AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Sophie Benech (Traducteur)Svetlana Filippova (Illustrateur)
EAN : 9782070578955
124 pages
Gallimard Jeunesse (16/11/2006)
4.06/5   8 notes
Résumé :

Histoire du chat Ignace, de Fédia le ramoneur et de la Souris Solitaire : Dans la grande armoire qui lui sert de maison, la Souris Solitaire a rangé tous ses trésors ; croûtes de fromage, morceaux de tissu, rubans, confitures... Mais voilà qu'un inconnu, empruntant le passage secret, grignote ses provisions et lui joue de vilains tours. La Souris Solitaire réussira-t-elle à attraper le voleur ? Histoire du moineau Anvers... >Voir plus
Que lire après Contes russes pour enfantsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Deux histoires assez sympathiques, avec le même petit air un peu rétro, même si j'ai une nette préférence pour la seconde, à mon avis bien plus plus originale.

Dans L'histoire du chat Ignace, du ramoneur Fédia, et de la Souris Solitaire, on a affaire à un véritable garnement (Fédia), qui va s'installer en catimini dans la maison d'une souris maniaque et peu sociable, et littéralement lui pourrir la vie... jusqu'à la mettre en danger de mort et à révéler son bon coeur à la toute fin. le charme de ce premier conte tient beaucoup au lieu où il se déroule, une armoire-maison qui ravira à coup sûr le lectorat enfantin, remplie comme elle est de tiroirs de toutes sortes et de bonnes choses à manger. Quoique je trouve que Ludmila Oulitskaïa aurait pu encore davantage développer ce motif... En revanche, je n'ai pas su apprécier le personnage de Fédia, que l'auteure, je crois, a voulu présenter uniquement comme quelqu'un de très facétieux (contrairement à la très sérieuse Souris Solitaire), mais qui se révèle presque à la limite du sociopathe : les blagues qu'il joue à la Souris sont finalement assez peu sympathiques, voire carrément méchantes. L'idée était sans doute de redonner une chance aux deux personnages principaux, la Souris avec sa vie ennuyeuse et solitaire et Fédia avec son trop-plein d'insouciance. Ça n'a pas complètement marché avec moi, mais il y a des chances pour que ce soit beaucoup plus efficace avec un jeune public, moins intransigeant et plus spontané que moi.

J'aime beaucoup, en revanche, L'histoire du moineau Anvers, du chat Mikheïev, de l'aloès Vassia et de la mille-pattes Maria Sémionovna. Déjà, l'idée de faire d'un aloès le héros d'un conte est à mettre au crédit de l'auteure ; mais c'est surtout la rencontre de tous ces bras cassés, de tous ces personnages qui n'ont guère eu de chance dans leur jeune vie, qui est très bien menée, à la fois avec tendresse et beaucoup d'humour. On s'attache d'emblée et sans retenue à tous, y compris aux terribles petits mille-pattes qui feront leur apparition dans la seconde partie de l'histoire. C'est à la fois un récit qui traite, avec bonheur et légèreté, d'émancipation, d'amitié, de la constitution d'une famille, de solidarité et de responsabilité. Les difficultés, les incidents et les facéties se multiplient, là aussi jusqu'au tragique, avec une morale finale tout en humour.

Deux mots pour terminer. Un, je regrette le côté quelquefois un peu moralisateur "vieille école", du style : "ce n'est pas très bien de porter un jugement sur ses parents". Une phrase que je trouve franchement mal venue vu le contexte (le chat Mikheïev est délaissé par sa mère et maltraité par son beau-père, il a bien raison de porter un jugement sévère sur eux, ma foi, et c'est d'ailleurs ce qui va le mener à une vie meilleure) et qui m'étonne plutôt de la part de Ludmila Oulitskaïa, pour avoir lu d'autre ouvrages d'elle. Deux, les dessins de l'illustratrice Svetlana Filippova sont de grande qualité ; ils plairont ou non aux lecteurs, mais c'est là un véritable travail d'artiste.
Commenter  J’apprécie          390
Ludmila Oulitskaïa nous offre ici deux jolis contes avec des titres à rallonge dont les protagonistes sont des animaux.

Ces deux contes parlent de solidarité et d'entraide entre les êtres, des valeurs essentielles dont nous avons tendance à oublier le sens.

Dans le premier conte, "Histoire du chat Ignace, de Fédia le ramoneur et de la Souris Solitaire", l'auteur met en scène une souris éloignée de sa famille qui s'entoure d'objets de façon maladive. A travers diverses rencontres inattendues et parfois drôles (avec un cafard en homme de loi, par exemple) la souris apprendra qu'on ne peut pas contrôler les gens ou les évènements et que ce n'est qu'en prenant des risques que l'on peut espérer avoir des moments agréables.

Quant au second - que j'ai préféré - , "Histoire du moineau Anvers, du chat Mikheïev, de l'aloès Vassia et de la mille-pattes Maria Sémionovna", il montre 4 êtres mis de côté par leur "entourage". Contre toutes attentes, ces personnages vont découvrir leurs complémentarités et s'en servir pour survive et prendre goût à la vie qui jusque là ne les avait pas épargné.
Commenter  J’apprécie          210


Une lecture très bizarre : quel intérêt d'écrire des contes à notre époque si c'est pour resservir les vieux poncifs les plus détestables des contes ?

Je cite : "Il ne reste plus qu'à ajouter que le Cafard proposa généreusement [à la Souris] d'habiter chez lui. Ils se marièrent peu de temps après, et ils sont parfaitement heureux tous les deux. La Souris Solitaire est fière d'avoir un mari aussi intelligent et aussi cultivé (sic !), et le Cafard la respecte énormément (re-sic !) pour les mets succulents qu'elle lui prépare tous les jours […]. Bien sûr, la Souris regrette son armoire […], mais elle est quand même très contente de sa nouvelle vie : elle n'est plus solitaire, maintenant."

Donc la morale, si je capte bien : la bonne poire de Souris pardonne tout (son nouveau pote Fédia lui a quand même cramé sa maison, mais c'est pas grave, tends l'autre joue, tu te rappelles ?), parce que tant qu'on lui donne un peu d'amitié (et de respect en bouffant ce qu'elle prépare si bien), elle est heureuse, et puis elle a maintenant un Cafard à admirer, donc c'est bon, elle s'est trouvé un but dans la vie. Et puis la solitude, ça craint. Faut se marier, poulette, même à un cafard répugnant qui dévore tout.

Non mais sans blague !! Publié en Russie en 2004, les gars ! Non non, pas au XVIIe siècle, je vous assure.

Et ne parlons pas du 2e conte... Ou plutôt si, quelques extraits parlants :

"Et nos amis purent enfin examiner comme il se doit Maria Sémionovna elle-même qui, jusqu'à cet instant, n'avait jamais sorti le nez de son trou. C'était une créature simple et timide et qui plus est, assez empotée en dépit de ses innombrables pattes. […] Mikheïev […] bougonna :
– Moi, je lui retirerais son autorité maternelle ! Quelle empotée ! C'est de la folie !"

Mais vas-y, mon ami, prends-les, les innombrables gosses ! Retire-lui direct son autorité maternelle, enfonce-la comme une merde et gausse-toi ! Tu es trop fort, toi. Tu saurais bien mieux comment t'y prendre, pour sûr ! D'ailleurs, il suffit qu'il parle et les enfants, magie magie, lui obéissent (forcément, c'est un homme). La greluche "regarda le chat avec admiration" et fondit en larmes. Mais c'est normal, elle n'a jamais touché un livre de sa vie, contrairement au chat, bien plus savant. D'ailleurs elle est réticente à aller se documenter à la bibliothèque.

Notez que tant que les amis n'ont pas eu le loisir de reluquer Maria S, elle n'est pas caractérisée : c'est le regard des autres qui lui donnent corps. Merci les personnages féminins, qui n'ont aucune qualité (sauf si faire la bouffe, être une bonne poire, savoir pardonner, et reconnaître son inculture sont des qualités) ! Et elles ne sont que 2 au total (pour 9 perso masculins), d'ailleurs).

L'histoire est tarabiscotée et pas très réjouissante, et se clôture sur une bonne vieille morale du genre : respectez votre nom pour être des gens bien !

Bref, un livre que je vais égarer, je pense.

Dommage, j'aimais bien Oulitskaïa. Il faut croire que la littérature pour enfants, ce n'est pas à la portée de n'importe quel écrivain·e... et ne s'improvise pas conteur·se qui veut ! Même les grands noms.
Commenter  J’apprécie          00
L'auteur romancière russe contemporaine nous offre ici une autre facette de son talent .
Dans ces contes russes pour enfants , mais que les adultes peuvent lire sans problème , nous suivons les aventures du Chat Ignace ou du moineau Anvers .
Des histoires poétiques , des aventures qui donnent le sourire , des étoiles plein les yeux .
L'auteur que j'aime beaucoup a un talent de conteuse , je vous recommande chaleureusement ces contes .
Commenter  J’apprécie          100

Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Il faisait noir comme dans un four et, bien que les chats voient parfaitement dans l'obscurité, Mikheïev avait beau écarquiller les yeux, il ne voyait personne.
- Bonjour, dit-il en saluant à tout hasard ses hôtes invisibles.
- Bonjour, répondirent deux voix.
Mikheïev fut très étonné de voir un seul moineau sur un pot de fleurs. Il avait l'air de parler pour deux.
- Accepteriez-vous de me laisser dormir ici ? Juste une nuit. Je suis un voyageur solitaire, et je suis très fatigué, dit le chat d'une voix mal assurée.
- Quel chat bien élevé ! chuchota Anvers à Vassia.

Histoire du moineau Anvers, du chat Mikheïev, de l'aloès Vassia et de la mille-pattes Maria Semionovna
Commenter  J’apprécie          130
Lorsque Fédia s'était rendu compte de l'endroit où il se trouvait, il était tout simplement tombé amoureux de cette maison-armoire. D'ailleurs qui ne l'aurait pas aimée? C'était un véritable labyrinthe dans lequel il était particulièrement intéressant de voyager car, à la fin de chaque exploration, ce n'était pas un monstre qui vous attendait, mais un pot de confiture de fraises, des pruneaux ou bien de vieux bonbons durs comme des pierres, mais tout de même bien sucrés. C'était une caverne dans laquelle, parmi toutes sortes de vieilleries, on tombait parfois sur de vrais trésors. Il y avait dans cette armoire des couloirs, des recoins et des escaliers si tarabiscotés que Fédia était souvent obligé de faire de l'escalade. N'oubliez pas qu'il était ramoneur, il avait toujours sur lui une échelle et un rouleau de corde.
Commenter  J’apprécie          100
Vrillette lui-même ne savait pas combien de tiroirs, d'étagères, de placards et de cavités il y avait dans cette armoire, car même les plus petits de ses enfants, ceux qui ne savaient pas encore compter jusqu'à trois, avaient participé à sa fabrication, c'étaient eux qui avaient creusé les placards les plus minuscules, à leur idée et à leur taille. Et que de serrures secrètes, que de ressorts cachés et de loquets !

Histoire du chat Ignace, de Fédia le ramoneur, et de la Souris Solitaire
Commenter  J’apprécie          160
- Je n'aime pas les chats. Si je t'ai acheté, Ignace, c'est pour que tu attrapes la créature qui s'est installée dans mon armoire. Une fois que tu l'auras attrapée, tu seras parfaitement libre, tu pourras disposer de toi-même, te trouver par exemple un travail dans une maison où on aime les chats, ou bien entrer au service de l'Etat.
Ignace, qui se sentait offensé au plus haut point, n'avait pas écouté un seul mot de ce que lui avait dit la Souris. Ses yeux lançaient des étincelles vertes, et ses moustaches frémissaient de rage.

(dans "Histoire du chat Ignace, de Fédia le ramoneur, et de la souris solitaire")
Commenter  J’apprécie          100
Maintenant, parlons du moineau. Dans sa famille de moineaux, il était le plus chétif de la couvée : il avait attrapé froid alors qu'il était encore un bébé et avait eu des bronchites toute son enfance, aussi n'était-il pas très grand et un peu déplumé. A cause de sa toux persistante, on l'avait surnommé le Tousseur, ce qui était très vexant, d'autant que ses frères, eux, n'avaient pas de nom du tout et s'en passaient très bien.

Histoire du moineau Anvers, du chat Mikheïev, de l'aloès Vassia et de la mille-pattes Maria Semionovna
Commenter  J’apprécie          100

Videos de Ludmila Oulitskaïa (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ludmila Oulitskaïa
Eurasieexpress Réflexion à haute voix : "La Lecture est un exploit", aux Journées du Livre russe à la Mairie du Vème arrondissement de Paris le 9 février 2020. Cette réflexion constitue une partie du prochain livre d'Oulitskaia, à paraître cette année.
autres livres classés : contesVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (19) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature russe

Lequel de ses écrivains est mort lors d'un duel ?

Tolstoï
Pouchkine
Dostoïevski

10 questions
437 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature russeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..