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EAN : 9782021388015
384 pages
Seuil (07/03/2019)
3.54/5   14 notes
Résumé :
Alors que la neige tombe sur Bolzano et ses environs, Michele, un enfant de onze ans, disparaît sans laisser de traces. Le commissaire Sergio Striggio est chargé de l’enquête. Installé depuis quelques années dans le Nord de l’Italie pour vivre librement son amour avec Leo, il s’apprête à révéler son homosexualité à son père, ancien policier. Mais celui-ci lui annonce qu’il est atteint d’une maladie incurable. Soudain le passé assaille père et fils, avec tous ses fan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Nous sommes en Italie dans le Haut-Adige et l'hiver approche.
Alors que ses parents se sont arrêtés au bord de la route pour satisfaire une envie naturelle, Michele, leur fils âgé de 11 ans disparait mystérieusement. Michele Ludocisi était un enfant et élève surdoué. Il s'ennuyait à l'école et se trouvait souvent rejeté par ses camarades de classe. Incompris aussi par ses parents, son institutrice leur avait demandé de réfléchir à une solution alternative et de le placer dans un institut pour enfant surdoué...ce qu'ils avaient refusé de faire.
Sergio Striggio est commissaire dans la ville de Bolzano, une ville plutôt tranquille. Chargé de l'enquête, il va interroger les parents et chercher des témoins. C'est un maniaque des détails autant dans sa vie professionnelle que dans sa vie personnelle. Il étudie chaque personne et n'hésite pas à mettre en doute même ceux qui paraissent les plus innocents.
Tout en enquêtant sur Michele et les milles raisons que peut avoir un jeune préado de disparaitre, il se rappelle sa propre enfance, ses difficultés à vivre son attirance pour les garçons, le fait de provoquer sans cesse son père, comme un appel au secours pour qu'il devine son homosexualité sans avoir à l'expliquer. Peu à peu, une incompréhension mutuelle s'était installée entre eux. Il se souvient comme lui aussi a été un enfant difficile, fantasque, imaginatif, perturbant pour ses parents qui ne le comprenaient pas. Et aussi comment il a déçu son père qui ne le voyait pas devenir un simple flic, comme lui l'avait été.
Souvent encore aujourd'hui, Sergio doit faire un véritable effort pour parler de lui à ses collègues de travail et c'est la même chose dans sa vie privée. C'est le cas actuellement avec Léo qu'il connait pourtant depuis des années. Il a déménagé pour lui pour qu'ils se voient le plus souvent possible, car Léo est instituteur mais pris par les tourments de leur métiers respectifs, ils passent parfois par des moments difficiles.
Voilà qu'en plus pour compliquer le tout, son père, devenu veuf et ayant refait sa vie depuis, vient passer quelques jours avec lui. Alors que Sergio était bien décidé à lui ouvrir son coeur enfin, et à lui révéler son homosexualité, car il en a assez de mentir par omission à ses proches, son père lui apprend qu'il a une maladie incurable et n'en a plus que pour quelques semaines à vivre. Sergio décide de se taire encore une fois, à quoi servirait en effet de lui faire à présent cette révélation qui pourrait le bouleverser ? le moment est mal choisi.
Sergio a donc bien du mal à se concentrer sur l'affaire, d'autant plus que les enquêteurs n'ont pas la moindre piste, que le prêtre Giuseppe, qui est le principal témoin n'a rien à révéler d'important, et que les parents semblent lavés de tout soupçon, même après avoir examiné de près le téléphone portable du père, et vu les photos qu'il y stocke.
Mais comme vous vous en doutez, des rebondissements vont prouver aux enquêteurs qu'ils ont tout faux, et qu'il y a toutes les chances que Michele soit bel et bien toujours en vie.

Voilà un roman qui n'est pas un classique du genre car s'il s'agit bien d'un roman noir, c'est avant tout un roman psychologique et très littéraire, que l'on peut même qualifier d'intimiste car la vie privée des protagonistes se mêle totalement à l'enquête.
Sergio est un personnages complexe qui a beaucoup souffert de la mort de sa mère et a toujours pensé que son père ne l'aimait pas et lui en voulait de ne pas être à la hauteur de ses rêves. Il s'est d'ailleurs engagé dans la police pour le provoquer et remonter dans son estime, mais a l'impression de l'avoir tout de même déçu. Il a été lui aussi un enfant et un adolescent fantasque sans être non plus surdoué comme Michele, mais assez étrange tout de même pour contrarier ses parents.
Le roman est interrompu par des extraits de récits que Sergio avait écrit alors qu'il n'avait que 13 ans à un âge où l'architecture, la mythologie et l'histoire en général le passionnaient au point qu'il avait inventé le journal imaginaire de Leon Battista Alberti, une personne qui a réellement existé. C'était un humaniste du XVe siècle, philosophe, mathématicien, et théoricien de la perspective à la Renaissance. Il a été entre autre l'architecte de l'église Santa Maria Novella de Florence.
Les personnages secondaires sont tous autant intéressants. Il y a beaucoup de dialogues et les échanges ne sont pas toujours très compréhensibles à la première lecture, mais on en comprend leur importance par la suite.
L'enquête piétine car tous les enquêteurs ont l'esprit occupé ailleurs et ne savent pas par quel bout l'attraper n'ayant aucune piste sérieuse. de plus les nombreux non-dits entre les différents protagonistes, ainsi que les secrets de famille compliquent les choses, tout comme les mensonges intentionnels, ou par omission, empoisonnent les relations humaines.
Heureusement des rebondissements vont advenir et le début du roman nous met, nous lecteurs, sur une piste que nous sommes soulagés de les voir enfin emprunter, même si ce ne sera qu'à la toute fin que la solution sera trouvée et que les différentes pièces du puzzle finiront par s'emboiter.
Le thème principal, c'est le père, la relation au père, l'absence ou la présence, la fuite ou le rejet du père, le père biologique et celui qui ne l'est pas, bref la paternité !
C'est un roman noir assez complexe dans sa construction mais qui nous offre de beaux portraits psychologiques. le fait que le lecteur doive interpréter à sa façon pas mal de non-dits ou de silence, ou de phrases qui ne vont pas jusqu'au bout, peut cependant perturber certains lecteurs, car ce n'est pas une lecture facile.
J'ai aimé que l'auteur nous laisse une marge personnelle d'interprétation, car on élabore des hypothèses, on cherche à comprendre pourquoi l'auteur nous met sur telle ou telle piste, nous donne telle ou telle info et puis nous laisse en plan. le suspense monte en puissance, et à la fin tout ce qu'on n'avait pas compris sera révélé.
L'auteur a écrit une quinzaine de romans et a obtenu plusieurs prix. Ses romans sortent tous de l'ordinaire car il aime parler de la société et des gens avant tout. Il a une sensibilité à fleur de peau, une écriture toute en finesse, et sait nous émouvoir tout en ne cachant rien de la réalité sociale ou politique de l'Italie.

Bravo à la traductrice, Nathalie Bauer, d'avoir su préserver tout cela.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Je vous assure, à la lecture de ce roman, il y a de quoi être énervée. D'abord, ce roman ne choisit pas son camp, c'est un peu ennuyeux. Roman psychologique, roman policier ? Oui, un roman policier peut se doubler d'un roman psychologique sans aucun problème. Dans Comment nous dire adieu, il est question de psychologie raffinée. Oui, le commissaire réfléchit sur chaque geste, chaque posture du quotidien, chaque échange verbal ou non verbal avec son compagnon. Il se souvient de son enfance, de la douleur de perdre sa mère, mais surtout, de la recherche de savoir ce qu'elle verrait pour la dernière fois avant de quitter ce monde, ce qu'elle éprouverait en le quittant. Apprenant que son père est atteint d'une maladie incurable, il se demande comment appréhender ses moments, lui qui estime avoir toujours déçu son père. Surtout, il ne sait pas comment lui dire, ni même s'il doit lui dire qu'il est homosexuel. Vaste sujet, tellement vaste qu'il en oublie son enquête. Et c'est là que j'ai envie de le secouer.

Non, parce que se retrouver au milieu du livre et se dire que l'on a oublié un fait extrêmement important – et que toute l'équipe l'a oublié aussi, c'est rageant. Que le propre compagnon du commissaire ait tu lui aussi un fait important, par solidarité, me donne envie de lui coller des baffes. J'ai l'impression que tous ont oublié que la vie d'un enfant était en jeu.
Le meilleur policier ? le père du commissaire. C'est grâce à lui que l'enquête se dénouera, ce qui est quand même un comble – grâce à lui, à sa formidable mémoire des cas qu'il a traités, et à une bonne dose de hasard. Non mais franchement, depuis quand on se fit au hasard pour retrouver un enfant, je vous le demande ? le meilleur moyen de planter une enquête, oui !
Puis, comme souvent, je déplore le rôle perverti de la parole. Alors oui, comme nous l'annonce la quatrième de couverture, les non-dits sont importants. C'est même sur eux que repose réellement l'intrigue ! Tout ce qui n'a pas été dit, tout ce que l'on n'a pas osé dire, et qui aurait empêché que l'on sombre dans un bordel sans nom. Je ne parle même pas des mensonges, mensonges par omission, ou mensonges par action. Ces menteurs, ces menteuses, assument-ils les conséquences de ce qu'ils ont dit ? Même pas ou pas vraiment, c'est au choix.
Bref, une déception italienne, et c'est suffisamment rare pour être dit.
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Nous y sommes ! La case polar devient de plus en plus difficile à tenir pour beaucoup de romans qui naviguent entre deux genres, le noir et le blanc ( le roman traditionnel). Sandrine Collette et beaucoup d'autres offrent aux libraires et bibliothécaires des moments d'hésitation pour le rangement des ouvrages. Polar ? Pas polar ? Marcello Fois avec cette nouvelle livraison, bien que membre du groupe 13 censé renouveler le noir italien, en rajoute un coup, en proposant au Seuil un roman hybride, pas sous le logo "Cadre noir", ni vraiment dans la collection littérature étrangère "Cadre vert" ( tout du moins pas dans la présentation habituelle). Nous sommes effectivement dans une sorte d'entre deux. Il y a bien une intrigue policière ( la disparation mystérieuse d'un enfant surdoué) mais qui se trouve phagocytée par les problèmes psychologiques du commissaire enquêteur, le superbe Sergio Striggio. Ce dernier patauge dans une enquête menée un peu à l'aveuglette tellement la mort prochaine de son père le tourmente, surtout qu'il voudrait lui annoncer son homosexualité !
Pourquoi pas un bon roman psychologique avec en toile de fond une bonne enquête policière ? le lecteur, si l'intrigue se tient, est prêt à tout. Sauf que dans ce "Comment nous dire adieu", il y a comme un hiatus. On pourra passer sur quelques phrases qu'il faut relire plusieurs fois pour finir par se dire, que non, on ne les comprend pas ( traduction? verbiage ampoulé ? mauvais lecteur? ). On pourra finir par rire des dialogues qu'échangent les personnages en couple, tous assez verbeux, théâtraux, empreints de sous entendus psychologiques censés remuer protagonistes et lecteurs mais qui apparaissent surtout factices voire lourdingues. On passera volontiers sur certains passages en début de chapitres rappelant les obsessions de jeunesse historico/architecturales ou mythologiques du beau commissaire qui ralentissent le récit sans réellement lui apporter grand chose. Et même si on s'accroche à l'intrigue vaille que vaille ( mais que cache cette disparition ? ) voire même aux tourments psy du superbe Sergio ( en gros mon papa quel sale type ...mais je l'aime au fond...Et qu'est-ce que j'aimais ma maman que j'ai accompagnée dans la mort... Et que mon enfance a été dure ...), on ressort déçu après une résolution bâclée ( avec une grosse ficelle appelée hasard) et des difficultés personnelles du si séduisant Sergio ( ben oui, un bel italien !) qui s'évaporent soudain comme par magie ...
On pourra certes y voir un bel et sombre itinéraire personnel mêlant famille/mort/culpabilité, mais tout cela semble un peu trop fabriqué, même si au fil des pages, on découvre quelques belles phrases ou pensées. On me dira, qu'il y a l'Italie ... oui...mais c'est celle du Nord dans le Trentin -Haut-Adige en hiver...donc il neige ! Pour le cliché ensoleillé mariné à l'huile d'olive, on repassera...mais pour un roman noir, c'est parfait. Sans être désagréable car on sent vraiment une envie de sortir du roman policier traditionnel, " Comment nous dire adieu" ne parvient pas à se hisser réellement au niveau du bon roman psychologique, faute sans doute d'avoir voulu en faire trop. Un peu pouffant comme un gros plat de pâtes pas bien cuites !
Un peu plus sur le blog
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Ceux qui débutent la lecture de ce roman en croyant lire un polar bourré d'action risquent d'être déçus. Plus proche d'une oeuvre littéraire que d'un polar au sens classique du terme, « Comment nous dire adieu » n'est pourtant pas dénué d'intérêt et il saura d'ailleurs, dans sa partie finale, parfaitement nous réconcilier avec le côté polar. Certes, on pourrait reprocher à l'auteur de trop plonger dans les méandres du passé du commissaire Sergio Striggio, de trop nous faire partager son histoire personnelle, l'image du père (passée et présente) ainsi que le traumatisme profond qu'ont été la maladie, puis la mort de sa mère. On pourrait aussi reprocher à l'auteur d'entourer ses personnages et ses dialogues de trop de non-dits qui parfois agacent et rendent un simple dialogue quelque peu nébuleux. Mais rien n'est dit (ou tu) par hasard et tout, au contraire, tend à faire de ce polar atypique, un roman envoûtant qu'on se surprend à ne pas vouloir lâcher.
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Partagé mais globalement positif

J'ai aimé les personnages, leur vie, leur force, leur fragilité. Les personnages sont très attachants. L'enquête est prenante et nous tient durant tout le livre. J'ai eu un peu d'ennui, de doute sur les passages revenant sur le passé de l'enquêteur. Certes ils éclairent sa psychologie, mais parfois dans la façon où ils arrivent, ils gênent la fluidité du récit. C est un roman à lire à tête reposée, au calme pour éviter le plus possible cet écueil lié au flash-back.
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critiques presse (2)
Actualitte
20 juin 2019
Dans ce roman noir, guère de sang, mais beaucoup, beaucoup de blanc. Un blanc de linceul. Celui de la neige ouatée, omniprésente. Le blanc des non-dits. Le blanc des souvenirs qui s'invitent sans prévenir, fantômes insistants
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
10 mai 2019
Avec son nouveau roman, l’Italien Marcello Fois signe un polar intime et hivernal, où se croisent, dans le Haut-Adige, un enfant disparu et un père mourant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Certains estiment que les mots sont des auspices. Des clés ouvrant les portes des chambres obscures. Ces pièces qui restent fermées des années durant et qu’on oublie. Voilà peut-être ce qui arrive aux hommes et aux femmes de cette terre : habiter des maisons aux nombreuses pièces fermées, susceptibles de dissimuler des trésors, mais aussi, très opportunément, de garder des secrets indicibles.
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"Tu sais comment je suis tombée amoureux de ta mère ? "lança-t-il au silence.
Ainsi dans la pénombre menaçante, il entama le récit qu'il avait conservé au fond de lui, telle une bouteille de bon vin qu'on garde à la cave pour la déboucher dans une grande occasion...
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Il aurait pu hasarder que certains adultes ne méritent pas la charge qu’on leur a confiée et que les enfants dissimulent parfois leur être véritable pour s’adapter aux attentes de ceux qui devraient leur apprendre à s’exprimer librement.
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Il aurait pu hasarder que certains adultes ne méritent pas la charge qu'on leur a confiée et que les enfants dissimulent parfois leur être véritable pour s'adapter aux attentes de ceux qui devraient leur apprendre à s'exprimer librement. Mais cette théorie n'aurait pas convenu à son cas : sa mère l'avait adoré au point de considérer son moindre souffle, comme un bien précieux.
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Enfant, il pensait que la glace et le marbre étaient une seule et même chose, et il s’était demandé par quel mystère le dessus de la table à laquelle il mangeait tous les jours en famille ne s’enfonçait pas, liquéfié par les mets chauds qu’on y posait. Il avait dû comprendre au fil du temps que des choses en apparence semblables sont en réalité totalement différentes.
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