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EAN : 9782918799450
140 pages
Editions Anacaona (19/10/2013)
4.5/5   10 notes
Résumé :
Trois hommes au Brésil : Un pompier, un employé dans un crématorium, un mineur. Des hommes qui ont le courage de tout faire, compétents mais ignorés. Des anti-héros invisibles, aux échecs plus nombreux que les succès. Entrer dans un immeuble en feu, défoncer des portes à la hache et sauver des vies. Brûler des corps à 800°C et les passer au broyeur. Travailler dans une mine à deux cents mètres de profondeur et ne connaître du soleil que l aube et le crépuscule. Ici,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Seulement 120 pages pour ce roman d'Ana Paula Maia, et pourtant ce sont 120 pages d'une force incroyable. Charbon animal met en scène trois hommes vivant dans une ville fictive au Brésil, Abalurdes. Ernesto Wesley est pompier et déteste scier en deux le fer. « Je suis devenu pompier parce que j'avais le courage d'aller là où personne ne voulait » dit-il page 50. Il vit avec son frère Ronivron, qui travaille quant à lui dans un crématorium : « Ronivron croit que l'homme doit retourner à la poussière, car c'est de la poussière qu'il est né. Il n'approuve pas la crémation. » Enfin, Edgar Wilson quant à lui est mineur et « le jour où il quittera ce travail, il s'est promis de contempler le ciel tout le temps qu'il lui sera possible. » (p.64). Pour parler de ces hommes, Ana Paula Maiaa choisi de parler de leur travail, de la façon dont il les définit et les écrase.

L'intrigue de Charbon animal est totalement centrée sur ces trois personnages et leur quotidien. Pas besoin d'élément perturbateur dramatique ici, leur quotidien en est déjà largement parsemé et est assez riche pour donner de la matière et du relief au roman. Et si l'histoire d'Ana Paula Maiaest une des plus saisissantes que j'ai lu récemment, bizarrement je ne me l'explique pas. Ce qui pourrait être terriblement ennuyant chez quelqu'un d'autre est passionnant chez elle ; j'adore ses personnages, qu'on pourrait penser passifs et victimes de leur vie mais qui sont en fait terriblement vivants ; j'adore leurs histoires qu'on découvre petit à petit, la force et l'énorme sensibilité qu'il y a en chacun d'eux et la façon dont ils font face aux épreuves (atroces) qui les attendent. En construisant ce roman autour de la symbolique du feu, Ana Paula Maiaa su créer des personnages intéressants, attachants et inoubliables. Un roman inattendu, avec du caractère et une sensibilité incroyables et qui m'a fait passer un excellent moment. Une vraie claque, même.
Lien : http://ulostcontrol.blogspot..
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Du rouge du feu au noir du charbon, le roman d'Ana Paula Maia nous entraîne dans le quotidien de deux frères qui vivent dans une petite ville minière du Brésil. Loin de la jungle urbaine, thème de prédilection de ses contemporains, l'auteure décrit le chaos existentiel que l'on retrouve partout et les drames humains qui jalonnent alors la vie. Ernesto Wesley, pompier par nature et par vocation, affronte les flammes et vient en aide aux blessés ; tandis que Ronavron Wesley, crémateur par dépit, brûle les morts et broie les restes. Ainsi, tous deux, à leur manière, tentent de contrôler cet élément qui ravage tout sur son passage et devient en quelque sorte le rival de l'homme.

« le feu se multiplie toujours en feu. L'oxygène le maintient vivant – comme l'homme. Sans oxygène, le feu s'éteint, comme l'homme. le feu a besoin de s'alimenter pour rester en vie – comme l'homme. L'homme meurt par manque d'air. La flamme aussi ».

La comparaison s'établit donc entre ces deux adversaires, qui peuvent difficilement coexister ni même se passer réellement l'un de l'autre, et sont au final si similaires par leur côté destructeur et quasi incontrôlable.
Lien : http://www.lacauselitteraire..
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livre court mais percutant
des vies sombres comme la suie, le charbon, la cendre: tout est poussière...
à lire
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La force énorme du livre vient bien de la façon de faire d'Ana Paula Maia, ce contraste entre la froideur des mots et des phrases (une froideur qui s'applique, paradoxalement, au feu et à ses conséquences) et la réalité des hommes, de leur corps et de leur esprit. En effet, si tout ce qui est dit a un rapport direct avec le corps, ses blessures, son avenir, après la mort, l'auteure ne parle en réalité que de l'esprit (de l'âme ?). Ce qu'elle dit ne peut donc que nous atteindre directement, nous laisser ébahis devant tant de talent.
Lien : http://www.espaces-latinos.o..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Vorace, le feu dévore tout sur son passage. Les flammes restent en vie tant qu'elles consument un bout de bois, un matelas, des rideaux. L'être humain est aussi un produit inflammable qui fait crépiter le feu longtemps. Ils survivent tous les deux de la même chose, et quand ils se rencontrent, l'un veut détruire l'autre, l'un veut consumer l'autre.
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Nous mourons, nous sommes brûlés jusqu'au dessèchement, broyés en grains uniformes puis jetés dans les égouts par des étrangers. L'acte œcuménique est pour les autres, ceux qui après les cendres retourneront à la poussière. Pour les moins fortunés, il reste l'immondice des égouts comme tombeau.
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Son regard est gris, après tant d'heures passées à deux cent mètres de profondeur à respirer des fumées toxiques, privé du soleil et du ciel. Le jour où il quittera ce travail, il s'est promis de contempler le ciel tout le temps qu'il lui sera possible.
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Le feu se multiplie toujours en feu. L'oxygène le maintient vivant - comme l'homme. Sans oxygène, le feu s'éteint, comme l'homme. Le feu a besoin de s'alimenter pour rester en vie - comme l'homme. L'homme meurt par manque d'air. La flamme aussi
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Ronivron croit que l'homme doit retourner à la poussière, car c'est de la poussière qu'il est né. Il n'approuve pas la crémation. Dans son esprit, il faut devenir poussière. Car les cendres sont perverses : lorsqu'il n'y a plus qu'elles, il n'y a plus aucune trace.
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