Humour sarcastique, ironique, noir, absurde,... Desprogien quoi! J'ai juste été déçu que le livre entre mes mains ne comporte pas tous les tomes. j'aurais englouti le tout.
Et comme il l'écrivait sur les livres blancs :
"Je m'a bien régalé"
Commenter  J’apprécie         40
Parce que c'est ça aussi, la démocratie. C'est la victoire de Belmondo sur Fellini. C'est aussi l'obligation, pour ceux qui n'aiment pas ça, de subir à longueur d'antenne le football et les embrassades poilues de ces Cro-Magnon décérébrés qu'on a vus s'éclater de rire sur le charnier de leurs supporters. La démocratie, c'est aussi la loi du Top 50 et des marnas gloussantes reconverties en dondons tisanières. La démocratie, c'est quand Lubitsch, Mozart, René Char, Reiser ou les batailleurs de chez Polac, ou n'importe quoi d'autre qu'on puisse soupçonner d'intelligence, sont reportés à la minuit pour que la majorité puisse s'émerveiller dès 20 h 30, en rotant son fromage du soir, sur le spectacle irréel d'un béat trentenaire figé dans un sourire définitif de figue éclatée, et offrant des automobiles clé en main à des pauvresses arthritiques sans défense et dépourvues de permis de conduire.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je voudrais signaler que moi aussi j'ai vu les Césars. Très bien. Toute cette vraie sincérité qui éclate sur les visages de ces gens qui sont si malheureux de ne pas pouvoir partager leur cadeau avec les ouvreuses et les machinistes. Je tenais à en profiter pour remercier France Inter sans qui je serais sur Europe 1. Je voudrais remercier ce micro sans lequel ma voix ne toucherait pas Barbizon. Je voudrais remercier Rika Zaraï de n'être pas venue à cet enregistrement avec Leprince-Ringuet, son amant. Et puis, finalement, je voudrais remercier mon cul d'avoir supporté mes jambes pour venir jusqu'à vous ce soir.
L'humanité est un cafard. La jeunesse est son ver blanc.
Pierre Desproges : La seule certitude que j’ai c’est d’être dans le doute (France Culture / Samedi noir). Photographie : Pierre Desproges • Crédits : Archives du 7eme Art - AFP. Diffusion sur France Culture le 9 mars 2010. Cela fait 30 que Pierre Desproges nous a quitté, c'était l'occasion de réécouter ses textes. Réalisation : Myron Meerson. Mise en scène d’Alain Lenglet de la Comédie-Française et de Marc Fayet. Avec Christian Gonon de la Comédie-Française. Musique de Jérôme Destours. Reprise en studio du spectacle joué en mai 2010 au Théâtre du Vieux-Colombier.
« De vrais sketches avec des vrais morceaux de bravoure entiers reliés entre eux par une bassesse d’inspiration qui volera au-dessous de la ceinture du moindre nain […] » annonçait Desproges en 1986.
Avec ce spectacle, Christian Gonon prolonge les salves tirées par Desproges contre la médiocrité humaine. Extraits des “Chroniques de la haine ordinaire” sur France Inter, de “La Minute nécessaire de monsieur Cyclopède” sur France 3 et de son livre “Vivons heureux en attendant la mort”, aucun des textes choisis ne fut conçu pour la scène. Sauf un, resté inédit, la mort l’ayant finalement pris par surprise.
Prise de son / montage / mixage : Julien Doumenc et Antoine Viossat. Mise en onde : Maya Boquet
Source : France Culture
+ Lire la suite