AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070132232
320 pages
Gallimard (17/01/2013)
2.91/5   29 notes
Résumé :
Après l’assassinat, tout le monde se pose la même question : mais que faisait un ancien croupier d’Atlantic City dans ce coin perdu de la pampa argentine ? Les rumeurs se répandent vite et elles sont cruelles et insistantes. On dit qu’il est venu sur les traces des sœurs Belladona, les jumelles Ada et Sofia, deux riches héritières de la région avec lesquelles il aurait eu une liaison secrète et perverse aux États-Unis. Mais on dit aussi que ce beau mulâtre portorica... >Voir plus
Que lire après Cible nocturneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cible nocturne fait partie de ces livres qui se cabrent à la compréhension immédiate du lecteur. Pas de trame linéaire et simpliste. Ce roman audacieux et mystérieux dépasse la fiction policière en invitant le lecteur à faire un effort de concentration et de réflexion car si d'ordinaire « les romans policiers résolvent avec élégance ou avec brutalité les crimes pour rassurer les lecteurs », il n'y a pas de cloison rassurante dans l'oeuvre de Ricardo Piglia. « Tout le monde est suspect, tout le monde se sent poursuivi », « personne ne comprend ce qui arrive ; les pistes et les témoignages sont contradictoires et laissent flotter dans l'air les soupçons, comme s'ils changeaient au gré de chaque interprétation ».
De manière surprenante, l'auteur a enfoui l'intrigue dans deux histoires, avec deux logiques narratives différentes. L'enquête policière menée et racontée par un commissaire iconoclaste issu de la vieille école en conflit avec sa hiérarchie. le combat d'un jeune idéaliste en conflit avec sa puissante famille et à la tête d'une usine en faillite convoitée par des investisseurs. Et au milieu un meurtre.
Ces deux histoires, portées par un commissaire guidé par une certaine perception intime qui échappe à la conscience et par un journaliste témoin de la vie de Luca Belladona faite de la matière de ses rêves, s'entrecroisent sans cesse brouillant la vérité. Elles laissent plus d'énigmes en suspens qu'elles n'en résolvent. Il est difficile de fixer une version des faits et des personnages.
Le paysage n'est certainement pas étranger à cette construction. Piglia offre une vision panoramique de la province de Buenos Aires où la pampa tisse une immense plénitude favorable aux chimères même si celles-ci se heurtent aux collines, de sorte que lorsque le rêve devient réalité, il se révèle insupportable.


Trame complexe, écriture tour à tour rythmée, dynamique et grave, ces deux histoires sont pourtant reliées par les maux qui agitent l'Argentine des années soixante-dix : corruption, trafic de devises, rancoeurs familiales, combines locales, la rumeur du retour de Perón…
L'auteur n'est pas tendre avec la société argentine cernée par les spéculateurs étrangers, présentée comme cloisonnée, hostile, pleine d'orgueil et de conviction absolue au sein d'une ville oubliée qui se partage entre propriétaires terriens influents et péons.
Commenter  J’apprécie          220
Tony Duran , américain d'origine portoricaine, débarque dans la pampa argentine, aux côtés des deux soeurs Belladona . Que vient il faire là, aux cotés d'une famille réputée et ancrée dans la région depuis la fondation de la ville ?
Son assassinat, sans motif apparent, laisse tout le monde perplexe.

Roman étrange . Une premier partie (3/4 du livre) à la construction originale mais non dépourvue d'intérêt. On est sur un polar atypique, où les rôles sont mal définies , les intrigues peu éclaircies et les mobiles peu évidents. Pour autant, les personnages , atypiques, sont attachants et l'écriture envoutante.

La deuxième partie , censée apporter le dénouement et les éclaircissements, m'a plus laissé sur ma faim. Malgré cela, on est porté par la plume de l'auteur, jusqu'à une fin bien à l'image du livre . Ne venez pas vers ce livre pour le "polar" mais sans a priori , pour découvrir un style différent et boire un peu de maté à chaque page !
Commenter  J’apprécie          253
Un assassinat , une enquête, un commissaire de police et un procureur ne font pas obligatoirement un roman policier ; aussi classer ce livre dans la catégorie des romans policiers même en précisant sur la 4eme de couverture "roman policer mais d'un genre nouveau" me semble une erreur.

Ce roman nous plonge dans une petite ville d'Argentine au début des années 1970 à l'époque où l'ancien Président Perón souhaite revenir au pouvoir. c'est surtout l'histoire d'une famille les Belladonna : le Père, ses fils et ses deux filles , les jumelles et l'usine hypothéquée.

Le personnage le plus sympathique de cette histoire c'est Emilio Renzi, le journaliste venu de Buenos Aires pour couvrir l'assassinat mais qui s'intéressera à cette ville et enquêtera surtout sur la famille afin d'alimenter sans doute son premier roman.

Je dois reconnaître que certains pages m'ont légèrement ennuyées, particulièrement celles sur la visite de Renzi et Sofia, l'une des jumelles à l'usine et leur entretien avec Luca, frère se Sofia.

Commenter  J’apprécie          10
Un des rares romans de Piglia que j'ai pu lire avec plaisir ("Blanco nocturno", 2010) car le livre est très bien écrit et l'argument bien mené.
Ici l'écrivain nous entraîne dans un bled perdu de la pampa argentine où règne la corruption, la malveillance, l'implacabilité des choses et l'implication du journalisme.
Dans cette histoire, deux demi-frères vont se lancer dans une aventure industrielle qui tournera mal. Et les innocents expient pour les pécheurs, bien sûr...
Commenter  J’apprécie          20
Très bon début de livre, mais que les argentins sont bavards...je me serais bien passée des digressions sur la politique économique du pays. Malgré tout, je conseille ce livre.
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (2)
Liberation
04 mars 2013
Cible nocturne est haletant comme un vrai roman policier.
Lire la critique sur le site : Liberation
Lexpress
24 janvier 2013
Sa "cible nocturne", Piglia ne la rate pas, au coeur d'une pampa dépeinte comme un théâtre d'ombres où se projettent les peurs et les maux de l'Argentine. De ce pays, l'auteur de La Ville absente fait tomber tous les masques, grâce à une oeuvre déjà couronnée par de nombreux prix.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Nous pensons quelque chose et nous le lisons dans un livre qui semble avoir été écrit par nous, mais qui n'a pas été écrit par nous, mais par quelqu'un dans un autre pays, dans un autre lieu, dans le passé, comme une pensée non encore pensée, jusqu'à ce que par hasard, nous découvrions le livre où est clairement exprimé ce qui, confusément, n'avait pas encore été pensé par nous. Ce ne sont pas tous les livres, évidemment, mais certains livres semblent être des objets de notre pensée et nous être destinés.
Commenter  J’apprécie          50
J’ai l’impression que Cueto dit toujours que les choses ont l’air différentes, quand en réalité sont pareilles, alors que moi, ce qui m’intéresse, c’est de montrer que les choses qui ont l’air pareilles sont en réalité différentes.
Commenter  J’apprécie          120
Jamais elle ne partirait. Sophia était comme tous les gens de la campagne que Renzi avaient connu. Ils étaient toujours sur le point de quitter leur petite ville, pour partir dans une grande, parce qu'ils étouffaient, tout en sachant au fond d'eux-mêmes que jamais ils ne s'en iraient.
Rien ne bougeait. On n'entendait pas jouer les enfants, les femmes ne sortaient pas de leur maison, les hommes fumaient sur le seuil, on n'entendait que le bourdonnement monotone du château d'eau de la gare. Les champs étaient secs, on commença à brûler les pâturages, les paysans avançaient en rang incendiant le chaume et de hautes vagues de feu et de fumée s'élevaient dans la plaine déserte. Les gens semblaient attendre une nouvelle, la confirmation d'un de ces sombres présages que lançait parfois la vieille guérisseuse qui vivait dans une masure à l'écart dans la campagne ; le jardinier passait à l'aube, avec son camion chargé de fumier de cheval qu'il rapportait des haras de l'armée ; les filles s'ennuyant à mourir allaient et venaient, traînaient sur la place ; les garçons jouaient au billard dans le salon du club Nautico ou faisaient la course sur la route le long de la lagune.
Commenter  J’apprécie          00
Les enfants paient pour les fautes de leurs parents et la mienne est d'avoir les yeux bridés et la peau jaune, répondit-il. C'est pour ça que vous allez me condamner, parce que je suis le plus étranger de tous les étrangers dans cette ville d'étrangers.
Commenter  J’apprécie          30
Très souvent, en des lieux différents, au fil des ans, Emilio Renzi s'était laissé envahir par le souvenir de Luca Belladona, il se souvenait toujours de li comme de quelqu'un qui avait eu le courage d'être à la hauteur de ses illusions.

Commenter  J’apprécie          10

Videos de Ricardo Piglia (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ricardo Piglia
ARGENT BRÛLÉ de Ricardo Piglia
autres livres classés : argentineVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (73) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..