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EAN : 9782264061102
192 pages
10-18 (20/03/2014)
3.81/5   16 notes
Résumé :
Durant l'année 1980, Victor Bockris a organisé et enregistré quatre rencontres entre William Burroughs et Andy Warhol. Des rencontres informelles qui eurent lieu à la Factory et dans des restaurants new-yorkais. Le pape du Pop Art et la figure de la Beat Generation avaient forcément des choses à se dire. Warhol et Burroughs, au cours de ces quatre rendez-vous, vont faire ensemble le tour de la Factory, discuter l'oeuvre que Warhol vient d'achever, parler de tout, de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Nous avons là quelques conversations informelles entre deux monstres sacrés de l'art subversif, lors de rencontres non moins informelles dans des lieux comme le Bunker de Burroughs, ou la Factory de Warhol... Voyez dans le terme "informelle", l'équivalent de "sans forme"... Car Victor Bockris, interviewer consacré de la culture underground, ne prépare pas ses entretiens, selon une règle apprise auprès de son maitre en la matière, Andy Warhol himself. Bockris utilisait un magnétophone pour enregistrer les conversations lors de ces fameuses rencontres, et prenait quelques clichés photographiques.
Il en résulte une petite merveille de drôlerie, de surréalisme, et lire ces conversations parfois décousues, permet de comprendre un peu mieux l'univers de ces personnages hors normes que furent le Grand Bill et l'indétrônable Andy, dans le même temps que l'on touche du doigt l'ambiance de cette époque "batarde", les années 80, l'après 70 désenchanté, la fin de l'époque Carter, et l'avènement proche du Reaganisme...
Bockris nous donne aussi de belles photos, où on découvre un Burroughs souriant et déconneur (si-si !) et un Andy Warhol fidèle à son image, grand enfant, toujours dispo et avenant.
On découvre aussi quel trou de balle était Mick Jagger, blasé et limite méprisant. Cela n'a pas empêché Burroughs et Jagger de devenir amis.
Bref, ce petit livre se dévore, on a l'impression d'être la petite souris qui se serait infiltrée dans le Bunker pour y écouter les élucubrations poétiques et barrées du Doc Bill et pour entendre le rire de gamin d'Andy quand il raconte des trucs salaces... Pour les afficionados du Festin nu et du Pape du pop art...
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On y apprend rien, rien d'essentiel en tout cas. En même temps, c'est clairement avancé dès le départ. Ces rencontres entre les deux papes de la contre-culture finissant devaient faire des étincelles. Plutôt pschit pour finir. Pas d'article, jamais publié. Pas pour rien. Alors, on ressort les textes vingt ans plus tard et on en fait un bouquin. Bel ouvrage d'ailleurs, couverture, mise en page, iconographie intérieure. Mais rien, plus rien à tirer de ces deux-là. Juste du sordide et du paumé dans le bunker sans fenêtre de Burroughs. En soit c'est intéressant ce rien, ça renseigne. On pourrait dire que ce ne sont que des hommes et non des icônes, même pas. À ce stade-là, ils sont peut-être même encore moins que des hommes. Fascinant et morbide. Minable et effrayant.

Lien : http://tristanpichard.wix.co..
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C'est la rencontre la plus tripante que j'ai eu à lire...
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critiques presse (3)
Lexpress
20 décembre 2012
Foutraque et passionnant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lhumanite
17 décembre 2012
De beaux morceaux d’histoire de la culture, mis en livre à l’initiative d’enthousiastes éditeurs français.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
LeFigaro
10 décembre 2012
Si les deux monstres sacrés à l'origine de l'ère beat-punk s'étaient déjà croisés, ils n'avaient jamais pris le temps de converser. […] Le résultat est surréaliste et désopilant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
WARHOL : je ne comprends toujours pas pourquoi les garçons ne peuvent pas avoir d'enfants...
BOCKRIS : Je crois qu'Allen [Ginsberg] et Peter [Orlovsky] prévoient d'avoir un enfant ensemble.
WARHOL : Il doit bien y avoir un moyen ! Il y a des freaks partout, on doit bien pourvoir en trouver un qui peut avoir un enfant ! J'en connais, des freaks et des génies totalement fous... Le genre à qui il manque une moitié de cerveau mais qui va t'inventer la bombe atomique ou des trucs du genre. Il y a toujours un freak pour réaliser l'impossible.
BURROUGHS : La rumeur veut que Mohammed soit le fruit de l'union de deux hommes.
WARHOL : Mohammed qui ?
BURROUGHS : Mohammed le Prophète.
WARHOL : Oh, je connais plein de serveurs qui s'appellent Mohammed, c'est pour ça.
BURROUGHS : Mais quel est l'intérêt, quand on sait que le clonage va remplacer la procréation ?
WARHOL : Ouais, le clonage c'est l'avenir. Mais ça n'empêche qu'un homme peut avoir envie de procréer. ça va arriver. Toi, tu as baisé quand pour la première fois ? 13, 14 ans ?
BURROUGHS : 16. J'étais au lycée de Los Alamos, dans une sorte d'énorme ranch. C'est là que des années plus tard, ils ont inventé la bombe atomique.
WARHOL : Tu as baisé la première fois à 16 ans ? Avec qui ?
BURROUGHS : Un garçon du dortoir.
WARHOL : Qu'est-ce qu'il t'a fait ?
BURROUGHS : Pas grand-chose. Branlette mutuelle. Mais pendant la guerre, comme l'école n'était qu'à cinquante kilomètres au nord de Santa Fe, elle a été réquisitionnée par l'armée, qui y a justement développé la bombe atomique. C'est pour cela qu'Oppenheimer s'y est installé, dans un ranch voisin appartenant à un ami, et qu'il a déclaré : "C'est le plus bel endroit que je connaisse au monde." Rétrospectivement, je trouve cela assez logique d'avoir atterri dans ce lycée.
WARHOL : C'était la révolution sexuelle ?
BURROUGHS : Non, pas du tout.
WARHOL : Chiant, alors ?
BURROUGHS : Je ne me souviens plus bien. C'était il y a si longtemps...
WARHOL : Bill, allez !
BURROUGHS : Je te jure, je ne me souviens plus.
WARHOL : Tu t'éclatais ?
BURROUGHS : C'est que...
WARHOL : Rien de dingue ? J'ai dû baiser pour la première fois à l'âge de 25 ans...
BOCKRIS : Et ensuite ?
WARHOL : J'ai arrêté l'année suivante. La première fois que j'ai compris ce qu'était la sexualité, c'était à Northside, Pittsburgh, sous des escaliers. Il y avait un gamin assez étrange qui suçait tous ses copains. Je n'ai jamais bien compris pourquoi. Je les regardais dès l'âge de 5 ans, sans savoir pourquoi, il acceptait ce long défilé de queues.
BURROUGHS : Il suffit d'être convaincant, la plupart du temps.
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Des ombres se glissent à travers ces conversations ; sous chaque ombre, une autre frémit. Elles sont aussi significatives que la fumée de cigarette qui flotte dans l'air à travers une fausse fenêtre dans un décor de film, mais pourtant il y a une fascination qui me ramène toujours vers elles. Ce sont des conversations entre fantômes.
A la surface de leurs histoires partagées, Burroughs et Warhol avaient énormément en commun, mais ce sont les connections dissimulées qui planaient entre eux qui donnent à ce documentaire une autre résonance. Tous deux étaient des agents double, des hommes hardis, forts et courageux, qui avaient résisté quand tout le monde baissait les bras, et avaient fait voler en éclats l'establishment. Ils étaient tous les deux mariés à leur travail, torturés par de grandes âmes romantiques et la nécessité d'une solitude totale.
Tandis que j'allais et venais à maintes reprises dans le dédale des propos qu'ils avaient tenus à table, j'eus la sensation de me mouvoir dans les marges d'une nouvelle forme. Dans la tradition d'un théâtre profondément humain, le "Théâtre du Ridicule" de Charles Ludlam, je nomme donc le présent entretien "Interview du Ridicule".
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De l'autre côté de l'océan, à Londres, Paul McCartney jouait à William Burroughs des versions de travail de Rubber Soul.
En 1967, Andy et William apparaissaient sur la pochette du plus populaire des albums des Beatles, Sergent Pepper's. (Ou est-ce Marlon Brando qui ressemblait à Andy ?)
Au début des années 1970, l'influence de Warhol sur David Bowie fit d'un rockeur ordinaire une figure christique sous les traits de Ziggy Stardust . Le titre "Andy Warhol" de Bowie a fait partie d'une vague d'hommages rock rendus à l'artiste à cette époque, comme "Walk on the Wild Side" et "Andy's Chest" de Lou Reed. Bowie suivit l'exemple des Stones et reprit la technique du cut-up pour écrire les paroles de son album de 1974, Diamond Dogs. Le magazine Rolling Stone publia, sous la plume de Craig Copetas, un entretien entre Bowie Et Burroughs qui influença grandement mes livres sur Burroughs. En 1975, Dylan invita Burroughs à l'accompagner dans sa tournée légendaire, le Rolling Thunder Tour.
La double influence de Burroughs et Warhol continua à se propager pendant les années 1970, des Stooges à Patti Smith. A la fin des années 1970, ils étaient tellement inscrits dans la culture rock que les héros du punk new-yorkais les déclarèrent tous deux parrains du punk. Mais le groupe auquel Andy et William furent toujours le plus associés est les Rolling Stones.
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BOCKRIS : Andy, Bill est un grand acteur, un acteur né. Si tu ne le fais pas tourner dans ton prochain film, tu fais une énorme erreur. Il pourrait devenir une vraie star. Regarde son visage ! Il est naturellement...
BURROUGH : Oui, je peux jouer un médecin ou un agent de la CIA, ce genre de rôles.
BOCKRIS : C'est un truc d'écrivain : il écrit, sans cesse, et maintenant il veut jouer des rôles.
BURROUGHS : Je fais très bien les criminels de guerre.
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