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EAN : 9782081314986
267 pages
Flammarion (20/05/2015)
2.57/5   7 notes
Résumé :
Les philosophes ne traitent jamais de la course à pied ; déjà les Grecs faisaient l’éloge de la tortue marcheuse, mais disqualifiaient le vaillant Achille, pris dans la folie de ses enjambées… L’auteur, coureur de fond lui-même, s’oppose ici à cette tradition : en autant de textes qu’il y a de kilomètres au marathon, il va à la rencontre des millions de joggers qui ignorent parfois leur propre sagesse. Il brosse pour cela de nombreux portraits, de Guy Drut aux fuyar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le coureur que je suis devenu a observé un petit peu de l'énorme diversité du monde, son inépuisable variété : je sais que ce monde est un vaste réservoir d'opinions divergentes et qu'aucune n'est plus vraie qu'une autre, bien que toutes, probablement, prétendent l'être. Mais qu'importe, après tout !
Quand on a la chance de réaliser que la vie à d'autres couleurs que celle qu'on lui connaissait, on ne peut plus voir le monde de la même façon, la découverte de l'ailleurs peut donc constituer une révélation bouleversante pour celui qui à beaucoup couru, puisqu'il se sent plus libre que la moyenne des gens. Mais, c'est à l'étape que le travail commence. le coureur cherche à donner du poids et du sens au dialogue avec les autres, et dans le même état d'esprit, il lui faut entretenir aussi un dialogue avec lui-même, considéré comme un autre.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Pour nous aussi, il existe une frontière entre la marche et la course. Avoir toujours un pied au sol, ce n’est pas avoir les deux pieds dans l’air. La course n’est donc pas une variation de la marche : elle est une expérience qui ne lui est pas réductible. Quand je cours, je n’ai pas le sentiment de marcher en plus vite, je fais un usage nouveau de mon corps. Et la question, dès lors, est moins de savoir si la course est un sport ou n’en est pas un que de s’interroger sur le type d’usage qu’elle met en jeu.
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Dans le petit monde grec des premiers philosophes, l’Ami, l’Amoureux, le Concurrent, le Rival équivalent à de telles déterminations : ce ne sont pas des incarnations exemplaires de problèmes philosophiques, plutôt des personnages qui peuplent le théâtre philosophique, lui donnent une contenance propre. Aussi, quand Platon se demandera, dans le Politique, qui peut gouverner la cité, il fait surgir un monde de rivaux qui n’appartiennent qu’au théâtre de la pensée. Ils sont nombreux à vouloir se présenter ainsi au service des hommes : du fermier qui les nourrit au médecin qui les soigne, en passant par le soldat qui les protège, différentes personnes surgissent qui entendent affirmer, selon un point de vue bien particulier, ce qu’est le bien de la cité. Il reste que ces personnes sont, pour Deleuze et Guattari, des êtres de papier, tout un peuple de la pensée, explicitant les concepts que le philosophe formule à haute voix et qui n’ont pas forcément vocation à exister.
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En Amérique, tout le monde court ou presque. Vus de loin, les coureurs ressemblent à des êtres insensibles dont aucun sortilège extérieur ne pourra annuler les errances sur le bitume qu’ils ont programmées. Cela pourrait ressembler à une pensée de l’après-catastrophe. De nouveaux chevaliers parcourent les routes dans tous les sens et rien ne les arrête, ils sont pour ainsi dire invulnérables. C’est la vision du film Blade Runner ajustée par Baudrillard aux images de New York lors de son voyage américain : « Les milliers d’hommes seuls qui courent chacun pour soi, sans égard aux autres, avec dans leur tête le fluide stéréophonique qui s’écoule dans leur regard, ça, c’est l’univers de Blade Runner, c’est l’univers d’après la catastrophe. »
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L’essentiel est de cheminer en soi. Et toutes les spiritualités l’affirment : pour vivre en soi, il faut vivre au-dehors. L’intériorité se conquiert par l’extériorité.
L’errant est un troisième genre de marcheur. Ce qui motive sa marche, c’est d’en finir avec un espace en rapport à des pratiques de société, de sociabilité. L’errant est quelqu’un qui n’en peut plus : il n’appartient jamais à la loi d’un milieu et régulièrement, le fait d’être ici lui apparaît comme insupportable. Il faut en finir avec ces compressions d’espaces, et viendra le moment où la déclaration de guerre contre l’étouffement dans les frontières sera furtivement prononcée par un raid forcené et souvent brutal pour se tirer.
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L’homme qui court en levant la main pour saluer le stade n’est plus vraiment quelqu’un, c’est une fantaisie mobile que d’aucuns chercheront à transformer en intensificateur national. Les mots d’ordre se multiplient. On entend un speaker : « Le rapprochement économique, politique et culturel de l’URSS et de la Tchécoslovaquie consolidera toujours le puissant camp du socialisme démocratique. Il sert la lutte commune de toute l’humanité progressiste pour la paix et la démocratie contre les Anglo-Américains responsables de cette nouvelle guerre mondiale. »
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Videos de Guillaume Le Blanc (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guillaume Le Blanc
Une conversation présentée par Raphael Zagury-Orly Avec Sandra Laugier Guillaume le Blanc Judith Revel Patrick Savidan
En collaboration avec les organisations à vocation sociale et solidaire : Amade, Fight Aids Monaco, Licra, Peace & Sport. Avec la participation des élèves et des professeurs de philosophie de l'Institution François d'Assise – Nicolas Barré et du Lycée Albert 1er de Monaco.
Comme la liberté, la fraternité a davantage un pouvoir incantatoire qu'un sens rigoureux - autre que celui de lien crée par l'appartenance à une même famille biologique. de plus, le terme s'impose et est élevé en drapeau moral, qui enferme dans ses plis et phagocyte celui, tout aussi digne, de sororité. A strictement parler, la fraternité échappe au champ opératoire de la politique et fuit toute juridiction: aucune «mesure» ne la crée, aucune loi ne la façonne, aucun décret ne l'oblige. Dans la Constitution française, le mot n'est cité que trois fois, une fois comme devise nationale (liberté, égalité, fraternité), une fois comme «idéal commun». Puisqu'elle n'exprime «aucune exigence précise» (John Rawls), les chartes constitutionnelles internationales l'ignorent. Elles préfèrent convoquer la solidarité. Pourquoi en effet conserver cette référence, certes délavée, estompée, aux liens de sang? Il est vrai que la solidarité a une étrange histoire. Le solidum désignait à l'origine une monnaie (on l'entend davantage dans l'italien soldo que dans le français sou, mais assez bien dans solde, ou soldat), mais en droit romain  «in solidum obligari» signifiait que divers débiteurs s'engageaient à payer les uns pour les autres et chacun pour tous la somme à rembourser. C'est la Révolution française qui extirpe la solidarité du champ juridique et économique, et l'applique à l'attitude de secours, de soutien mutuel entre citoyens et citoyennes. Désormais, elle ne désigne plus qu'un rapport de «fraternité» justement, mais ou être frères et soeurs n'a pas de sens, puisque la solidarité ne pousse pas à aider une personne parce qu'elle est membre de ma famille, mais suscite une entraide qui implique tous les membres d'une collectivité unis dans un sentiment de commune appartenance au groupe, à la communauté, à la société, à l'humanité toute entière. Ce qu'active la solidarité, c'est la priorité, sur le souci de soi, de la cohésion sociale, la «responsabilisation» de tous pour ce qui peut arriver à chacun et l'engagement à porter secours si ce qui arrive provoque une perte - de liberté, de justice, de ressources, de dignité, de respect. Dès lors, «Liberté, Egalité, Solidarité» serait une belle devise.
#philomonaco
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