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EAN : 9782381270111
176 pages
JDH (25/01/2020)
4.69/5   8 notes
Résumé :
Maman : nom féminin. Terme affectueux par lequel une personne désigne et appelle sa mère. C'est la définition pratique, commune et banale connue de tous. Et pourtant, dans ce simple mot, maman, souvent le premier mot prononcé dans la vie, il y a toute la complexité de l'humain. Quoi de plus complexes que les rapports entre un enfant et sa mère ? Tant de sentiments contradictoires se chahutent dans cette relation. Tant de vécus. Tant de non-dits. Tant de questions qu... >Voir plus
Que lire après Colliers de nouilles - Magnitude 6.0Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce livre de Martine Magnin, je l'ai déjà lu il y a environ un an et demi, sous un autre titre tout aussi évocateur… Il est aujourd'hui réédité, enrichi d'une préface d'Anne Catherine Sabas, psychanalyste et psychothérapeute…

Et si je vous racontais tout depuis le début…
Quand Martine Magnin avait organisé un concours sur Facebook en offrant son livre, qui s'intitulait alors 15 Nuances de mères, aux gagnants(es), j'avais naturellement participé. Je me souviens qu'il fallait laisser un commentaire en définissant en quelques mots quel genre de mère on était. J'avais gagné en affirmant : « je suis une mère indigne, mais attention ! Une BONNE mère indigne… ».

Et j'avais reçu, peu après, ce petit livre très bien écrit dont l'auteure joue avec les mots et les métaphores pour brosser quinze portraits de mères toxiques, nuisibles, toutes en trop ou en pas assez, en « pire et moins pire », en sacralisation ou en démission…
Les récits sont courts, très courts parfois, les titres de chapitres sont très évocateurs. J'en cite quelques-uns, pour exemple, et vous laisse le plaisir de découvrir les autres : « Mère rouge », « Mère trouble », Mère morte », « Mère de glace »… L'humour est au rendez-vous, mais aussi la sensibilité, l'empathie, la distance et la tolérance ; entre l'imperfection et le dérapage, la marche est haute et quand elle est franchie, manquée, que la chute est inexorable, Martine Magnin évite avec doigté le jugement facile, le ton moralisateur ou condescendant. Elle sait également éviter la caricature.
Il s'agit bien ici de faire une place à ces mères alcooliques, froides, amères, sacrifiées, absentes, démissionnaires, discrètes, invisibles, de substitution, gestionnaires, trop parfaites, autoritaires, exigeantes, perverses, en proie au doute, désorganisées, laxistes, révoltées, en fuite, aveugles, déconnectées des réalités, envahissantes, fusionnelles, retombées en enfance… Cela en fait des nuances ! Les quinze annoncées se subdivisent au gré des ressentis de lecture. Ces mères de fiction, parfois, nous ressemblent un peu ou bien ont fait partie de notre entourage.
Les JE s'entrecroisent, les points de vue se diffractent, les mères parlent de leurs enfants et se souviennent de leurs mères, les enfants témoignent… J'ai été sensible à ce jeu de miroirs, à cet effet causes/conséquences, actions/réaction s; les prises de paroles des enfants m'ont vraiment touchée.
Des interludes sous forme de citations littéraires ou philosophiques donnent un souffle, une respiration à ces textes, permettent de se ressourcer entre deux portraits, de profiter d'une coupure savante, d'une mise en bouche avant de se plonger dans la thématique suivante. Ils sont bienvenus.

Tel quel, quand je l'ai lu en juillet 2018, ce livre était une excellente surprise, à la fois contrepied d'un éloge de la maternité et matière à réflexion.
Je m'interroge aujourd'hui sur ce choix éditorial d'en faire des Colliers de nouilles, en reprenant la symbolique du cadeau fait-menottes pour la fête des mères (rappelons ici que le collier de nouilles est fabriqué par les jeunes enfants en glissant un cordon à l'intérieur de nouilles ou de macaronis crus et parfois peints) ; il est vrai que Martine Magnin remet aussi les pendules à l'heure concernant cette tradition que je ne savais pas si ancienne… le sous-titre, « magnitude 6.0 » me semble superfétatoire, même si je décode la symbolique des ondes sismiques… Mais je comprends que ces nouveaux titres ont quelque chose de plus politiquement correct que 15 nuances de mères ; là n'est pas l'essentiel.
Disons que je m'intéresse davantage à la nouvelle préface et à l'éclairage qu'elle peut m'apporter.
Personnellement, je trouve qu'il est un peu trop facile de dire que tout est de la faute des mères… Il semblerait cependant que le lien mère-enfant soit indéfectible, que l'imprégnation néonatale soit telle que couper le cordon ne suffise pas à s'en défaire : « nous venons du ventre d'une mère, et cet habitacle a contribué à définir notre premier rapport au monde ».
Il s'agit alors de faire la paix avec son vécu, de comprendre pour aider, pour soigner, de découvrir qui sont les mères pour exister en dehors d'elles, pour s'en « dé-fusionner », pour se recréer… Merci à d'Anne Catherine Sabas pour cette belle introduction.

Dans l'ancienne ou la nouvelle édition, ce livre est une pépite dont je vous recommande la lecture !

https://www.facebook.com/piratedespal/
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Souvent lorsqu'on parle d'une maman, on parle toujours du lien unique qui l'unit à son enfant. L'amour inconditionnel qui s'étoffe dès le début et qui se consolide au fur et à mesure que l'enfant grandit. Mais est-ce que toutes les mères se ressemblent et ressentent ce même sentiment ? On se pose rarement la question et pourtant Martine Magnin se l'est posée et partage avec nous non pas son ressenti, mais ces histoires qui dérangent et qui nous laissent entrevoir une autre réalité sans jamais poser de jugement.


J'ai eu l'impression de lire les témoignages de ces femmes qui ont eu la chance de porter la vie, mais qui ne l'ont pas vécu comme un bonheur. Elles partagent avec nous ce qu'elles ressentent ou plutôt l'absence de sentiment. En regardant de plus près notre réalité, on constate beaucoup de faits divers qui font référence à de nombreux enfants en souffrance. On s'intéresse de près à leur vécu à leur ressenti. Mais derrière cette souffrance, il se peut qu'une autre se cache... celle de cette femme qui les a mis au monde par obligation dans certains cas. L'amour n'est pas un sentiment qui se commande.

Il est difficile de décrire ce que j'ai lu, car sinon je vous raconterais tout et ce n'est pas le but recherché. Je suis certaine que l'écriture de ce roman ne s'est pas fait avec douceur, mais avec beaucoup de réflexion. Martine Magnin a su choisir les mots pour mettre noir sur blanc l'histoire de chacune.

Certaines histoires m'ont laissée béate, car il est difficilement concevable qu'une femme qui a porté son bébé durant 9 mois ne puisse rien ressentir ou haïr son enfant. Mais qui suis-je pour juger ? Personne ne peut le faire.

Ce roman montre que chaque femme peut mettre au monde un bébé, mais que certaines ne deviendront jamais une maman, et ce même si elles voudraient véritablement. La fibre maternelle n'est pas une chose que l'on décide.


Chaque histoire est marquante, touchante et parfois choquante. Mais l'auteure a su mettre de la pudeur malgré ces récits qui sont hors du commun. Je ne parlerais pas de toutes ces histoires, car il est préférable que vous les découvriez vous-même. Certaines vont vous toucher d'autres vont vous choquer. Après avoir lu ce livre, votre vision sur les différents faits divers que vous lirez aura une tout autre dimension. Bien entendu, rien n'excuse le mal qui est fait aux enfants.


Être mère et être une maman sont 2 choses totalement différentes. On comprend mieux la différence après avoir lu ces divers témoignages.

Les larmes me sont montées aux yeux, j'ai eu mon petit coeur serré, des bouffées de colère m'ont embrumé le cerveau. Des sentiments divers et contradictoires m'ont traversé et confirment que ce livre n'est pas forcément pour tout le monde. Mais il est intéressant de découvrir l'autre côté du miroir.
Quant au titre, l'explication est dans le titre... Si vous êtes maman, vous comprendrez...

Ce que j'apprécie dans les romans de Martine Magnin c'est le tact dont elle fait preuve quand elle aborde des sujets épineux, tabous. Elle n'a pas peur d'en parler, mais elle y met les formes, la douceur, mais aussi une touche de sensibilité. Elle ne tourne pas autour du sujet, mais elle y va sans hésiter, mais sans heurter. Une plume incisive et douce. Les sentiments sont réels sans artifices et c'est ce qui fait la force de ses récits. Merci pour ce moment intense et agréable.

À vous de lire son roman, je vous le recommande vivement.


PS Connaissez-vous les origines de la fête des Mères ? Non alors lisez-le et vous le saurez 😉
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Whaou, le livre coup de poing, pas facile à résumer. Habituellement, je parle du style, des personnages, de l'histoire. Dans ce livre, beaucoup de personnages, des mamans et leurs enfants.

J'ai découvert l'écriture passionnante, captivante, de Martine Magnin sur le cheminement intime entre mamans et progéniture.
Seul un papa est présent, il faudra peut être les faire accoucher un jour.

Des nouvelles très bien écrites ! Que nenni ! Des portraits miroir entre la mère et l'enfant, très dérangeants parfois. Ne dit-on pas que nous sommes tous malades de notre enfance ?
Une écriture sans jugement, juste des faits, de l'humour même parfois.

Alors comment faire ?

Pas de formation pour être mère, pas de formation pour être enfant non plus.
J'ai la ferme conviction que le roman -Colliers de nouilles- devrait être mis à la portée des enfants dès le collège (Magnitude 6 pouvant heurter la sensibilité du lecteur) afin d'éviter certains chocs destructeurs. Il faut apprendre aux futures mamans dès le plus jeune âge à se faire confiance et aux enfants à lever les chapes de silence et à mieux communiquer et se faire aider en cas de blessures.

Malgré le lien physiologique entre une maman et ses enfants, leurs chemins parallèles de vie se situent sur une crête étroite avec leurs erreurs, leurs faiblesses, leurs émotions, leur vécu, leur environnement...



Autant de mamans, autant de réactions différentes, autant d'enfants, autant de réponses dissemblables.
Des épisodes de réflexion, où chacun, chacune, se retrouve un peu, beaucoup. Des exemples qui nous aident à prendre du recul.
De la maman amère qui doit se protéger de toute invasion à la maman qui veut un bébé parfait. La vie n'est pas aussi lisse qu'on le voudrait …
Autant de façons d'être maman que de modèles de femmes, de celle qui se croit parfaite, à celle qui culpabilise.
Grattons sous le vernis de la mère idéale, organisée, la mère modèle dont je suis très éloignée, celle des livres, j'ai essayé pourtant de m'en approcher…
Une écriture très fluide avec cet effet miroir et les conséquences de faits qui font réfléchir et en appellent à la responsabilité, je crois qu'il est impossible de lire ce livre sans songer à notre mère ou à celle que nous avons été ou que nous serons.

Pourquoi, une mère rouge qui sent, qui sait mais qui ne veut pas voir car la vérité est au delà de ses forces. (Blessures de l'existence ? Arrangements avec sa conscience?) Que de questionnements sur nos limites, nos dénis, nos fragilités.
De la jeune maman qui croit avoir le même âge que sa fille à la mère inconséquente qui ne peut mesurer le mal qu'elle peut faire...

Quel déphasage entre ce qu'une mère croit juste pour ses enfants et le ressenti de ces derniers.
Je me suis retrouvée un peu dans toutes. Certains processus n'ont rien de dramatique sauf s'ils sont amplifiés ou répétés et deviennent alors de la maltraitance.
Rien n'est jamais tout à fait perdu et quelque soit l'âge, il est bon de communiquer et réfléchir à certaines alternatives.
On attend tellement des mères, du cordon ombilical qu'il faudra songer à couper et examiner les relations, pères-enfants.
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Avis : PERCUTANT
Je remercie Martine Magnin pour m'avoir permis de découvrir ce nouveau roman en Service Presse. Oui, je sais, il n'est pas vraiment nouveau mais il n'a sûrement pas eu encore le succès qu'il mérite et que je lui souhaite avec ce nouveau titre.
La dédicace m'a intriguée dès le départ : « Dédié à toutes nos chères mères, la mienne, la vôtre, et toutes les autres.» Où allais-je me situer ? Allais-je être malmenée en tant que mère ou n'allait-elle parler que des méchantes, des vicieuses, de celles qui n'auraient jamais dû l'être ? Je ne vous donnerai bien sûr pas la réponse mais faites l'expérience de cette lecture et…
Il y a quinze nouvelles, quinze histoires qui grâce à l'élégance naturelle des écrits de Martine Magnin vont quelquefois être difficiles à lire mais rester dignes, même en étant cruelles. À toutes les mères qui nous sont décrites, il manque deux qualités essentielles la bienveillance et la distance ; ce qui fait la différence entre les mères et les génitrices prédatrices.
J'ai tout aimé : les titres qui posaient les personnages, les interludes qui avec des citations bien choisies nous donnaient le ton, et les chapitres qui s'organisaient autour des idées maitresses. J'y ai trouvé les non-dits qui besognent en profondeur, les dénis qui empêchent de se confronter, les possessions qui tuent toute construction et les démissions qui enlèvent tout espoir de soutien. J'en oublie sûrement tellement le scalpel est manié avec tendresse pour contourner et fouiller les amours de façade.
Je crois qu'avec ce livre, l'auteur nous démontre qu'être mère ne veut pas toujours dire être maman. Besoin ou pas, il est toujours bon de pouvoir s'avouer les choses, de les voir nommées et d'en tirer le meilleur pour soi et pour les autres. le recueil se lit vite car il est addictif, et le vocabulaire comme le style n'alourdissent pas une fiction qui se veut presque documentaire.
Faites-moi confiance, vous allez être surpris par le plaisir pris à cette lecture.
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15 portraits fictifs mais ultra-réalistes de mères sont présentés dans ce livre. Soit à travers à travers le témoignage/ressenti d'un enfant, soit à travers les pensées de ces mères, ou parfois même les deux.
Avec son écriture fluide, Martine nous fait découvrir ces mères maltraitantes sans jamais juger, elle nous les propose simplement, nous montre que parfois une mère n'est pas une maman. Une différence subtile que nous ne faisons pas forcément mais qui sera bien plus claire et nette après cette lecture.
15 situations différentes. Des mères trop aimantes, ou pas assez, démissionnaires, possessives ou se réfugiant dans l'alcool et qui n'ont pas forcément conscience de leur maltraitance. Ce terme ne signifie pas forcément qu'elles frappent leurs enfants, mais que quelque chose ne va pas dans la relation qu'elles ont avec eux. du trop ou du trop peu, surprotection ou désintérêt de la part de mamans parfois elles-mêmes cabossées par la vie. Quelque chose dont elles n'ont pas forcément conscience, pensant agir leur bien.
15 titres. (L'intérimère, la chronomère, la mère se retire…) Non dénués d'humour comme vous pouvez le constater. Et 15 titres qui pointent du doigt le « défaut » dans la relation mère-enfant.
15 interludes comme les appellent l'auteure, des citations entre deux chapitres. Comme si elle voulait nous laisser le temps de « digérer » ce que l'on vient de lire, d'intégrer les informations avant de passer à un autre récit.
Des moments très forts, des moments « coup de poing » vous attendent dans cette lecture dont on ne sort pas indemnes. Une fiction on ne peut réaliste grâce à laquelle on comprend qu'être mère n'est pas forcément synonyme d'être maman.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je ne sais pas ce qu'elle tente de noyer dans tout cet alcool, des souvenirs douloureux de sa jeunesse, son manque de confiance en elle, une peur ancienne inavouable, une déception amoureuse, ou si c'est tout simplement l'envie de boire. Tout ce que je sais, c'est qu'elle m'y noie en même temps. Elle m'y précipite à sa suite.
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Je flotte, je ne sais toujours pas où est ma place, sauf à côté de ma Mère. Et elle a le talent rare de ne jamais se poser de question.
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