité du quotidien.
Armée de courage, avec une amie chinoise de la même infortune, elles fuient à travers un périple en train et parqués comme des bêtes dans un camion sous le joug de passeurs pour l'Italie.
Devenant à jamais une immigrante clandestine. L'arrivée en Italie n'est pas l'Eldorado annoncé mais une réplique de son esclavage qu'elle a connu en Mongolie. Travaillant sans relâche, dormant dans une cave jusqu'à ce qu'un incendie se déclare dans ces locaux vétustes lui permettant d'échapper à son destin infâme.
Une lecture qui secoue et nous laisse pantois.
Mais dans quel monde vivons-nous ?
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La thématique rappelle "La tresse", mais alors que ce dernier m'avait assez déçue, j'ai beaucoup apprécié Cachemire Rouge... un roman qui nous emporte entre Mongolie et Italie, avec le destin de trois jeunes-femmes... Borlomaa la mongole, XiaoLi la chinoise et Alessandra l'italienne.
Il m'a plu parce que l'on s'attache plus particulièrement à Bolormaa et avec son parcours, sont mis en évidence les problématiques du monde actuel : le dérèglement climatique ; la mondialisation ; l'exploitation des plus démunis et tous les bouleversements faits à des peuples du bout du monde pour le profit et le confort de quelques uns.

"Cette fois, ils ont la ferme intention de chambouler les traditions. L'hiver a été beaucoup trop rude et ils sont découragés. Toute la Mongolie-Intérieure a été frappée de plein fouet par le "dzud"¹. Ils se sont retrouvés bloqués par d'énormes chutes de neige et, très vite, les combustibles et les réserves de nourriture se sont épuisés. Lorsque la neige empêche le bétail de brouter, il faut lui donner du foin. Ils en avaient bien ramassé un peu lors de l'automne précédent, à la main, faute de machines, mais un été trop sec avait endommagé les pâturages. Sans herbe en suffisance, les troupeaux ne sont pas assez engraissés pour pouvoir tenir lontemps dans ce climat glacial extrême. Ainsi par manque de fourrage, les chèvres mouraient de froid et de faim. Tsooj et Serdjee ne parvenaient plus à faire face, c'était l'hécatombe. Des dizaines de bêtes gisaient gelées autour d'eux. Ils ont perdu la moitié du cheptel et ont failli y laisser leur peau. Rares il y a vingt ans, les dzud sont désormais de plus en plus fréquents. La Mongolie semble victime d'un grand bouleversement climatique. Pour les éleveurs, il ne fait aucun doute que, depuis dix ans, les températures et l'environnement changent. Tsooj et Serdjee refusent de braver une nouvelle fois ces conditions inhumaines et veulent arrêter la production de laine pour trouver du travail à la ville." p 13 - 14
1. Phénomène climatique caractérisé par une vague de froid extrême en hiver faisant suite à un été caniculaire.

"Batbayr, l'amertume au coeur, a dû se résoudre à céder son troupeau au plus offrant. À son grand regret, la mise a été remportée par un propriétaire chinois qui guettait comme un prédateur. Il n'a pas eu le choix. Comment lutter contre l'argent des riches éleveurs industriels qui font la loi jusque dans ses montagnes et ses steppes.
le cachemire est devenu une manne pour la Chine, premier producteur mondial. Des ateliers de la "fibre de diamant" poussent comme des champignons un peu partout. Rien qu'à Ordos, il y en a plus d'une dizaine où la laine est filée avant d'être transformée en pulls ou en écharpes vendus à des enseignes occidentales de prestige." p 33


Une histoire douce et cruelle à la fois, une lecture aussi agréable qu'intelligente.
Voilà ! Si vous avez aimé le premier cité, vous devriez adorer celui-ci !
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Un livre à la fois romanesque et bien documenté, qui m'a parfois rappelé d'autres livres appréciés : "Made in Vietnam" et "La tresse".
Ici aussi, il est question de femmes, de confection textile, d'Asie, d'esclavage (moderne). D'espoir aussi, malgré les drames, et malgré la fin de la vie traditionnelle mongole que chérissait Bolormaa, dernière enfant de sa famille.
Avant la vente du dernier cheptel de chèvres restant encore dans sa famille, elle va prélever comme d'habitude une partie du beau tissu et confectionner un magnifique pull cachemire rouge. Avec des colorants naturels, en pensant à sa grand-mère qui lui a transmis ces savoirs précieux.
Ce pull d'une couleur rouge intense servira de fil conducteur à l'histoire de Bolormaa et sa famille, puis Bolormaa et XiaoLi sa nouvelle amie chinoise, puis encore en Italie, en Toscane. Un roman à découvrir !
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
26 avril 2019
Christiana Moreau fait vibrer les très beaux paysages de Mongolie avant d’aborder les rudes conditions de travail des ateliers chinois.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (61) Voir plus Ajouter une citation
Elle choisit les fleurs et les rhizomes qu'elle a recueillis pour en faire une texture méticuleusement proportionnée.
Pas besoin de balance pour peser les plantes. Son œil d'expert lui suffit.
Elle écrase dans son mortier la racine séchée de garance avec celle de la rhubarbe, le carthame et le santal, un peu de cet arbrisseau, le nauclea gambir, et un soupçon de feuille d'indigo, sans oublier le polygonum des teinturiers.
Elle a appris de sa grand-mère que les couleurs des pigments végétaux varient aussi selon l'acidité du milieu et que le mordançage est une étape incontournable ...
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Elle verse la mixture colorée qui danse en volutes dans l'eau chaude avant de fusionner; une quantité suffisante de vinaigre blanc fixera la couleur.
Elle y plonge le fil de cachemire en retenant son souffle.
Sa précieuse préparation est portée à ébullition. Elle la laisse frémir en remuant de temps en temps, ce qui lui offre le loisir de s'emplir les yeux du paysage.

Une dernière fois ...

Elle en scrute les courbes et les reliefs aux tons mordorés dans la lumière du crépuscule. Le soleil couchant se heurte aux parois des rochers.
Les ombres tournent au vert foncé et le ciel bleu marine est griffé ici et là de nuages roses, comme déposés par un pinceau de peintre.
Les ruisseaux scintillants chantent la liberté.
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Bolormaa sait ce que cela signifie. Ils vont procéder à l'ultime récolte printanière, puis ils vendront les chèvres à un producteur chinois et ça sera fini des grands espaces et de la liberté. Il faudra se sédentariser à la ville, vivre en cage dans une maison de béton, travailler confinée dans un atelier de confection sans voir le ciel durant des heures et des heures et, chaque jour, recommencer. Bolormaa est désespérée. Renoncer à ce temps infini, à ces étendues illimitées, à cette symbiose intime avec la nature puissante est pour elle un crève-coeur. (p. 15)
Commenter  J’apprécie          230
Elle n'appartient plus à aucune patrie, ni celle qu'elle fuit, ni celle qu'elle espère, ni celles qu' elle va sillonner. Elle n'est plus qu'une migrante clandestine, un parasite. Son prénom, qui évoque les eaux cristallines du torrent qui dévale les montagnes, qui riait telle une promesse dans le ciel indigo de la steppe, n'aura plus aucun son pour des oreilles étrangères.
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La steppe qui s'écoule sur le fil des saisons,
Sa lumière dorée farde le ciel changeant
Qui berce mon enfance à son diapason,
En un lac miroitant comme du vif-argent.
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Videos de Christiana Moreau (2) Voir plusAjouter une vidéo
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