Huit heures de travail et 5 francs par jour, telles sont les revendications majeures du monde ouvrier en ce début du 19ème siècle. C'est à dire combien les conditions de vie le labeur restent difficiles. le temps de travail est de 10 heures dans la majorité des entreprises, mais il peut aller jusqu'à 12 heures dans certains cas, et il faudra attendre 1906 pour que les ouvriers obtiennent 1 jour de repos hebdomadaire, mais ils n'ont pas toujours de vacances. Les seules périodes sans travail sont celles de chômage, et bien entendu elles sont non rémunérées. Il y a tout de même un progrès dans la législation sociale, depuis 1898, la loi sur les accidents de travail cesse de considérer l'ouvrier comme responsable de l'accident et prévoit le versement de rentes s'il est frappé d'incapacité. C'est un premier pas vers la création d'une protection sociale, mais en cas de maladie ou de chômage, le salarié ne touche aucune indemnité. À côté de l'ouvrier d'usine, deux autres figures du prolétariat ont émergé: le mineur et le cheminot. Les mineurs travaillent dans des conditions particulièrement difficiles; descendant au fond de la mine dès l'âge de 13 ans le travail est très dur et dangereux, la mine peut tuer. Mais ils sont les premiers qui grâce à leur luttes à obtenir la journée de 8 heures, et le droit à la retraite, que les ouvriers réclament encore. Les effets sont lents, et il faudra attendre 1910 pour que soit instaurée une retraite ouvrière. Les cheminots représentent quand à eux, la nouvelle aristocratie du monde ouvrier, c'est l'une des catégories ouvrières les mieux organisées et les mieux payées. Aujourd'hui le bras de fer des travailleurs contre les gouvernements pour obtenir, et maintenir des droits de plus en plus précaires, il faut bien le constater aux vues de l'économie globale affaiblie, et le moindre engourdissement des salariés toutes catégories rassemblées est scruté à la loupe par les énarques. Ils tremblent, et redoutent toutes les manifestations qui pourraient faire chuter la présidence de la République, plus récemment mai 1968 reste marquante. La guerre des nerfs constante. Une guerre civile menaçante... concevable.
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Les idées restent inchangées mais changent de nom comme un transformiste d'oripeaux : apaches, voyous,blousons noirs,jeunes-de-banlieue,quartiers dangereux , difficiles, zone.... Et le crime,le fait-divers toujours à la Une , non plus des canards mais des chaînes de "désinformation" continue. La relecture de cet ouvrage fondamental de Louis Chevalier permet de percevoir la permanence et les mutations d'un phénomène qui fait les choux gras des journalistes en mal de copie et des politiciens en quête de pouvoir.
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"À peine née, écrit Léon Gozlan de La Parisienne, dans Le Diable à Paris, on la roule dans du linge et on l'envoie à la grâce de Dieu, aussi loin que possible chez une nourrice qui l'accroche à un clou. Un beau jour, au bout de 18 mois, 2 ans, le père dit "Nous avons pourtant une fille en nourrice"
Cette chère enfant ! répond la maman, il serait bien temps de la retirer" La semaine suivante, une paysanne rapporte dans ses bras, entre un gros bouquet de fleurs des champs et un fromage rond,
une petite fille sauvage"
Le dimanche, écrit La Bédollière, les porteurs d'eaux auvergnats vont à la musette, à la danse auvergnate, jamais au bal français; car les auvergnats n'adoptent ni les mœurs, ni la langue, ni les plaisirs parisiens. Il restent isolés comme les Hébreux dans Babylone, au milieu de l'immense population qui tend à les absorber; et l'ont peut dire que, plus heureux que les sauvages, ils emportent leur pays à la semelle de leur soulier.
"Presque tous les ménages de Paris ne reçoivent la quantité dont ils ont besoin pour les usages les plus indispensables que par deux seaux à la fois, péniblement portés jusque chez eux par des porteurs d'eau en sabots. Aussi les français ne se lavent t'ils pas"
"Tout le monde connaît cette race de gamins de Paris, qui dans nos rassemblements ont toujours poussé le cri séditieux, dans nos émeutes ont porté le premier pavé à la barricade, et qui presque toujours ont tiré le premier coup de feu".
Criminel ,ce Paris l'est surtout par la place du crime dans les préoccupations quotidiennes des gens La peur que le crile éveille est constante.