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EAN : 9782919066797
228 pages
Editions du Caïman (22/11/2019)
4.09/5   16 notes
Résumé :
De retour d'Afghanistan, viré de l'armée, Franck se retrouve chez sa mère avec sa copine et son fils nouveau-né.
Cet ancien bidasse va devoir réapprendre à vivre parmi les siens, dans son quartier pourri, hanté par les traumatismes de la guerre.
D'insomnies en désillusions, les virées enragées avec d'anciennes fréquentations ne vont que précipiter sa chute.
"Papa? Il est papa maintenant. Il est ici sur un quai de gare, papa. Loin du bruit, de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Chien de guerre est un roman noir, très noir. La dérive d'un homme que rentre d'une sale guerre, celle-là c'est en Afghanistan. Viré en plus de l'armée. Franck se retrouve coincé entre sa mère ( plutôt sympa) et sa femme qui s'illusionne sur une vie de couple impossible.
La première scène du livre est violente, c'est assez surprenant car on ne sait pas où l'on va.
Histoire d'une dérive sordide, là où la vie broie un homme pour en faire un paumé sans état d'âme ou presque. Avec des phrases courtes, sans fioriture Jérémy Bouquin nous dresse un portrait assez chaotique d'un homme dont la vie part en vrille et qui n'arrive pas à s'en sortir lorsque c'est retour à la case départ chez maman. le nouvel élément c'est juste le petit Léon, bébé non prévu qui l'agace assez vite. A aucun moment je n'ai réussi à avoir de l'empathie pour ce personnage.
S'y ajoute une histoire politique, un peu d'actualité et voilà une histoire bien ficelée qui se lit rapidement et sans ennui. J'y ai vu une écriture assez cinématographique comme dans un roman de Pierre Renverseau, avec la vision d'un monde dont on attend beaucoup ... en vain et dont le personnage part en vrille.
Mon seul bémol c'est cette violence qui me heurte un peu, mais c'est un roman noir, et surtout les quelques scènes de sexe bien inutiles.
Merci à Babelio et aux éditions du CaÎman pour cet envoi masse critique. Une maison d'édition à découvrir.






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J'ai remporté ce livre lors d'une masse critique Babelio. Je tiens à les remercier ainsi que la maison d'édition pour cette découverte. Je ne lis pas ce genre de romans habituellement, mais c'était une occasion pour moi d'essayer.

Dès les premières pages, nous sommes prévenus : le roman sera dur. En effet, il l'est.

Nous découvrons Franck, un militaire fraîchement renvoyé. Il retrouve alors la vie morne de monsieur presque tout le monde, aux côtés de sa mère Gisèle, de sa femme Cynthia et de son fils Léon, au coeur d'une cité peu accueillante. Au fur et à mesure des pages, nous le voyons sombrer peu à peu, au gré de rencontres peu recommandables dans ce monde que l'auteur peint aussi violent que celui d'Afghanistan.

Je n'ai pas réussi à trouver de l'empathie pour le héros, submergé par ses émotions et la guerre, brisé par ses affreuses expériences de terrain, mais bien plus pour ceux qui croisaient sa route. Certains passages sont vraiment violents, l'enchaînement de phrases courtes accentue ces scènes. Toutefois, cela ne m'a pas rebutée pour autant dans la lecture.

C'est un livre qui se dévore en une seule bouchée, on veut savoir, on veut comprendre. L'auteur se fiche des descriptions, il nous emmène vers le point final sans fioriture. On obtient nos réponses à la fin de l'histoire, que cela nous plaise ou non. Beaucoup d'échos avec ce qui s'est passé ces dernières années, que nous sommes adeptes ou non des théories du complot.
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Ils s'engagent pour fuir un monde dans lequel ils refusent de suivre les règles, pour mieux plonger la tête la première dans un groupe auquel ils devront tout. L'arbitre de ce jeu de guerre n'a rien de libre. Ils partent loups enragés, et deviennent chiens de combat. Des exécutants. Dans un monde en guerre, rien d'anormal. Faire régner l'ordre exige quelques écritures dans la marge. Rien de surprenant, oui effectivement, l'ordre s'obtient par la violence et la mort. le nier serait vain.
Mais que doit faire le chien qu'on renvoie à coups de pieds loin de l'arène ? Comment croire que ses crocs resteront couverts à l'approche d'une main un peu vive ?
Franck est l'un de ces chiens de guerre. Un chien qui a mordu à contretemps. Un chien renvoyé dans son monde d'origine.

"- Je sais ce que tu vis, je sais ce que tu penses... Je suis passé par là, moi aussi. Après des opérations extérieures, des contrats dans le privé. Je ne trouvais pas ma place en revenant au pays. J'ai galéré dans des régions hostiles. J'ai fait de la formation auprès de l'armée. J'ai même bossé pour l'Etat avec un statut de conseiller militaire.

Le vieux général en rigole. Il avale son verre, encore.
- Je n'ai jamais pu remplir ce truc vide en moi. C'est comme si on m'avait arraché quelque chose, un bout de moi, un bout de mon coeur, de ma tête, je ne sais pas trop.
Édouard digère son dernier verre, I'alcool passe mal, une boule au ventre. Il préfere le reposer et le pousse d'un coup sec, terminé. Pour aujourd'hui.
Franck l'écoute. Etrangement, il l'écoute. Son visage se desserre. le vieux para apprécie.
- Tu dois oublier tout cela, sinon... sinon tu y retourneras, c'est comme un suicide, tant que tu ne seras pas mort, tu y retourneras."

Franck ne comprend plus, au sein même de la cité qui l'a vu grandir, que ces zombies naïfs acceptent leur sort. A commencer par sa mère, Gisèle, chez qui il crèche. Une femme qui l'a elle seule ; seule avec ses rencontres de paumés. Et Cynthia, qui l'a attendu chez Gisèle, un nourrisson accroché à la hanche, le bébé de Franck, conçu lors d'une permission, même s'il ne se souvient plus très bien avoir donné la sienne.

La cité, ce personnage abstrait qui observe tout, qui sait l'inéluctable des rencontres que seule elle-même sait être mauvaise. La cité, et sa laideur dépeinte sans aucune concession par Jérémy Bouquin. La cité comme une impasse au clapet irréversible.

Chien de guerre est plus qu'un roman noir. C'est un désespoir hurlé par ces hommes et ces femmes rodés aux extrêmes, et dont seule l'enveloppe charnelle évidée revient parmi les proches. Et il est alors plus facile de glisser vers le versant obscur, que d'espérer oublier que vous avez laissé votre âme aux pieds des suppliciés rémanents sur votre rétine.

Ce roman fait écho à un bijou découvert il y a peu, La Part du chien, un reportage littéraire d'Aurélie Champagne, dans lequel des soldats traumatisés sont ramenés au plaisir d'un échange, d'une rencontre, avec un chien abandonné. Un miroir poilu et muet, capable de les réveiller et les ramener à bon port. le Franck de Jérémy Bouquin n'est pas de ceux-là. Personne n'est venu le reconnecter, à part peut-être cet Édouard, qui lui propose un travail...un travail à sa dimension.

De nouveau un roman très dur, un reflet de société, un portrait sans concession. du pur acide, une vraie claque !
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« Connasse ! » Voilà comment commence ce livre. Oui vous entrez dans un roman de Jérémy Bouquin, vous n'avez pas ouvert une « bibliothèque rose » … mais rassurez-vous, il ne s'adresse pas à une nouvelle lectrice, c'est Grand Franck viré de l'armée qui s'adresse à Henriette une octogénaire peu bavarde qu'il est en train de torturer. le décor est planté.
Jérémy Bouquin à l'habitude de vous raconter une histoire sans en faire des caisses, il a des choses à dire, il les écrit, c'est net, sans bavures et surtout sans blablas. Vous entrez directement dans l'histoire qui défile au fil des mots à un rythme très soutenu. Sa spécialité, les phrases courtes, points et virgules sont au rendez-vous, son texte, des rafales d'armes automatiques dont vous êtes la cible. Résultat, une histoire avalée en peu de temps.
Cette histoire c'est celle de Franck Taupe, Grand Franck un paumé de la vie. Né d'une mère célibataire, résultat d'un coup d'un soir, il grandi sans père. Les hommes ne manquent pas dans son enfance, ils défilent dans la chambre de sa mère. Bref, une enfance pourrie dans un HLM de cité. Ma femme dont le métier et d'aider les enfants à naître me dit souvent qu'en fonction des gens qu'elle a en face d'elle pendant les accouchements souhaite soit la bienvenue, soit bonne chance au nouveau-né qu'elle accueille. C'est certainement bonne chance qu'elle aurait souhaitait à Petit Franck, seulement, elle l'a un peu oublié la chance.
Entrant dans l'âge adulte, l'armée a su lui donné un environnement où il a su évoluer mais alors qu'il est jeune papa, elle vient de le lâcher. Retour aux sources et à la réalité de notre société. Ancien soldat, ce n'est pas un statut, vous n'existez plus pour l'administration. Alors il faut se débrouiller et c'est souvent là que les rencontres auront une bonne ou une mauvaise influence…
Jérémy Bouquin dresse un portrait d'une société que l'on aimerait ne pas être la nôtre. Malheureusement ce n'est pas le cas. Dans ce roman social, les personnages n'auront pas notre affection, mais tout juste empathie, ils sont brisés. Pas tous pour les mêmes raisons, mais le résultat et le même. C'est là que l'on se dit que nous sommes quand même plutôt favorisés d'être nés dans une famille normale.
Encore une réussite pour Jérémy Bouquin qui nous fait réfléchir. Je vous invite vraiment à découvrir ce roman et l'univers riche de cet auteur prolifique qui en plus maîtrise l'utilisation de grossièreté sans jamais être vulgaire.
Chien de guerre est publié aux éditions du caïman dans un format « semi-poche » qui est très confortable à lire avec un papier de grande qualité et qui permet également d'être financièrement abordable. Ce dernier point méritant d'être souligné à l'heure actuelle ou les grands formats approchent de plus en plus les 25 euros…

Lien : https://imaginoire.fr/2020/0..
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Bonjour mes Lecteurs,

C'est une joie immense pour moi de vous présenter ce service presse puisqu'il s'agit d'un nouveau roman d'un auteur prolifique que j'affectionne particulièrement et que j'ai grand plaisir à vous faire (re)découvrir.

Merci à Jean-Louis de sa confiance.

L'histoire de Franck, soldat traumatisé qui revient chez lui, viré par l'armée, après avoir combattu en Afghanistan, et qui se retrouve complètement largué dans cette vie civile qui ne lui correspond pas du tout, avec un môme sur les bras, Léon, qu'il ne veut pas reconnaître et une femme, Cynthia, qu'il n'aime pas vraiment.

Ils vont se retrouver à cohabiter tous ensemble chez sa mère, Gisèle. Un cauchemar pour ce grand gaillard qui se rêve idéalement en combattant armé au fin fond de la frontière Pakistanaise avec son groupe, et surtout hanté par le souvenir de son sergent dont il boit toujours chacune des paroles.

Jusqu'au jour où son pote d'enfance, Stef, va lui faire une proposition qui ne se refuse pas et va l'entraîner dans une aventure galvanisante.

Une de ses connaissances, le Général Edouard, va lui demander de tabasser un journaliste un peu trop fouineur pour une somme conséquente. Et ce ne sera pas la dernière fois qu'il rendra service au général pour le compte du député.

Franck va se sentir pousser des ailes avec cette nouvelle sollicitation. Se salir les mains, terminer la mission, neutraliser. Il revit quelque peu, mais à quel prix !

Inutile de vous cacher plus longtemps que j'ai adoré suivre Franck et son retour difficile à la civilisation. Cette misère qu'occasionne la guerre et que le soldat laisse derrière lui pour finalement ne rentrer chez lui que partiellement.

Parce qu'en définitive, conditionné pour opérer sur des théâtres de guerre difficiles, il n'a jamais fonctionné autrement. Parce que faire la guerre oblige l'homme à se révéler tel qu'il est, laissant là-bas des poussières d'âme de lui-même pour rentrer un peu plus vide après chaque mission.

Un immense coup de chapeau à Jérémy qui a su également décrire avec sensibilité ce retour tant attendu par les proches mais qui peut se révéler terrible pour le soldat. 

Les mêmes proches qui ont souffert eux aussi de l'absence, submergés par des sentiments contradictoires, c'est aussi cela que Jérémy nous narre à travers le Grand Franck pour qui partir a été exaltant mais revenir est si délicat. 

Je ne peux que vous conseiller de lire ce roman noir tellement réaliste sur Franck et son retour à la vie civile. J'ai éprouvé de la sympathie pour Franck, un brave type au final.

Ce que j'en retiens : Franck a fait don de son humanité à la collectivité, a appris à agir en machine de guerre, mais il ne retrouvera jamais l'homme qu'il était avant ... 

Bonne lecture, amis Lecteurs !

Lien : http://lecturechronique2.com
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
-Je sais ce que tu vis, je sais ce que tu penses... Je suis passé par là, moi aussi. Après des opérations extérieures, des contrats dans le privé. Je ne trouvais pas ma place en revenant au pays. J'ai galéré dans des régions hostiles. J'ai fait de la formation auprès de l'armée. J'ai même bossé pour l'Etat avec un statut de conseiller militaire.

Le vieux général en rigole. Il avale son verre, encore.
- Je n'ai jamais pu remplir ce truc vide en moi. C'est comme si on m'avait arraché quelque chose, un bout de moi, un bout de mon cœur, de ma tête, je ne sais pas trop.
Édouard digère son dernier verre, I'alcool passe mal, une boule au ventre. Il préfere le reposer et le pousse d'un coup sec, terminé. Pour aujourd'hui.
Franck l'écoute. Etrangement, il l'écoute. Son visage se desserre. Le vieux para apprécie.
- Tu dois oublier tout cela, sinon... sinon tu y retourneras, c'est comme un suicide, tant que tu ne seras pas mort, tu y retourneras.
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Tout le monde le regarde. Personne ne réagit. Personne ne lui fait la moindre remarque. Un type cogne une femme, personne ne bronche.
Franck est livide, tétanisé, tremblotant. Comme un camé, il lui manque quelque chose. Il perd les pédales. Il devient taré.
( p 54)
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«Pas tout de suite », lui disait le sergent quand il passait dans les villages.
Le Pakistan, les baraquements, les réugiếs des zones de guerre, les toiles de tente à perte de vue, le désert et, en le panoramique, les montagnes sèches et rouges.
Tout le monde les détestait. Les locaux leur gueulaient dessus, comme des chiens. On les insultait en permanence.
« Pas tout de suite... »
Grand Franck avait le doigt sur la gåchette du Famas. La peur au ventre, celle de voir une de ces bonnes femmes enturbannées leur péter une bombe à la gueule...
«Pas tout de suite... »
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« Papa ? Il est papa maintenant. Il est ici sur un quai de gare, papa. Loin du bruit, de la peur, de la poussière. Il est là. Un bébé. Un petit homme. Léon. Les deux femmes tentent de capter ses réactions, elles attendent, surexcitées comme des poules, à l'idée de voir la première réaction de l'heureux "papa". Comme si donner un bébé pouvait attendrir Grand Franck. »
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Lui faire mal ? Cela ne le trouble pas. Il a déjà fait pire... torturer des hommes, des femmes, des enfants même... il a fait... il a appris. On le lui a appris. Les mêmes qui ont osé le foutre à la porte de l'armée, les memes qui ont osé le renvover dans ce nouvel enfer !
– Parle-moi...
Il se montre doux, presque pervers, il adopte un ton sincère, il adopte le ton d'un petit-fils qui parlerait à sa mamie, celui d'un loup à une grand-mère.
ll se penche vers elle.
Elle ne pipe pas mot. Elle se mord les lèvres, elle tente de bouffer le ruban adhésif. Elle cherche sa respiration de plus en plus saccadée, clle va finir par s'étouffer.
Mais elle se tait.
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Vidéo de Jérémy Bouquin
Jérémy Bouquin, "Sois belle et t'es toi !", Editions Lajouanie, 20 mai 2016
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