Quand j'ai découvert ce livre dans une boîte à livres j'étais sceptique : je me méfie des essais sans bibliographie, laquelle est pour moi un gage de sérieux. Mais comme le sujet, et tout ce qui est « psy » en général m'intéresse, je l'ai embarqué ne connaissant pas son autrice sur laquelle, comme à mon habitude, je ne me suis renseignée* qu'a posteriori.
Tout d'abord, pour ceux qui n'en n'ont jamais entendu parler, la psychogénéalogie, késako ?
La psychogénéalogie ou analyse transgénérationnelle est
- « une méthode de psychanalyse qui consiste à rechercher dans le vécu de nos ancêtres les sources de nos éventuels troubles psychologiques, comportements étranges et/ou maladies actuelles ».
« La psychogénéalogie postule l'existence d'un inconscient familial (basé sur le concept d'inconscient collectif de Jung) permettant une transmission entre générations, l'existence de règles de loyauté propres à chaque famille et la possibilité pour un secret familial, un événement traumatisant, de venir influencer le comportement des membres de la famille »
« le danger de ce genre de thérapie qui prétend faire ressortir de notre inconscient les souvenirs refoulés à l'origine de problèmes psychologiques est la manipulation par suggestion » (Géraldine Fabre in « Les dossiers de l'Oz » )
- « une psychothérapie développée dans les années 1970 par le Pr
Anne Ancelin Schützenberger selon laquelle les événements, les traumatismes, les secrets et les conflits vécus par les ascendants d'un individu conditionnent ses faiblesses constitutionnelles, ses troubles psychologiques, ses maladies, voire ses comportements étranges ou inexplicables. Depuis, cette pratique clinique a été théorisée par de nombreux psychanalystes, tels
Françoise Dolto,
Didier Dumas ou Nicolas Abraham et
Maria Torok. Ils donneront naissance à la psychanalyse transgénérationnelle.
Pour élaborer cette clinique,
Anne Ancelin Schützenberger (auteur de «
Aie mes Aïeux ») s'est fondée sur ses propres observations et aussi sur des concepts issus de la psychanalyse, de la psychologie, de la psychothérapie et de la systémique. Aujourd'hui, cette approche a donné lieu à de nombreuses pratiques psychothérapiques très différentes dont certaines sont l'objet de vives critiques. » (Wikipedia)
A la lecture de ce qui précède et si, comme moi, vous avez l'esprit critique et vous méfiez comme de la peste de tous ceux qui peuvent s'apparenter de près ou de loin à un maître à penser (appelez-les gourou, prêtre, psy, coach en développement personnel ou spirituel,...) vous aurez probablement vu s'allumer votre petite lumière rouge personnelle. Et bien, selon moi, avec cet ouvrage et son auteur vous pouvez la laisser s'éteindre. Et je tiens à préciser que je n'ai aucune légitimité en la matière. J'ai juste été de l'autre côté du divan et je pense, d'après mon vécu et mon ressenti, que cette personne est sincèrement animée des meilleures intentions. Son ouvrage est tout à fait accessible à celui qui souhaite découvrir la psychogénéalogie comme un outil, parmi d'autres, pour prendre conscience de ce qui peut être à l'origine des disfonctionnements de sa vie (blocages, répétition des scénarii familiaux, névroses,…), se connaître, se comprendre, soi-même et ceux qui ont contribué à faire de nous ce que nous sommes aujourd'hui, et aller de l'avant, en toute bienveillance.
Soyons ouverts mais restons vigilants quant aux marchands de bonheur qui profitent du mal être général pour se faire du fric, et ils sont nombreux…
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Chantal Rialland est psychologue diplômée en Sciences Humaines Cliniques de l'Université Paris VII – La Sorbonne. Elle exerce en tant que psychothérapeute depuis plus de trente ans et vit à présent aux Etats-Unis.