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Florian Vörös (Directeur de la recherche)
EAN : 9782354801434
320 pages
Editions Amsterdam (20/05/2015)
4.5/5   1 notes
Résumé :
« Quand on en a vu un, on les a tous vus. »

C’est contre cette affirmation que se développent les porn studies, sur les cendres encore chaudes des sex wars qui opposent mouvements anti-pornographie et mouvements anti-censure dans les années 1980 en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

De la carte postale à la webcam en passant par le film hard, les porn studies font du porno un objet d’étude légitime et décortiquent avec fines... >Voir plus
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critiques presse (2)
LaViedesIdees
06 février 2017
Parallèlement à des dénonciations souvent réductrices, les études sur la pornographie se sont développées dans le monde académique. Florian Vörös en rassemble les textes essentiels, qui attestent de la diversité des productions et des usages de la pornographie, analysent les expériences affectives qu’elle suscite, et les hiérarchies qu’elle travaille et reproduit.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
NonFiction
05 août 2015
Les textes fondateurs et les principales problématiques abordées par les porn studies – où les conventions du porno et son évolution sont décryptées dans une perspective féministe, au croisement des contextes socio-culturels et des avancées technologiques.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Je ne m'intéresse pas ici au "pourquoi" de la préférence sexuelle de telle ou telle personne. Mon travail, en tant que théoricienne de la culture, est d'essayer de rendre compte de "pourquoi" de l'attachement culturel à un niveau plus collectif. L'existence et le succès de certaines forme de culture populaire nous renseignent plus largement sur le social. Il est par exemple courant d'avancer que la science-fiction est un genre dont les récits traduisent des angoisses sur ce que peuvent les humains dans un contexte d'expansion de la science et de perte de contrôle sur les technologies. Nous savons ou apprenons certaines choses sur nous-mêmes à travers la manière dont ces angoisses sont représentées dans la culture populaire. Il en va de même avec la diversité des genres pornographiques. La matière première de ces sous-genres est précisément constituée de tout ce qui a été évincé du reste de la culture. Cette relation dialectique que la pornographie entretient avec la culture conventionnelle (mainstream) n'en fait rien de moins qu'une critique culturelle. La pornographie nous confronte à notre hypocrisie. Et à notre inconscient. (Laura Kipnis)
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La violence de la culture légitime ne semble pas avoir d'effets sur ses consommateurs, ou tout au moins, personne au sein de la communauté scientifique ne semble s'en soucier. On entend peu parler du mépris des femmes dans La Mégère apprivoisée ou bien encore de la manière dont la lecture de Médée pourrait pousser une mère à tuer ses enfants. Quand une mère de Caroline du Sud a noyé ses deux enfants en 1994, personne n'a fait le rapprochement avec Euripide. Quand Lorena Bobbit a tranché le pénis de son mari John, personne ne s'est demandé si elle avait récemment vu L'Empire des sens d'Oshima, film dans lequel le personnage masculin connaît le même destin sanglant. Est-ce parce que les publics d'Euripide et d'Oshima se contrôlent mieux que les publics de la pornographie en particulier et de la culture populaire en général? Ou n'est-ce pas plutôt que l'attribution d'une "valeur sociale rédemptrice" à la seule culture légitime est un préjugé de classe qui ne dit pas son nom? (Laura Kipnis)
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Je ne vais pas prendre de détours. Si la pornographie est tout en bas de ce système de classe qu'est la culture, au sommet duquel on trouvent els forme culturelles a priori réservées aux élites culturelles et économiques - il suffit pour s'en rendre compte de regarder le prix d'une place d'opéra ou des vêtements qui sont portés pour la première d'une symphonie -, c'est bien que les panique morales qui entourent la pornographie sont aussi une question de classes sociales. Si la culture est organisée hiérarchiquement, alors la pornographie se situe, par analogie, sur l'échelon le plus bas de la structure sociale. Il ne s'agit pas là de dire que les classes populaires sont particulièrement consommatrices de pornographie, mais plutôt d'avancer, que dans la mesure où le porno est considère comme inférieur culturellement, il se trouve associé aux traits des classes populaires. (Laura Kipnis)
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Les marges de la culture sont des lieux délicieusement menaçants. En les arpentant, des perspectives très différentes s'ouvrent à nous. Cela peut susciter de l'inconfort (voire des réactions défensives et conservatrices). Le parcours des marges est une expérience de la frontière qui mêle le plaisir et le danger, l'excitation et l'indignation. Cette frontière est en effet à la fois collective et subjective : elle ne dessine pas seulement les limites de la culture, mais également les limites de l'individu. Nous ne choisissons pas les codes sociaux dans lesquels nous vivons, ce sont eux qui nous choisissent. Sa transgression minutieusement calculée des codes stricts que nous avons incorporés dès le berceau fait de la pornographie une expérience excitante et éprouvante. Ce sont ces limites que nous mourrons d'envie de dépasser, de défier - certain.e.s d'entre nous plus que d'autres, apparemment. (Les tabous fonctionnent en effet de manière à stimuler simultanément le désir pour la chose taboue et pour sa prohibition.) (Laura Kipnis)
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La condition d'existence de la pornographie est un processus de civilisation dont les instruments sont la honte et la répression. L'un des thèmes centraux de la pornographie est l'idée que nous sommes des adultes qui ont un jour été des enfants, des enfants pour qui la socialisation a eu un coût élevé, souvent tragique. (Cette socialisation est par définition incomplète, si l'on suit la conception freudienne de l'inconscient comme entrepôt de tout ce qui est refoulé au cours du passage à l'âge adulte - par exemple, l'envie de baiser avec ses parents.) A l'évidence, une chose que notre société ne veut contempler sous aucun prétexte et sous aucune forme, c'est la sexualité infantile. Si l'on part du principe que la pornographie est bel et bien porteuse de complexité culturelle, alors ses sous-genres les plus exotiques apparaissent soudains moins étranges. Je pense notamment à ces sous-genres qui - du bondage et de la domination classiques, au terrain un peu plus pervers de la fessée et de la punition jusqu'aux contrées plus marginales de la fétichisation de la couche-culotte et de l'infantilisme - peuvent être vus comme des odes tardives et poignantes à l'érotisme de l'enfance. (Laura Kipnis)
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