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Ils ont fait l'Histoire tome 22 sur 40
EAN : 9782331030468
Glénat (07/06/2017)
3.65/5   27 notes
Résumé :
« Être vaincu vaut mieux que d'être vainqueur du côté des scélérats. »Nantes, février 1858. Soupçonné d'avoir participé à l'attentat contre Napoléon III, Benjamin Clémenceau, dont le seul tort est d'avoir été un farouche opposant à l'Empereur, est arrêté sous les yeux de son fils, Georges. De cette injustice naitra dans le c?ur du jeune homme un esprit de révolte qui forgera l'ensemble de sa vie politique, commencée en prison sous le Second Empire, achevée aux lende... >Voir plus
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Ils ont fait l'Histoire, tome 1 : Philippe le Bel par Dobbs

Ils ont fait l'Histoire

Dobbs

3.10★ (2428)

40 tomes

Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ce nouveau tome de la série « Ils ont fait l'Histoire », collection de bandes dessinées qui prend la forme de biographies historiques présentant une dimension pédagogique car à destination du grand public, et qui espèrent vraiment que le public scolaire se prêtera au jeu, est consacré à celui dont Churchill disait qu'il était la France : Georges Clémenceau.


Les games of thrones républicains sont définitivement plus intéressants que les games of thrones monarchiques : plus d'acteurs, plus de diversité, plus de possibilités donc plus de suspens ! Je partais avec des a priori négatifs sur le personnage bien qu'il soit une mine à citations cool et fun, du coup j'ai vraiment appris beaucoup de choses avec cette biographie en bande dessinée… A l'image des albums consacrés à Jaurès et Robespierre, difficile de s'extraire de l'imagerie républicaine : on se retrouve encore une fois avec un tome riche en phylactères qui font la part belle aux discours d'un tribun politique en bonnes et dues formes !

On suit la jeunesse du personnage, son opposition au Second Empire, son engagement dans la Commune, sa lutte contre les Républicains opportunistes avec sa haine contre Adolf Hitler / Adolphe Thiers et le colonialiste Jules Ferry, sa carrière de tribun tombeur de gouvernements, puis après sa déchéance après le Scandale de Panama sa carrière de journaliste tombeur de crevards, son réengagement en politique avec l'Affaire Dreyfus (le titre « J'accuse… ! » est de lui ^^)… En 1906, c'est à l'âge de 64 ans qu'il a enfin l'occasion de mettre en application ses convictions et de rendre hommage à tous ses compagnons disparus, mais davantage réformiste que révolutionnaire il doit affronter la catastrophe de Courrières, la révolte du Languedoc, ainsi que le terrorisme anarchiste… Et durant la WWI il critique férocement l'action du gouvernement avant de devenir Président du Conseil et le Père la Victoire ! Au final la dernière case nous montre que le principal responsable de la WWII c'est moins l'Allemagne que les Etats-Unis d'Amérique… (Pour ceux que cela intéressaient, je suis bien armé pour argumenter !)

Au final on suit presque une dynastie républicaine qui n'a jamais oublié les idées des Montagnards et l'exemple de Robespierre, dont l'héritage fut réactivé chez Georges Clémenceau par le sort inique que le Second Empire réserva à son père (impossible de ne pas penser à l'engagement de Jules César dans le camp populares après le sort inique que le camp optimates avait réservé à son père) puis par le sort inique qu'Adolf Hitler, euh pardon Adolphe Thiers réserva à ses amis de la Commune (Auguste Blanqui, Louise Michel …). On retrouve donc dans l'opposition entre républicains opportunistes et républicaines radicaux l'opposition entre Girondins et Montagnard, avant que les uns se fassent déborder sur leur droite par les forces fascistes et les autres se fassent déborder sur leur gauche par les forces socialistes… Les temps ont changé et les techniques, l'économique, la société ont évolué mais par forcément les mentalités : malgré ses convictions et ses engagements Georges Clémenceau reste d'abord et avant tout un notable, et même s'il appartient au camp des modernes il fait un peu figure de dinosaure à l'ère des masses !

Le personnage est entier : sa passion pour les arts et son amitié pour Claude Monet sont bien connues, mais pas forcément sa passion pour les sports et à quel point il mit à contribution son corps. Il fut également un passionné d'orientalisme et d'exotisme en pleine époque coloniale, et un anglophone et un anglophile en plein époque nationaliste (au point d'épouser l'une de ses étudiantes américaines lors de son passage à Stamford), et un homme des deux mondes à une époque partagée entre Amérique isolationniste et Europe suprématistes.
Tout cela aurait pu être développé si le récit s'était étalé sur deux tomes et dans ce cas on aurait pu approfondir toutes les ambiguïtés du personnage (à moins qu'il n'ait tout simplement et comme tant d'autres mal vieilli ?) :
- son opposition en tant que médecin républicain au médecin bonapartiste Louis Pasteur
- son opposition en tant que républicain athée à Aristide Briand qualifié de socialiste papalin bien qu'il soit le père de notre laïcité actuelle
- ses relations conflictuelles mais respectueuses avec Jean Jaurès
- un progressiste qui crée le Ministère du Travail et qui fait passer la journée salariée de 12 heures à 8 heures, mais qui se montre plus intransigeant avec les mineurs de Courrières et les vignerons du Languedoc qu'avec les banksters et les patrons voyous…
- un défenseur des libertés qui profita des lois d'exceptions pour régler pas mal de comptes avec ses vieux adversaires
- un arpenteur des tranchées qui fit fusiller les quidams moyens au bout du rouleau physiquement et psychologiquement, mais qui s'est contenté d'envoyer en sinécure à Limoges les généraux et les officiers arrogants et incompétents qui ont envoyé des millions de gens à la mort…
- et au bout de 800 liaisons extraconjugales un macho qui envoie sa femme adultère en prison avant de la renvoyer en la privant de ses enfants (ah le fameux sexisme des élites françaises qui m'a toujours donné la gerbe et qui sévit encore de nos jours : comment des élites qui se gargarisent de leur prétendue supériorité peuvent-elles avoir culturellement plusieurs siècles de retard sur les peuple qu'elles méprisent ??? excusez-moi, la réponse est évidemment dans la question : les élites c'est d'abord et avant tout des crevards suprématistes qui se donne des airs en toisant et en écrasant les autres…)


Bref une bonne histoire de Renaud Dély, plus porté sur les plateaux télé de C dans l'air qu'à la scénarisation de bandes dessinées (en voilà un qui remonte grandement dans mon estime !), les dessins de Stefano Carloni, qui travaille avec le storyboarder Chris Regnault et les coloristes Gabriela S. Hamilton et du studio Arancia, sont très satisfaisants. Pour ne rien gâcher les explications du spécialiste Jean Garrigues et le making off du reste de l'équipe sont très intéressants… C'est dommage de n'avoir pas consacré 2 tomes à ce personnages, d'autant que sa carrière est clairement divisé en deux parties !
Tout cela m'a grandement mis en appétit, et maintenant il me reste à choisir entre la biographie de Jean-Baptiste Duroselle et celle de Michel Winock, encore que les travaux de Jean-Jacques Becker, Jean Garrigues et Jean-Noël Jeanneney me fassent désormais aussi de l’œil…
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L'histoire, les biographies, la politique et la bande dessinée font partie de mes thèmes favoris, j'étais obligé d'aborder cette collection de biographies, pourtant j'hésitais ( j'avais tort) et puis j'ai lu le billet d'Alfaric, merci à toi.

Très tôt mon grand-père m'a parlé du grand homme.(pour lui c'était le grand chef d'Etat, le « père la victoire ») bien plus tard je l'ai admiré moi aussi,J'ai eu l'occasion de visité un des divers lieux ou vécu G.Clémenceau à St Vincent Sur Jard notamment .
Cette biographie est trés bien conçue, elle reprend le parcours politique et historique de l'homme d'Etat sans entrer trop dans les détails mais suffisamment pour en avoir une très bonne vue d'ensemble.
Les dessins sont réalistes et très expressifs, j'ai beaucoup aimé.
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Si l'objectif de cet album consacré à Clémenceau est de rendre accessible, en peu de temps, au plus grand nombre la vie du grand homme, l'objectif n'est ici que partiellement atteint. le propos est dense, accentuant la ressemblance avec l'album consacré à Jaurès. Il demandera donc une concentration certaine pour être lu et apprécié.

Les textes sont longs, au point de prendre l'ascendant sur l'image. Certes les sources sont abondantes, le travail de synthèse à dû être difficile, la période est longue à couvrir (surtout pour un one-shot) mais tout cela ne consolera pas le lecteur qui n'est pas à l'aise avec l'histoire de la fin de XIXème siècle et du début du XXème siècle. La plupart des événements ne sont guère explicités. Certaines séquences sont même coupées (ainsi l'on ne saura rien du rôle de Clémenceau pendant la fin de la Commune), arrivent comme un cheveu sur la soupe (la nomination à la mairie, l'obtention du titre de docteur en médecine) ou sont laissées dans l'incertitude (l'avenir du père).

Le ton est ici engagé. Il est évident que les auteurs sont acquis à la cause de leur sujet et donnent l'impression d'avoir opté pour un éloge à peine voilé. Tout cela est fort gênant d'un point de vue historique. le cahier historique, pourtant composé par Jean Garrigues, ne parvient pas à remettre de la lumière sur les ombres laissées par l'album.

Si l'on excepte tout cela, l'album se révèle riche, couvre une période dense sur le plan des années et des événements : fin du Second Empire, la Commune, les scandales de la IIIème République, l'affaire Dreyfus, Clémenceau le tombeur de ministères, Clémenceau au pouvoir, la Grande Guerre, la fin. de nombreuses célébrités seront également de la partie : Louise Michel, Léon Gambetta, Émile Zola et Jean Jaurès pour les plus connues d'entres elles.

Les dessins sont de toute beauté. Les visages (surtout celui de Clémenceau) sont saisissants de réalisme. le vieillissement progressif est particulièrement apprécié. Il y a eu beaucoup de travail accompli et cela se voit et s'apprécie : bravo ! L'on pourra en revanche être plus critique sur certains détails : ainsi les inscriptions qui figurent ici et là (sur des bâtiments ou des supports écrits) n'ont pas franchement été insérées de manière heureuse, sauf pour quelques exceptions (journaux, acte de gouvernement).

Au final, Clémenceau est donc une bonne pioche mais qui devra être réservé à un public déjà à l'aise avec cette période de l'Histoire de France.
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Quand j'ai acheté cette bd, je l'avoue, je ne savais pas trop ce que j'allais découvrir en la lisant.
En la feuilletant, je m'attendais à un truc ...bavard.
Et bien pas du tout.
J'ai appris plein de choses sur ce personnage si important dans notre histoire de France de la fin du 19ème et début du 20ème  siècle.
Sur son engagement politique bien sûr, ses combats, les attaques qu'il a subit de la part de ses opposants, ses prises de position, notamment sur l'affaire Dreyfus dont il fut l'un des accusateurs avant de réviser sa position et de militer pour sa réhabilitation, son rappel au moment ou tout semblait perdu pendant la première guerre mondiale, ses encouragements aux poilus sur le terrain, son rôle dans la fin de ce conflit. Des actions qui lui valurent ses surnoms, le Tigre ou le Père la Victoire...
Bien sûr, il n'est pas aisé de résumer une vie aussi remplie en cinquante pages, mais l'essentiel est dit.
Assurément une belle réussite que cette bande dessinée à 5 mains (Même si seuls 4 noms figurent sur la couverture).
Bravo à Dély, Garrigues, Carloni, Regnault et Hamilton vous avez fait revivre avec brio ce personnage emblématique de notre histoire.
Et vous m'avez donner envie de découvrir les autres volets de la série "Ils ont fait l'histoire".
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Absolument passionnant, d'autant que je ne savais pas le tiers du quart de la moitié de tout ce qu'il avait fait, croisé, même si ce n'est qu'évoqué ici et que j'aurais bien aimé deux tomes pour avoir plus de détails, parce que là, ça va vite, très très vite...
Les dessins sont efficaces, la construction intéressante.

Je n'ai pas trop le temps d'écrire un très long avis, si vous voulez du circonstancié développé, allez donc lire l'avis d'Alfaric, formidable, comme souvent !

:)
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critiques presse (1)
BDGest
16 août 2017
Le reproche que l’on pourrait émettre concerne l’aspect didactique et synthétique de l’approche, demandant de réelles connaissances pour comprendre et apprécier, ainsi qu’une certaine sécheresse narrative laissant peu de respiration.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Chambre des députés,
-Mes chères collègues, je considère que ce n'est pas à l'état de se substituer par la loi à l'initiative et à la prévoyance individuelles.
-Parfaitement, c'est au patron de défendre l'intérêt de l'entreprise en harmonie avec les ouvriers...

G.CLEMENCEAU :
-Il faut être bien naif pour compter sur les patrons pour faire regner seuls, la justice. C'est l'état qui doit intervenir directement pour résoudre le problème de la misère, sous peine de voir la guerre sociale éclater au premier jour.
Commenter  J’apprécie          160
J.FERRY
-Je soutiens l'expédition à Madagascar décidée par le gouvernement Brisson parce que les races supérieures ont le devoir de civiliser les races inférieures. Je soutiens que les nations européennes s'acquittent avec largeur, avec grandeur, et honnêteté, de ce devoir supérieur de civilisation.
G.CLEMENCEAU
-Races supérieures, races inférieures, c'est bientôt dit ! Pour ma part, j'en rabats singulièrement depuis que j'ai vu des savants Allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue parce que le Français est d'une race inférieure à l'Allemand,
La conquête que vous préconisez, c'est l'abus pur et simple de la puissance que donne la civilisation scientifique sur les civilisations rudimentaires, pour s'approprier l'homme, le torturer en extraire toute la force qui est en lui au profit d'un prétendu civilisateur. Ce n'est pas le droit : c'en est la négation. Parler à ce propos de civilisation, c'est joindre à la violence l'hypocrisie.
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- Monsieur le Président du Conseil, le tireur a été arrêté, c’est un anarchiste du nom d’Emile Cottin. Il sera sévèrement condamné.
- Certes, mais sachez que s’il est condamné à mort, je commuerai sa peine en détention à perpétuité. Je suis hostile à la peine de mort.
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G.CLEMENCEAU
-Les soupçons les plus odieux, les attaques quotidiennes, les insultes et les outages, voilà, de nos jours, la vie des hommes politiques à qui l'on fait l'honneur de les redouter. Je ne récrimine pas ; la vie politique n'est pas une prison, on peut en sortir le jour où le dégoût vous monte au cœur, jusque- là, il faut tout subir, s'attendre à tout : c'est notre loi.
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La politique est le dernier des métiers ; les hommes politiques les derniers des hommes.
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