Un flop.
Pour toute l'eau torrentielle qui imprègne les pages de ce roman, l'intrigue est un long fleuve tranquille. Ce n'est pas qu'il ne se passe rien entre les moult descriptions de la vie inca. C'est que tout est mou. Il y a un cruel manque de rythme qui ne rend pas la lecture attrayante. J'avais hâte d'arriver jusqu'à la fin, coincée derrière toutes ces pages jusqu'à l'ultime point. J'avais bon espoir que le final soit un peu plus mouvementé mais l'événement qui pouvait ravigoter l'histoire moribonde est déjoué par encore plus d'inaction. Pour moi qui l'attendais comme le point culminant, le salaire de mes efforts, c'est comme si ce final tant espéré s'était écroulé telle une vieille carne essoufflée sur le bord de la route, mes espoirs dessous. D'un bout à l'autre, que ce soit les scènes pensées pour être choquantes ou la description d'une spécialité culinaire, tout est dépeint sur le même ton plat, rien ne surnage. L'intrigue étend ses ramifications jusqu'au sommet de l'État, mais on dirait que c'est la mère Michel qui a perdu son chat.
A sa décharge, l'auteur a plus ou moins essayé de donner des personnalités différentes à tous ses personnages. L'effet est raté cependant. Ils baignent tous dans les bons sentiments qu'on ressasse d'ailleurs un peu trop souvent. En fait, on dirait plutôt une déclinaison du même prototype avec des noms et fonctions différentes que des personnages divers et variés. Ils vont jusqu'à s'exprimer de la même façon. Tous. De l'empereur au potier. Les méchants de l'histoire échappent au manichéisme, néanmoins j'aurais aimé ressentir plus de hargne émaner d'eux. Décrits cruels, violents et courageux, ils sont aussi indolents que le reste. C'est fâcheux à de nombreux niveaux, car :
-Ils ne rajoutent pas de piment à une histoire qui en a bien besoin.
-L'opposition entre deux protagonistes - l'empereur et son frère – aurait pu être bien mieux mise en valeur.
Je pense que le point fort de Celui qui sait lire le sang est la somme de connaissances sur les Incas et autres peuples de leur empire qui s'y trouve réunie. Tout est très détaillé, très précis. Après, ne maîtrisant absolument pas le sujet, je ne peux rien affirmer concernant les coutumes, habitudes culinaires ou sexuelles qui nous sont présentées par M. Valdez ; de son nom de plume.
Maintenant que j'ai refermé ce livre, je n'ai pas envie de découvrir la suite, même si je suis d'habitude toujours prête à en lire toujours plus à propos de ces peuples piquant mon intérêt. En dépit de ma déception, je peux comprendre malgré tout que l'histoire et/ou le style ( pas moche du tout ) aient leur charme pour d'autres lecteurs. Heureusement qu'il y avait des lamas !
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Un excellent polar, une intrigue bien construite. Elle nous permet en plus de nous plonger dans la société de l'empire Inca d'avant l'arrivée des européens.
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- Je pense qu'il y a un temple sous la colline. Nous ne connaissons pas les Dieux de ceux qui l'ont bâti. Parfois, je crains de commettre un sacrilège.
- Est-ce que ceux qui viendront après nous auront autant de scrupules que toi ? demanda Sitki. Que comprendront-ils du Tahuanti [Empire Inca] et de ses peuples ?
- Et nous, que leur laisserons-nous ? demanda le jeune architecte.
- C'est une question qui me hante, dit Manco. J'y pense souvent devant les chantiers de Cuzco. Lorsque la poussière grise des siècles aura recouvert le Tahuanti, qu'est-ce qui restera de nous, de nos rêves, de nos espérances, de nos souffrances aussi ?