Il est presque insupportable
que les gens soient si différents de nous
chaque fois que nous levons le voile
dans lequel oscillent les lilas
et leurs yeux demeurent fixes
parmi les tournoiements et les inclinaisons
comprimées de leurs esprits comme s’ils
montaient en spirale à travers le temps
jusqu’à nous heurter et notre coupe
déborde enfin, bien qu’en soit clair
le liquide et amer son goût
à nos langues étroites. Et nous
nous réjouissons juste un instant
pour plaisanter une éternité dans laquelle
nous savons que nous ne frétillerons pas
dans la satisfaction car le voile que nous soulevons
est notre propre peau, une bâche au vent.
//Traduit de l’anglais (américain) par Jean-René Lassalle.