AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782913955844
544 pages
Editions Transboréal (30/10/2009)
4.05/5   11 notes
Résumé :

Cavalier émérite amateur de voltige cosaque, Nicolas Ducret s'est lancé le défi de traverser l'Asie centrale à cheval. Parti seul des contreforts de l'Altaï avec un étalon et un hongre de bât, il chemine sur plus de 3000 km, franchissant les monts Célestes et les chaînes du Pamir et de l'Hindu Kush. De l'aridité des steppes kazakhes aux riantes montagnes kirghizes, des plateaux tadjiks balayés pa... >Voir plus
Que lire après Cavalier des steppes : A travers les montagnes d'Asie CentraleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En mai 2007, Nicolas Ducret part pour un voyage de 6 mois à cheval qui l'emmènera de Soldatovo au Kasakhstan à Kaboul en Afghanistan. Cavalier des Steppes est l'histoire de son parcours, de ses rencontres, de ses impressions de voyage.

J'avais hâte de lire ce récit de voyage, les autres livres que j'ai lus dans le cadre de la préparation à mon voyage en Mongolie étant sympathiques mais plutôt superficiels. Sur près de 400 pages de texte, j'avais plus de chance de trouver mon bonheur. Ce fût le cas, même si reste la légère frustration que l'"action" ne se situe pas en Mongolie.

Ça reste l'Asie Centrale, certes, mais les pays traversés par Nicolas Ducret lors de son périple ont tous été sous domination soviétique. Cette domination a changé la culture de ces pays. C'est très effrayant. J'ai l'impression, mais je peux me tromper n'ayant encore rien lu sur le sujet, que la Mongolie, en conservant son indépendance malgré le fait qu'elle ait été un pays communiste, a davantage su préserver son authenticité*. Il est très dur de voir un peuple littéralement partir en déliquescence. C'est ce qui m'a le plus marqué dans cette lecture.

C'est là qu'on voit aussi que les choses sont rarement toutes noires ou toutes blanches : les gens qui regrettent le régime soviétique dans ces pays-là ne sont pas rares. Parce qu'en ce temps-là, tout le monde avait du travail et à manger. Maintenant les gens survivent péniblement de l'élevage de moutons et font une consommation excessive de vodka que les Soviètes se sont gardés de reprendre avec eux quand ils sont partis. Dans certaines régions, le cheval a quasi complètement déserté les lieux : trop coûteux à l'entretien, il a été remplacé par l'âne.

Du côté du relationnel avec les gens du coin, cela va d'un extrême à l'autre : l'hospitalité des peuples d'Asie Centrale est légendaire et c'est vrai : Nicolas Ducret a bénéficié de l'aide de nombreuses personnes qui lui donné un toit pour dormir et du foin pour ses chevaux, la plupart du temps sur simple base d'un contact commun. C'est assez extraordinaire. D'un autre côté, il a été plusieurs fois confrontés à des gens malintentionnés, ou tout au moins fort louches. Il a aussi vécu dans la peur de se faire voler ses chevaux quand il dormait à la belle étoile dans la steppe. le passage des différentes douanes est aussi assez épique. On se plaint de l'administration de chez nous, eh bien là-bas c'est pire, d'autant plus que les douaniers n'en font souvent qu'à leur tête, exigeant des documents qui n'ont pas lieu d'être, étant parfois à la limite de la torture psychologique, tout ça dans le seul but d'extorquer le maximum d'argent aux étrangers de passage.

La relation que l'auteur a noué avec ses chevaux est très belle. Six mois passés ensemble, forcément ça crée des liens. Ce relationnel est décrit de façon réaliste : le cheval reste un cheval. Il n'empêche qu'on s'attache à ces animaux, on s'inquiète quand ils sont malades, on pense à leur bien-être avant le sien. Dès la première page lue du livre, la question de la séparation à la fin du voyage n'a pas quitté mon esprit. Pour m'être déjà attachée très fortement à un cheval que j'ai monté pendant 5 petits jours, je me demandais comment on faisait pour se séparer d'animaux que l'on a côtoyé quotidiennement pendant 6 mois et qui certains jours étaient les seuls êtres vivants à qui parler. Ben ça se fait et c'est tout. C'est la vie. Après restent les souvenirs.

En conclusion, voilà un livre qui va au fond des choses, qui n'essaie pas de donner une image idyllique du voyage à cheval dans des contrées qui peuvent s'avérer parfois inhospitalières. C'est dur et triste mais c'est beau. le genre de voyage dont on ne revient pas indemne.

* En fait, il s'avère que ma vision de la Mongolie était complètement idéalisée lors de ma lecture de cet ouvrage. Entre temps, j'en ai lu un autre, que je chroniquerai prochainement, qui dresse un constat assez sombre également : si la Mongolie a conservé son indépendance, elle a bel et bien été frappée de plein fouet par le communisme et en subit encore les conséquences, ainsi que du capitalisme actuel.

** un tchopendoz est un cavlier qui joue au bouzkachi, un jeu équestre collectif dont le but consiste à se disputer le cadavre sans tête d'une chèvre pour l'amener dans le "Cercle de Justice". Avec le pato argentin, le bouzkachi a inspiré la création du horse-ball.
Lien : http://ledragongalactique.bl..
Commenter  J’apprécie          70
Très intéressant, très bien écrit. J'ai apprécié le souci et l'attachement de l'auteur pour ses chevaux, son respect et sa compréhension pour les habitants des contrés qu'il a traversées, ses descriptions des paysages. Seul point un peu décevant: sa participation, en Afghanistan, au bouzkachi, le célèbre jeu équestre. Après tant d'effort pour y arriver, sa description est si courte - c'est comme si, après tant de souffrance, il n'avait plus la force de continuer son récit - enfin, on est sensé d'avoir lu "Les Cavaliers" de Joseph Kessel!!! Malgré ce petit bémol (pour moi) j'ai beaucoup apprécié ce récit passionnant.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Mes chevaux rejoignent ceux de Rahili, un tchopendoz de Kaboul. Ému, j'échange avec eux un dernier regard. Tsigane hennit doucement. A-t-il senti lui aussi que plus rien désormais ne sera comme ces longs mois vécus ensemble ? J'en suis convaincu. Une nouvelle vie nous attend. Demain je rentre en France.
Commenter  J’apprécie          60
"Vous savez pourquoi tous les réverbères sont éteints ? demande Alexander .
- Non.
- C'est parce que les gens les démontent pour en revendre les pièces d'aluminium aux Chinois. Ils font pareil avec les plaques d'égouts. Ils les prennent et les monnaient au prix du métal. A cause de ce trafic, on marche sur des trottoirs troués, plongés dans la pénombre.
Commenter  J’apprécie          30
- Peut-on trouver de l'herbe dans la vallée de Bartang ? lui demandé-je pour me rattraper.
- Ah, je ne sais pas. Je ne fume pas, répond-il.
- Non, de l'herbe pour mes chevaux.
Commenter  J’apprécie          50
Les bêtes sauvages sont bien la dernière de mes craintes. Je n'ai à leur opposer qu'une seule croyance demi-savante érigée en dogme et que j'applique en guise de défense : l'odeur des hommes fait fuir les animaux sauvages. Tout réside dans ce postulat. Il ne me reste plus qu'à conserver une odeur humaine.
Commenter  J’apprécie          20
- En France, lorsqu'une bouteille n'est pas finie, on la range pour la finir une autre fois", ajoute Alexeï, amusé de l'effet qu'il va produire.
L'assistance entière me regarde, interloquée.
Commenter  J’apprécie          30

Video de Nicolas Ducret (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Ducret
Cavalier des steppes, 3 300 km à cheval à travers l’Asie centrale.
autres livres classés : récit de voyageVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Nicolas Ducret (1) Voir plus

Lecteurs (38) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
599 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *}