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EAN : 9782246678311
192 pages
Grasset (14/05/2008)
2.47/5   93 notes
Résumé :
" La solitude de Colin Parker. Souvent Colin Parker composait de sa propre initiative la touche C pour confessionnal et pendant des heures, il répétait qu'il était seul. Et son assistant lui répondait : " Cher abonné, vous n'êtes pas seul puisque nous sommes là pour vous écouter " Finalement, quand Colin Parker se donna la mort, le soir du grand black-out, il commençait tout juste à aller mieux. "
Bienvenue à Clair-Monde ! Ici, quelque part dans un futur proc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Dans un futur proche, l'hyperdémocratie de Clair-Monde est le seul pouvoir en place. le ciel obscurci depuis plusieurs décennies par de multiples émanations polluantes ne laisse plus passer la lumière du soleil, et les citoyens désormais appelés des Abonnés vivent dans des lumières artificielles destinées à imiter les variations de la lumière du jour. La jeunesse, la beauté ne sont plus des droits, mais des devoirs, sous peine de déportation dans les non-zones hors de la ville. le suicide est interdit, et on surveille de près toute personne dépressive notamment grâce au S.P.S le Service de Protection contre Soi-même, service où travaille Syd Paradine, flic taciturne et alcoolique. Alors qu'il rumine son mal-être et son divorce avec Myra Vence, riche héritière gâtée et infantile, Syd Paradine commence une enquête pour le moins inédite dans un lieu tel que Clair-Monde : un suicide collectif d'obèses. À force de se heurter aux silences du S.P.I le Service de Protection de l'Information, Syd va mener lui-même sa barque pour comprendre cette aberration et croise notamment la route de Blue Smith, fille insaisissable qui va l'aider dans sa quête.

Difficile d'empêcher certaines réminiscences à la lecture de ce roman : le ciel noir de Matrix ou Dark City, « le bonheur est obligatoire » est la loi qui régit le jeu de rôles Paranoïa, les parias exilés hors de la ville sont très proches de l'Ile de Manhattan transformée en prison dans New York 1997... L'anticipation est un genre extrêmement difficile à renouveler, surtout depuis que le cinéma, plus encore que la littérature l'essore jusqu'à la corde. Aussi on ne peut empêcher le petit air de déjà-vu.

Pille se réapproprie ces clichés avec une certaine aisance, les cent premières pages de Crépuscule Ville sont pour le moins réussies dans la peinture minutieuse de ce monde où la « mort bancaire » est pire que la vraie, les drogues sont légales suite à la Guerre Narcotique et les enfants de moins de 12 ans peuvent être achetés et utilisés comme bibelots de décoration ou sex-toys humains. C'est dans ces pages que son écriture est la plus travaillée, en dépit d'un vocabulaire inutilement trash jeté ça et là et qui ne fonctionne que moyennement.

Le souci c'est qu'au-delà de ces pages, Lolita Pille ne sait pas où elle va. Et si elle ne le sait pas, le lecteur lui le sait encore moins. le fameux suicide collectif d'obèses qui est le point de départ de l'enquête de Syd n'est jamais élucidé, d'ailleurs, à peine évoqué, on n'en parle plus. Les personnages sont pour la plupart désincarnés, sans consistance. Par contraste, il y a surabondance souvent gratuite de gadgets markétés anticipation qui fleurissent à tous les coins de paragraphe. L'écriture redevient poussive par l'accumulation de métaphores grotesques, pour ne pas dire bâclée et confuse. Il faut vraiment se forcer à aller jusqu'au bout pour enfin connaître le dénouement. Un dénouement de dix pages de dialogue brillant, bien mené, critique du néo-libéralisme et de l'individualisme sauvage, certes un peu convenue, mais malgré tout convenable. Cent dix pages convenables pour un livre qui en compte près de quatre cents...
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J'ai eu un peu de mal à le terminer... Après la claque Hell et la légère déception Bubble gum, toujours pas re-convaincue par Lolita Pille, donc...

L'histoire, dans le fond, est pas mal, quoique avec un goût de déjà-vu pour moi, qui ai lu pas mal de romans futuristes ces derniers temps, et de très bons, en plus de ça. L'histoire se passe dans un ou deux siècles, vraisemblablement, et nous dépeint une humanité en pleine décadence, qui ne semble plus trop savoir comment faire pour survivre convenablement et qui se noie dans sa propre merde. C'est très sombre, d'ailleurs même le soleil est artificiel : au-dessus de la ville, il y a juste le brouillard... Presque tout le monde se came légalement, ceux qui en savent trop disparaissent étrangement, les gamines se font opérer pour se faire allonger les jambes, les rues et les quartiers portent les noms de grosses multinationales... On ne peut même plus se suicider tranquille : la Préventive-Suicide veille à vous en empêcher in extremis, car à Clair-Monde, vous n'êtes pas seuls : la surveillance est quasi-permanente... (tiens, ça me rappelle kekchose, ça).
Je disais donc que l'histoire, dans le fond, est pas mal, mais je trouve qu'il manque la passion qui devrait aller avec ce récit. Pille a toujours son franc-parler mais je trouve qu'elle n'a pas ici le punch qu'elle avait dans Hell. Elle débite plein de belles phrases compliquées, mais c'est comme si le coeur n'y était pas vraiment. Et puis je me suis souvent perdue dans des passages, les phrases sont tellement tarabiscotées et pleines de beau vocabulaire qu'au final, on ne comprend plus rien à ce qu'elle cherche à raconter.
Et cette manie qu'elle a chopé d'utiliser l'expression "de loin en loin" à toutes les sauces (même quand ça n'a apparemment rien à foutre là ), c'est assez usant...

Au final, un avis assez mitigé, donc... ça ne sera pas un souvenir inoubliable, quoi!
Lien : http://lecturesdesuny.canalb..
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Je n'ai pas terminé se livre, l'histoire n'est pas mal mais ça se passe dans deux siècles. Se livre devra surement plaire aux personne qui aiment le futur.
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De Lolita Pille, j'avais beaucoup aimé Bubble Gum, largement moins Hell qui m'avait agacée (le côté fille déjantée très très riche obligée de se droguer pour supporter la vie m'avait carrément énervée). Mais, sans vraiment me poser de questions, j'avais acquis ce nouveau roman, portée par le souvenir de Bubble Gum... avant de le laisser végéter dans ma PAL jusqu'à maintenant. Et il aurait mieux fait d'y rester car je n'ai pas du tout accroché à ce roman qui non seulement n'a pas de fil directeur (je me suis perdue dans les méandres de ce roman à de multiples reprises et je ne sais toujours pas ce qu'il est arrivé aux obèses suicidaires) mais dont la vulgarité m'a hérissée le poil à chaque page.... Sans parler de ce monde auto-destructeur où la drogue, l'alcool et les abus en tout genre sont autorisés voire, même, conseillés par les publicités du genre "Tout abonné - c'est ainsi que se nomment les habitants de cette ville futuriste - avait droit de soigner ses blessures morales comme bon lui semblait." (Le Livre de poche - p.86)...
Certes, il y a quelques idées novatrices - quoique effrayantes - dans ce roman comme le mariage conclu pour trois ans, le confessionnal obligatoire à heure fixe (pour le bien des "abonnés", bien entendu) ou encore la mise à disposition des corps pour régler ses dettes, mais beaucoup de déjà vu ailleurs et en mieux... Peut-être qu'avec un peu plus de cohérence dans l'histoire, j'aurais adhéré au récit mais, là, non, ce livre me fâche presque définitivement avec l'auteur...

Lire la suite :
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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C'est le troisième roman de Lolita Pille que je lis et c'est celui qui m'a le plus déçu. J'aime beaucoup les romans de science-fiction, or celui-ci ne m'a pas intéressé. Je l'ai lu pour dire de le lire et de le terminer puisqu'il était dans ma bibliothèque depuis des années. Je n'ai pas accroché à l'histoire, ni au style d'écriture de l'autrice, certes bien moins trash que dans Hell mais qui me paraît manquer d'une certaine maturité qui fait un bon roman.
Pour ce qui est de l'histoire, le roman débute comme un roman policier. Or l'autrice a fait le choix de ne pas développer l'intrigue autour des suicides évoqués en début d'ouvrage ce qui m'a déçue. de même la quête du héros ne m'a guère plus intéressée. J'ai retrouvé les codes de la littérature de science-fiction, assez basiques et sans grand apport par rapport aux livres du genre. Une fois arrivée à la fin du roman, je me suis rendue compte que j'étais totalement désintéressée du sort du héros et du dénouement final.
Bref, un livre qui se laisse lire mais sans grand intérêt.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le cerveau et le cœur sont des organes passés de mode. Espérons pour les générations à venir, qu'on s'en débarrassera comme d'une pilosité superflue. Je vais m'offrir des jambes d'un mètre, un nouveau visage et des yeux violets. je vais atteindre le poids d'une ombre en me laissant crever de faim grâce à cette drogue merveilleuse. J'espère qu'elle liquidera chez moi autant de neurones que de graisse. je serai en très mauvaise santé, abominablement frustrée et complètement abrutie. Je serai épargnée par la puberté. je serai esthétique et impitoyable. J'aurai les yeux vitreux et on prendra ça pour du mystère. Je n'aurai plus à rougir de mes élans envers les autres comme d'une maladie honteuse puisque je n'aurai plus la force, ni la faculté d'en éprouver. Je serai un objet de désir. Le néant dans une cosse magnifique. Et je serai heureuse comme seuls les imbéciles et les salauds savent l'être.
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Tout le monde a droit à la jeunesse, tout le monde à droit à la beauté."C" pour confessionnal, dites-nous votre présent, nous vous dirons votre futur. Banque de la cité, faites la sieste, votre argent travail. Urbaine des jeux, ici on fabrique des milliardaires. Cokatril, nourrissez-vous par le nez. Panhôtel, le bout du monde au coin de la rue. Préventive-routière, roulez vite, mourez vieux. Préventive-agression, sortez nue. Immo écran, vous êtes nos invités. Whisky light, la boisson qui manquait aux femmes. Lexo junior, les moins de six ans ont enfin trouvés leur marchand de sable. Préventive-suicide, sautez dans le filet. "H" comme hologramme, le héros, c'est vous. Clair-news, la vérité, rien que la vérité, toute la vérité. "S" pour Sentimental, avec Clair-Monde l'amour est à quelques mètres. Avec Clair-Monde, votre bonheur n'est plus une utopie.
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Elle avait l'age des amours non-partagés en guise de raison de vivre. Un oncle ou un voisin en qui elle avait confiance l'avait violée quand elle avait sept ans. Elle était adorable mais complètement déglinguée.
Et elle était enceinte.
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Il fallait être un beau malade, un beau puits d'ignorance de ce que c'était que la vie des hommes pour prétendre envoyer au grand plongeon des inconnus, des innocents pour servir on ne savait quelle chapelle, et cette chapelle-là, disait le taxi, qui justifiait pareils dommages collatéraux, elle n'était pas encore bâtie, pas la première pierre de celle-là.
Et puis il soupira et dit que bien malin celui qui montrerait au monde les bons d'un côté et les méchants de l'autre. Nous n'étions pas si innocents que cela. L'hyperdémocratie, c'était une sale affaire, ouais.
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La voiture accéléra et ils traversèrent un champ de bataille de sable gris .Et sur leur passage , les morts au combat ramassaient leurs tripes et se relevaient pour aller faire la queue au Starbucks d'en face .Un extra cogna le capot , pour un coup de frein un chouia tardif .
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Videos de Lolita Pille (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lolita Pille
Parler de la sexualité des jeunes garçons, on le fait avec humour, tandis que chez les filles, adresser le sujet sans sexualiser à l'excès n'a pas souvent été fait. En 2004, lorsqu'elle publie son premier roman "Hell", Lolita Pille est confrontée à un défoulement médiatique : si pour certains elle décrit habilement la jeunesse désabusée du début des années 2000, beaucoup s'accordent à la juger obscène, prolophobe et trop ouvertement sexuelle.
Discréditée dans les sphères littéraires de Saint-Germain-des-Près, elle revient aujourd'hui sur son adolescence et la parution de ce premier roman avec une autofiction féministe subtile dans les pas de Virginia Woolf : "Une féministe est n'importe quelle femme qui dit la vérité sur sa vie”.
"Une Adolescence" (Stock, 2022) fait le récit d'une jeunesse vécue à tâtons, où le désir bourgeonne avec difficulté contre la tempête d'une société misogyne.
Inspirée par Lolita Pille, Joy Majdalani livre de son côté "Le Goût des garçons" (Grasset, 2022), un roman sur la naissance du désir chez une adolescente de 13 ans, étudiante d'un collège catholique libanais.
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