Coplan se rend à New Delhi afin de récupérer des documents "secret défense" auprès du correspondant local.
Celui-ci présente des signes de maladie. Soupçonnant qu'il a été exposé dangereusement à une source radioactive, il est urgent de l'envoyer se faire soigner à Paris.
Pendant son absence, Coplan prendra sa place pour faire le job et découvrir la source de contamination. Il va s'apercevoir qu'une secte locale manipulée par l'URSS se prépare à lancer une attaque nucléaire sur la capitale sous bannière chinoise. Casse-tête pour Coplan !
Il va découvrir un sacré sac de noeuds qui risque fort d'entraîner des réactions en chaîne que les diplomates auront bien du mal à stopper.
Coplan va devoir sortir le grand jeu pour déjouer le complot.
Écrit en 1965 ce livre montre combien les informations sur le nucléaire étaient minces. le lecteur ne peut que sourire devant la naïveté du récit.
Il faut se laisser porter par l'action sans trop se poser de questions.
Oublions les Pourquoi ?, les Comment ? et laissons couler.
Un petit cru qui ne fera pas date mais qui offre au lecteur un dépaysement au pays des maharajahs.
Commenter  J’apprécie         233
Il n'était pas loin de cinq heures du matin lorsque des cars bourrés de policiers en vareuse kaki, shorts et bandes molletières, coiffés du turban à crête rouge et armés de longues matraques, prirent position aux deux bouts de Sita Ram Bazar.
Les agents déblayèrent le terrain sans ménagement, chassant tous les malheureux, jeunes et vieux, hommes et femmes, qui dormaient sous des échoppes ou contre les bâtisses. Seules des vaches sacrées, squelettiques, qui somnolaient en divers endroits du bazar ne furent pas molestées.
Trois loqueteux se disputèrent le privilège de transporter sa valise jusqu'à la sortie. Finalement, casé dans un taxi d'un âge respectable, Coplan se félicita d'être débarrassé des formalités tracassières imposées aux étrangers et il alluma une Gitane.
Sur la route qui menait à Delhi, il aperçut fugitivement, dans la lumière des phares, des silhouettes échappées d'un monde fantomatique.
D'un souple élan, Coplan quitta son siège. Il écarta la portière et fit irruption dans le salon. Le couple, encore étroitement enlacé sur le lit, ne s'aperçut pas de son entrée. Francis, foulant un tapis de haute laine, avança vers la couche et articula d'une voix ferme :
- Ne vous dérangez pas pour moi...La tenue de soirée n'est pas de rigueur.
Swamy soubresauta convulsivement, comme s'il avait été piqué par un scorpion. Tournant vers l'inconnu une face hagarde, il darda sur lui des yeux étincelants de fureur.
Ursula, dont la totale nudité se trouvait révélée par le mouvement de son compagnon, se dressa sur un coude, médusée.
Coplan tenait un pistolet coiffé d'un silencieux. Les traits rigides, il mit ses interlocuteurs en garde :
- Restez tous deux où vous êtes et ne criez pas, c'est inutile. Vous, le Roméo, n'essayez pas de jouer au héros mais répondez en vitesse à ce que je veux savoir.
Atterré, Chancer commençait à réaliser que l'envoyé du S.D.E.C. avait vu juste. Il avait lu des articles dans lesquels on décrivait les symptôme relevés chez les Japonais qui s'étaient trouvés exposés au rayonnement de l'explosion d'Hiroshima, et la concordance des indications était si flagrante qu'il s'étonna de ne pas y avoir pensé. La chute des cheveux, notamment, constituait un indice très caractéristique quand il accompagnait d'autres anomalies. La fièvre n'apparaissait qu'au dernier stade, celui qui précédait la mort.
Émergeant de sa songerie, Chancer haussa faiblement les épaules.
- Je n'ai jamais pénétré dans des installations atomiques, certifia-t-il, stupéfait. Il n'existe aux Indes que deux réacteurs, à Trombay, près de Bombay ; pas ici...
- Officiellement, corrigea Francis.