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Pierre Assouline (Préfacier, etc.)
EAN : 9782234062030
215 pages
Stock (07/01/2009)
3.91/5   11 notes
Résumé :
Ce livre est le journal intime tenu par l’auteur (1909-1987) depuis l’arrestation par la Gestapo de son mari, résistant juif, jusqu’à l’évasion de celui-ci du wagon qui l’emmenait, lui et ses camarades, à Auschwitz ; autrement dit du 18 juillet au 24 août 1944.
Elle confie à son journal ses inquiétudes d’abord, l’amour immense qui la lie à son mari pour qui elle craint les tortures et la mort ; mais elle raconte aussi le quotidien d’une femme de la bourgeois... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Jacqueline Mesnil-Amar débute ce journal lors de la disparition de son mari résistant juif.
La peur vrillée au ventre, l'angoisse sourde et glaçante de ne pas savoir, cette femme cultivée raconte le quotidien, l'attente d'informations entre découragements et minimes espoirs. La vie aussi qui doit malgré tout continuer pour ne pas sombrer. Rester debout en espérant la défaite nazie.
La force du récit vaut à lui seul de lire ce témoignage à l'heure ou le repli sur soi et la peur de l'autre rejaillit de l'immonde volcan nationaliste. Un texte fort.
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Ceux qui ne dormaient pas, c'est le titre qu'a donné Jacqueline Mesnil-Amar au journal qu'elle a tenu entre 1944 et 1946 où dans un premier temps elle raconte quasi quotidiennement comment elle vit l'attente de nouvelles alors que son mari, résistant juif, a été arrêté et dans un second temps, l'après-guerre.

Il s'agit ici de deux temps forts. le premier : celui où elle se réfugie dans les souvenirs heureux pour faire face à l'inquiétude et à la peur. Celui où elle espère, seule ou avec d'autres jour après jour alors que de Fresnes son mari et ceux qui ont été arrêtés en même temps que lui sont transférés à Drancy avant d'être emmenés à bord dernier convoi à partir pour Auschwitz, au moment même où les Allemands quittent Paris après quelques derniers attentats. le deuxième : celui où elle constate, où elle fait le bilan de la lâcheté des uns, de la complicité de tellement d'autres, où elle compte les morts, les siennes, mais pas que celles-ci. Ces morts, si nombreuses, tellement nombreuses et tellement atroces à mesure qu'elle découvre l'horreur dont elle ne savait rien. Il lui faut alors dire, crier, pour que personne ne ferme les yeux, pour que nul ne dise un jour que tout ça n'a jamais eu lieu.

Publié en 1957, ce livre est pratiquement passé inaperçu lors de sa sortie. Peut-être parce qu'à l'époque on voulait surtout oublier. Cinquante ans plus tard — le livre a été réédité en 2009 —, on veut maintenant se souvenir. La très belle écriture de Jacqueline Mesnil-Amar, sa façon de contrer l'angoisse et son regard sans concession font de ce récit non pas un récit de plus, mais un récit marquant de plus.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Il n'y a pas un mot à rajouter ni une virgule à ôter à la merveilleuse préface de Pierre Assouline. Ce journal est merveilleux de poésie et de drame. Il a merveilleusement achevé mes lectures du moment, "Elle s'appelait Sarah" de Tatiana de Rosnay, et aussi, dans un genre plus léger, "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" de Mary Ann Shaffer.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mais quel abri était une maison de ce temps-là ! J'évoque notre maison à nous, brillante et dorée, pleine de lumières, les jours de réception, odorante du parfum des fleurs, de vins fins, bruissante de voix, ou bien calme et silencieuse, feutrée de tapis épais, d'une parfaite ordonnance, cette maison de mon père, qui me semblait un bastion, quelque château de Versailles, quelque vaisseau de guerre ancré dans Paris loin des eaux mouvantes de l'angoisse ancestrale...
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Chéri, où es-tu donc ? A quoi penses-tu dans ta cellule, si tu t'y trouves, en cette nuit profonde ? Est-ce que tu dors ?
(...)
A-t-il bu ? A-t-il mangé ? Dort-il un peu pendant ces longues nuits fiévreuses de prison ? Va-t-on le... maltraiter ? Il y a des gens qui racontent ce qu'on leur fait, et comment on les reconduit dans leur cellule, dans quel état, dans quel état...
(...)
Hélas, je ne sais pas prier, tout au plus supplier, crier, me révolter, reprocher à Dieu ce qu'il a laissé faire.
(...)
On nous a fait Juifs, lentement, du dehors, nous qui l'avions si bien oublié...
(...)
Oisives et trop douces vacances, imméritées, diaprure de nos jours, scintillantes et fragiles comme des ailes de papillon...
(...)
Viens vite ! André s'est évadé.
(...)
Tout s'arrête en moi. Je ne puis bouger, je suis comme une statue de pierre. Je ne bougerai jamais plus...
(...)
Pourquoi les grandes joies sont-elles si tristes ? Pourquoi est-ce que je pleure ?
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Pourtant on vit , bien sûr , on vit et nous avons vécu . Rien n'est continu , pas même le malheur.
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