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EAN : 9782313004531
Chemins de tr@verse (24/05/2013)
3.67/5   3 notes
Résumé :
La maladie d’Alzheimer fait peur. À tous. Ce roman, écrit par un médecin, invite à découvrir l’univers, diabolisé à tort, de la « maison de retraite », ou EHPAD. À travers le quotidien des personnages, on percevra les interactions humaines qui participent à la vie. Car, si l’on y meurt, on y vit aussi. Malgré la maladie. Malgré l'oubli. Malgré la mort. On pourra, à la lecture de ce livre, mieux comprendre combien oublier peut être douloureux, et comment la tolérance... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'avais 7 ou 8 ans quand on a diagnostiqué un Alzheimer à ma grand mère. Autant dire qu'à cet age, on ne comprends pas ces choses là...Je ne sais pourquoi, mais j'y pense souvent, j'interroge mes parents sur la façon dont ils l'ont vécu et je m'interroge sur ce qu'elle a pu vivre. Et j'ai lu ce livre en y voyant ma grand mère, dans un sens, je me suis senti proche d'elle.

On y suit en parallèle l'histoire de quatre personnes.
Madame Semaine qui ne parle presque plus, qui ne comprend plus son environnement, qui n'est pas non plus comprise par ses soignantes, sauf peut être Rosalie.
Madame Marguerite, qui plus que jamais ne veut pas perdre sa fille, parce qu'elle a souffert de sa garde alternée, parce qu'elle n'a pas eu une vie si facile que ça, cette vie qu'elle raconte à qui veut bien l'entendre, ça lui fait du bien, ça exorcise un peu ses démons.
Le Docteur Decourt, gériatre dans une résidence accueillant des malades Alzheimer, femme de caractère, peut être trop exigeante, peut être trop intolérante, peut être trop insatisfaite, peut être trop inadaptée dans l'équipe soignante, peut être un peu malade elle aussi...
Et enfin le Docteur Lemaire, dont le carnet de bord a été retrouvé dans la chambre d'un résident, carnet dont personne ne connait le propriétaire, qui est un médecin qui ne comprends pas que des familles attendent du personnel soignant des miracles, qui ne comprends pas que le personnel soignant lui même ne cherche pas à comprendre les sentiments des résidents, qui ne comprends pas finalement que des êtres humains puissent finir leurs vies si seuls...
Mais si en fait ces quatre femmes n'étaient pas si éloignées que ça? Ce qu'elles vivent est assez similaire, et l'on y retrouve des éléments communs, comme ce doudou que la fille de Madame Marguerite lui donne pour qu'elle soit toujours auprès d'elle, doudou qui est le seul a avoir réussi à calmer Madame Semaine cherchant sa fille dans les couloirs de la résidence.

Au final, un roman plein d'émotions, qui montre que tout espoir n'est pas perdu pour ne pas finir sa vie seul. Et qui me fait regretter de ne pas avoir pu accompagner ma grand mère dans cette épreuve...
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Reçu dans le cadre d'une masse critique Babelio, que je remercie au passage…
C'est un livre qui dérange… profondément, le sujet est brûlant et peu nous concerner tous. Mais la lecture en fut très difficile.
Chroniques de l'oubli ou les pérégrinations d'un médecin sans mémoire, n'est pas une lecture-plaisir !

Madame Semaine ne sait plus s'exprimer, le Dr Decourt ne sait plus quoi penser, Madame Marguerite commence à oublier, un carnet est retrouvé. le temps lie ces personnages comme il efface leurs souvenirs. Les douleurs persistent, la joie de vivre aussi, parfois.

Tel est le thème de ce roman situé au coeur d'une maison de retraite habitée par la vie. Celle des salariés, des résidents et de leur famille. Avec leurs joies, leurs peines, leur brutalité et leur douceur.

La temporalité a fui la démence. La confusion l'habite. le lecteur, s'il se perd, devrait s'en laisser imprégner un moment sans chercher à comprendre. le ressenti suffirait à guider ses pas. Il serait comme le malade d'Alzheimer, à la différence près que ce serait un jeu. Un jeu avec une fin, un retour à la lucidité. Avec la vie au bout.

« Une rue. Deux rues. Me voilà devant la porte de la maison. Pas la mienne. Celle de cent personnes. Cent personnes qui ont vécu leur vie. Et qui sont là pour la finir. Cent vieilles personnes que je croise chaque jour. Que je vois terminer de vieillir. Qui me voient commencer à mûrir. Qui me renvoient ma jeunesse. A qui je renvoie leur vieillesse. Qui me voient sourire et que je vois mourir. »

On plonge au coeur de la vie et de la pensée des malades, en suivant l'auteur qui en a une expérience quotidienne.

Notre capacité d'empathie est mise à rude épreuve tant est l'impact de l'oubli sur la vie.

Le regard que l'on porte, les mots que l'on utilise sont importants: le poids des mots est énorme...

« Mais s'il vous plait, refaites juste la même chose qu'aujourd'hui, s'il vous plait … Et puis je le sais qu'elle vous tape, mais vous, pour vous c'est quoi une vieille dame ? C'est comme le lavabo à récurer ou les toilettes à gratter ? Ça parle, vous savez ! Ça voit et ça entend ! Mal, mais ça entend, si ! SI ! Et même parfois ça comprend et puis ça « fait » aussi ! Oui ! Ça bouge tout seul, sans qu'on fasse à la place ! C'est fou, ça, hein ? Et votre humanité, elle est passée où, votre humanité ? Parce que pour choisir un métier pareil, on en a au départ, de l'humanité, non ?... »

Un film se déroule au gré d'un temps inversé qu'il faut se résigner à suivre, au-delà des limites de notre raison.

« -Le Docteur M. est un bon médecin, vous savez, je ne ferai pas mieux.
-Mais j'aime quand même mieux avoir votre avis, vous savez, car je vous fais confiance.
Tentative d'attendrissement réussie. J'observe son air triste et résigné. Grand philosophe reconnu, réduit aujourd'hui à n'être qu'un anonyme résident en maison de retraite, entouré de personnes démentes. C'est dur pour lui, la vie, quand même… »

Je ne peux pas dire que j'ai aimé ce roman, il m'a touchée, bouleversée, et j'avais hâte de le terminer…

« Mourir, c'est enterrer tout le monde, en une seule fois » Daniel Pennac


« Heureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière » Michel Audiard à méditer…
Lien : http://leeloosenlivre.blogsp..
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Olivia Marie nous propose ici un témoignage sous forme de roman très émouvant.

Au fil du livre, on suit l'histoire de Mme Semaine, ancien médecin atteinte de la maladie d'Alzheimer qui sombre peu à peu. Aux détours des souvenirs de son travail, des récits de sa déchirante séparation d'avec sa fille une semaine sur deux, on sent la vieille dame perdre pied, doucement, inexorablement.
Bien que n'ayant jamais encore été confrontée personnellement à cette maladie (et espérant ne jamais l'être), je n'ai pu que me sentir proche des enfants de cette femme, et des enfants des autres malades décrits dans cette histoire.
Le roman permet aussi de découvrir le personnel soignant confronté à ces personnes en perte de mémoire mais en recherche de repères. On se rend compte que les aides-soignants, les infirmiers, les médecins, les psychiatres ne savent pas toujours comment réagir aux comportements inattendus des malades d'Alzheimer mais qu'ils tentent toujours de faire de leur mieux, de gérer patients déments et familles parfois incompréhensives.

Ce roman est une évocation attendrissante d'un monde qui reste obscur à la plupart des gens. Ce livre devrait être lu par toute personne confrontée, chez un proche, à la maladie d'Alzheimer.

Je remercie vivement les éditions Chemins de tr@verse et Babelio pour cette découverte poignante qui m'a arraché autant de larmes que de sourires et a certainement éloigné un peu de cette peur inexplicable face à cette maladie.
Un grand merci... Vraiment...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Devant son lavabo, la vieille femme regarde face à elle et aperçoit une autre dame. Elle lui sourit, comme à son habitude devant tout visage inconnu, tous les visages qu'elle croise à présent. L'autre lui sourit aussi, cela lui fait plaisir, et dans son langage à elle, elle entame une discussion avec cette dame qui lui parait charmante.
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Qu'es tu parti seul dans la rue...
Tu leur fais peur, je te l'avoue. Ils voudraient bien que je t’assomme, ta sombre voix les effraie tous, ils ont la pétoche, la frousse de recevoir un coup de toi. Tous mais pas moi, je crois en toi, je crois que tu te sens exclu, pas désiré, pas voulu. Je crois que tu es un gentil. Je crois que tu as bien saisi qu'ils ne t'avaient pas accueilli et que pour ça tu t'es enfui. Leur peur t'as chassé et tu pars.
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