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EAN : 9782916141916
255 pages
L'Arbre vengeur (15/09/2012)
4.12/5   8 notes
Résumé :
« Voici un livre extraordinaire, unique, délectable, descendant en droite ligne de Rabelais, écrit dans le beau parler du trimard, que j’estime le roi des argots, sous le soleil brûlant de la route, par un anarcho, c’est évident, par une sorte de Vallès rustique, mais parfaitement sain et franc, et dru (…) Il s’apparente pas mal à Villon, mais sa cadence, merveilleusement classique, est prosaïque. Une sorte de gaîté, de rumeur de joyeuse misère, la débin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Si j'apprendrais que le pèr' Frédéric Dard aurerait lu les bouquins d'Marc Stéphane que ça me stupéfirerait pas...
C'est qu'en ligotant "Ceux du trimard", j'ai eu l'impression d'entend' dégoiser le gars Béru !

Faut dire que les z'humanités à Dard, elles étaient plus du côté des Pieds Nickelés de Louis Forton, de Villon et Rabelais que chez Montaigne et La Boétie...
Un peu celles de Marc Stéphane quoi, y'a cousinage et accointances, pas ?

Ceux du trimard, conte les mésaventures de Batiss' un réfractaire, trimard, cheminot (pas de la SeuNeuCeuFeu, cheminot des chemins où qu' tu marches à pieds), un peu voleu', un peu braco, journalier dans les cultur's quand y trouv' de l'embauche...

C'est un malin l' Batiss, pas l'mauvais boug', mais faut bien viv' et les pandores et les gard' chasse lui font la misèr', alors pas de cadeaux à fair', tout est bon à prendre à la foire d'empoigne !

Si t'es un peu du genr' dégourdi, que t'es pas du côté de la maréchaussée et des curetons, viens t'en fair' un bout d' route avec Batiss' et les trimards !
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Léon Daudet, profondément convaincu du génie de Marc Stéphane, disait de Ceux du trimard : "Voici un livre extraordinaire, unique, délectable descendant en ligne droite de Rabelais, écrit dans le beau parler du trimard que j'estime le roi des argots." (extrait de l'article de Léon Daudet reproduit par Éric Dussert dans sa préface). Marc Stéphane, auteur malheureusement méconnu aujourd'hui, fût lui-même un trimardeur qui traina ses froques sur les routes de France. Ce "chef d'oeuvre de la langue verte", toujours pour reprendre les mots du fils même d'Alphonse Daudet, qui s'inscrit véritablement dans la veine d'un François Villon du 19e est, je le confirme, un "bouquin acerbe et brûlant (...) qui purge la littérature affectée" (p. 11). Et c'est dire si c'est un membre de l'Académie Goncourt qui l'affirme ! Parce que le trimardeur, ou en d'autres termes, le vagabond, le clochard, le chemineau, le traîne-bâton... est par excellence un spécimen condamné à être écorché vif par la vie, il n'a pas droit aux privilèges des gens comme il faut. Sa survie, il la doit au système D. Et quand bien même le "camerlot" est un bon gars, le vol, le braconnage, le viol et même le meurtre, sont son lot quotidien. Comme le rapporte le narrateur en introduction de ces mémoires d'un vieux clochard, le Père Bastiss est "tout confit en souvenirs les plus amusants du monde, sur la pittoresque vie des clochards (...) - étant tout venu comme l'queue d'un quien" (p.31). Cocasses, surprenants, truculents ? Ces récits de Batiss le sont certainement. Mais pas seulement car la "route" est semée d'injustices et de mauvais coups du sort que dénonce volontiers le vieux camerlot. Et puis, il faut quand même le dire, comme une sorte d'ironie du destin, lorsque par chance, il lui est arrivé que la fortune lui sourie, le sacré Batiss n'aura jamais su résister à l'appel du trimard...


De la même façon que La cité des fous et Un drame affreux chez les tranquilles m'avaient convaincu du talent de Marc Stéphane, Ceux du trimard fait montre d'un esprit libre et corrosif qui gagne à être connu. Cet argot tant encensé par Léon Daudet, a ce je ne sais quoi d'authentique et populaire qui m'a interpellé. On y pioche de ces invraisemblables expressions qui ont laissé dans notre langage moderne un héritage linguistique insoupçonnable. C'est imagé, drôle ou parfois difficilement compréhensible mais au final, quel régal que de s'essayer au décryptage de ce parler du turbin. Définitivement conquis par la langue argotique de Marc Stéphane (cf. l'esprit caustique de Batiss), par les sujets qu'il aborde (les misères mais aussi les joies de la route) et les messages assenés (critique mordante de la société), je ne peux que vous inviter à vous frotter à cette plume. Raconter aussi crûment et sincèrement l'univers peu enviable des clochards fut pour l'auteur un beau prétexte à tailler vertement la société. Batiss/Stéphane ? ne s'écrie t-il pas à propos des laissés pour compte : "Ben, elle est prop' leur République, y'a qu'à voir : liberté, égalité, fraternité - ou trois blagues, mi je dis. Bon. Pas fameux tout ça, compagnon." (p.243). Tiens ? A y réfléchir un court instant, on doit tristement reconnaitre que les trimards de notre temps ne sont pas bien mieux lotis qu'avant...
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Partons sur ce trimard où coquillards et ribauds y font couler le raisiné aux échos de leurs bien gras.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Hé oui, prolétaire des champs!
Et puisque, depuis que j'habite un cabouin, et non plus l'Hôtel de la "Belle Etoile", le fisc, pour se donner licence de me gratter des sous (43 fr, 16c. pour un loyer "matriciel" de 10 fr.), me qualifie de journalier, je relève fièrement l'épithète; car il est bon, il est excellent, il est caractéristique.
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Bon. Me v'là donc sus le boulevard, à goualer l'Madelon, pour me donner du jarret, car il n'est que de lier s'doigt à l'herbe qu'on connaît, pas ?
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Batiss' est toudi un vieux frère, quand c'est qu'il paye à boire. Y a que quand il a pus le rond, que c'est un vieux con.
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Le pèze ? Bon, ce sont ses pattes qui nourrissent le loup.
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