Bêtement, je pensais que dans ce "roman contemporain" il était question de l'île de Ré puisque l'auteure est charentaise et que le "Ré" du titre est orthographié avec une capitale. D'un autre côté, je ne voyais pas bien la signification de l'expression "mode de Ré". En fait il s'agit du "ré" des musiciens (il n'y a donc aucune raison de l'écrire avec une majuscule) et le "mode" renvoie à la musicologie. Quant au "chemin", pour finir d'expliciter ce titre abscons, c'est à celui qu'empruntent les pèlerins de Saint-Jacques que l'auteure fait référence.
Lise, la narratrice, professeure de français dans un collège, aborde la cinquantaine l'esprit tiraillé entre sérénité et angoisse : ses enfants sont grands et sur des rails bien tracés, son mari s'éloigne d'elle sans bruit, sa vie professionnelle est devenue une routine. Mais sa mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer, décline inexorablement et, une fois celle-ci placée en maison de retraite, c'est le père de Lise qui ne résistera pas longtemps à l'absence de son épouse. Lise ne trouve de réconfort que dans sa participation à une chorale, activité où elle s'investit avec enthousiasme, nourrissant un sentiment ambigu pour la jeune cheffe de choeur en qui elle voit à la fois une fille et une mère de substitution.
Dans ce journal intime couvrant trois saisons, la narratrice rapporte des faits mais, surtout, oscillant sans cesse entre exultation et désenchantement, avec tous les états intermédiaires, procède à une introspection poussée. La dédicace du livre laisse penser que l'auteure y a recyclé bon nombre d'épisodes et de sentiments personnels mais je dois avouer que cette garantie d'authenticité m'a davantage embarrassé que convaincu.
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