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EAN : 9782760947818
Leméac (Editeur) (01/10/2018)
3.32/5   41 notes
Résumé :
Derek Lamothe apprend au même instant la mort de son grand-père et la grossesse de sa blonde. Le choc est double, le passé et le futur se télescopent violemment. Quel destin attend son enfant, et en fonction de quelle histoire ? Ancien joueur professionnel – forcé à la retraite avant son premier match à cause d’une DICCKKKKKKKKKKK au genou – devenu vendeur de Cadillac et hockeyeur de garage, Derek est un Québécois amoureux de son sport national et des gens qui y jou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Derek Lamothe est un Québécois des plus génériques. Pas qu'il est sans personnalité, bien au contraire, mais il représente tout à fait le Québécois typique. Il en incarne l'essence même. du moins, à mes yeux. Avec une famille un peu éparpillée, pas particulièrement proche de son frère et de sa soeur, en couple mais pas marié, vendeur de voitures, grand amateur de hockey, il joue dans une ligue du samedi à défaut d'avoir pu percer professionnellement. L'annonce de la grossesse de sa copine est l'occasion pour lui de renouer avec son passé, ses origines. C'est que, voyez-vous, il est un descendant du fameux Antoine Lamothe, fondateur de la ville (aujourd'hui américaine) de Détroit. Les quelques jours de congé parental qu'il obtient sont l'occasion pour Derek de faire un road trip là-bas, vers cette ville avec laquelle il partage des liens plus importants qu'il ne l'avait jamais imaginé. Ce parcours presque initiatique lui permet de reconnaître son héritage, d'affirmer son identité et de visualiser l'avenir.

Donc, Cadillac est un roman assez court qui devrait plaire à tout le monde. Bien écrit, ayant un protagoniste avec lequel on peut rapidement sympathiser et qui est préoccupé par des questionnements que presque tout le monde peut comprendre. Aussi, j'ai adoré apprendre sur la ville de Détroit. Je me rappelais qu'elle avait été fondée par des Français (comme d'autres villes de la région) mais rien de plus. Et les connaissances générales de l'auteur Biz Fréchette ne s'arrêtent pas là. Il déborde sur la présence française en Amérique du Nord, l'apport autochtone, les origines du rappeur Eminem et plus encore. Et il réussit à tisser des liens entre tout ça. Wow !

Ceci dit, par moment, j'avais un peu l'impression que l'auteur forçait la note, qu'il nous obligeait à lire une leçon d'histoire. Ça m'agace quand je sens l'auteur derrière la narration. Ses messages. Pareillement pour sa morale. Tout le monde est gentil et serviable, tout le monde mérite le respect et la reconnaissance, etc. C'est vrai, tout ça, mais quand c'est souligné au gros crayon, ça me fait l'effet inverse et j'y crois un peu moins. Trop, c'est comme pas assez. Mais peut-il en être autrement ? À l'ère du multiculturalisme, apprendre à vivre-ensemble passe non seulement par le respect des différences mais la reconnaissance et l'acceptation de ces différences. Leur rôle dans notre histoire (que ce soit les commuanutés autochtones et afro-américaine) ou dans le futur à construire (toutes les communautés qui y participent). Je lis les romans de Biz Fréchette comme un message d'harmonie et d'espoir dans un monde imparfait, où la crise économique sévit et affecte des groupes en particulier, où le français recule dans une marée anglophone.
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À L'aube de la trentaine le grand-père d'une homme décède, sa conjointe devient enceinte et il découvre des liens généalogiques avec le fondateur de Détroit, ville où ses rêves de hockeyeur professionnel se sont éteints suite à une blessure majeure. le cumul de ses évènements l'entraînera dans une visite de cette ville, sorte de pèlerinage. L'idée est bonne, les questions qu'aborde l'auteur sont pertinentes, l'écriture est vivante. Mais sur le fond, le traitement ne me semble pas à la hauteur. D'abord j'ai cru pendant plusieurs pages lire un dépliant touristique sur Détroit. Mais surtout, Biz a voulu mettre trop de choses dans un si court roman, à peine 92 pages. C'est peu pour aborder une remise en question majeure d'un jeune adulte, explorer les aléas des liens familiaux, réfléchir à la paternité, illustrer le racisme aux États-Unis, mettre en évidence la contribution des Français à la découverte de l'Amérique, déplorer les effets du colonialisme et aborder la place des francophones sur ce continent. Tout n'est qu'effleuré, rien n'est développé. Dommage car ce sont tous des sujets d'intérêt et l'auteur nous a prouvé ailleurs qu'il pouvait élaborer beaucoup mieux sa vision du monde qui est aussi percutante que bien campée.
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Ce très court roman, sans être un chef-d'oeuvre, possède un mérite certain. Il s'inscrit dans une résolution nouvelle, parmi les auteurs québécois, d'ancrer l'histoire de l'établissement des Français en Amérique d'une façon différente. Comme le fait Serge Bouchard, BIZ valorise le courage et la force des aventuriers Français ou d'origine française qui ont parcouru ce nouveau continent riche en contrées sauvages d'est en ouest, du nord au sud, en édifiant des relations cordiales (le plus souvent possible) avec les peuples déjà établis. Elle est finie l'époque où l'on reprochait aux coureurs des bois leur analphabétisme et leur manque de volonté de domination. On ne blâme plus guère la sympathie qu'ils éprouvaient à l'égard des Premières Nations.
L'histoire de Derek Lamothe est inextricablement liée à l'épopée franco-américaine. Il est le descendant d'Antoine Laumet, un homme dont la vie compte plusieurs point sombres et nébuleux. Ce dernier quitta la France pour fuir la justice. Arrivé en Nouvelle-France, il se renomme « Lamothe ». Il fait fortune grâce au commerce de fourrure, et Frontenac le nomme commandant d'un fort au fin fond du Michigan. Il y fonde la ville de Détroit. Son administration est à tel point houleuse qu'il subit un procès pour insubordination au pouvoir royal. Il s'anoblit lui-même en se donnant le titre de baron de Cadillac. le changement de fortune rapide caractérise ce nouveau-monde. Dans le vieux monde, tout est figé. L'Amérique est le lieu où plusieurs aventuriers ont su se réinventer complètement.
Qu'en est-il des relations entre les autochtones et les descendants des aventuriers français ? Au cours de ces 300-400 ans qui ont suivis les premiers échanges, ces relations ont grandement été mises à mal. La connaissance de l'histoire s'érode avec le temps. Aujourd'hui il règne surtout de l'incompréhension, ce qui alimente la discorde et malheureusement, le racisme. C'est pourquoi je considère ce petit roman comme essentiel, car il participe à une volonté de mettre à portée de tous une connaissance bénéfique. Sans tout expliquer, ce texte permet un premier pas vers le savoir.
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Cadillac, la voiture ou la naissance de Detroit, Michigan. Biz trace un lien historique entre cette marque mythique que son héros, Derek Lamothe, conduit de Montréal à Detroit sur l'autoroute 401, à la recherche de son ancêtre, Arthur Laumet dit de Lamothe, sieur de Cadillac et la colonie que ce dernier a établi sur les rives de la rivière Detroit en 1701.
Roman intéressant à bien des points de vue mais pas nécessairement le meilleur de Biz, dont les précédents contenaient plus de charge émotive.
Néanmoins, une lecture porteuse de réflexions sur la persistance du fait français en Amérique du Nord, du déclin rapide de villes industrielles comme Detroit ainsi que des revendications autochtones et afro-américaines. Ce territoire a connu plusieurs déchirements entre anglo-saxons, français et amérindiens tout au long de son histoire dans une fluctuation incessante de ses frontières et il est bon de se le faire rappeler de temps à autre.
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Ressac en « Cadillac » alors que ce qui devait lustrer resta étoile terne inachevée, déambulant dans ce bled paumé du Michigan; mosaïque faite de fatras, d'amertume, de reliquats, où courage et rabaska voguèrent au coeur du 18e siècle, à l'ombre du Fort Pontchartrain du Détroit, où Eminen et Ed Gein vinrent donner coffre à l'écho, où vestiges d'un passé pas si lointain permirent à Derek de trouver l'équilibre entre inquiétudes et anciennes blessures. Quand la fin devient moyen, périple nous transportant du Québec contemporain jusqu'aux berges de cette Nouvelle-France par ce féru d'histoire qu'est Biz, auteur québécois tout en rythme et tout en verve !
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
De nos jours, l’Occident chante les vertus de la diversité sur tous les tons, mais cette mosaïque multicolore masque une désolante uniformité de pensée. Ici comme ailleurs, tout le monde poursuit le rêve américain avec des Nike aux pieds et parle en anglais dans un iPhone. Rien de plus homogène que la diversité factice d’un monde sans frontières façonné par les multinationales. La réalité, c’est que l’Amérique était culturellement bien plus diversifiée avant l’arrivée des Européens.
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Issu d'une mâchoire engourdie par le froid, l'accent québécois est inimitable. C'est un français farci de diphtongues étirées et de consonnes afriquées, mal équarri comme des pieux de palissade. L'accent aigu de l'Amérique.
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Ils sont encore là, ces retailles du passé, entêtés d'avenir, aurait dit Gaston (Miron) : ces Blancs délavés par des siècles de survivance, qui se sont fait aboyer speak white comme tous les damnés de la terre. Oui, ils sont toujours là, ces dompteurs d'hiver et ces cowboys des eaux, à danser la misère avec leurs frères Rouges et Noirs, dans une ville américaine qui, comme eux, refuse de disparaître.
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La cigarette est une unité de temps. Sa combustion fixe la durée d’une pause. À l’époque des coureurs des bois, la combustion d’une pipe était une unité de distance. Les canoteurs calculaient les étapes en nombre de pipes qu’ils pouvaient fumer avant d’arriver à bon port. Selon qu’on était à contre-courant ou qu’on descendait la rivière, une pipe n’avait pas la même valeur.
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Après s’être brossé les dents, avant même que son genou commence à lui faire mal, il avale un Xanax pour prendre les devants sur la douleur. Car, avec elle, revient le souvenir de la blessure qui a brisé sa vie. Et, contre la souffrance de la mémoire, il n’existe aucun remède.
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