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EAN : 9782757830383
208 pages
Points (16/10/2014)
4.31/5   87 notes
Résumé :
Qu' ils soient mélancoliques comme « cahier », savoureux comme « frangipane », surprenants comme « libellule », drôles comme « s' esclaffer » ou nostalgiques comme « parfum », les mots préférés d Anne Sylvestre racontent son histoire, ses souvenirs d' enfance, sa poésie et son amour de la nature.
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Je cherchais un livre pour me vider la tête, quelque chose de plus léger que mes dernières lectures. Et lors de ma visite chez mon libraire, je suis tombée sur cette couverture très graphique qui m'a d'emblée attirée.

COQUELICOT, quel mot magique, ma fleur préférée, fragile, sensible, mais persistante, tous les ans elle renaît de ses cendres. Ne dit-on pas que c'est la seule fleur qui poussait sur les champs de bataille ?

«Coquelicot. C'est un cri, c'est un appel, c'est un mot de joues rouges et de course folle dans les blés, de mollets piqués par les chardons, de roulades et de cul par-dessus tête dans le fossé. C'est un mot claquant, insolent, cueille-moi si tu l'oses, je me fanerai aussitôt mais regarde : je suis légion. Je pousse et je re-pousse, et dans cette flaque rouge tu ne sais plus où poser les yeux. Coquelicots, cavalcade, concours à qui sera le plus rouge, tes joues ou moi.»

Enfin bref, je m'empare de l'objet, et quelle n'est pas ma surprise lorsque je m'aperçois que l'auteur est Anne SYLVESTRE.

Et bien, je suis ravie, réjouie, heureuse. C'est un recueil de mots qu'aime particulièrement Anne Sylvestre. A travers ces mots, elle raconte ses souvenirs, ses petits bonheurs, avec espièglerie et malice.

Les chapitres sont très courts, pas plus de trois pages. Un beau petit livre plein de tendresse et de sensibilité, qui fait du bien. Merci Anne Sylvestre pour vos bons mots.

Ce livre est sorti en 2014 et vient de ressortir en 2018 en édition Collector à tirage limité, chez Point, d'où cette couverture superbe.

Il traînera longtemps sur ma table de lecture… Je me replongerai souvent dedans. Notamment, lorsque j'aurai du vague à l'âme. TROP BIEN !
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Elle cherchait un mur pour pleurer... et puis et puis elle nous donne tout un jardin à aimer. Jolis mots, douceurs tendres qui se glissent du dessous de notre langue, polis par la douceur des enfances. Ribambelle de mots qui s'accroche comme guirlande à la forêt de nos vies. Mots de nos ailleurs qui nous reviennent de partout et qui se jettent tout à coup à notre cou. Mots aux couleurs d'été, de nuit, de nos goûters. À peine sautent ils dans l'encrier que déjà ils partent en fumée au bras d'un cendrier. Et puis mots fidèles que nous tenons serrés très fort dessous nos paupières, mots qui retiennent à jamais le parfum de l'absence, mots au soupir complice du grand livre des images. Mots au bruit de ricochets menés par l'aiguillée de nos pensées. Mots de mer, d'écluse et de vagues. Comme la chanson d'un voyage. Sans fanfare, ni trompette, … juste : Anne Sylvestre.

Astrid Shriqui Garain
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« Coquelicot et autres mots que j'aime »
Il y en a environ quatre-vingt, des mots qu'aime Anne Sylvestre.
Et une, ou deux ou trois pages pour parler de chacun d'eux.
La plupart lui évoque son enfance, d'autres des considérations de société, certains des images poétiques……
Elle dissèque parfois leur orthographe, s'émerveille de leur musique.
C'est sympathique et se lit très agréablement, mais je suis un peu déçue par rapport aux textes sublimes qu'elle a écrits dans nombre de ses chansons.
Mais bon, elle y met beaucoup de son coeur et de son âme, on y retrouve son esprit et son humour et surtout cela ne m'empêche pas d'avoir toujours autant d'admiration pour elle.
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Pour moi Anne Sylvestre a d'abord été la voix des fabulettes des quarante cinq tours de mes cousins que ma tante me faisait découvrir sur le tourne disque familiale et dont mes parents m'avaient offert une cassette pour la voiture.
Plus tard, j'ai découvert en elle la chanteuse "à textes", et je l'ai aimé comme j'aime Barbara, Brel, Ferrat et Brassens. Je suis tombée amoureuse de ses textes tour à tour sensibles, engagés, pudiques, caustiques, poétiques, lyriques, féroces. Souvent poignants, fréquemment drôles, parfois déchirants et toujours beaux.
Pour "Lazare et Cécile", je me damnerais je crois. Pour "Une sorcière comme les autres" aussi.
Alors quand j'ai vu "Coquelicot et autres mots que j'aime", je n'ai pas hésité.
Parce que c'est Anne Sylvestre.
Parce que Philippe Delerm se cache derrière le projet et que j'aime tendrement "La première gorgée de bière", les petits bonheurs qu'il convoque et la nostalgie qui s'en dégage aussi.
Parce qu'il y a un coquelicot sur la couverture et que c'est la fleur la plus vivante au monde, et que sa couleur jette de la beauté au bord de toutes les routes, même les plus laides.
Anne Sylvestre égrène donc dans ce livre des mots qu'elle aime, qui l'émeuvent ou la touchent, dont elle aime la musique. Des mots qui la ramènent à des souvenirs de scène ou d'enfance, à des petits bonheurs du quotidien -de ceux qu'on devraient tous traquer et célébrer sans cesse pour être plus heureux-, à des nostalgies et des sensations.
On sent l'émotion poindre sous la fougue, la verve et l'ardeur mais elle éclot avec pudeur, délicatesse, comme le bleuet jamais loin du coquelicot.
Ainsi, les mots, choisis et posés avec soin sur le papier, goûtés mille fois sans doute, nous emmènent là où la mémoire et le quotidien peuvent être poésie si on sait les regarder et nous invitent chez une artiste sensible qui livre beaucoup d'elle à travers son bouquet de fleurs des champs.
Ce n'est peut-être pas aussi fort que les textes de ses chansons, mais c'est beau et émouvant, et ça fait du bien.



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1er décembre 2020, premier jour de neige, merveilleuse occasion de chantonner la fabulette Flocon Papillon

Anne Sylvestre était un monument de la chanson française. Pas assez écoutée à mon goût mais qu'importe, elle avait tout mon amour et celui de ceux qui l'on connue. Anne Sylvestre fait partie des artistes qui ont bercé mon enfance et qui ont construit l'adulte que je suis devenue. Parce que ses chansons étaient belles : profondes, d'une rare délicatesse, avec des mots plein de sens, des messages qui marquent et toutes empreintes d'une élégante subtilité.
Anne Sylvestre nous a quitté, ce 1er décembre 2020, premier jour de neige, et mon coeur est en coton.
Il y a trois albums albums de la chanteuse qui m'ont profondément marquée. Trois vinyles que j'ai usés jusqu'à la corde et qui ont fini par grésiller, gratter et sauter de tant d'écoutes.
Fabulette – 1962 Des airs tendres comme Sureau Sureau à des ritournelles comme Dans ma fusée, on s'invente des mondes fabuleux, notre imagination s'emballe et plus besoin de dessin-animés pour voir apparaître milles images toutes plus folles et belles les unes que les autres ! On est pris d'empathie pour le renard qui tousse ou pour ce petit veau et c'est au Bal de champignons qu'on voudrait passer tous nos mercredis après-midis. Les Fabulettes d'Anne Sylvestre sont des poésies fantastiques, ludiques, toujours pleine de malice. Des univers indémodables comme ceux d'Henri Dès ou d'Aldebert.
Dans la vie en vrai – 1981 Anne Sylvestre a toujours refusé l'étiquette de chanteuse engagée, pourtant dans cet album on rencontre des histoires profondes et puissantes sur bon nombre de sujets bouleversants. Les coïncidences mettent en lumière la violence du quotidien des petites gens, la maladie et les dangers de la modernité avec une délicatesse rare. Avec le petit Xavier tout semble si envident : je me dis que les homophobes n'ont simplement pas écouté cette histoire et que s'ils le faisaient enfin, ils s'apaiseraient. le destin de la petite Rose a fait couler des larmes silencieuses sur mes joues, on y parle d'éducation sexuelle, de jugement, d'ignorance et de détresse. Sur le fil est de toute beauté, des mots si purs pour conter nos doutes
Que dit le funambule en abordant son fil, ou qu'aimerait-il dire ou bien que pense-t-il? Il dit qu'il est fragile et que la terre est basse. Il pense que son fil faudrait pas qu'il se casse. Il a peut-être peur ou bien peut être pas. Peut-être bien qu'il aime quelque part en bas. Mais il n'y pense pas car c'est une autre histoire. Il n'a plus de visage, il n'a plus de mémoire. Mais il marche, pourtant, il marche lentement. Il ne veut pas penser qu'on le ferait tomber. Pour rien, pour voir, sans méchanceté. Ce n'est pas méchant de souffler, de s'amuser à balancer le fil de sa vie. le fil de sa vie.
Absolument tous les titres de cet album sont des chef d'oeuvres mais si je ne devais en garder qu'un, c'est Carcasse… Comme je l'ai chantée, recopiée, récitée et chantée encore… Une des plus belle déclaration d'amour à soi que je n'ai jamais entendue. Un hommage à notre corps, à cette cohabitation parfois difficile et au regard souvent dur qu'on lui porte.
Écrire pour ne pas mourir – 1985 Parler de colère à la manière d'Anne Sylvestre est un exercice difficile. Elle parvient avec de petits riens à traduire des sentiments profonds
Rien qu'une fois faire des vagues et que ça tangue Et qu'on parle la même langue Et qu'on chavire une fois pour de bon Et qu'on aille vraiment toucher le fond Qu'on puisse leur répondre enfin Ce n'était rien Mais laissez-moi faire des vagues Mais laissez-moi faire des vagues Et tout casser rien qu'une fois Rien qu'une fois
Un album tout entier fait de colères : ravageuses, minuscules,banales ou universelles, elles sont toutes importantes et vous rendent vivants. Flou est désespérant et pourtant, là encore, Anne Sylvestre en fait quelque chose de beau! Et dans son Faites moi plutôt la cour elle remet l'église au milieu du village d'un merveilleux; N'importe qui peut faire l'amour Comme une simple performance Mais l'élégance Mais l'espérance de se frôler dans un détour Mais la patience Ça n'a plus cours et que dire des Blondes dans lequel elle dénonce cette dictature du paraître et de la beauté normée d'une manière si amusante et pleine d'autodérision. Là encore, si je ne devais garder qu'un morceau de cet album, ce serait Ecrire pour ne pas mourir, un titre à l'intimité bouleversante, voir déchirante…
Quittons un instant le monde de la chanson pour plonger dans Coquelicots, livre où, Anne Sylvestre, tout en subtilité et profondeur, invoque les mots qui la touchent et l'émeuvent, dévoilant à travers eux la matière même de sa vie. Entre les souvenirs ressurgis et les petits bonheurs du quotidien, entre les coulisses de la scène et les champs de son enfance, ses textes nous plongent avec émotion dans son intimité.
“Coquelicot. C'est un cri, c'est un appel, c'est un mot de joues rouges et de course folle dans les blés, de mollets piqués par les chardons, de roulades et de cul par-dessus tête dans le fossé. C'est un mot claquant, insolent, cueille-moi si tu l'oses, je me fanerai aussitôt mais regarde : je suis légion. Je pousse et je repousse, et dans cette flaque rouge tu ne sais plus où poser les yeux. Coquelicots, cavalcade, concours de qui sera le plus rouge, tes joues ou moi”.

Anne Sylvestre était une magicienne des mots et, sans le vouloir, elle est devenue la porte paroles des femmes, de toutes les femmes: les belles, les loupées, les pauvres et les cultivées, les militantes et les effacées. Sans aucune distinction de classe, elle nous ouvre les bras pour nous emporter dans un voyage merveilleux: celui de la célébration de nos féminités! Anne Sylvestre pose des mots sur vos maux, elle illumine nos vies fragiles de feux merveilleux et ces détails qui nous semblaient si banals deviennent des armes, des forces, des richesse incalculables!
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critiques presse (1)
Telerama
12 novembre 2014
Enfin, Anne Sylvestre se raconte. Avec pudeur et des mots parfaitement choisis, la parolière dessine un bel autoportrait, sincère et émouvant.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Autant j'abomine les fautes brutales, les futurs en -ais, les participes passés accordés au fil barbelé (« les chansons que vous avez écrit » (sic), arrrgh !) , autant j'ai d'indulgence pour ces petits arrangements.
Tel qui aimant château ou gâteau écrira bâteau avec un circonflexe pour qu'il ne soit pas jaloux aura ma sympathie.
Echalote recevra souvent deux «t » comme deux petites pattes pour mieux trotter (...)
Et ces tomates farcies seront-elles doublement farçies, si on y colle une cédille ?
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Quand il y a quelques années je commençais à fréquenter les vide-greniers (ces marchés aux trésors), je me sentis très vite investie d'une mission : sauver les petites poupées alsaciennes traînant au fond des cartons parmi les Niçoises, les Bretonnes et les Espagnoles, mais pas les encore-neuves, dans leurs boîtes transparentes, non, les éclopées, les froissées, avec leurs jupons effrangés, leurs nattes ébouriffées, leurs petits corselets décousus, leurs jupes rouges pleines de tâches... (p.121 ALSACE)
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Quand on est enfant, on ne traverse pas les livres à toute allure comme on le fait plus tard, mais on s'y installe, on les déguste, après les avoir dévorés une première fois. (p.75 LIVRE)
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Capodastre
Le capodastre est un petit appareil que les guitaristes placent sur le manche de leur instrument et qui, en appuyant sur les cordes, en modifie la tonalité.
On devrait bien inventer un dispositif qui, appliqué sur nos vies, permettrait en appuyant au bon endroit de les faire résonner plus agréablement.
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À L'IMAGE DE CES BRODEUSES, SI PRÉVOYANTES QUANT À LA LONGUEUR DE LEUR FIL, JE ME DIS PARFOIS QU’ON DEVRAIT MESURER LA LONGUEUR DE PATIENCE QU'IL FAUDRA POUR ARRIVER À CERTAINES CHOSES, LA LONGUEUR DE PEINE OU DE DOULEUR NÉCESSAIRE POUR VIVRE LES CHAGRINS, MAIS NE PAS OUBLIER LA LONGUEUR ILLIMITÉE DU BONHEUR À VIVRE ET À DONNER, PELOTE QU'ON LAISSERAIT SE DÉVIDER, SE DÉROULER SANS QU'IL SOIT BESOIN D'Y FAIRE UN NŒUD.
Savoir bien mesurer sa dernière aiguillée...
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Videos de Anne Sylvestre (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne Sylvestre
Anne Sylvestre : Une sorcière comme les autres Olympia 1986-1998
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