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EAN : 9782332645203
Edilivre-Aparis (27/02/2014)
4.8/5   5 notes
Résumé :
Comme mon oncle, frère de mon père, dit le disparu, érudit et révolté, rétif à un destin de misère tracé d'avance, comme lui, un jour je partirai...
Combien d'hommes obstinés, de femmes courageuses, d'enfants innocents empruntent les chemins tortueux qui mènent de l'enfer à l'Eden ?
Combien de candidats au départ, quel que soit le prix à payer ?
Tout plutôt que d'être égorgé ou découpé à coup de machette, torturé, violé, pillé, exploité par des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pour le choix du livre je pourrais répéter ce que je disais à propos de NOIR de Sylvie Grignon. Ici, en outre, il s'agit d'un roman "littéraire" qui n'appartient pas à un genre comme le polar que j'affectionne particulièrement.

Ce qui frappe dans l'écriture de Nunzia Benedetti est qu'elle vous saisit dès la première page et ne vous lâche qu'une fois le livre fini le lire.

D'une actualité brûlante, mais au fond toujours d'actualité depuis la nuit des temps, Clandestin nous parle de nos frères humains qui un jour doivent tout quitter pour simplement survivre. Il n'y a pas de nom de pays et c'est très bien, ces clandestins peuvent venir de tellement de tellement d'endroits que cet anonymat donne une valeur universelle au récit.

Nunzia Benedetti donne l'impression et c'est à mon avis plus qu'une impression, d'écrire par nécessité et pas pour le plaisir de raconter une belle histoire. Cela se sent tout au long du livre, son style est rageur, engagé, à fleur de peau. Comme disait Ferrat elle n'écrit pas pour passer le temps et cela se sent.

J'ai toujours pensé que si un roman agréable à lire et qui vous fait passer un bon moment est parfaitement estimable, la vie est trop courte pour qu'il soit acceptable qu'elle nous paraisse parfois trop longue, la littérature du réel doit avoir une place dans l'édition.

Cela ne sert peut être pas à grand chose d'écrire pour crier contre un monde violent et injuste, mais ne pas le faire est encore plus inutile. Même si un livre ouvre les yeux d'une seule personne sur le sort inhumain que notre société réserve à tous ceux qui n'ont pas eu la chance d'être d'ici ce serait déjà beaucoup. Chapeau Nunzia.
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La question est posée d'emblée: Comment désigner qui sera nanti et qui sera misérable? Cette question on se la pose tout au long du récit. On reconnait la poétesse au travers des ces phrases courtes et percutantes tracées sur la page par Nunzia Benedetti. " parce que rien ne m'arrêtera dans ma quête éperdue, sauf peut être la mort" éclaire le lecteur que je suis sur la détermination du narrateur à survivre, à exister quelque part en tout cas ailleurs que là où il est né. Même si parfois, le doute peut l'assaillir et entamer sa quête du bonheur, c'est tout de même son choix de continuer à avancer qui gagne la bataille. Peut importe les blessures et les souffrances, il y a quelque part un ailleurs qui mérite qu'on aille à sa recherche. Rien ne peut enrailler cette mécanique, il faut partir, il faut avancer.... En lisant Clandestin, m'est revenu à l'esprit d'autres lectures: J'ai pensé à Yasmina Khadra avec L'Olympe des infortunes puis à Laurent Gaudé avec L'Eldorado. J'y ai retrouvé cette même sonorité des mots, ces mêmes rythmes dans l'écriture. Bravo, Nunzia, tu as écrit là un très joli récit, qui nous prend aux tripes.


Clandestin de Nunzia Benedetti
EDILIVRE.COM
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Je me suis laissée emporter par ce livre. Très bien écrit, l'auteur nous fait passer par tous les sentiments à travers son personnage. Je le recommande vivement !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Bien sûr, nous avons pris la mer de nuit… Seule,elle a déjà une immense présence ; mais de nuit cette sensation s’amplifie et laisse une impression
inquiétante, comme une ombre planante, sombre et glaciale… Je suis resté muet d’effroi devant la frêle
embarcation dans laquelle nous nous sommes entassés furtivement.
Personne ne semble réaliser que cette équipée silencieuse et nocturne est surréaliste !
À cet instant, je pense à mon oncle et à ses récits,le soir, sur la Grèce antique et à l’histoire de Charon,ce personnage de la mythologie, chargé de faire traverser aux âmes des défunts, le fleuve menant aux Enfers.
La nuit brumeuse aidant mon imaginaire, je regarde dubitatif s’éloigner notre coquille de noix,notre bateleur, tel Charon, debout, poussant d’une rame la barque vers le large.
Nous voilà sur l’Achéron !
Je crois qu’il faut être très fou ou très désespéré pour s’engager dans une telle expédition.
La plupart des gens qui m’entourent ne savent pas nager. Il y a des enfants et même un bébé !
Nous nous serrons les uns contre les autres, sans parler, tous épuisés et meurtris par la première étape de notre longue errance. Nous sommes trop nombreux mais personne ne semble en avoir conscience.Il fait froid, nos haillons sont humides et un vent
glacé frappe violemment notre embarcation de fortuneLe temps est suspendu, nous virevoltons de vagues
en vagues, sautant brutalement de creux en bosses,malmenés par des éléments ambivalents et un vent perfide…
Personne ne parle.
Nous sommes tous terrassés par le froid, la fatigue,la soif, la peur… Je me surprends à regarder avidement le bébé qui tète sa mère… Je ne suis pas le seul…
Une bouteille d’eau circule. Chacun en boit une gorgée qu’il garde longuement dans sa bouche, puis donne la bouteille à son voisin. Personne ne tente de boire plus que sa part. Nous sommes seuls en haute mer, si nous nous battons nous sommes morts ! Nous le savons d’autant que déjà, certains ont succombé.
Nous avons dû nous résigner à les jeter par dessus bord.
Comment faire autrement ?
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Je veux d'autres soirs ! Je veux m'endormir après des journées riches en apprentissages , avec des soucis de bon père de famille et d'honorable époux, pour m'éveiller heureux d'aller gagner ma vie honnêtement .
Je veux veux faire des enfants qui n'auront pas la faim perpétuellement au ventre, qui ne s'endormiront pas dans le froid et la peur, qui ne travailleront pas à six ans, qui ne mourront pas faute de médicaments et qui pourront jouer dehors sans risquer de sauter sur une mine !
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Ici, aux frontières du monde libre, pour passer, la seule chance, c'est l'union, la coalition ! Pour tromper les gardes, il faut attaquer en force,proliférer, envahir en nombre subitement, parmi une centaine d'autres, escalader malgré les les fils barbelés, courir malgré les pieds meurtris, ré-escalader après avoir évité les balles et les chiens, sauter à nouveau d'une demi-douzaine de mètres et disparaître dans la nature..
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