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EAN : 9782246816003
400 pages
Grasset (16/08/2018)
3.17/5   216 notes
Résumé :

Janvier 2016 : une jeune étudiante à l’université de Venise est retrouvée noyée dans la lagune. C’est le début d’une série d’assassinats dont on ne comprend pas le motif. Elle consacrait une thèse à l’une des principales confréries du XVIe siècle, qui avait été la cible d’une série de crimes durant le Carnaval de Venise en 1575, baptisé par les historiens « Carnaval noir »…

Cinq siècles plus tard, les mêmes obscurantistes qui croyaient fair... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (70) Voir plus Ajouter une critique
3,17

sur 216 notes
Longtemps, je me suis délecté de romans politico-historico-secrets à gogo avec ses grands idéaux, ses combats extrêmes et ses extrémistes combattants. Il faut que je cesse, il est temps.

J'ai avalé les Steve Berry, les Raymond Khoury, les Didier Convard et les Dan Brown avec avidité, et j'ai aimé. Je ne vais pas me désavouer aujourd'hui avec la découverte de ce Metin Arditi, moins gangster que Berry, moins fouillé que Brown, plus psychologique que Khoury et moins mystique que Convard, bien qu'il soit concevable que le mécanisme de ces romans soit récurrent et qu'il me soit difficile de s'en extasier encore.

La recette reste sympathique : Prenez un professeur de latin médiéval, faites-lui découvrir un manuscrit du 16ème siècle à déchiffrer, fouillez les failles de son passé, sa fratrie qui lui pèse, plongez-le dans la Venise actuelle, rajoutez quelques meurtres en lien avec ses recherches, faites revenir une toile de maître perdu depuis cinq siècles, complétez par une solide banque Suisse et une école religieuse extrémiste dirigée par un riche illuminé proche d'une partie de la curie du Pape et c'est la curée. Faites mijoter l'ensemble entre les merveilleuses montagnes du Valais, l'ensorcelante Venise et la fascinante Rome. Parsemez le tout de quelques djihadistes forcenés sans oublier de saupoudrer le mélange d'un soupçon de traitrise et de remord et vous obtiendrez un agréable moment de lecture à la sauce pimentée de délicieux passages. Bien que l'ensemble soit digeste, la finale manque cruellement des épices du suspens ce qui la rend un peu fade.

Avec ce Carnaval Noir, Metin Arditi rassasie ses adeptes de ce genre de nourriture littéraire qui n'est peut-être pas à dévorer avec voracité mais qui peut pallier à une faim certaine d'intrigues historiques si peu authentiques et tellement fictives.




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Ah, Venise, son Carnaval, ses canaux, ses intrigues politiques obscures et raffinées et ses Scuole regorgeant d'artistes et de chefs d'oeuvres fameux!

Je m'en léchais d'avance les babines, d'autant que Metin Arditi était depuis longtemps dans mes tablettes...un historien doublé d'un écrivain de talent. .je m'en forgeais déjà une félicité qui me faisait pleurer de tendresse...

Las, las, quelle cruelle déception!

Certes Arditi connaît son histoire vénitienne, et , -au début du moins- arrime assez solidement sa gondole à la Bricola historique ....mais il se laisse bientôt emporter par une fiction qui ôte toute crédibilité à son récit.

Perdue, ballottée entre des temps contraires, le 16ème et le 21eme siècles, la gondole devient un hors- bord fou, qui saute d'un temps à l'autre, d'un personnage à l'autre, bondissant sur des crêtes de plus en plus courtes, de plus en plus improbables. Les chapitres, trop courts, interdisent de reprendre haleine, de tenter une reconnaissance, même fugace, des silhouettes trop vite estompées dans la brume des lagunes...

Glou glou, fait le lecteur qui boit la tasse.

Trop de fondamentalistes de tout poil, trop de chercheuses acharnées -quand elles sont grassouillettes ou vieilles, on est à peu près sûr qu'elles ne feront pas de vieux os..-, trop de doigts à trop de mains, trop de prélats pervers.

Trop, beaucoup trop, de chapitres qui, en morcelant l'action, brisent l'attention et la tension...

Et même trop de latin- et c'est une latiniste qui vous le dit!

J'ai fini par mettre, moi aussi, le turbo , histoire de terminer, vite fait, cette intrigue vénéto-romaine en hyper ventilation ...

Arrête de ramer, gondolier, t'es sur le sable...

Ouf!

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J'aime beaucoup Metin Arditi, que j'ai découvert avec « La confrérie des moines volants » donc ce livre était pour moi… dès qu'on parle de manuscrit ancien (même une lettre !) d'histoire, de peinture, je suis là. Je remercie vivement NetGalley et les éditions grasset qui m'ont permis de le lire.

L'intrigue est originale : utiliser une lettre datée de 1575 retrouvée cachée dans un livre ancien que vient d'acquérir Benedict Hugues, un professeur de latin médiéval reconnu de Suisse, lettre qui évoque un attentat de l'époque et que l'homme de mains de la congrégation veut récupérer à tout prix, semant des morts au passage… quelques mois auparavant, Donatella, une jeune fille qui fait des recherches pour une thèse sur une confrérie du XVIe siècle, a été assassinée à Venise car elle s'approchait de trop près d'un sujet qui dérange.

Les deux intrigues sont liées, la petite histoire dans la grande Histoire, et Metin Arditi nous fait faire des allées et venues entre les deux époques. On a donc un complot, et qui dit complot dit motif, financement, logistique et protagonistes pour le réaliser.

Le motif : il faut que l'Église retrouve la place et le pouvoir qu'elle a perdus selon certains : à l'époque, il fallait lutter contre la Réforme qui prenait de plus en plus de place, se montrait ouverte à la science (révolution copernicienne qui mettait le Soleil au centre de l'univers et non la terre comme le prônaient les écritures…

De nos jours, les ultras de l'Église ne supportent pas le Pape actuel, jugé trop consensuel, trop en faveur des migrants ; ils ruminent leur colère depuis Vatican II, avaient espéré que Benoît XVI allait reprendre tout cela en mains… « Et ce pape… Dans son inconscience effarante, l'Église préparait le terrain pour le Grand Remplacement. »

L'ennemi actuel est l'Islam, qui pour ces gens de l'extrême droite va détruire la civilisation européenne au nom du multiculturalisme, ce qui est inenvisageable bien-sûr !

Et il faut un complot pour arriver à ses fins, et donc éliminer le Pape et frapper un grand coup pour terroriser la population : un double attentat, la basilique Saint Pierre, pour tuer le maximum de personnes et à la résidence du pape : Casa Santa Marta, pour l'éliminer.

Et pour cela, l'union fait la force, et on va chercher des kamikazes, des islamistes (après tout ils sont des spécialistes !) qui vont mourir en martyr, tel ce couple qui veut se faire exploser avec un bébé dans les bras pour aller au paradis…

Le suspense monte tout doucement, puis le rythme s'emballe au fur et à mesure qu'on avance vers le jour J…

J'ai aimé les références à l'Histoire, les mouvements intégristes de tout poil, le fait de choisir des islamistes de la filière Libyenne qui nous ramène au passé colonial de l'Italie. J'aurais aimé que l'auteur explore davantage cette piste car j'ai trouvé l'histoire actuelle un peu fade… probablement car le personnage principal est davantage un anti-héros qu'un héros.

On pense bien-sûr aux défilés des fascistes sous Mussolini, parcourant la ville scandant des chants (en vieux vénitien dans ce roman), encerclant leur proie pour la précipiter dans le fleuve… Metin Arditi évoque les populismes actuels, les liens avec une Église puriste et rigoriste, et j'aurais aimé qu'il fouille encore plus.

Ce roman m'a plu, malgré ces quelques désillusions, car on est quand même dans un registre autre que « Da Vinci code » auquel on pense au cours de cette lecture. J'ai retrouvé cet art de conteur que j'aime tant chez l'auteur, mais mon roman préféré est sans conteste « le Turquetto » …
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Vous rêvez de dépaysement ? Vite, suivez-moi !
Enfilez vos masques, prenez une gondole ou un vaporetto et rejoignez-moi sur la Place St-Marc à Venise en plein Carnaval, j'ai un secret à vous dire.
Oh, et puis, venez plutôt à Rome, sur la Place St-Pierre pour saluer le Pape, photographier les gardes suisses et découvrir les splendeurs de la Basilique. C'est là que je vous révèlerai tout.
Vraiment ? Vous préférez la Suisse ? Voulez-vous rencontrer mon ami Benedict dans le Parc des Bastions à Genève pour qu'il vous partage sa passion du latin ? Ou souhaitez-vous rejoindre Blaise dans mon Valais natal pour savourer les vertiges ou les effets bienfaisants des hauts sommets du Val d'Anniviers ?
Ca y est ? Vous avez fait votre choix ?
Eh bien, ce n'est pas tout. Il vous faut maintenant choisir une époque. La fin du Moyen-Âge ou le 21ème siècle ?

Eh oui, c'est tout cela que vous allez retrouver dans Carnaval noir. Et plus encore.

Et moi j'enfile mon masque d'Arlequin-Bouffon souriant pour vous dire ce qui m'a plu dans cette histoire :
Vous l'avez compris, j'ai voyagé. Et en cette période de pandémie, cela m'a fait un bien fou. La photo de couverture est à elle-seule un voyage infini. L'intrigue est venue me chercher, me titiller. Certains personnages sont très attachants. Les lieux y sont magnifiquement décrits (surtout le Valais hihi... Je sais, je suis un peu chauvine.). Et puis la plume de Metin Arditi est belle.

Je change de masque. Je deviens Pantalon-Boudeur déçu. Dans le dernier quart du livre, l'histoire s'emballe, s'emberlificote, devient presque loufoque tant les fils de la trame sont visibles, tant les raccourcis sont grotesques.

Quand des intégristes de tous bords se rencontrent en Italie pendant qu'une femme se bat pour sortir du coma à Genève... Quand un banquier s'accroche à son trône doré dans cette même ville pendant que des marbriers démolissent un mur à la Villa Mille Rose... Quand une journaliste à la beauté inédite tombe amoureuse pendant qu'une prophétie du Moyen-Âge se révèle... Quand un prêtre valaisan gravit en solitaire le Weisshorn pendant qu'un latiniste tente de se réconcilier avec son fils... Moi je suis perdue !!!
Il y a trop d'idées dans cette fin de roman. Trop d'idées pour trop peu de pages. Quel dommage. La fin m'a coupé mon élan élogieux, m'a fait atterrir brutalement. J'ai retrouvé mon quotidien. Adieu masques vénitiens et enquête à la Da Vinci Code.
Je reviendrai toutefois vous lire, Monsieur Arditi car votre écriture est talentueuse.
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Une jeune doctorante, Donatella, travaille sur sa thèse : La Scuola Grande del San Sepulcro. Un article du New York Times attire son attention. Et s'il y avait un lien entre La Scuola Grande del San Sepulcro et la non-révolution copernicienne (il a fallu attendre Galilée pour que l'Église réagisse). Alors qu'elle sort de la bibliothèque, la jeune fille est jetée dans le canal.
Un obscur professeur d'université, spécialiste de Boèce et de latin médiéval, découvre une lettre en latin dans un volume très ancien, citée intégralement en latin dans le livre (bravo monsieur Arditi). Je n'ai pas tenté de la comprendre, n'ayant jamais eu une note au-delà de 5 dans cette matière pendant ma scolarité. Toujours est-il que cette lettre est adressée au cardinal Valsangiacomo et laisse entendre qu'un meurtre va être commis.
Quel est le rapport entre ses deux histoires ? Vous le saurez en lisant le livre.
Pour être honnête, je ne suis pas fan de complots plus ou moins ésotériques qui se poursuivent au fil des siècles ; même si un récit, qui enjambe les siècles (La cité des nuages et des oiseaux d'Anthony Doerr), m'enchante. J'ai également été noyée par les liens entre de nombreux personnages. Mais la lecture a été plaisante et rapide. Un bon divertissement.

Lien : https://dequoilire.com/carna..
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critiques presse (2)
LePoint
17 décembre 2018
Meurtres, mystères, faux-semblants, lagunes rouges de sang, carnavals noirs de peur et Christ à douze doigts, de la Renaissance italienne aux camps d'entraînement du désert libyen, de fondamentalistes chrétiens en terroristes islamistes…, à la frontière du récit historique du thriller politique et du jeu d'énigmes, c'est le grand roman italien de cette rentrée ; un Quattrocento romancé par Dan Brown, mais revu et corrigé par Maupassant.
Lire la critique sur le site : LePoint
LaCroix
21 septembre 2018
Metin Arditi nous entraîne dans une folle intrigue qui traverse les siècles, d’un carnaval vénitien aux drames du terrorisme.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Admets que tu es le seul homme sur terre. Autour de toi, il y a le ciel et les étoiles, les montagnes, ce déluge, ces centaines d'éclairs... Le monde et son mystère, qui te dépasse. Tu ne sais rien de ce que les hommes ont découvert durant des milliers d'années. Tu n'as pas entendu parler de Christ, de Moïse ou de Mahomet. Que fais-tu? Tu attends. Passe un jour, une nuit, puis un jour encore, et une autre nuit. Tu attends, tu cherches à comprendre. Passe encore un jour, puis une nuit, puis cent nuits, mille nuits. Tôt ou tard tu construiras un temple. Peu importe comment. Quelques pierres. Quand tu l'auras construit, tu te prosterneras. Tu ne sais pas devant qui. Mais ce sera devant plus fort que toi.
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Ils étaient le 14. Le 29 du mois, à cette même heure, le monde ne serait plus le même. Fini, les salamalecs aux migrants, les trahisons de l’Église, les intellectuels qui monopolisent les médias et plongent l’Occident en léthargie en faisant l’éloge d’un pseudo-multiculturalisme ! Ah, le multiculturalisme… Une vraie farce. Les gens prononçaient ce mot, et d’un coup, ils se sentaient bons, clairvoyants, ouverts au monde. Quels crétins !
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Il observa les prélats. Ils ne se parlaient presque pas. Ils s’observaient, on les sentait sur leurs gardes. Le pape avait réussi à semer la terreur partout. Une opinion un peu trop clairement exprimée, et le plus puissant des cardinaux risquait de se retrouver déchu du jour au lendemain. L’avant-veille, le pape avait limogé le grand maître de l’Ordre de Malte, l’organisation caritative la plus puissante de la chrétienté. On murmurait qu’à la Congrégation pour la doctrine de la foi, les jours du préfet étaient comptés. 
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Au Vatican, la férocité se raffinait. Elle avait pour elle l'arme la plus redoutable, la patience. Machiavel avait beau être honni, tous les prélats avaient lu Le Prince. C'était même leur deuxième bréviaire. Un texte qui prônait l'art d'attendre son heure. La marque des grands prédateurs.
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- Décidément, les professeurs d'université font de bons policiers.
- Les latinistes! s'écria Elisabetta. Seulement les latinistes!
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Videos de Metin Arditi (41) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Metin Arditi
L'Homme qui peignait les âmes de Metin Arditi aux éditions Points https://www.lagriffenoire.com/l-homme-qui-peignait-les-ames-1.html • le Turquetto de Metin Arditi aux éditions Babel https://www.lagriffenoire.com/le-turquetto.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=n... • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionspoints #editionsbabel
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