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EAN : 9782268104799
332 pages
Les Editions du Rocher (03/02/2021)
3.71/5   14 notes
Résumé :
Résumé
Charles, 25 ans, reporter de guerre et photographe, se réveille paralysé à la Salpêtrière, après un grave accident de voiture au Liban.


"Champs de bataille" raconte le combat d’un homme pour remarcher : la rééducation, les séances de torture quotidiennes avec sa kiné, ses progrès qu’il juge trop lents, l’ennui, la profonde détresse qui l’étreint quand ce n’est pas la rage qui le dévore. Heureusement, il y a sa mère aimante et ras... >Voir plus
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Champs de bataille de Franck Heriot publié aux éditions du Rocher (3 février 2021).
Tout est dit dans le titre Champs de bataille. le lieu où Charles, reporter photographe, est grièvement blessé. Les lieux où il va séjourner et livrer une bataille longue, douloureuse, incessante pour arriver à récupérer. Mais récupérer ok d'accord mais pour quoi, pour qui? ..
Il lui faudra attendre, attendre et attendre encore, vaincre sa détresse, sa peur des lendemains peu glorieux, surmonter son sentiment d'humiliation et le regard des autres, se servir de sa colère pour avancer envers et contre tous au risque de blesser ceux et celles qui l'entourent de leur amour.
Un texte puissant qui raconte le parcours d'un homme blessé dans son corps et son combat pour arriver à trouver enfin la sérénité, toujours accompagné de son cahier à spirales où sont notées les citations relevées au cours de ses lectures, citations devenues pour certaines de véritables mantras. Ces références littéraires confèrent un brin d'originalité à un sujet maintes et maintes fois traité. Et puis il y a le voyage, un voyage auquel ni Charles ni le lecteur ne s'attendait.
Merci aux éditions du Rocher pour ce partage.
#Champsdebataille #NetGalleyFrance





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Suite à un accident de voiture au Liban pendant un reportage, Charles se réveille à l'hôpital et prend conscience qu'il ne peut plus bouger et qu'il ne sait plus pour quelles raisons il est hospitalisé.

Le titre exprime totalement ce qu'il va vivre et ressentir pendant des mois ! La douleur n'a pas disparu donc il y a des possibilités qu'il puisse remarcher.

Entre recherches de souvenirs, réminiscences, prises de conscience et de rééducation telle une torture, il va raconter cette longue période de sa vie ou plutôt hors de sa vie, de celle d'avant, avant l'accident, la mort de son ami et collègue ! La mort de sa mère, son seul parent, va l'enfoncer un peu plus dans un marasme douloureux dont il ne serait pas sorti sans l'intervention d'un ami.

On suit au quotidien ses avancées, ses reculs, ses prises de conscience, parfois avec des descriptions qui permettent d'imaginer mais parfois il semble tellement en marge de ce qu'il vit que c'est un peu déstabilisant !

Et la fin, comme une erreur pour moi et non pas comme une apothéose de son combat, une expression de son égoïsme monumental à mettre en danger une cause et des êtres humains, lui qui pourtant a tant souffert ! Peut-être que la douleur n'apporte pas plus d'humanité à la personne qui la supporte mais cette partie m'a beaucoup gênée et mise mal à l'aise !

#Champsdebataille #NetGalleyFrance #editionsdurocher

Challenge MULTI-DEFIS 2021
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En pleine force de l'âge, Charles est victime d'un grave accident de voiture en plein reportage au Liban. Rapatrié à Paris, il essaye de survivre et de se reconstruire.

Charles est un jeune homme plein de contradictions : tenace, entier, rude mais aussi introspectif, romantique voire fleur bleue (il tombe pas mal amoureux des filles qui passent). Quoiqu'elles rendent difficile pour le lecteur de le cerner véritablement, les lignes de force de cette psychologie complexe en font aussi l'intérêt.

Son histoire commence un peu avant son accident, mais on comprend très vite, que tout part de cette voiture renversée, avec le cadavre de son ami sous les étoiles et l'odeur de l'essence qui l'environne. Après tout s'enchaine, l'hopital, avec ses sondes, ses tranquillisants, ses nuits d'angoisse.

Charles n'est pas qu'un accidenté de la route. Ses douleurs viennent de plus loin. Blessé par un père absent, affecté par une récente rupture amoureuse, ses nerfs sont à vifs (au propre comme au figuré).

Il se bat comme il peut contre les « sumos » qui écrasent sa chair dans la nuit. Rien ne nous est épargné de son combat. Il en parle avec honnêteté et une certaine ironie, peignant un pitoyable pantin rageant de perdre la face à cause de ses muscles qui le lâchent.

Ici le héros est triste. Pourtant quelques alliés sont à ses côtés, sa mère, ses amis, les soignants ou encore ce gamin tétraplégique et un peu trop bravache. Il doit être beau gosse malgré tout, Charles, car les filles tombent dans ses bras, elles qui cherchent obstinément à lui rendre sa virilité.

Si le corps petit à petit se reconstruit, il semble que quelque chose en lui restera brisé. Il a des désirs d'absolu que la réalité parvient toujours à tuer. Alors que faire pour ne pas se laisser « dissoudre dans son fauteuil » ? Une fois remis sur « pied », Charles rejoint une ONG et s'envole en Afghanistan pour un reportage, comme un ultime défi à la vie, à la mort aussi.

Une histoire qui se lit vite grâce à une écriture fluide. La première partie nous plonge au coeur de la douleur, presque comme un reportage, sans pathos et sans fards. Grâce à ce monologue intérieur, le lecteur éprouve l'amertume, l'enfermement, la panique, la colère aussi.

"S'il m'arrive un jour de retrouver toute ma force, j'irai mettre mon poing dans la gueule de son père. de sa mère, aussi, au nom de l'égalité des sexes."

Ouvrage peut-être le plus personnel de Franck Hériot, Champs de bataille a un énorme mérite : son authenticité. Des fulgurances hilarantes viennent parfois agiter les zygomatiques du lecteur. Peut-être le texte aurait-il gagné en densité et en efficacité avec des coupes. Mais Charles est comme un ami, on l'accepte tel qu'il est ou alors on referme le livre et on part.

Thomas Sandorf

Merci à #NetGalleyFrance et aux Editions du Rocher pour cet accès à #Champsdebataille.

Lien : https://thomassandorf.wordpr..
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Le début m'a immédiatement fait penser à "Les choses de la vie" de Paul Guimard, dans sa conscience post accident. Conscience de ce qui se passe sans pouvoir bouger, spectateur silencieux et de sa propre souffrance, impuissant devant les événements qui se poursuivent. C'est à la fois dérangeant et fascinant de s'imaginer ce que peut ressentir une personne qui possède toutes ses facultés mentales quand son corps est si meurtri qu'il ne répond plus du tout, le danger mortel rôdant tel un vautour, l'urgence vitale enclenchée.
Ce qui est intéressant avec ce récit, c'est qu'il suit vraiment les pensées du blessé. Ses questions intérieures, le cheminement imparfait des réflexions, la logique du rebondissement d'un mot à l'autre. Un roman classique est organisé, pensé, arrangé. Ici nous avons le brut, le brouillon de l'âme coincée dans un corps qui ne peut pas sortir courir se remettre les idées en place justement.
Un des thèmes qui m'a beaucoup marqué, c'est la mère. le personnage, à l'image d'Albert Cohen qu'il cite d'ailleurs très à propos, est incapable de rendre à sa mère tout l'amour et l'abnégation qu'elle lui porte. Comme s'il y avait une sorte de tabou à avouer à une mère qu'on a vu et apprécié toutes ces millions de petites choses qu'elle a fait pour nous. À quel moment est-il devenu impossible de simplement dire à notre mère qu'on l'aime et qu'on l'admire ?
C'est assez rare pour être souligné, la fin m'a énormément surprise. Je ne m'attendais pas du tout à ça et j'en suis restée perplexe. J'ai eu l'impression que ça ne collait pas du tout avec la résilience si forte du roman, cette résistance incroyable face à une épreuve si difficile. Et puis peut-être que si finalement ?
J'avais longtemps hésité avant de tenter ce service presse du groupe Elydia mais il m'intriguait trop pour passer à côté sans m'arrêter, et finalement je ne regrette pas de m'être lancée dans cette histoire de vie forte et puissante. En dehors du fond, j'ai apprécié l'écriture pleine de références et de culture au vocabulaire très riche et qui ne manque pas d'humour (même si, je vous l'accorde, il faut adhérer, ce qui est mon cas). Alors merci Elidia et Netgalley pour cette découverte hors des sentiers battus.
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Charles a 25 ans. Il faisait des reportages dans des pays, qu'il savait dangereux. Il avait toute la vie devant lui, celle qui se trouve maintenant derrière les fenêtres de l'hôpital, et cela lui semble bien lointain. Un accident de voiture au Liban en avait en effet décidé autrement.
Il n'est pas facile de se relever (au propre comme au figuré) suite à un tel accident. Il y a ceux qui acceptent. Et il y a les autres. Plus nombreux d'après le narrateur.

Nous entrons dans les pensées de Charles. Un vrai champs de bataille. S'alternent des moments de désespoir et d'autres de réel combat. Il n'est pas question pour lui de continuer sa vie le cul vissé dans un fauteuil. Il ne pourrait pas vivre pleinement autrement que sur ses deux jambes, comme si rien ne s'était passé. Peut-on lui en vouloir ?

Il n'est pas possible de savoir comment nous réagirions si une telle bombe venait à tomber dans notre vie. C'est un bouleversement total. Tous les projets sont pulvérisés, anéantis. Des ruines.
La résilience est un pouvoir magnifique, mais elle ne se vit pas de la même façon suivant les personnes. Et certaines n'y parvenant pas, renoncent.

J'ai trouvé que ce roman était très juste. J'ai suivi le combat de Charles. Sa force, malgré tous ces instants de désespoir, de résignation.
J'ai été attristée par ces instants d'humiliation quotidienne quand on ne peut même plus se laver seul, aller aux toilettes normalement...
Cela m'a rappelé mon travail d'accompagnatrice en séjour adapté. Il est bon, quand on fait ce métier, de faire preuve d'une réelle empathie et de se remettre continuellement en question. Nous nous devons de questionner nos pratiques. le but est que les personnes accompagnées passent de bonnes vacances et se sentent au mieux, même si nous sommes parfois très présent(e)s dans les gestes, qui nous semble, à nous, évidents et naturels.

Laissez-vous porter par cette histoire, qui amène à réfléchir, car non, cela n'arrive pas forcément qu'aux autres.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Une phrase de Hermann Hesse sur le passé m'est vaguement revenue à l'esprit. Je me souvenais de l'avoir lue dans l’Éloge de la vieillesse. (...)
"Nous ne devons pas nous efforcer de retenir le passé ou de le reproduire. Il faut être capable de se métamorphoser, de vivre la nouveauté en y mettant toutes nos forces. Le sentiment de tristesse qui naît de l'attachement à ce qui est perdu n'est pas bon et ne correspond pas au véritable sens de la vie."
Qui sait ce qu'est le véritable sens de la vie ? Serai-je capable d'autant de sagesse ? Serai-je assez fort pour me métamorphoser - car c'est bien de métamorphose qu'il s'agit -, ne pas me laisser vaincre par la nostalgie, accepter le présent, fuir le passé et me tourner résolument vers l'avenir ?
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En même temps que je me relevais, et sans que j'y puisse rien faire, je sentais monter en moi un parfum d'amertume, cette aigreur sournoise, poudre diaphane qui s'insinue dans chaque pore de la peau et comble nos plus infimes fissures avant de cimenter tout notre être, de le rendre plus dur que la pierre, inaccessible et froid.
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Notre espèce est décidément faite d'une étrange alchimie, capable tout autant de créer l'harmonie, de magnifier, de célébrer la beauté en chaque chose, que de s'avilir dans le sang et la fureur ultime, de se délecter de sa pestilence !
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"Peut-être, avec le temps, finit-on par apprendre quelque chose. Peu m'importait ce que c'était. Tout ce que je voulais c'était de savoir comment vivre. Peut-être, en apprenant comment vivre, pourrait-on finir par comprendre ce qu'il y a en réalité au fond de tout ça."
J'avais noté cette phrase quelques années plus tôt sans me douter évidemment qu'elle me ramènerait à mon état actuel, qu'à mon tour je me poserais cette même question : comment vivre ?
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Pisser. Ce mot m'a colonisé l'esprit jusqu'à l'obsession. Il plombe chaque heure de ma vie. Cela peut prêter à sourire mais cet acte naturel est devenu un handicap, une contrainte physique si pesante qu'elle en modifie mon comportement, me déséquilibre, m'assombrit, m'interdit toute spontanéité et transforme insidieusement ma personnalité.
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