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EAN : 9782253247081
456 pages
Le Livre de Poche (31/01/2024)
3.73/5   437 notes
Résumé :
Aux marches de l’Empire « à cent têtes et cent corps », sommeille une province minérale et nue où le froid, le givre, les bourrasques semblent ankyloser les habitants d’une bourgade qui ne signalait jusque-là ni notoriété historique, ni intérêt géographique, si ce n’est d’être placée à la frontière « d’un pays dont la bannière se frappait d’un croissant d’or », et dont la vitalité contraste avec l’épuisement ranci du village aux passions tristes.

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Critiques, Analyses et Avis (115) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 437 notes
Le dernier Claudel ne m'inspirait déjà pas comme sujet et étant déçue à la lecture de son dernier livre je n'avais pas grande envie de le lire. Mais une critique négative , eh oui , m'a donnée envie d'y aller voir moi-même. Perso j'appellerais ce genre de comportement « maso » quand on a une PAL plus haute que la tour de Babel 😁.
On est dans un pays imaginaire, au début du siècle dernier ?,dans le « trou du cul du monde », où il y a un curé, un imam, des bonhommes aux noms à connotations arabes, slaves, germaniques ( Lev Kako, Ludwig Neubaum…), la tête couverte de toques, de turbans, de chapeaux à rabats,des mines de sel (Pologne ?)…..un minestrone 😁. Donc un pays où Monsieur Claudel n'a jamais mis les pieds 😁. À mon avis déjà mal parti, si on n'est pas dans la SF, ou autres genres similaires. le curé y est assassiné, un « Policier » qui engrosse sa femme chaque fois que ses pulsions sexuelles deviennent incontrôlables même lorsqu'il est en service, s'occupe de l'affaire.

D'emblée j'aimerais préciser que les descriptions sexuelles crues agrémentées des fantasmes pédophiles incessantes du Policier sur une gamine de 13 ans m'ont écoeurée et beaucoup dérangée.On se croirait chez les bêtes, même eux ont plus de dignité et sur cela Claudel est d'accord avec moi, mais dans un tout autre contexte 😁. Il en rajoute avec un Innocent qui montre son sexe à toute occasion, et chaque fois la verge est précisément décrite. Je suis curieuse du pourquoi Claudel insiste sur ce sujet de cette façon immonde, est-ce l'âge 😵‍💫? Un déballage sexuelle bestial qui n'a pas grande importance sinon remplir des pages, et dont il aurait pu largement en économiser même s'il l'utilise ultérieurement à bonne fin. Il se perd aussi dans des descriptions vestimentaires , de paysages ou autres, interminables qui finissent par alourdir la prose. Il essaie d'y mettre de la profondeur avec des détails comme allier un événement avec une fable connue , le cri du Vicaire et la fable du joueur de flûte, où perso je n'ai saisi aucune subtilité. Des réflexions insipides , « …peu lui importait l'intelligence de l'Adjoint, car se penser environné d'idiots permet de savourer sa propre intelligence , qui n'est nullement une valeur absolue tant elle est, fondamentalement, relative. »???? Quand au coeur du sujet de l'histoire, l'intrigue du meurtre prétexte pour traiter des tensions raciales et religieuses manipulées à des fins extrêmement tragiques d' Émigration, de Pouvoir, Dictature, Guerre, Chaos sanglant …., Danger de la folie des masses ( mieux vaut lire Elias Canetti à ce sujet ),”La Vérité efficiente”, l'ensemble largement réduit à des clichés , se noie dans les digressions. Les personnages antipathiques , insipides par commencer par le Policier ,l'Adjoint mi-monstre,mi-poète, le Rapporteur personnage qui arrive comme un cheveu sur la soupe , écrivain sans public,consacrant peu de temps pour son vrai travail pourtant un bonhomme très efficace (???) … les femmes réduites à des proies sexuelles sans importance d'âge , et le ton cynique et froid employé résultent en un livre pénible à lire. Tout y est laid, froid, obscur, repoussant, menaçant, …..Crépuscule , oui ! Ne tient la route que le titre qui correspond à son contenu ! L'idée de départ pourtant semblait intéressante mais l'écrivain en a fait une fable grossière et grotesque, mal ficelée ! Monsieur Claudel entreprend la grande tâche de la révélation de la Vérité par la Littérature , une tâche noble mais qui malheureusement le dépasse largement à mon avis. Car comme dans L'Archipel du Chien , se posant en grand moralisateur , il traite un sujet très grave très superficiellement à travers une fable, l'intoxicant jusqu'à la fin avec l'obsession sexuelle pervers d'un Policier, le personnage central . Il essaie de se rattraper avec une fin en beauté de justice divine et autres, et cela devient encore plus grotesque. A part L'Archipel du Chien, j'avais aimé tout ses livres lus, ici même sa prose m'a saoulée.
Grosse déception !

Un grand merci aux éditions Stock et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre dont je ne regrette nullement la lecture !

#Crépuscule #NetGalleyFrance




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Sortez les sous-pulls.
Tant pis pour la tête de prépuce mais Crépuscule fait partie de ces romans dont la lecture vous donne l'impression de participer à l'effort collectif d'économie d'énergie.
Y'a pas à dire, Philippe Claudel pourrait faire passer Frank Bouysse pour un Géo du Club Med à Agadir. Prix Mister Freeze 2023. Avec eux, pas de réchauffement climatique.
Ambiance gothico-austéro et gelado dans un bourg isolé d'un Empire d'Europe Centrale. L'époque est non datée mais le récit évoque le temps des archiducs des Balkans, moustaches au balcon, et prénoms avec trait d'union.
Comme si la météo pourrie et les paysages tristes ne suffisaient pas, le curé est retrouvé le crâne fracassé aux abords de l'église. Difficile de faire plus près du seigneur pour un voyage sans escale mais ce fait… d'hiver va rompre l'équilibre fragile qui régnait au sein de la petite ville perdue au milieu de nulle part.
L'enquête est menée par un policier ambitieux et opportuniste qui est dévoré par des pulsions lolitiennes assez nauséabondes et par son adjoint, Baraj, gentil géant qui n'a pas la lumière à tous les étages mais dont l'innocence et la candeur réchauffent le roman. Très rapidement, les autorités locales instrumentalisent le meurtre et attisent les rumeurs qui accablent la petite communauté musulmane du bourg. le bénéfice du doute ne s'applique pas aux étrangers.
Derrière la noirceur policière, le recherche du coupable est presque secondaire. Les fans d'Agatha Christie peuvent continuer leur partie de Cluedo et ignorer ce roman. La force de ce récit ne repose donc pas sur son intrigue mais sur son atmosphère onirique et sur le déchainement de passions que le crime va déclencher au sein de la population. J'ai lu ce livre comme on observe un vivarium, fasciné par la sauvagerie qui s'empare des hommes dans un espace clos. Derrière les apparences de la civilisation, surgissent les démons, comme un tableau animé de Jérôme Bosch. Sacré coup de peinture pour un vendeur de perceuses.
Philippe Claudel ambiance son roman comme un conte lugubre, qui donne l'impression au lecteur de partager un songe cotonneux… ou un lendemain de cuite mais c'est beaucoup moins poétique.
Inutile également d'être pourvu d'un master en voyance option charlatan pour lire entre ces lignes les outrances de notre temps. La morale, c'est qu'il n'y pas de morale dès que les temps se gâtent. Un pour tous et chacun pour soi. Les fantômes du passé sont toujours à l'affût et prêts à s'aérer les draps dès que le sang coule.
Les personnages féminins sauvent un peu la face de l'humanité dans ce roman alors que l'auteur ne désigne les hommes que par un métier ou un titre pour les désincarner ou les emprisonner dans des caricatures.
Si je suis un peu avare d'étoiles, c'est que malgré la précocité du crime, l'installation des personnages traine en longueur et frise la langueur. Il faut attendre les funérailles du curé, déneigeuses du récit, pour que l'intrigue s'anime vraiment, et autorise le lecteur à se passionner pour ces destins oniriques.
Autre petite réserve, les répétitions. Autre petite réserve, les répétitions. Autre petite réserve, les répétitions. C'est pénible non ? Bon, un obsédé, par définition, ressasse ses lubies et a tendance à se répéter mais les montées de sève du policier dégoutent autant qu'elles lassent au fil des pages.
La prose de Philippe Claudel reste très visuelle, les paysages sont raccords avec les personnages, âmes grises au coeur lourd et cet auteur parvient une nouvelle fois à créer une dimension parallèle qui délivre les passions les plus sombres.
La lecture de certaines critiques de presse évoque une dimension cathartique et un imaginaire qui magnifie la profondeur de propos. Mouais, je sais qu'il ne faut pas trop froisser un juré du Goncourt mais pour ma pomme, le sol était trop froid pour que je réussisse à creuser la profondeur du propos.
Bon, on va rallumer la cheminée.
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Premier coup de coeur de cette rentrée d'hiver !

Dans une ambiance d'emblée sombre, où l'inconfort est le lot du quotidien, le froid, l'obscurité, et la menace permanente d'un danger possible, à une époque et dans un lieu que l'on situera progressivement au fil des indices semés dans le texte, l'Adjoint officie auprès de son supérieur, dans une petite ville où les faits graves sont rares. Or, le Curé vient d'être découvert mort dans la rue, et l'observation même rapide de la victime allongée au sol ne laisse planer aucun doute sur la nature criminelle du décès du prêtre. le crime en lui-même est odieux mais de plus il met en place les conditions d'un conflit social aux conséquences potentiellement graves, dans cette communauté où chrétiens et musulmans cohabitent avec prudence.

Les personnages sont particulièrement bien campés : celui du Policier, ambigu, tour à tour figure de la stabilité et de la rigueur puis moins fiable lorsqu'on découvre les démons qui l'obsèdent, et même carriériste et prêt à vendre son âme pour une promotion. Tout cela en fait un être qui suscite toute une palette de sentiments évolutifs. L'Adjoint est beaucoup plus constant dans son comportement, mais ne serait-il pas plus malin que ne le laisse penser le mépris de son supérieur.
Et puis la figure lumineuse de la jeune Lémia, qui a découvert le corps, vient à la fois illuminer les pages et susciter des craintes pour sa sécurité.


D'emblée dès les premières lignes, on est saisi par la force de la narration, à la fois par la façon dont le décor est planté et l'intensité des personnages. On est bien sûr happé par l'intrigue autour de la mort du curé et des conséquence prévisibles mais en filigrane le contexte politique et religieux est passionnant. Ce polar historique à haute valeur littéraire est porté par une écriture sublime, qui rend l'oeuvre très addictive.

Jamais déçue par les précédents romans de Philippe Claudel, celui-ci risque fort de figurer en tête de mon classement personnel, jusqu'au prochain ?


352 pages Stock 4 janvier 2023
#Crépuscule #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Avec Crépuscule de Philippe Claudel, nous voilà dans un village d'une province reculée située dans un empire imaginaire qui ressemble un peu à l'empire austro-hongrois, au début du XXe siècle.
L'histoire se déroule en hiver, sous un climat rude, un hiver qui semble sans fin.
Ce village presque arriéré est composé d'une majorité de chrétiens 1378 habitants et d'une petite communauté musulmane qui compte cinquante-quatre âmes, les deux religions cohabitant pacifiquement.
Deux enfants découvrent un cadavre, celui du curé retrouvé la tête fracassée par une pierre. Aussitôt la tension devient palpable…
Le binôme, constitué du capitaine Nourio aux pulsions sexuelles récurrentes et de son adjoint Baraj, deux hommes plutôt mal assortis aussi bien physiquement que moralement, est chargé de l'enquête.
Mais que peut-il se passer lorsqu'un prêtre, celui qui incarne la religion dominante d'un village, un de ses membres éminents, est assassiné ? C'est à cette question que tente de répondre Philippe Claudel.
L'auteur nous offre avec Crépuscule, à la fois un roman policier, un roman psychologique, un roman social, un roman noir, très noir, mais surtout, sous l'aspect d'un roman historique, un roman qui nous parle d'aujourd'hui.
Alors que de l'autre côté de la frontière, se trouve un pays dont la bannière est ornée d'un croissant d'or, bouillonnant de force vive, il est intéressant de voir, comment cet Empire qui commence à décliner, à s'éteindre, va prendre le prétexte de ce fait divers sanglant pour éradiquer de son sein cette petite communauté musulmane, naissante mais active, et la massacrer.
On assiste à la faveur du meurtre du curé, à la montée de la violence, de la haine, dans un engrenage irréversible et on découvre le comportement abject et corrompu du Maire, du Rapporteur de l'Administration, du Notaire, du Conservateur des archives, des trois Maîtres d'école, du Receveur, etc... Une scène de chasse à l'ours particulièrement épique met en avant leur complicité.
Impossible de ne pas voir dans ce mécanisme de la haine qui se met en place et cette recherche de bouc-émissaire des échos avec la période dans laquelle nous vivons, où on instrumentalise certains faits que l'on retourne, détruisant ainsi la vérité historique pour aller dans la direction souhaitée.
Dans Crépuscule, Philippe Claudel ne se borne pas à écrire une énigme policière, il raconte la fabrique d'une contre-vérité, une mécanique millénaire tellement actuelle, à savoir, trouver un ennemi commun, ce qui va souder la communauté.
Comme avec le rapport de Brodech, La petite fille de Monsieur Linh, Les âmes grises (Prix Renaudot 2003) ou L'archipel du chien, je me suis à nouveau régalée avec la lecture de ce roman magistral et envoûtant, à l'atmosphère terriblement inquiétante, qu'est Crépuscule. de suspens en rebondissements, il m'a tenue en haleine du début à la fin, fascinée par ce questionnement on ne peut plus d'actualité.
Dans ce monde crépusculaire qui est décrit, le texte très visuel de Philippe Claudel permet une magnifique approche des personnages, des animaux et de la nature.
Les personnages sont solidement dépeints et leurs caractères finement analysés.
Si j'ai trouvé trop présentes et répétitives les pulsions sexuelles de Nourio, j'ai beaucoup apprécié son Adjoint, ce géant maladroit et méprisé par son Capitaine, déjà maltraité et moqué dans son enfance, le seul à ne pas courber l'échine, poète à ses heures mais dont les vers s'effacent au fil de leur création…
Crépuscule de Philippe Claudel est une sorte de fable politique, une réflexion remarquable, profonde et troublante, sur la nature humaine et sur la fabrication de la vérité historique.
De ne pas nommer précisément, ni le lieu où se déroule l'histoire, ni l'époque à laquelle elle se déroule, est une manière d'élargir le propos et de le rendre universel, une manière de dire : cela pourrait se passer ailleurs, aujourd'hui ou demain… Inquiétant...

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Qui a tué le curé que deux enfants viennent de découvrir en cette nuit d'un hiver glacial ?

Personne ne sait, mais la rumeur jette l'opprobre sur la communauté musulmane dont l'un de ses membres affolé s'enfuit … amplifiant les soupçons … car une fuite n'est elle pas un aveu ?

Aux médisances succèdent les incivilités puis les agressions … qui font place nette.

Savoir qui a tué le curé n'a aucune importance car la vérité, dans l'empire, doit être efficiente et répondre aux voeux (aux ukases) de l'empereur et de ses gouverneurs. Et ceux ci apprécient les fonctionnaires dociles, serviles, prêt à tout pour gagner une décoration, une promotion, une invitation à une chasse et contrôler un peuple espionné par les « mille oreilles » d'un big brother orwellien : « L'Empire qui était un monstre à 100 têtes et à 100 corps savait que du contrôle de la moindre de ses provinces reculées dépendait sa survie. Aussi, les élites qui le gouvernaient avaient-elles favorisé depuis des temps anciens des canaux de surveillance reposant d'une part sur les structures feuilletées de l'administration, mais aussi sur une entité plus officieuse baptisée, on ne sait par qui, les Mille Oreilles, grâce à laquelle était écouté et transmis tout ce qui pouvait se dire dans les bavardages des rues, les cafés, les marchés les ports ou le réseau encore embryonnaire des chemins de fer. »

Débutant comme un polar, ce roman dérive vers un essai politique sur la mort des empires, l'emprise de la pensée unique, et la stigmatisation des indésirables ; vaste programme !

Mais l'intrigue souffre de longueurs, sombre dans le manichéisme en encensant les musulmans et en vilipendant les chrétiens et se délecte des viols du policier pédophile. D'où une déception d'autant plus grande que les romans précédents de Philippe Claudel m'avaient enchanté et comment apprécier une intrigue dont aucun acteur n'est sympathique ?
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critiques presse (12)
OuestFrance
05 décembre 2023
Enquête autour de la mort mystérieuse d’un curé, « Crépuscule » se révèle une fascinante interrogation sur l’existence et la nature humaine, portée par un sens magistral de la description.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Au fil de l’histoire, riche en rebondissements, le lecteur découvre que l’humanité a mille visages et que ceux qu’on sous-estime sont parfois peut-être les plus bienveillants et les mieux outillés pour faire face aux drames et aux vicissitudes de l’existence.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeDevoir
27 mars 2023
Avec ce dernier opus, le romancier français nous offre une fable envoûtante qui nous parle d’hier et d’aujourd’hui.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaLibreBelgique
13 mars 2023
Il ne faut donc pas avoir peur des sentiments perfides, des machinations diaboliques, des paysages hivernaux, des instincts vulgaires et sales, de la froide indifférence pour se jeter dans les pages de Crépuscule.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Bibliobs
27 février 2023
L'auteur des « Âmes grises » imagine le meurtre d'un curé dans une petite ville d'un empire imaginaire. Une allégorie pas très allégée.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
06 février 2023
Dès les premières pages de Crépuscule, Philippe Claudel réussit un drôle de tour, en nous transportant dans un pays familier et pourtant difficile à reconnaître. Son territoire est celui d’une certaine littérature de l’Est, où la fable oscille volontiers entre l’ironique et l’oraculaire.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesEchos
06 février 2023
La découverte d'un cadavre est un point de départ qui a déjà donné à Philippe Claudel matière à un grand roman. On se encore souvient des « Ames grises » (prix Renaudot 2003) et de sa terrible ouverture. Le décor de « Crépuscule » est différent, l'ambiance toute aussi prenante. Nous voici ramenés au début d'un siècle passé. Dans une province reculée de l'Empire, « monstre à cent têtes et cent corps », il existe une région sensible, non loin de la frontière, derrière laquelle on trouve un « pays dont la bannière se frappait d'un croissant d'or ».
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeFigaro
03 février 2023
Le meurtre d'un curé dans un village aux confins d'un empire attise les haines.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaCroix
03 février 2023
Philippe Claudel signe une fable cruelle et sombre, d’une noirceur implacable sur la déchéance de l’humanité.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeMonde
31 janvier 2023
Dès les premières pages de Crépuscule, son imposant nouveau roman, Philippe Claudel réussit un drôle de tour, en nous transportant dans un pays familier et pourtant difficile à reconnaître, comme le souvenir soudain revenu d’un rêve entêtant, ou peut-être ce cauchemar dont on ne se réveille pas, ainsi que Joyce définissait l’histoire.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeSoir
23 janvier 2023
Avec « Crépuscule », Philippe Claudel utilise la fiction pour opposer la folie du pouvoir et la réécriture de l’Histoire à la pureté des âmes simples. Grandiose.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Lexpress
16 janvier 2023
Dans son dernier roman, l’académicien Goncourt propose une impressionnante fresque métaphorique traitant aussi bien du déclin des empires que des conflits religieux ou de la falsification de l’Histoire.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (104) Voir plus Ajouter une citation
A quel signe comprend -on dans l'Histoire des hommes qu'il est trop tard ? Quel indice, quelle marque, quelle faille, quel mince évènement permet d'alerter les esprits et de solliciter leur vigilance ? Quel infime changement, quel déraillement discret peut intriguer quelques veilleurs attentifs afin qu'ils donnent l'alerte qui éviterait la plongée dans le chaos ? Mais au fond, cela servirait t'il à quelque chose ? Quelque part, et sur une certaine horloge, n'est-il pas toujours trop tard.
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Sans doute ne naît-on pas bon ou mauvais, mais simplement dans l’attente d’une métamorphose ? L’homme n’est peut-être qu’un moule creux au sein duquel sera versé un jour le plâtre qui fera apparaître sa forme véritable et sa nature exacte ?
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Naît-on victime ? Naît-on bourreau ? Y a-t-il en chacun de nous, placé on ne sait comment ni par qui, les ferments de ce que nous allons devenir ? Ou est-ce le cours de nos existences qui nous pousse à être qui nous devenons, séparant les hommes en deux peuples distincts, celui des victimes et celui des tortionnaires ?
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Le pillage venait de commencer.

Si tant est que l'homme puisse avoir des scrupules, il a tôt fait de les étouffer, et le pire des êtres humains est le voisin. Sa proximité n'est que spatiale et on se trompe toujours sur son compte quand on s'arrête à ses sourires.

Le voisin est un fauve qui attend le moment de faiblesse pour dépecer celui qu'il observe et jalouse depuis tant d'années. Le voisin est le voyeur par excellence : il connaît tout de votre vie et elle lui semble toujours bien plus belle que la sienne. Aussi au fil du temps, et presque malgré lui, en vient-il à fabriquer un ressentlment qui, lorsque les circonstances s'y prêtent, fera de lui dans le meilleur des cas votre voleur et dans le pire, votre assassin.

Un bon voisin, cela n'existe pas.

Un bon voisin est un voisin mort.
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Il parla de nouveau mais ses mots devinrent lents et maladroits.

Ils collaient à sa langue et devenaient pâteux :

« Certains d'entre nous ne sont jamais à leur place. Ni dans le lieu, ni dans le temps. Dénia était de ceux-là, à ne jamais se satisfaire du présent, à regarder toujours au loin de tout. Nous sommes des mécaniques plus ou moins bien agencées, vous ne croyez pas. Capitaine ? En fabriquant quelques-uns d'entre nous le Grand Horloger parfois égare des rouages, de petites vis, mais ce n'est pas pour autant qu'il met l'objet au rebut. Au contraire, il le remonte avec sa clé et le regarde s'éloigner, cahin-caha. Après, débrouille-toi malheureux ! Ma Dénia, ma si douce Dénia... »
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