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EAN : 9791033901433
Harper Collins (01/03/2017)
3.84/5   38 notes
Résumé :
Norvège, 1893. Le petit village de pêcheurs d’Åsgardstrånd, en Norvège, se prépare à l’arrivée de la noblesse mais aussi à celle d’un cercle d’artistes très controversés, la Bohême de Kristiania. Tous viennent profiter du fjord, dont la lumière estivale décuple la beauté.
Johanne Lien, la fille d’un modeste fabricant de voiles, devient le temps d’une saison la servante de l’impétueuse Tullik Ihlen. La jeune femme l’entraîne dans sa passion pour Edvard Munch, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Lisa Stromme est anglaise, elle vit en Norvège avec son mari et est fascinée par l'oeuvre du peintre Edvard Munch.
Le projet initial qu'elle s'était donnée pour cet ouvrage était celui d'une biographie de Munch, sa peinture et sa vie. Mais au cours de ses recherches, elle est amenée à visiter le petit village côtier d'Åsgardstrånd où Munch avait l'habitude de passer ses étés.
Le coup de foudre qu'elle ressent pour cet endroit et sa lumière si particulière l'amène à changer ses plans : il s'agira finalement d'un roman qui se déroulera à Åsgardstrånd l'espace d'un été. Et puisque son idée est de réinventer la genèse du "Cri", le plus célèbre tableau du peintre, il s'agira donc de l'été 1893.
L'auteur nous conte avec les mots de Joanne, sa servante, la passion qui dévore une jeune femme, Tullik, pour le scandaleux Munch.
C'est un très beau livre, qui est bien plus qu'un roman d'amour se révèle être un roman d'amour pour la peinture. Car au-delà des trois personnages principaux : le peintre, sa muse et la servante, s'invite un quatrième personnage plus essentiel encore : la peinture.

Au cours de la rencontre avec l'auteur, dont je remercie Harper Collins et Babelio, un échange vif entre les participants a eu lieu, à propos d'un meilleur titre à trouver pour le roman. Chacun y allant de sa proposition portant : qui sur les personnages ; qui sur les sentiments ; qui sur la peinture... Ce débat était intéressant, car il a montré, au-delà du choix d'un titre, comment les lecteurs se sont appropriés le livre, chacun avec ses raisons et son angle de lecture propre. Plus qu'un débat sur le titre, il était question d'un débat sur l'appropriation du livre par ses lecteurs.
Je vous engage à lire ce livre et à entrer dans le débat...
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Le beau défi que voilà ! Lisa Stromme ,norvégienne de coeur et d'adoption, nous entraîne dans le sillage du plus grand artiste peintre norvégien Edvard Munch. Pour cela elle a choisi l'année 1893 et un petit village de pêcheurs , Asgardstrand, lieu de prédilection de la Bohème de Kristiania- Oslo depuis 1924-. Y séjournent, entre autres familles, en ce bel été, la famille Ihlen, le père amiral, son épouse Julie et ses deux dernières filles Caroline et Régine dite Tullik. Johanne Lien, fille d'une modeste famille locale , est placée comme servante dans cette famille. Très vite Tullik s'attache à elle et l'emmène avec elle vagabonder... La rencontre avec Edvard Munch était inévitable , le choc a lieu sous nos yeux . ...
Amour , passion, folie, qu'en dira t'on, rumeurs et ragots , tout est dit. Mais surtout et avant tout c'est Munch, l'homme, son oeuvre, ses tableaux que Lisa Stromme met en mots. Un roman avant tout mais avec en arrière plan une très grande richesse d'informations qui valent sans aucun doute le détour.
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(Cette critique sera peut-être modifiée après coup)

C'est une lecture que j'ai beaucoup appréciée. D'emblée, quelque chose m'a interpellée : le titre a été modifié ; originellement, il s'appelle The Strawberry Girl. Chose que l'on comprend aisément, car c'est une étiquette qui poursuit l'héroïne : Johanne, dévolue à la cueillette des fruits – dont les fraises – a été peinte par Heyerdahl dans un tableau du même nom lorsqu'elle était plus jeune.

On comprend le titre français (Car si l'on nous sépare) vers la fin du livre ; cela le justifie, et je dois dire qu'il est accrocheur. Plus accrocheur que le titre original ? C'est une vraie question que je me pose là.

Il faut aussi se dire que ce roman raconte l'évolution (entre autres) de Johanne, qui n'est plus la cueilleuse de fraises. Disons que, d'un côté, elle aimerait le rester, d'un autre, elle souhaite changer. La peinture comme expression des sentiments, voilà ce qui la touche, voilà ce à quoi elle aimerait toucher surtout !

Car si l'on nous sépare est un roman qui nous permet, en tout cas, de traverser la peinture d'Edvard Munch. Je suis bien loin de connaître tous ses tableaux, mais j'ai apprécié de pouvoir les imaginer, de leur donner corps avant qu'ils soient créés, en quelque sorte. Là est tout le plaisir du lecteur.

Si je devais « résumer » certains personnages, ...
- Johanne serait « colorée » : elle a une manière de voir, d'entendre, de ressentir les choses, qui nous font voyager dans le prisme des couleurs.

- Tillek « s'est oubliée quelque part », s'est perdue en bord de route, quand on pensait la voir se trouver. Lorsqu'elle rencontre Munch, elle était déjà au bord de l'implosion, mais une implosion continue : la vie. Elle se sent enfermée dans une vie qui ne lui convient pas, dans le carcan d'une bienséance assommante. Elle a grandi.
Alors, quand elle trouve Munch (porte de sortie ?), on ressent une bouffée d'enthousiasme, d'espoir… ! Alors qu'en fait, c'est comme si elle achevait de se mettre à l'écart de tous, et que son seul point d'attache dérivait à son tour… Mais Tillek ne s'en aperçoit pas ou ne veut pas le voir ; ses inquiétudes convergent et trouvent un point d'orgue dans l'existence de sa soeur, Milly, qui a autrefois eu une liaison avec Munch, et qui refait surface - ce qui achève de la plonger dans le délire.

- Milly serait « prétexte ». Elle ne semble apparaître que pour faire du mal à sa soeur. Il est dit une fois ou plus que Tillek n'a « pas autant de force » que Milly. Cela présuppose, à mon sens, que Milly aurait, tout comme elle, essuyé l'affront d'être délaissée (c'est ainsi que Tillek le ressent). Or, il n'en est rien, puisque c'est Milly qui clairement s'est débarrassée de Munch. Elle fait preuve d'un certain dédain envers ce peintre, ce soupirant accroché à ses basques (selon ses dires – en d'autres termes, évidemment). Dès lors, j'ai du mal à comprendre la comparaison.

- Munch serait « évanescent ». Personne n'a pu le saisir (moi la première), sinon Johanne je trouve, qui l'a compris.

- Ragna serait « acariâtre ». Pourquoi aussi acariâtre, Ragna ? Pourquoi tant de hargne ? Il me semble que rien ne le justifie, d'autant plus que sa haine ne gagne pas en intensité : elle est, voilà tout.

- Je ne sais trop quoi penser de Thomas. Je n'arrive pas encore à me prononcer.

Lorsque j'ai lu l'épilogue, je me suis demandé à quoi il servait. (C'est aussi à cause de lui que je ne sais que penser de Thomas. Disons que je l'ai moins aimé, en ayant su ce qu'il était devenu.) Un peu blasée donc, j'ai continué ma lecture, jusqu'à cet endroit :

« Elle le déroule délicatement car les bords en sont déchirés et le papier, un parchemin froissé, est vieilli et fragile.
- Ils l'ont trouvé dans le mur de l'atelier quand ils l'ont rénové, m'explique-t-elle.
Je le regarde et je vois […] »

Et c'est alors que je me suis pris dans la figure une énorme comète d'émotions entremêlées. Un tableau pour un roman.
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Mon avis :

En cet été 1893, la bourgade norvégienne de Åsgardstrånd est en ébullition. Chez les Lien on frotte et on astique pour laisser la maison, pour l'été, à la famille Heyerdahl, le célèbre peintre, celui-là qui a fait le portrait de Johanne, la fille de la famille, un papier de fraises à la main. Pour sûr que cette dernière préférerait aller se baigner avec Thomas, son amoureux, ou aller dessiner chez son ami Munch qui l'accueille et la laisse utiliser crayons, fusains et couleurs et lui donne, même, papier et toile. Seulement voilà, Edvard Munch n'est pas en odeur de sainteté dans le village, pensez, un homme qui peint ce qu'il peint et que, même, le docteur, qui est instruit, prévient que regarder les oeuvres de Munch donnerait des maladies ! Alors la petite Johanne devra poser ses jolis yeux ailleurs et, pourquoi pas poser, de nouveau, pour M. Heyerdahl qui, lui, peint des choses remarquables.
Ce qui est défendu est attirant et l'herbe est tellement plus verte quand il est risqué de s'y aventurer, n'est-ce pas. Aussi la jeune fille passera outre les recommandations de maman.
Pour l'heure, Johanne passe l'été chez l'Amiral Ihlen et sa famille comme bonne à tout faire.
Elle deviendra la confidente de Tullik, la puinée, qui s'amourachera de Edvard jusqu'à la folie, sans être aimée en retour.

J'ai attendu d'avoir rencontré l'auteure, Lisa Stromme, avant de donner mon avis sur ce livre que j'ai terminé, maintenant, depuis plusieurs semaines.
Le personnage principal de cet ouvrage est, incontestablement, la peinture et ce d'un bout à l'autre du récit.
Pour juge, l'incipit :
-Je me cachais dans le tableau, dans l'espoir qu'elle ne voie pas ce que j'étais devenue.
Là, Johanne explique son rôle dans la peinture d'Heyerdahl, précisant que de petite fille elle était passée à l'adolescence.
Lisa Stromme cite, en tête de chaque chapitre, Goethe et son traité des couleurs. Je ne trouve pas que ce soit nécessaire, à contrario les termes employées comme titre des chapitres : toile vierge, rouge ou écarlate, conviennent bien mieux à définir le texte. Ce n'est que mon avis que je partage, il va de soi.
Le lecteur que je suis sait que l'histoire entre Tullik Ihlen et Munch est à sens unique. Tullik qui colle à Munch comme un papier peint et que ce dernier rabroue n'a aucune chance d'amener Munch au mariage, même dans la fiction. le peintre est un rêveur qui pense toile, mange couleurs, fume pinceaux et rêve lumière, aussi en bon écorché vif il ne peut s'arrêter à un amour, il n'essaie même pas, pourquoi faire. La fille se donne, il prend et quand venant dire adieu à la belle il sera éconduit par le paternel, eh bien ma foi il continuera son chemin sans autre. Tullik en revanche, pensant que Munch venait demander sa main, prendra mal le refus de son père, ce qui l'amènera à une certaine folie.
Et Johanne ? Elle est reçue par Munch dans d'autres relations collégiales, si je peux me permettre de dire ceci car, en fait c'est bien de cela qu'il s'agit, non ? Elle passe chez le peintre qui la laisse disposer de son matériel, la conseille à persévérer sur ce chemin. Cependant elle sera la complice de Tullik, notamment lorsqu'il faudra cacher le fameux tableau « le Cri ».
Lisa Stromme a réalisé un coup de maître pour un premier livre. Son oeuvre est une ode à la peinture, mieux c'est un tableau peint avec des mots, bleu, rouge, jaune et encore bleu, rouge et jaune… Ses répétitions incitent à considérer son oeuvre comme des aplats posés sur une toile. Elle avoue aimer Munch et la peinture mais ne pas pratiquer, mais fichtre que c'est bien imité, enlevé et convaincant. J'ai reconnu les toiles qu'elle décrit tant la description était bonne et juste.
Il y a des moments de bravoure dont une tempête dont on entend siffler le vent, la pluie mouiller les pages du livre. J'ai transpiré quand il faisait chaud, dansé au bal, me suis rafraîchi en me baignant dans ces rigolos maillots de la fin du XIXème…
Quant-à savoir qui est le personnage tourmenté du cri…je laisse la réponse à votre perspicacité.
Un auteur de talent, un livre comme un cadeau, un moment de lecture magique et un véritable coup de coeur.


Je remercie Babelio, les éditions Harper et Collins et Lisa Stromme pour m'avoir permis de lire cet ouvrage. Je remercie le cercle norvégien pour son accueil.

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C'est une très jolie histoire que nous conte Lisa Stromme ici.
"The strawberry girl", "Car si l'on nous sépare" dans sa version française, nous raconte plusieurs histoires.
Celle de Johanne toute jeune servante à l'esprit libre, celle de Tullik éprise de Munch jusqu'à la folie, celle de la peinture en général et du "Cri" en particulier.
L'écriture est vive, pétillante, colorée, et l'on est réellement transporté au coeur de l'été norvégien en cette fin de 19ème siècle.
J'ai beaucoup aimé d'autant que j'avais en tête les peintures de Munch tout au long de ma lecture.
Bien que l'histoire soit romancée c'est un joli hommage au plus célèbre artiste norvégien.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Je me cachais dans le tableau, dans l'espoir qu'elle ne voie pas celle que j'étais devenu. J'y parvenais parfois. Les yeux fermés, je pensais aux fraises et je sentais et alors les fils déchirés de la robe chatouiller mon épaule nue, tandis que Herr Heyerdahl balayait la palette de son pinceau et enduisait la toile. À force de concentration, je retrouvais l'expression à la fois renfrognée et docile qu'il avait su saisir ; je pouvais même sentir entre mes doigts l'entrelacs des tiges de jasmin, délicat comme une toile d'araignée. Mon autre main, crispée sur le bol, tremblait de fatigue. L'épaule me démangeait, mais je gardais la pause - surtout ne pas bouger, ne pas parler, rester parfaitement immobile.
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Tullik torturait son pouce.
- Ils sont partis dans la forêt, n'est-ce-pas ?
- Je ne sais pas, je n'ai pas vu.
- Peut-être sont-ils allés chez lui ?
- Crois-tu que Milly aurait fait une chose pareille ? Avec son mari juste...
- Elle ne se préoccupe que d'elle-même. C'était la même chose avec Carl. Elle n'en faisait qu'à sa tête.
- Ont-ils été mariés pendant longtemps ?
- Dix ans. Je n'avais que neuf ans à leur mariage et elle, vingt-et-un. Elle se vantait sans cesse d'avoir un mari si bon qu'il la laissait faire tout ce qu'elle voulait. Il y a eu d'autres hommes, en dehors d'Edvard ; des acteurs, des écrivains. C'est pour cela qu'elle aime l'idée de la bohème. C'est un mode de vie qui l'autorise à faire ce que bon lui semble.
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- Le ciel s'embrase. Nous avons peur... peur de tout ce qui nous entoure... peur de ce monde. Car si l'on nous sépare, que reste-t-il, si ce n'est la douleur ? Nos âmes crient. D'un cri sans fin, sans fond.
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[ ... ] Je pus rendre visite à la petite chambre secrète dans ma tête tout en travaillant. L'analyse des trésors que j'y avais consignés rendait supportable le nettoyage des tapis et des sols. Mon amitié grandissante avec Tullik compensait quant à elle la rancune que Ragna faisait mijoter dans sa cuisine.
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Mon père disait toujours qu'il y avait bien des manières de pénétrer dans la forêt. L'on pouvait y entrer en courant, le coeur ouvert à tous les possibles, sans savoir ce qui vous attendait au prochain tournant; ou l'on pouvait aller d'un pas tranquille, en devisant et en riant avec des amis, insensibles aux bruits discrets de la forêt; ou encore flâner au bras d'un amant, à la recherche d'un refuge pour des instants volés à deux. L'on pouvait enfin s'y glisser silencieusement, attentif au moindre souffle de la forêt, dans un état de communion magique et d'osmose muette de la nature.
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Video de Lisa Stromme (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lisa Stromme
Entretien avec Lisa Stromme à l'occasion de la rencontre entre l'auteur et les lecteurs de Babelio.com, le 1er mars 2017 pour son roman Car si l'on nous sépare, édité chez Harper Collins.
Merci à Jean-Marie Doury pour l'interprétation.
La page du livre : http://www.babelio.com/livres/Stromme-Car-si-lon-nous-separe/918443 Le compte-rendu de la rencontre entre Lisa Stromme et ses lecteurs :
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