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EAN : 9782876733862
186 pages
Champ Vallon (23/01/2004)
4.25/5   4 notes
Résumé :

« De mars à juillet, sous la couette et dans l’herbe, je lis Le Seigneur des Anneaux à mon fils qui a dix ans. Très vite il y a le plaisir de la répétition, un suspense. Ensemble on acquiert le goût de ce livre plein d’herbes et de fleurs. On le retrouve, on le cultive. Comme un ami. Par le biais de la lecture à mon jeune auditeur, le jardin révèle sa nature romanesque. Faire un jardin, c’es... >Voir plus
Que lire après Comment faire une danseuse avec un coquelicotVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pourquoi sème-t-on cinq étoiles entre les pages d'un livre lu pour les faire germer à côté du titre sur Babélio ?
Parce que ce livre a su se rendre indispensable, de ceux qui ne seront jamais rangés, parce que le désir d'en relire quelques phrases sera toujours présent - à moins que ce ne soit pour surveiller qu'une ipomée gracieuse ne s'est pas enroulée sur la couverture… il est des miracles que le murmure du mot "jardin" fait se réaliser !
Parce qu'il a su faire jaillir des sourires, des rires, parce qu'il a fait perler quelques larmes aussi, parce que son voisinage, son "voyageons-ensemble" m'a fait m'écrier souvent : "Oh oui, c'est vraiment ça !".
Parce qu'il m'a rendue insupportable à force de vouloir, à tout prix, lire quelques pages à haute voix, pour un autre lecteur assis tout près et pas forcément intéressé des mêmes récits - il y a des trésors que s'embellissent encore davantage dans le partage ! - mais qu'à cela ne tienne, j'y suis arrivée et lui aussi a souri, et lui aussi a croisé Dame-Mélancolie.…
Et parce que le bonheur suscité par sa lecture se doit d'être clamé, comme une évidence, en toute hâte, pour ne rien en laisser s'étioler...


C'est un petit livre à plusieurs portes, à plusieurs clefs !

D'une serrure forcée, on rencontre Jacob, ce petit garçon qui pétille, qui se fait lire les livres de J.R.R. Tolkien et qui a toujours mille questions malicieuses à poser.
Jacob, c'est le regard innocent, celui qu'on devrait toujours cultiver mais il fane si vite, faute de soins attentionnés…

Si l'on tourne une autre poignée, on rencontre sa maman qui lui lit ce même fameux livre et qui surtout.... parle de l'inépuisable richesse que suggère le mot "jardin" !
Ce regard qu'elle pose sur le jardin, c'est un legs - comme souvent - de ses grands-parents, de cette grand-mère qui prévient de son absence ses visiteurs éventuels en griffonnant sur un carton "Je suis au jardin" accroché sur la porte, amoureuse des plantes, des fleurs dont elle veut tout savoir et de ce grand-père qui déambule dans les allées fleuries en écrivant des histoires, en réinventant les romans…

Dans la mise en musique du mot "jardin", Mona Thomas nous en donne pour tous les goûts : des jardins facétieux aux herbes folles, des jardins anciens, tout en simplicité qui ne sont pas que des jardins mais de véritables lieux à ou pour vivre - mais chutt, je ne peux pas tout dévoiler...- des jardins au garde-à-vous, domptés, sans un foliole de travers, sans un pétale retroussé, des jardins muets parce qu'ils ne racontent rien... et puis des lieux qui ne sont pas des jardins mais qui y ressemblent à s'y méprendre parce que Dame Nature a plus d'un tour dans sa poche...

Et puis, aussi, les souvenirs, que trois brins d'herbe ou deux corolles dressées suggèrent, esquissent... Des rencontres racontées, de certaines drôles et sautillantes comme celles des bégonias, de certaines plus douces et comme parfumées de peu, juste pour qu'elles décorent à jamais la mémoire, de celles qui disent solitude en regardant ce bouquet qui conjugue légèreté avec simplicité ou qui disent un adieu quand les fleurs oubliées, laissent contempler quelques vestiges d'une vie pillée et pourtant si délicate...

On croise toute une myriade de personnages, de caractères, de cultures. On frôle Foufou le chat et on caresse Roxane la chienne. On se fait sérieux pour écouter ces grands écrivains que Mona Thomas convoque et invite ou ces peintres qui n'ont de cesse de nous dévoiler un peu plus de l'essence du jardin.


C'est beau, c'est doux, c'est léger comme un pétale de pavot, c'est sucré comme les cerises mangées perché dans l'arbre et ça pique de tant de félicité, pour faire larmoyer, comme cette framboise trop joufflue pour être seulement dégustée et qu'on laisse fondre doucement sur la langue comme une nourriture sacrée !
Au fil des phrases, on aimerait presque la compagnie des limaces et autres escargots, on s'assoirait pour considérer avec patience le vol des butineurs et tant pis pour le temps qui passe, tant mieux pour cette futilité accordée, pour cette frivolité permise, pour cette fragile pause.

Alors, dorénavant, je sourirai en regardant les bégonias, esquisserai un pas de danse en apercevant les coquelicots, soupirerai de mélancolie en admirant les hortensias. Et puis, Eugénie... et ses bouquets simples et sauvages, les seuls vrais qui disent les beautés de la nature ou du jardin. Et la Dame de l'île d'Ouessant qui malgré son départ, demeure là, devant nous. Son regard perdu sur un ailleurs et ses trésors de fils et de rubans pour nous lier aux pages de ce merveilleux petit livre, ou pour lier les tiges comme on lie les souvenirs, pour les mettre, les uns comme les autres, dans un vase pour qu'ils se déploient doucement.


Merci Mona Thomas, votre livre m'a été bienfaisance, m'a été trésor précieux, m'a été cadeau inestimable. Moi qui ai, en ce moment, l'impression que la vie n'est que bataille, j'ai trouvé mon havre, dans vos mots, dans vos pages...
Merci, merci !
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De mars à juillet, Mona Thomas lit le Seigneur des Anneaux à son petit auditeur, Jacob, son fils. Au fil des pages, elle égrène cette lecture qu'elle parsème de réflexions sur le jardin, la nature. Au fil des pages, pour étayer ses réflexions, Mona Thomas évoque les auteurs qui l'ont marquée, leurs rapports avec la nature. Ici une phrase de Diderot, il n'y a pas de mauvaises herbes seulement des herbes que l'on ne connaît pas, un peu plus loin nous croisons Lady Chatterley, Kafka, Faulkner, Montaigne. Ce petit livre est à mon avis une petite bible pour tout amateur de jardin, c'est aussi une belle invitation à la lecture partagée.
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C'est moins un roman qu'une sorte de journal, en fait, qui s'étire sur toute la période nécessaire pour lire "Le Seigneur des anneaux" à son fils. Et pendant tout ce laps de temps, Mona Thomas nous présente son jardin, des considérations, entre autre un passage sur les mauvaises herbes que j'ai particulièrement apprécié, sur le liseron, et ses conversations avec un fils qui s'interroge (pourquoi c'est bien de lire ?). Il y a aussi des souvenirs, le jardin des grands-parents, ceux qu'on entre-aperçoit depuis les fenêtres du train...

Un petit livre très agréable, dont on a envie de partager des passages à voix haute.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Tu pleures ? Qu'est-ce que...
Il a perdu une de ses "plus belles billes" dans le jardin. Où ? Dans quel coin ?
Il lève les bras en soufflant, la figure rouge barbouillée de larmes comme dans "Poil de carotte". Mon nounours, se mettre dans des états pareils, ça s'est passé où ? Parterre, allée ?
- Une bille, ça roule, Tu t'rends pas compte !
- Oui, mais où ? Elle a roulé dans quelle direction ?
- Dans la terre.
Je soupire. Il dit : Tu vois !
C'est comme découvrir un infini du jardin. Sa véritable nature. Son double fond. C'est comme disparaître dans l'eau, dans la nuit. On croyait se mouvoir en surface et voilà qu'une bille remet le monde à ses dimensions de profondeur invisible, désespérante. Tu as cherché un peu ?
- A quoi bon.
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Elle* les fleurs, lui* les arbres et les animaux. Lui nommait les choses et faisait connaître avec l'histoire d'une plante ses usages, ses légendes. Il provoquait le rêve comme le rire, répondait aux questions, envoyait au dictionnaire. Il chantait et inventait des jeux. Profondément mélancolique, profondément bon et désespéré, la fantaisie était son parti. Où sont-ils aujourd'hui, où sont les morts aimés quand on pense à eux ?


* : les grands parents de Mona Thomas.
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C'est d'abord une ligne droite, une courte horizontale. Puis une sombre petite surface, un quadrilatère découpé au milieu du vert. Un jardin. L'envie de modifier l'état du monde, de le voir s'épanouir. Il y suffit d'un peu de travail. Le plaisir qu'on y prend éloigne les chagrins et rend content. Longtemps.
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Eugènie a eu la fin qu'un grand jardinier s'était souhaité. Dans le chapitre XX du premier livre des Essais, "Que philosopher, c'est apprendre à mourir", Montaigne nous dit: Je veux qu'on agisse, et qu'on allonge les offices de la vie tant qu'on peut, et que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d'elle, et encore plus de mon jardin imparfait.
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L'amour est un grand lecteur. Qui vous embarque vers des mondes dont vous ignoriez tout jusque là, vers des connaissances dont vous auriez parfaitement pu continuer à vous passer. L'amour vous ôte jusqu'à la possibilité de vous plaindre: vous lisez avec les yeux désormais.
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Videos de Mona Thomas (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mona Thomas
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'autrice Brigitte Giraud, prix Goncourt 2022, est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Cette vidéo ne sera accessible que durant la durée de la conférence.
Née en Algérie en 1960, Brigitte Giraud a étudié l'allemand et l'anglais, puis se dirige vers les métiers de libraire, journaliste, critique littéraire et programmatrice de festival. En 1997, elle publie son premier roman, La Chambre des parents. Plusieurs livres suivront, romans, récits ou recueils de nouvelles. Brigitte Giraud a publié de nombreuses nouvelles et des textes divers dans différentes revues : NRF, Aube Magazine… Elle obtient le prix Goncourt de la nouvelle pour L'amour est très surestimé (Stock 2007), le prix du jury Giono pour Une année étrangère (Stock 2009) et la mention du prix Wepler pour À présent (Stock 2001). Ses livres sont traduits dans une quinzaine de langues, et son roman Pas d'inquiétude (Stock 2011) a fait l'objet d'une adaptation pour un téléfilm (France 2, diffusion 2014) réalisé par Thierry Binisti, avec Isabelle Carré et Grégory Fitoussi dans les rôles principaux. Son roman Nous serons des héros (2015) fait l'objet d'une lecture mise en espace par le comédien Hippolyte Girardot et le musicien Bastien Lallemant. de 2010 à 2016, Brigitte Giraud dirige la collection de littérature « La forêt » aux éditions Stock où elle publie notamment les auteurs Fabio Viscogliosi, Dominique A, Sébastien Berlendis, Mona Thomas. le 3 novembre 2022, elle obtient le prix Goncourt 2022, avec son récit Vivre vite, qui revient sur l'accident de moto qui a emporté son mari, Claude Giraud, en 1999, à l'âge de 41 ans. Elle est la treizième femme à recevoir ce prix en cent vingt ans (depuis 1903). Elle est nommée Officier de l'ordre des Arts et des Lettres en 2014.
Animés par des producteurs et productrices de France Culture, les entretiens du cycle « En lisant, en écrivant » sont réalisés en public à la BnF, puis diffusés dans la grille d'été de France Culture et disponibles en podcast. Genèse des oeuvres, sources d'inspiration, aléas de la vie quotidienne d'un auteur ou d'une autrice, édition et réception des textes – autant de sujets que ces rencontres permettent d'aborder, au plus près de la création littéraire.
Rencontre animée par un producteur de France Culture
En savoir plus sur les Master classes : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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