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Simon Baril (Traducteur)
EAN : 9782742785483
Actes Sud (30/11/-1)
3.8/5   72 notes
Résumé :
Où les lecteurs envoûtés par la voix lumineuse du révérend John Ames dans Gilead (prix Pulitzer 2005) retrouvent cette petite ville de l’Iowa dont le centre géométrique s’est déplacé pour coïncider, cette fois, avec le foyer du révérend Robert Boughton, l’ami le plus proche de Ames. Glory Boughton, 38 ans, est de retour à Gilead où son père achève sa vie. Bientôt son frère, Jack – le fils prodigue de la famille, disparu depuis plus de vingt ans –, réapparaît lui aus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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CHEZ NOUS de MARILYNNE ROBINSON
Glory revient à Gilead dans l'Iowa, voir son père vieilli et affaibli comme la maison. Dès son arrivée, Blake, la gouvernante, en profite pour prendre sa retraite, sachant désormais le révérend en bonnes mains. Rien ne semble avoir changé, le voisin surnommé Trotski, se moque toujours de leurs croyances. Elle se souvient de ses 4 frères et soeurs, de Jack bien sûr qui échappa de peu si souvent à la prison. Glory a 38 ans, a enseigné l'anglais 13 ans, son ex fiancé vient de la quitter et elle se demande ce qu'elle est venue faire à Gilead. La routine s'installe, les jours passent, interminables et puis, un jour, une lettre de Jack dont on ne savait même pas s'il était encore vivant. Il annonce sa visite. le vieux révérend prévient la fratrie et le vieux pasteur Aymes. Les semaines passent, puis Jack finit par arriver, une cohabitation silencieuse va s'installer, on se souvient de la fille et du bébé mais on ne dit rien et d'ailleurs Jack attend une lettre, d'une femme. Il demande à Glory de le surveiller, la boisson, qui l'a mis dans des situations très inconfortables…
Ce livre fait partie de la série qui comprend Gilead et Jack, on retrouve les mêmes personnages à différentes époques. Jack même absent est au coeur du récit, on suit ses aventures par bribes, par sous entendus, on tente de deviner ce qu'il ne dit pas, ce qu'il ne peut pas dire, ce qu'il regrette mais ne peut changer.
Série admirable, on peut lire Chez Nous, Jack, Gilead dans n'importe quel ordre, l'écriture est précise, exigeante, les thèmes moraux sont au coeur des débats avec l'amour, la foi, et on ne peut que se passionner pour cette famille de l'Iowa.
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Eh bien, que puis-je dire à propos de celui-ci ? En bref : je ne comprends pas pourquoi Marilynne Robinson n'a pas encore reçu le prix Nobel de littérature. Si c'est possible pour un écrivain hermétique comme Jon Fosse, pourquoi pas pour elle ? Car cela doit être clair : Robinson n'est pas pour tout le monde. Il y a d'abord l'intensité de ses romans, et certainement de celui-ci : quand on démarre, c'est comme si on était obligé de sauter dans un train déjà assez rapide ; elle suppose que vous êtes juste au courant de l'histoire, et si vous ne l'êtes pas (et presque par définition vous ne l'êtes pas), alors vous devez la reconstituer au fur et à mesure. Ce fut le cas du premier roman du cycle Gilead (juste Gilead), et aussi de ce deuxième: le narrative commence lorsque Jack Boughton, le mouton noir de la famille, revient après 20 ans dans sa maison parentale à Gilead, où seul son père, le vieux révérend Robert Boughton, malade, habite et où sa plus jeune soeur Glory est récemment revenue. Cette intensité est également due aux thèmes de Robinson : ils sont lourds, existentiels, profondément psychologiques. Dans ce cas, il s'agit de culpabilité et de pénitence, de pardon et de grâce, et surtout de damnation prédestinée. Parce que Jack en particulier a beaucoup de choses à expliquer. Et forcément avec Robinson on se retrouve dans l'univers calviniste, autre chose qui ne facilite pas vraiment la lecture. En particulier, les discussions entre Boughton et son voisin John Ames, cet autre ancien ministre que nous connaissons de Gilead 1, nécessitent un certain bagage théologique et philosophique.
Pourquoi alors mon score relativement élevé de 4 étoiles ? Eh bien, pour commencer parce que c'est la meilleure histoire de fils prodigue que j'ai jamais lue : pas la version simple du retour festif, tout pardonné et fini, non, ce retour s'accompagne d'un sédiment de sentiments très variés qui ne cessent de s'approfondir, testé et devenant de plus en plus complexe à mesure que l'histoire progresse. Deuxièmement, parce que le dessin psychologique de Robinson à travers les dialogues, l'introspection et l'observation minimaliste témoigne d'une énorme connaissance de la nature humaine et d'un sentiment empathique pour l'infinie complexité de l'existence humaine. L'interaction entre Jack et Glory en particulier est d'une sensibilité presque insupportable. Et troisièmement, parce que ce livre parle aussi du « chez-soi », la maison parentale, et de ce que cela signifie pour les personnes blessées par la vie, tant dans un sens positif que négatif. Ce thème inclut également la position ambiguë du vieux Boughton, dont la joie sincère du retour de son ou ses enfants suscite certes de la sympathie, mais qui est également repoussant par sa nature patriarcale, l'imposante figure paternelle qui contrôle volontairement et/ou involontairement la vie de ses enfants d'une manière malsaine. Ayant moi-même élevé 4 enfants, je dois concéder que ce fût une lecture assez émouvante aussi dans ce sens.
Assez d'arguments ? Bien sûr! Et je n'ai même pas mentionné le style précis et la composition équilibrée de ce livre. Non, s'il vous plaît Stockholm, elle a 80 ans maintenant, n'attendez plus.
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Glory Boughton est de retour dans la maison familiale à Gilead (Iowa) auprès de son père malade, l'ancien révérend respecté de toute une communauté.

Âgée de 38 ans, la cadette  d'une fratrie de 8 enfants voit arriver Jack, le fils prodigue, le frère au passé douloureux et à  l'humeur inégale. Vingt ans qu'il n'était pas revenu. Vingt ans qu'ils ne s'étaient pas revus ?
Les retrouvailles sont tendues, pudiques, particulières.

Chacun avec ses fêlures et ses parts d'ombre apprendra à se (re)connaître, grâce au regard bienveillant et déculpabilisant du père, au seuil de sa mort.

Le rythme un peu déroutant donné au texte épouse cependant parfaitement le quotidien et les retours en arrière de ces trois personnages inoubliables. L'enchaînement des petits détails actuels comme des drames anciens racontent avec justesse l'attachement spirituel de ce vieux révérend aux siens mais aussi au lieu.

La morale et la culture (biblique) contre la fatalité et la nostalgie.
L'amour de son prochain contre les erreurs de choix de vie.

Ce livre intime et rédempteur  très teinté de religion protestante nous parle de famille et s'articule autour de la triple question de l'amour,  du pardon et de la foi.

Même si je l'ai trouvé  longuet, en raison d'un style dense et d'une écriture serrée,  je n'ai pas pu le lâcher, tant les personnages sont merveilleusement humains et touchants d'amour. 

Leur densité, la très belle écriture de Marilynne Robinson, la profondeur de son questionnement rendent ce texte universel et en font une belle leçon d'humilité et de retour sur soi.
Lien : http://justelire.fr/chez-nou..
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C'est un livre que j'ai beaucoup aimé. Il faut au départ s'habituer au style car l'auteur passe facilement de l'évocation de souvenirs ou de pensées au récit de l'histoire actuelle.
Mais cette difficulté s'estompe facilement et le lecteur se laisse emporter par cette histoire très touchante.
Dans cette famille de presbytériens où règnent la compréhension, l'amour et le pardon, les différents membres de la famille ont du mal à communiquer.
Jack, le fils rebelle, n'a jamais pu s'intégrer dans cette famille. Adolescent, il a enchaîné les bêtises afin d'attirer l'attention sur lui. Après de nombreux méfaits, il a quitté sa famille.
Quand, désespéré, il revient à la maison familiale, il y trouve sa jeune soeur, Glory, qui elle aussi vient de vivre une histoire amoureuse difficile et est revenue vivre auprès de son père souffrant.
Pourtant bien accueuilli, il va se heurter au jugement de son père et du voisin, tous deux révérends.
Ces rencontres sont l'occasion de subtiles conversations sur la prédestination, la grâce divine, l'âme, le destin, la souffrance, la rédemption. le lecteur conçoit alors toute la difficulté de la réinsertion, d'une part à cause du jugement et de la méfiance des autres mais aussi et surtout à cause de la notion de culpabilité de Jack.
Cela donne un magnifique livre sur l'importance de la famille, avec tous ces petits riens qui réunissent (une virée en voiture, un bol de fraises, un bon repas avec une recette ancestrale) mais aussi tout l'amour, la présence et le soutien d'une fratrie. le lien humain entre Glory et jack est très fort. Glory veut absolument aider ce frère désespéré. Elle ne voit en lui que sa bonne âme. Les dialogues sont difficiles mais on ressent tous les échanges de regard, de sourire, de larmes aussi.
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Voilà un livre assez difficile à définir. Tout d'abord parce qu'il contient fort peu d'action, ensuite parce qu'il est totalement rempli de références religieuse et pourtant il n'est absolument pas ennuyeux, bien au contraire. On se laisse assez vite emporté par cette atmosphère de souvenirs, de réflexions sur la famille, et surtout sur ce que l'on avait imaginé de notre vie et finalement ce qu'elle est réellement devenue.
Nous sommes dans la maison familiale des Boughton, où Glory, une des filles est rentrée s'occuper de son père mourant. Et pour cause, elle est la seule des enfants à ne pas être mariée, donc en quelque sorte c'est son devoir. Il faut dire que le patriarche est l'ancien révérend de cette petite ville de l'Iowa, et que l'éducation de la famille est basée sur les Saintes Ecritures.
Mais très vite , Jack, le "vilain petit canard" de la fratrie revient lui aussi à la maison, après une vie de troubles, d'échecs et de mauvaises actions. Se joue alors une discussion entre ces trois personnages, qui se reprochent tous quelques choses, qui se connaissent fort peu et qui pourtant on tellement besoin les des autres.
Pour moi une très belle lecture qui nous fait nous poser de sacrées questions sur la famille, et la place qu'on y occupe. Une belle histoire dans laquelle on se laisse emportée et surtout pas ennuyeuse. A lire!
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
04 août 2016
Marilynne Robinson pose, dans ce huis clos familial, d’essentielles et humaines questions qu’elle soumet à la foi.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Telerama
29 juin 2016
Son écriture magnifique exprime toute la beauté du passé, la fuite du temps et l'espoir de rédemption.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La grosse vieille radio chauffait et dégageait une odeur de lotion capillaire rance. Elle lui faisait penser à quelque représentant de commerce nerveux. Et elle se mettait à grésiller et à crépiter quand Glory s'éloignait. C'était le genre de triste compagnon que la solitude rend appréciable.
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Si Jack avait épousé cette fille aux taches de rousseur, ou au moins s'ils étaient parvenus à la faire venir dans leur foyer, elle et son bébé, alors jack aurait pu retourner à l'université et la fille aurait pu terminer l'école et aller elle aussi à l'université, si elle l'avait souhaité. " Elle semble suffisamment intelligente", avait dit la mère de Glory. Il s'agissait de son interprétation de l'hostilité précoce, intraitable envers les Boughton qui ne pouvait être neutralisée ni atténuée par les gentillesses qu'ils déployaient.
C'était une fille, dure, fière, qui ne souriait jamais, et il était possible qu'elle les eût tous détestés à cause de leurs intentions bienveillante, donc condescendantes car présupposant que sa situation pouvait être améliorée, qu'elle pourrait tirer profit d'être délicatement instruite dans la façon appropriée de s'occuper d'un nouveau né, quitte à lui soustraire ses prérogatives maternelles.
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Il sembla réfléchir, puis il dit : D'un pécheur à un autre : je n'ai jamais trouvé de réconfort dans la confession, moi non plus. Elle entraîne simplement toutes les conséquences négatives que l'on aurait pu éviter en gardant ses transgressions pour soi-même.
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Cette étrange aptitude à se sentir démuni, comme si, par nature, nous devions avoir tellement plus que ce que nous donne la nature. Comme si nous étions effroyablement nus quand nous font défaut les satisfaction de la vie ordinaire. Démuni, ou seul, ou perdu, un être humain est plus indéniablement humain est vulnérable à la générosité, car l'on se dit que les choses devraient autrement, et l'on pense aussi à ce qui manque, à la forme que le soulagement pourrait prendre, à ce qui pourrait apaiser, restaurer l'âme. Afin qu'elle se sente chez elle. Mais l'âme trouve son propre chez soi, si tant qu'elle puisse jamais en avoir un.
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Il n'y avait chez lui plus aucune trace de jeunesse, seulement la vigueur passagère d'un homme agissant selon une décision qu'il refusait de mettre en doute ou de regretter.
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