Pendant que mes enfants exploraient la section jeunesse de la bibliothèque avec la sempiternelle question : « combien peut-on en prendre ? » je suis passée et repassée devant ce livre. Je l'ai feuilleté, je l'ai remis en place... plusieurs fois et pour finir je l'ai emprunté ^_^
J'aime les vieux bateaux et aussi les reconstitutions... Jean-Benoît Héron a réalisé de très beaux dessins. Il y a des vues de profil, en plongée, en éclaté et des coupes transversales. J'ai trouvé ce livre richement illustré et il donne envie de savoir dessiner.
Pour chaque bateau représenté (mythique ou avéré), l'auteur donne son nom, celui de son capitaine ainsi que celui de l'expédition qu'il a effectué. C'est donc une petite histoire de l'exploration du monde par la mer – le contexte historique est résumé - avec à chaque fois une petite carte pour visualiser le trajet effectué.
En refermant ce livre je me suis fait la réflexion qu'au fond - la plupart voire la majorité - tous ces explorateurs n'étaient que des pirates et/ou des évangélisateurs. Quand on apprend que Francis Drake (v. 1540-1596) a ramené un butin équivalent à 700 fois l'investissement initial pour mettre à l'eau son Golden Hind... Un butin, le mot est bien choisi étant donné qu'il évoque le vol et le pillage.
En lisant ce livre, on découvre également l'histoire des premiers instruments de navigation et comment se calculaient la latitude et la longitude.
Ce qui m'a sciée c'est le schéma des 18 voiles du La Boussole de la Pérouse, elles portent toutes un nom.
Un livre très intéressant.
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Il [Francis Drake] sera anobli à bord de son bateau au printemps suivant par la reine [Elisabeth Ire] elle-même. Il faut dire que le butin rapporté par l'expédition de Drake autour du monde équivaut à sept cent fois l'investissement, et que le part qui revient à la Couronne s'élève à la moitié de cette somme...
Six mois pour tout préparer et plus d'un million de livres, ce furent le temps et l'argent nécessaire pour organiser l'expédition scientifique française la plus ambitieuse de l'époque [La Boussole de La Pérouse]. Pour donner un ordre de grandeur, la somme investie par l'Etat représenterait aujourd'hui plus de douze millions d'euros. Nous sommes en 1785 et Louis XVI ne veut pas se laisser dépasser par l'Angleterre : James Cook est mort six ans plus tôt pendant son troisième voyage d'exploration dans le Pacifique et il reste une très large part de cet océan à découvrir.
Il faudra attendre 1498 pour que Vasco de Gama atteigne les Indes par le chemin ouvert par Dias, à la tête d'une petite flotte de quatre bâtiments, dont deux nefs ou nao : le São Gabriel et le São Rafaël. Le commerce maritime avec les Indes par l'Afrique et le cap de Bonne-Espérance est ainsi ouvert, il donnera naissance plus tard aux Compagnies des Indes.
Toute expédition avait l'aval de l'Eglise, tant au Portugal qu'en Espagne, et tout commandant avait pour mission d'évangéliser les populations rencontrées, ce qui explique les croix rouges peintes sur les voiles.
Les hommes de Magellan restent plus de trois mois sans ravitaillement, mangeant de la sciure, des rats et le cuir des vaches embarquées sur pied.