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EAN : 9782849413357
181 pages
François Bourin (22/08/2012)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Il y a l'introverti Ludovic, deux fois redoublant, que l'on surprend un jour seul dans la cour, à faire danser son ballon de foot tel un champion de Ligue 1. Il y a Salima, 14 ans, qui a espéré quitter la cité au bras d'un grand de 22 ans, et que tous les élèves appellent désormais "la pute". Il y a Adil, qui arrive avec vingt minutes de retard et fait le tour des tables - "Bah, quoi ? Faut bien que j'dise bonjour à mes potes ! On vous a pas appris la politesse ?" I... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce livre est le témoignage de 13 ans d'enseignement en région parisienne et à Paris. En courts chapîtres l'auteur nous raconte ses débuts difficiles, les changements de collège. Ce qu'est la vie pour les profs de collège lâchés dans une espèce de "jungle" pour laquelle ils ne sont pas préparés. Les élèves avec leurs qualités et leurs défauts, leur souffrance aussi...Les "guerres larvées" parce qu'ils ne sont pas de la même religion ou d'ethnies différentes...La grossiéreté des élèves, leur insolence et leur violence...
L'administration bornée, les services sociaux qui font ce qu'ils peuvent ou ce qu'ils veulent...
Il y a eu des moments difficles, du courage aussi pour ce professeur qui croit en son métier et, malgré la peur quelquefois, ne baisse pas les bras.
Un constat implacable qui m'a semblé terrible et assez sombre, sans espoir.
Pourtant l'auteur termine son livre ainsi "Je rêve d'un monde où tout serait plus facile. Mais j'en suis aujourd'hui persuadée, je fais le plus beau métier du monde."
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Gabrielle — un prénom pas très "cool", selon ses élèves — raconte ses années d'enseignement en collège difficile, d'abord dans l'académie de Créteil, puis à Paris, où tout n'est pas forcément plus rose. le style est clair, fluide et les courts chapitres — tranches de vie de classe, anecdotes — s'enchaînent avec rapidité comme autant de coups de rasoir, lacérant l'image idyllique de l'enseignement que nous présente l'institution.
Il y a l'inaction du rectorat, qui envoie au casse-pipe des profs sans expérience, dont la moitié ne tiendront pas l'année. le silence des stagiaires, muselés par la menace de ne pas être titularisés s'ils font des vagues. L'hypocrisie des examinateurs, telle cette inspectrice qui l'accuse d'être à l'origine du comportement violent des élèves : "vous parlez trop, ça les énerve. Vous bougez trop, ça les excite." Tout contribue à donner l'impression que le problème, ce n'est pas les élèves, c'est les profs. Même les familles semblent le penser.
Dans ces conditions, comment gérer des classes où l'on trouve au moins un "psychopathe", comme l'avoue sans complexe la direction ? Et que dire de tous les autres : Mamadou, Rachid, Jordan, Fanta, Coulibaly, Salima, Ludovic... Chaque établissement difficile a son lot d'élèves drogués, dérangés, violents, alcoolisés, incultes, en foyer, sans papiers, démissionnaires, traumatisés, harcelés, ou juste paumés et prêts à décrocher.
C'est un choc brutal pour le professeur stagiaire, qui passe sans transition du cocon de ses études à un environnement de violences et brimades quotidiennes. Dans ce nouvel univers, l'élève est à l'aise et l'adulte désemparé. A trente contre un, la lutte est inégale. Alors il faut ruser, ne jamais s'énerver, réclamer le silence sans crier, et laisser passer les mois pour amadouer les élèves. Dans l'espoir de faire une petite différence, et de réconcilier certains de ces élèves réfractaires avec l'école.
Lien : http://www.vousnousils.fr/20..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Christophe, grande baraque de 15 ans, refuse d'écrire avec autre chose qu'un crayon à papier et d'une écriture si minuscule qu'elle semble disparaître dans le papier. Mais il parle d'une voix énorme, poussant des hurlements en classe, sans raison, ce qui le fait rire aux éclats.
Samia, sensibilité à fleur de peau, très agressive, ne veut pas qu'on la regarde, ni qu'on corrige ses copies. J'ai eu son frère l'année précédente et je sais que leur père est mort sous leurs yeux, poignardé dans le salon familial pour une histoire de drogue. Je sais aussi que Samia et Ahmed ne sont pas leurs vrais prénoms.
Steeve boit et arrive manifestement déjà bien imbibé le matin. Les autres en ont peur, il est plus âgé, d'une violence incontrôlable. Je suis enceinte quand il lève la main sur moi parce que je refuse de le laisser sortir de cours. Il renonce quand même à porter le coup au dernier moment et sort en claquant la porte. J'en pleurerai encore des semaines après. Parce que j'ai eu peur et parce qu'aucun élève de la classe n'a fait mine de s'interposer.
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Les élèves sont incapables de s’écouter et sont tous persuadés que participer au cours, c’est « collaborer avec le prof », « sucer le prof ». Lorsque l’enseignant pose une question et qu’un élève ose répondre, d’infâmes bruits de succions fusent de part et d’autre. (…). L’élève qui veut étudier sans attirer l’attention se cantonne à des 12/20, note suffisante pour réussir et assez modeste pour ne pas attiser la jalousie des caïds qui l’insulteraient et l’obligeraient à faire leurs devoirs à leur place
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Pour me donner du courage, je glisse dans ma pochette de cours un dessin de Ferri pour Fluide Glacial : une petite poule au tableau devant une classe de loups qui dit : "Je vous préviens, cette année je serai impitoyable !"
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Nous arrivons à Versailles. j'entends des cris : "Madame, comment il est trop beau, le château de Versailles, ça tue!". Il s'agit de la mairie.
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En même temps, le nom Georges-Brassens aurait dû éveiller en moi quelques soupçons. Quand le nom est contemporain, il y a généralement du souci à se faire. collège Michel-Colucci, collège Sonia-Delaunay, collège Françoise-Dolto et consorts, méfiance...
Ce sera pire que tout ce que j'ai déjà vu.
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