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EAN : 9782260021223
112 pages
Julliard (09/01/2014)
3.36/5   59 notes
Résumé :
Je n'ai jamais pu tout à fait me résoudre à considérer que mon corps m'appartenait en main propre, si j'ose dire. L'estomac, surtout, que j'avais tendance à sous-estimer. J'étais contrarié d'avoir à le transporter toujours avec moi. Je redoutais qu'il finisse par prendre trop de place dans ma vie. J'avais été alarmé le jour où un radiologue avec qui j'avais rendez-vous avait demandé à sa secrétaire: "L'estomac est arrivé?".
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Jacques A. Bertrand est atteint d'un cancer au même moment que sa femme.
Non, merci pas pour moi, déjà qu'on rigole pas tous les jours.
Et bien détrompez-vous car ce court récit est bourré d'ironie, de drôlerie, de finesse. Chaque phrase fait mouche, Bertrand raconte ces mois de détresse, de peur, de questionnement sans jamais se livrer complètement. C'est pas le genre de la maison.
Une pirouette pleine d'esprit et le tour est joué pour éviter tous pathos.
Il décrit ces rencontres avec différents membres du corps médical, l'interminable attente dans les salles justement d'attente, il égratigne aussi avec un bel appétit la bêtise humaine « pour lequel on désespère de trouver un vaccin ». J'ai pensé au regretté François Cavanna (Lune de miel) ou à Jean-Louis Fournier aussi, cette manière de parler de choses graves avec ce qu'il faut de distance pour décrire les accidents de la vie. En lisant « Comment j'ai mangé mon estomac » ce n'est pas la fin d'une vie que nous conte Bertrand, mais au contraire celle d'une belle renaissance.
Et c'est épatant.
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Alors que sa femme lutte contre un cancer du sein, Jacques A. Bertrand décide de l'imiter. Après tout, ils font beaucoup de choses ensemble. Alors, pourquoi ne pas tenter celle-ci... Depuis tout petit déjà, il avait des problèmes à l'estomac. Sans s'en préoccuper plus que cela, même s'il reconnaît l'avoir malmené, bon an mal an, il vit avec. Jusqu'au jour où, lors d'un examen, le gastro-entérologue lui apprend que son ulcère dégénérait. Son état s'aggrave d'autant plus que son estomac s'auto-ingérait et qu'une tumeur maligne s'y était logée. S'ensuit le protocole habituel à savoir les séances de chimiothérapie et les effets indésirables qui vont de pair que ce soient les vomissements, l'alopécie, les longues heures d'attentes ou les séjours prolongés dans différents hôpitaux...

Jacques A. Bertrand change de registre pour s'attaquer à un sujet ô combien plus grave mais malheureusement qui nous touche tous. Mais il n'a rien perdu de sa verve ni de sa répartie et encore moins de son humour grinçant. Voilà un bien joli pied de nez à cette maladie qui le ronge! Au passage, il ne manquera pas d'égratigner les pigeons ou l'hôpital et son personnel ou bien de déclarer son amour pour sa femme Héloïse ou bien encore de s'attarder sur la bêtise humaine, tout cela sur le même ton caustique. Sans oublier les médecins qu'il affuble de noms ridicules! Ce roman autobiographique est à la fois poignant, salutaire et doucement ironique. Puisse-t-il lui avoir fait l'économie d'une séance chez le psy... Une belle leçon de courage...

Au scanner: Comment j'ai mangé mon estomac...
Pronostic vital non engagé, en voie de guérison...
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C'est avec une cruelle ironie que Jacques André Bertrand nous raconte, dans le détail de ses séances de dépression et de chimiothérapie, comment il a "mangé son estomac".

Avec ses petites phrases assassines mais véritables, il pose l'image du "patient qui patiente", toujours, comme si c'était devenu son métier. Attendant un soin qu'il ne désire pas, attendant un docteur qui daignera lui accorder quelques secondes son temps, attendant la mort qui ne se décide pas non plus, le récit offert par Comment j'ai mangé mon estomac n'est vraiment pas réjouissant, ni rassurant. du coup, Jacques André Bertrand mêle à ce fond mortifère l'humour noir qu'il affectionne. Même dans les moments les plus difficiles, puisque nous sommes encore là, autant déceler de l'humour noir en chaque situation qui s'offre à nous, voilà en gros la morale de ce trop court roman. Ce n'est peut-être pas à conseiller aux plus hypocondriaques d'entre nous, mais la réelle proximité avec la maladie, quelle qu'elle soit, donne quand même une autre dimension à cette lecture, mais après coup pour moi.

C'est à la fois poignant et dérangeant, car tous ces complications peuvent arriver à chacun d'entre nous aussi soudainement que chez le narrateur. Et alors que faire ? Patienter, assurément.
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…Amis du fin, du bon goût, du raffinement et du primesautier, je vous salue mais vous invite à passer le préambule de cette « critique «

…Pour les autres, vous voilà prévenus

Pas de répit malgré (ou à cause) des vacances de Pâques : entre les programmes blindés de reflux gastro-oesophagien, la recherche systématique d'Hélicobacter, les hémorragies digestives sur ulcère creusant, les ligatures de varices oesophagiennes prêtes à exploser comme des grenades dégoupillées, les retraits de divers corps étrangers (de la feuille de laurier avalée goulûment avec la sauce bolognaise et malencontreusement coincé dans le fond de la gorge ou de l'incroyable périple du pépin qui se retrouve citron bien plus bas… »mais si Mr, je vous assure, j'ai du l'avaler en son temps sans le faire exprès »…corollaire, la naïveté confondante des gens et de la propension somme toute naturelle mêlée de curiosité scientifique bon enfant concernant l'exploration des orifices naturels dont Dame Nature nous a doté), sans parler du polype récalcitrant qui, évidement, se terre dans un repli histoire de passer inaperçu et vivre sa petite vie de polype sans passer par l'étape anapath, de la tentative d'autolyse à l'ammoniaque qui nous transforme une jolie muqueuse gastrique en carpaccio de boeuf plus du tout bio, des lithiases vésiculaires qui décident à 16h de se faire la malle mais qui restent coincées et foutent le bordel, de thrombose aigue des hémorroïdes qui fait un mal de chien ( en général, allez savoir, l'hémorroïde est un sujet tabou qui fait rire mais un peu jaune…elle est quand même bizarre la psychologie humaine sachant que l'hémorroïde est physiologique et que nous en avons tous)…constipation opiniâtre, débâcle diarrhéique, vomissements incoercibles etc. etc.…une toute bonne semaine !it's my life

Quel plaisir donc de se retrouver ce long week-end pascal, sans garde, et, histoire de se vider la tête et l'esprit de cette semaine harassante, de lire un bouquin sur un type qui a un cancer de l'estomac… quand je vous dis qu'elle est bizarre la psychologie humaine (même si dans mon cas, il serait plus juste de parler d'éthologie).

Bon, ce long préambule carabin passé (et oui, infirmier un jour, infirmier toujours…) les âmes sensibles peuvent revenir.

Etrange lecture me direz vous !

Certes…et à « étrange », j'ai envie de rajouter « drôle ».

Car, même si le sujet (la maladie, son approche, son vécu, les implications et les changements profonds –physiques, psychologiques et sociaux- qu'elle induit) est sérieux, l'auteur arrive sans tomber dans le pathos ou le larmoyant à nous faire « vivre », avec un ton tendre et parfois poétique, cet accident de parcours, cette parenthèse impromptue de façon relativement sereine et philosophe.

Douce ironie, subtil humour, pincée d'autodérision, sans vraiment de cynisme mais en réussissant à nous faire réfléchir sur la « condition de soigné/soignant » sans être moralisateur. Rentre dedans sans en avoir l'air mais suffisamment pour nous faire gamberger et mettre le doigt sur certaines « failles » du système (lourdeurs administratives, perte de la « propriété de son corps »,...)

Evidement, difficile de ne pas faire le parallèle avec « le journal d'un Corps » : pour faire court, « Comment j'ai mangé mon estomac » est un zoom sur une tranche de vie…un gros plan qui vaut le détour…

Et à « drôle », j'ai envie de rajouter « beau »...étrange non...la boucle est bouclée

Et pour tout vous dire, je vais passer de Serge Lama (qui était mon intention première) à Sacha Distel pour mon final classique…

Fred-Fichetoux-Beg mode Oh, La belle vie activé
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Il y a plusieurs façons de faire face à la maladie : l'une d'elles est de l'écrire. Là encore, les choix sont multiples : plainte, parcours de résilience, angoisse. Pour Jacques A. Bertrand, c'est l'humour.Le recul. Et l'utilisation du parcours du patient comme matière à scruter et analyser le comportement de nos contemporains.

Epinglées les réponses automatiques qui ont perdu leur sens original, les efforts des amis pour ne pas aborder de plein fouet la menace vitale (on ne vous jamais trouvé une aussi bonne mine que depuis que la maladie vous a paré des nuances de vert-gris et les visites vous envient de profiter d'une si belle vue par la fenêtre de votre chambre), les humiliations ordinaires en lien avec votre dépendance totale… Ce n'est pas pour autant un prétexte pour cracher dans la soupe : de belles rencontres peuvent se faire au détour d'un couloir.

C'est très court, mais à lire lentement pour déguster chaque phrase : avec Jacques A. Bertrand, les mots et les phrases sont multi-tâches, attention tout sens peut en cacher un autre. Une très belle façon de dire sa détresse sans y entrainer le lecteur.


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critiques presse (5)
Telerama
05 février 2014
L'autoportrait d'un ventre malade, que l'auteur agrémente d'une ironie et d'une désinvolture appétissantes.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
28 janvier 2014
Pathologie de la bêtise sous le signe du cancer par Jacques A. Bertrand.
Lire la critique sur le site : Liberation
LePoint
27 janvier 2014
L'écrivain et compagnon des "Papous dans la tête" raconte dans "Comment j'ai mangé mon estomac" l'histoire de son cancer. Avec l'élégance qu'on lui connaît.
Lire la critique sur le site : LePoint
Bibliobs
15 janvier 2014
Ce petit livre où la mort en rajoute est aussi un grand roman d'amour. Beau et altier comme «le vol nuptial hélicoïdal et synchronisé des piérides du chou».
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
13 janvier 2014
Le récit, littéraire, poétique, implacable et, à la vérité, fort amusant de ces mois d'enfer, n'a rien de désespérant. Au contraire. Il témoigne, encore une fois, des vertus miraculeuses de la littérature.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Les gens qui se croient supérieurs aux autres et le leur font sentir. Bêtise: si vous prenez les autres pour des cons et qu'ils s'en aperçoivent, c'est qu'ils ne sont pas aussi cons que vous le pensez, et que vous l'êtes peut-être davantage que vous ne le croyez.
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S'il y a une maladie plus répandue sur toute la planète que la peste, le choléra, la fièvre jaune, la malaria et le sida réunis, c'est bien la bêtise. On désespère d'en découvrir un jour un vaccin. Par ailleurs, on peut parier qu'elle ne sera jamais interdite.
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Les gens n'aiment pas trop que vous soyez malade. Ils sont bien assez malades eux-mêmes – et, s'ils ne le sont pas, ils ne vont pas tarder à l'être. Ils sont également accablés de soucis divers et d'abord du souci des soucis prévisibles.
Dans ce sens, quand la Maladie se déclare, c'est un souci en moins.
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Nul poète, à ma connaissance, n’a chanté le pylore. On peut le déplorer. Si d’un côté certains ne respectent plus rien, d’un autre l’idée s’impose peu à peu que tout est respectable. Lully avait bien composé pour la fistule de Louis XIV un motet qui, fredonné plus tard à Londres par Haydn, aurait inspiré le God save the King.

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Nous vivons la plupart du temps sans y penser. Un jour, on finit par se retourner et on découvre avec le plus grand étonnement qu'on a déroulé sous nos pas un immense tapis d'événements, des plus essentiels aux plus insignifiants.
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Videos de Jacques André Bertrand (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques André Bertrand
Interview par Aïda Valceanu dans l'émission "Portrait d'artiste" d'Alexandra Bertrand, éditrice de BookLight, avec présentation des trois ouvrages déjà parus au catalogue de la maison. Vidéo publiée avec l'aimable accord de TV Vendée.
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