« Mon histoire est des plus classique. Fils de profs, bon élève, fort en maths, la question de savoir ce que je voulais faire de ma vie ne s'est jamais vraiment posée. « Maths Sup, Maths Spé, Polytechnique », disaient mes parents en plaisantant à demi lorsque j'étais au lycée. Mais la blague était une prophétie, et la prophétie s'est réalisée. » Voilà comment s'ouvre « Classé X », où
Téodor Limann, désormais cadre dirigeant dans une grande entreprise, revient sur ses années passées en classes préparatoires puis à Polytechnique.
Téodor Limann décrit les longues journées de cours, prolongées par les heures de travail personnel, seul dans une chambre minuscule, ses professeurs, ayant pour seul horizon le concours et non le bien-être des élèves, ses camarades, qui craquent nerveusement tant la charge de travail et la pression sont élevées. Il rappelle également la solitude et l'isolement des élèves, sans distraction, sans lien social autre que celui de la classe prépa, sans contact avec la réalité extérieure.
Il se montre volontiers critique envers ce système qui impose une pression terrible et une vie quasi monacale à des jeunes gens au moment même où ils devraient profiter de la vie. L'admission dans une grande école ne justifie pas, selon lui, les deux ou trois années de souffrances et de sacrifices qu'exigent les classes préparatoires. Mais il n'oublie pas pour autant ceux qui souhaiteraient s'engager dans cette voie : avec un certain recul et une touche d'humour, il leur dispense quelques conseils élémentaires pour vivre au mieux ces années de labeur.