…Amis du fin, du bon goût, du raffinement et du primesautier, je vous salue mais vous invite à passer le préambule de cette « critique «
…Pour les autres, vous voilà prévenus
Pas de répit malgré (ou à cause) des vacances de Pâques : entre les programmes blindés de reflux gastro-oesophagien, la recherche systématique d'Hélicobacter, les hémorragies digestives sur ulcère creusant, les ligatures de varices oesophagiennes prêtes à exploser comme des grenades dégoupillées, les retraits de divers corps étrangers (de la feuille de laurier avalée goulûment avec la sauce bolognaise et malencontreusement coincé dans le fond de la gorge ou de l'incroyable périple du pépin qui se retrouve citron bien plus bas… »mais si Mr, je vous assure, j'ai du l'avaler en son temps sans le faire exprès »…corollaire, la naïveté confondante des gens et de la propension somme toute naturelle mêlée de curiosité scientifique bon enfant concernant l'exploration des orifices naturels dont Dame Nature nous a doté), sans parler du polype récalcitrant qui, évidement, se terre dans un repli histoire de passer inaperçu et vivre sa petite vie de polype sans passer par l'étape anapath, de la tentative d'autolyse à l'ammoniaque qui nous transforme une jolie muqueuse gastrique en carpaccio de boeuf plus du tout bio, des lithiases vésiculaires qui décident à 16h de se faire la malle mais qui restent coincées et foutent le bordel, de thrombose aigue des hémorroïdes qui fait un mal de chien ( en général, allez savoir, l'hémorroïde est un sujet tabou qui fait rire mais un peu jaune…elle est quand même bizarre la psychologie humaine sachant que l'hémorroïde est physiologique et que nous en avons tous)…constipation opiniâtre, débâcle diarrhéique, vomissements incoercibles etc. etc.…une toute bonne semaine !it's my life
Quel plaisir donc de se retrouver ce long week-end pascal, sans garde, et, histoire de se vider la tête et l'esprit de cette semaine harassante, de lire un bouquin sur un type qui a un cancer de l'estomac… quand je vous dis qu'elle est bizarre la psychologie humaine (même si dans mon cas, il serait plus juste de parler d'éthologie).
Bon, ce long préambule carabin passé (et oui, infirmier un jour, infirmier toujours…) les âmes sensibles peuvent revenir.
Etrange lecture me direz vous !
Certes…et à « étrange », j'ai envie de rajouter « drôle ».
Car, même si le sujet (la maladie, son approche, son vécu, les implications et les changements profonds –physiques, psychologiques et sociaux- qu'elle induit) est sérieux, l'auteur arrive sans tomber dans le pathos ou le larmoyant à nous faire « vivre », avec un ton tendre et parfois poétique, cet accident de parcours, cette parenthèse impromptue de façon relativement sereine et philosophe.
Douce ironie, subtil humour, pincée d'autodérision, sans vraiment de cynisme mais en réussissant à nous faire réfléchir sur la « condition de soigné/soignant » sans être moralisateur. Rentre dedans sans en avoir l'air mais suffisamment pour nous faire gamberger et mettre le doigt sur certaines « failles » du système (lourdeurs administratives, perte de la « propriété de son corps »,...)
Evidement, difficile de ne pas faire le parallèle avec « le journal d'un Corps » : pour faire court, «
Comment j'ai mangé mon estomac » est un zoom sur une tranche de vie…un gros plan qui vaut le détour…
Et à « drôle », j'ai envie de rajouter « beau »...étrange non...la boucle est bouclée
Et pour tout vous dire, je vais passer de
Serge Lama (qui était mon intention première) à
Sacha Distel pour mon final classique…
Fred-Fichetoux-Beg mode Oh, La belle vie activé