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Frédéric Grellier (Traducteur)
EAN : 9782743621063
416 pages
Payot et Rivages (09/06/2010)
3.65/5   13 notes
Résumé :
La Nouvelle-Orléans, 1907. Une vague de crimes s'abat sur le quartier de Storyville, berceau du jazz naissant et quartier général de la prostitution et du crime organisé. Le détective créole Valentin Saint-Cyr s'attaque à l'affaire et s'interroge sur le rôle que joue son ami le musicien Buddy Bolden dans ces crimes horribles. Premier volume d'une trilogie consacrée au détective Valentin Saint-Cyr.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Nouvelle-Orléans, 1907, le jazz est en train de naître dans le quartier chaud de Storyville. C'est aussi là qu'un tueur s'en prend aux prostituées en abandonnant derrière lui, après chaque meurtre, une rose noire. Valentin Saint-Cyr, détective créole au service de Tom Anderson, le « roi de Storyville », est chargé par son patron d'enquêter sur ces meurtres qui risquent de finir par nuire au commerce. Sauf que, très vite, les soupçons pèsent sur Buddy Bolden, musicien surdoué, provocateur et miné par l'alcool et l'opium, et ami d'enfance de Valentin. Alors Bolden est-il juste un suspect idéal, ou est-il ce mystérieux tueur ?

Premier volume des enquêtes de Valentin Saint-Cyr, Courir après le diable est d'abord un beau roman, extrêmement bien documenté sur la Nouvelle-Orléans du début du vingtième siècle et sur la naissance du jazz. On y découvre avec intérêt cette ville atypique des États-Unis, les tensions raciales mais aussi les ponts qui y existent entre les communautés, l'atmosphère aux limites de la folie de Storyville, la pesanteur du climat tropical… David Fulmer se fend même, à l'occasion de pages magnifiques, de véritables moments de grâce, comme cette scène de transe qui suit des obsèques on ne peut plus solennelles.

C'est avant tout pour cette ambiance si bien rendue que l'on ne lâche pas le roman de Fulmer. Car, en effet, l'enquête menée par Saint-Cyr apparaît très vite comme assez peu palpitante. Même le détective semble d'ailleurs assez peu s'y intéresser, se laissant plus ou moins aller à suivre le courant, traînant d'un lieu à l'autre en attendant la chute miraculeuse d'un indice qui lui permettrait de clore ce dossier une fois pour toute. L'explication finira par venir, bien tard, et elle tient en effet du miracle tant elle est dénuée d'intérêt. Il faut dire que, en arrivant à la fin du roman, il y a un moment que l'on a cessé de s'intéresser au tueur et à ses motivations. Tout comme on a aussi en partie cessé de s'intéresser à un Saint-Cyr qui apparaît parfois trop lisse et ne semble avoir pour rôle essentiel que de nous faire découvrir d'autres personnages (en particulier Bolden et Anderson) et la Nouvelle-Orléans.

En fin de compte, Courir après le diable laisse une impression mitigée. C'est un roman qui se lit sans déplaisir, ponctué de scènes magnifiquement rendues, mais qui pêche par la minceur de son intrigue et le manque de caractère de son personnage principal. Il n'en demeure pas moins qu'il reste un premier roman prometteur et que c'est avec intérêt que l'on lira la suite des enquêtes de Saint-Cyr (Jass), en espérant que l'auteur aura réussi à concilier son travail d'érudition et sa capacité à recréer une atmosphère avec une intrigue solide et des personnages disposant d'une épaisseur supplémentaire.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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C'est toujours intéressant quand nous lisons un livre de découvrir au fil de notre lecture l'ambivalence d'un titre. Dans Courir après le diable, David Fulmer met en scène le détective créole Valentin Saint Cyr à la poursuite d'un tueur. le titre reprend d'ailleurs l'expression « à force de courir après le diable, on finit par lui attraper la queue ». L'entreprise est dangereuse et qu'elle risque de confronter le héros à des choses de plus en plus difficiles à gérer …

Mais le titre, dont le roman évoque un personnage ayant véritablement existée, Charles « Buddy » Bolden, évoque aussi peut être la manière dont Buddy King a marqué de son empreinte l'histoire du jazz à Storyville et comment cela l'a consumé. Comme si ce dernier avait pactisé avec le diable afin d'apporter cette dose de folie qui lui a permis de faire exploser la musique du genre, au risque de faire également exploser son intégrité mentale. En repoussant les limites imposées par le ragtime et le blues, Buddy King est simplement considéré comme l'inventeur du jazz.

Au fil de notre immersion dans le coeur noire de cette histoire, nous nous rendrons compte que découvrir l'identité du tueur devient vite secondaire et que c'est véritablement Storyville et ses habitants qui deviennent l'intérêt principal du roman.
Courir après le diable est le premier tome d'une trilogie, espérons que nous aurons la chance de pouvoir lire très prochainement la suite des aventures du très attachant Valentin Saint Cyr.

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"Bouteilles et briques commençaient à voler quand Buddy surgit dans l'espace de quelques mètres qui séparaient les deux groupes, et se lança à son tour dans la version endiablée de Just a Closer Walk with Thee, que jouait l'orchestre."

Encore une fois, je me permets un petit écart en évoquant la Fin des mystères de Scarlett Thomas, qui, rappelons le, a pour héroïne une jeune femme qui se plait à trouver le fil rouge entre les choses qui, à première vue, n'ont pas de rapport. J'aime faire de même avec les différentes passions qui occupent mon temps libre. Je ne pouvais donc pas passer à côté de cette référence.

La précédente fois que j'ai entendu ce titre, c'était dans la bande originale d'un de mes films préférés, Cool Hand Luke, que l'on doit à Lalo Schifrin.

Just a Closer Walk with Thee est un de mes morceaux favoris. Après quelques recherches sur le net, j'ai appris que le morceau original date de 1941, que c'est un chant gospel traditionnel et qu'il a était repris à de nombreuses reprises. C'est aussi l'un des morceaux les plus joués pendant les « jazz funerals » à la Nouvelle Orléans.
Lien : http://www.4decouv.com/2010/..
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J'adore découvrir de nouveaux auteurs et cette fois encore je n'ai pas été déçue. J'ai mis le temps pour m'immerger dans l'ambiance jazzy de la Nouvelle-Orléans, mais une fois que la musicalité du roman s'est ancrée en vous, il n'y a plus moyen d'y échapper, chaque page ressemble à la mesure endiablée d'un morceau de musique. Comme dans un titre de jazz on passe par beaucoup d'émotions, la colère, la douleur, le dégoût, la mélancolie et même l'allegresse...
David Fulmer parvient avec son roman à nous faire découvrir un personnage ayant véritablement existé, Buddy Bolden, et qui est reconnu comme membre fondateur du Jazz au début du 20ème siècle, la musique habite ce musicien comme on peut être possédé par le vaudou, beaucoup présent dans ce livre. Cela nous donne une vague idée de ce que ressent le personnage qui ne vit que pour la musique qui le dévore.
L'intrigue policière qui est le fil conducteur du roman n'est jamais oubliée et on se demande jusqu'au dénouement qui est le responsable de ses horreurs et lorsqu'on nous l'apprend la surprise est grande ! La division de la ville en quartiers répartis par la couleur de peau, n'est que le sommet de l'iceberg, pour moi, et ce n'est qu'un point de vu personnel, David Fulmer nous décrit le marasme des grandes villes qui noie les gens dans l'anonymat et la transparence, il faut savoir regarder et reconnaitre les personnes que l'on croise, l'individualisme n'est pas une bonne chose...
Ce roman parfaitement documenté sur la ville, l'époque et sur le jazz est passionnant, m'a fait voyagé à travers le temps et à travers le monde,je l'ai refermé avec regret. L'amitié de Buddy et Valentin, qui dure depuis l'enfance, est mise à mal par la distance et par l'absence, toute relation s'entretient on ne peut pas la faire durer avec des souvenirs et de bonnes intentions. En bref, il est difficile d'en faire une critique complète sans en retirer l'intérêt donc je vous conseille vivement de vous procurer le roman et de vous en faire votre propre idée, qui si elle se rapproche de la mienne sera enthousiaste.
Lien : http://pyepissphere.canalblo..
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J'ai été déçue. Il y a de bonnes idées mais les ficelles sont grossières. L'écriture manque de profondeur. La psychologie des personnages sauve le roman qui se déroule en Louisiane à La Nouvelle-Orléans au début du XX ème siècle. C'est le début du jazz. C'est un roman plat même si l'on perçoit les efforts de documentation de la part de l'auteur. Ce roman manque de couleurs, d'odeurs, de bruits. L'intrigue policière manque de souffle. Un tueur de prostituées sévit dans Storyville. L'intrication dans l'histoire de la politique est intéressante.
Le détective Valentin St Cyr est une pâle imitation de Philippe Marlowe.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Alors qu’un surnom était un honneur habituellement réservé aux musiciens établis, les gens s’étaient mis à l’appeler « Kid » Bolden. Puis il avait fait ce qu’aucun autre musicien de La Nouvelle-Orléans, débutant ou confirmé, n’avait jamais osé faire : baptiser son orchestre de son propre nom. Pour lui, pas question de s’appeler Pickwick, Eagle ou Excelsior. C’était le Kid Bolden Band. Et plus tard, le King Bolden Band. Pendant presque deux ans, c’était bel et bien lui le roi de la musique à La Nouvelle-Orléans. Puis la chute avait commencé.
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Les choses s’enchaînaient donc ainsi au fil de la semaine, une cascade de bruit et d’agitation qui culminait le samedi soir dans un déferlement de rye, de musique tonitruante, de rires grivois et de corps excités. Il y avait toujours un peu de grabuge, bien sûr : des bagarres éclataient, on sortait les couteaux et les pistolets, et parfois il fallait évacuer un ou deux cadavres. Plus tard, on partageait la recette. Le dimanche était toujours paisible. Puis c’était le calme du lundi matin et on repartait pour un tour.
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Elle était appréciée et ne faisait pas d’histoires. Elle n’abusait pas du whiskey, n’était pas opiomane, ne se crêpait pas le chignon avec les autres filles et ne faisait jamais rien qui obligeât d’appeler la police.
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Video de David Fulmer (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Fulmer
David Fulmer talks about his new publishing venture, Five Stones Press, at the signing for his book, "The Fall," at Bound To Be Read Books in East Atlanta Village on Friday, March 19, 2010.
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