Tout d'abord, merci à Mass Critique et aux éditions Petit à Petit de m'avoir permis de découvrir cette série que je reluquais depuis quelques temps. Même si la démarrer au tome 3 est un peu incongru, je peux dire que je n'ai pas été déçu.
Sur un schéma narratif somme toute assez classique, les deux auteurs développent un récit sans temps mort, noir et violent à l'image de certains westerns d'Eastwood. Bon, il y a bien ce général yankee qui parait trahir le héros mais qui, en fait, ne le trahit pas tout en trahissant quand même. Ficelle de scénariste mais il s'agit de beaucoup de circonvolutions pour finalement peu de résultats. Les mauvais de l'histoire, en tous cas, ont des trognes patibulaires remarquables (on sent que
Benjamin Blasco-Martinez prend beaucoup de plaisir à les dessiner) et la dose de méchanceté et de cruauté qui va avec. Car ça dépote et ça saigne dans cette histoire de vengeance !
Le dessin apporte à cet album la dimension et l'envergure d'une saga. En effet, il amplifie le plaisir de la lecture par notamment une double page comme on n'en voit plus depuis
Derib. Mais autant
Derib y mettait de la lumière et de l'harmonie, autant Blasco-Martinez y introduit de la fureur, et c'est tout aussi magnifique. Chaque case est pensée, composée et éclairée sans faux-pas et c'est peut-être là la plus grande réussite de l'album.
Pour finir, on ne peut que louer le travail de l'éditeur qui a permis à cet ouvrage de qualité (et là je parle de l'enrobage) d'arriver dans les bacs et de nous réserver de sombres et violentes surprises.