Clarinha

" Clarinha" est presque un conte philosophique.

Quel drôle de question que celle que lui pose un énorme autour les yeux dans les yeux.



" Querida Clarinha, préfères-tu souffrir au temps de ta jeunesse ou au temps de ta vieillesse?"

Une vraie question piège à laquelle on ne saurait être sûr que la jeune fille, appuyée sur sa trop jeune expérience, puisse répondre.



C'est sa mère, voix de l'expérience, qui lui apporte une réponse.



On ne sait d'où sort cet oiseau qui se pose là comme un sphinx et semble la menacer de façon sous-entendu, toujours est-il qu'il met Clarinha à l'épreuve en l'arrachant à son île fleurie, de Flores, pour la déposer sur sa voisine, l'île de Terceira, celle des taureaux. L'île de son promis depuis sa naissance, Martim.



Quelle drôle d'épreuve? Pourquoi l'oiseau Autour se fait-il oiseau de malheur?

Pour subsister, Clarinha se fait embaucher dans une boulangerie, une épicerie, puis chez la mère de Martim, le deuxième héros de l'histoire. Clarinha se déguisera pour échapper à l'oiseau.



Néanmoins, l'autour ne cessera de la faire renvoyer de ces établissements malgré les bonnes appréciations de ses employeurs. Seul Martim va insister, intrigué de la tristesse sincère du personnage accusé de négligence.

Si la Belle de Madame de Beaumont ne demande à son père voyageur qu'une rose pour la satisfaire, Clarinha, sous l'identité d'un cuisinier, répond à son maître Martim qu'elle souhaite qu'il lui rapporte juste une pierre de volcan de l'île de Flores.



L'idée d'une pierre à qui confier les coups du sorts semblent plus courant dans les mythes et les histoires qu'on pourrait le croire, elles servent même de pierre mots pour trouver le sommeil (voir "les petites histoires de nuit" de Kitty Crowther).



Au delà des promesses de mariage, les deux se trouveront parfaitement dans l'épreuve et le conte finira bien. Ce conte portugais de l'île des Acores (autours) a été adapté par Muriel Bloch. On ne sait si l'on doit devoir la chance de trouver un bonheur sincère à l'autour ou lui en vouloir des épreuves difficiles. le verre à moitié plein, nous supposons peut-être. Une parabole sur les petits bonheurs qui arrivent malgré l'adversité pour qui sait attendre, selon la morale de Muriel Bloch.

Cela porte un nom. Espoir.

Aurelia Fronty adoucit le propos de ses aplats très colorés et fleuris, d'un style presque décoratif, rendant extrêmement frais le récit et donnant dans l'hommage à un lieu qui semble avoir les défauts volcaniques de ses qualités dans l'histoire.

A découvrir.

Muriel Bloch rend ici hommage à un vieux conte qui aura tout pour enchanter tant par sa morale que par les nombreuses péripéties de l'héroïne. C'est à la fois un conte plein de sagesse mais aussi une belle romance. J'ai aimé le fait de découvrir les origines de cette histoire, la réécriture par l'auteure est vraiment parfaite : cela garde un aspect ancien tout en lui donnant une résonance très contemporaine.

Les illustrations d'Aurélia Fronty sont très atypiques : le travail des couleurs est vraiment très beau c'est cet aspect qui m'a le plus plu, après le trait de crayon ressemble presque aux dessins que l'on voit dans des animés ou des spectacles de marionnettes. Les lignes sont définies précisément et remplies par des couleurs chaleureuses.

Un conte poétique, une romance digne d'un conte des mille et une nuits et des illustrations uniques engendrent un album dépaysant !

Lien : http://leatouchbook.blogspot..

un conte collecté au 19ème siècle réécrit et adapté par Muriel Bloch. Une belle histoire mais aucune explication sur l'intervention des autours ce qui laisse planer un mystère bien agréable

On retrouve dans ce grand album tous les talents de conteuse de Muriel Bloch. Cette version, inspirée des voyages des marins portugais autour des îles des Açores, reprend les codes fondamentaux des contes traditionnels avec deux âmes soeurs séparées par des obstacles tant physiques (les flots) que symboliques (l'oiseau de mauvaise augure)...

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Il s'agit d'un très beau livre grand format. Ce format fait honneur aux très belles illustrations d'Aurélia Fronty, tout en douceur et délicatesse. Dommage que l'histoire n'ait pu conserver sa magie et son mystère jusqu'au bout. La seconde partie est un peu trop prévisible.
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