Une histoire à plusieurs dimensions. Qui commence à Seddouk Oufella. D'abord, une histoire d'amour (fin 1870) entre Ahmed, le fier guerrier amazigh qui n'hésita pas à répondre à l'appel du «djihad» contre l'occupation coloniale, et Chérifa, la belle et fière Berbère, son épouse, qui accepte (elle l'encourage même) le départ de son «homme» pour rejoindre, en 1871, les troupes de Hadj Mohamed et Boumezrag Ben Hadj Ahmed el Mokrani et de Cheikh Mohand Ameziane Aheddad.
Une histoire de guerre et de combats parsemée de poudre et de sang, de victoires mais aussi d'échecs, face à l'hostilité et les armes de «destruction massive» (après l'expropriation et l'occupation massive des terres) de l'armée coloniale
Ensuite, une histoire de combattants de la liberté, faits prisonniers et déportés dans des conditions inhumaines, qui en Guyanne, qui sur l'Ile de la Réunion. Certains, épuisés et fatigués, s'intègreront, d'autres (rares) s'évaderont... Ahmed résistera...grâce à l'espoir de revoir, un jour, sa bien-aimée, qui avait juré de l'attendre quoi qu'il lui en coûte.
Enfin, c'est l'histoire d'une «grâce» qui mit trop de temps à venir (grâce à la campagne menée par d'anciens prisonniers, des Communards, repartis en France)... et le retour, en 1905, de Ahmed au village natal après plusieurs décennies d'exil forcé. Il arrivera un tout petit peu trop tard... ne retrouvant qu'une lettre de Chérifa (qui avait, entre-temps, appris à écrire). Il était revenu vieilli, usé, découragé... mais, encouragé par le doux poème hérité, fidèle à la mémoire de son aimée, transcendant sa douleur et les effets de l'âge, il va continuer «à semer les graines qui donneront les blés de la liberté»
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La meilleure façon de tromper le temps, c'est de l'ignorer» (p 20),
«Quand l'injustice chuchote, la révolte gronde» (p 73)
«L'injustice est l'huile de la révolte» (p 51),