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Tristan Bonnemain (Autre)Elisabeth Lemirre (Autre)Jacques Cotin (Autre)Philippe Forget (Traducteur)
EAN : 9782490501267
288 pages
Editions du Typhon (13/10/2022)
3.9/5   20 notes
Résumé :
Un livre-objet inédit mettant en avant une sélection de textes de l’inventeur du réalisme fantastique E.T.A. Hoffmann accompagnée d’illustrations intensifiants les ambiances fantasques de l’écrivain allemand.

Avant de devenir l’inventeur du réalisme fantastique et d’inspirer Balzac, Maupassant, E.A. Poe, Boulgakov, Siniavski, E.T.A. Hoffmann (1776-1822) a été l’image même du beautiful losers. Lui qui s’était rêvé musicien a passé son temps à saborder ... >Voir plus
Que lire après Dans la nuit d'E.T.A. HoffmannVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Depuis peu - depuis Vleel en fait - il y a un coin qui honore ma bibliothèque, celui de la rangée des Hallucinés, collection du Typhon dédiée au gothique, à l'étrange ou au fantastique. Et Ernst Theodor Amadeus Hoffmann y a naturellement toute sa place, tellement le genre lui parle :

« “L'Étrange“ veut dire toutes les manifestations de la connaissance et du désir, dont on ne comprend pas les raisons, alors que “Fantastique“ veut dire ce qu'on tient pour incompréhensible, ce qui semble dépasser les forces connues de la nature ou, ajouterai-je, ce qui va à l'encontre de la marche du monde. »

Allons-y donc pour cette définition qui colle bien aux cinq contes de Dans la nuit, traduits par Philippe Forget, où l'auteur joue avec nos angoisses intemporelles liées au diable, aux esprits, aux apparitions fantômes, aux disparitions et résurrections, aux comportements contre-nature ou aux quêtes maléfiques.

Et point n'est utile d'y ajouter de détails gore bien au contraire, quand la maîtrise technique du conte permet via la quête amoureuse ou l'ambiance surannée, de laisser monter en puissance la sous-couche fantastique qui vient peu à peu fracasser le calme apparent des premières pages.

Toutefois, peu accro au fantastique et à l'étrange, j'ai probablement touché avec Dans la nuit, ma limite : d'abord intéressé par le Diable à Berlin qui ouvre le recueil, puis beaucoup moins accroché par les contes suivants. Et les lire d'affilée fut probablement mon erreur…

Reste qu'à aucun moment mon plaisir ne fut gâché, tant la qualité du travail réalisé autour de ce bel objet éditorial m'a séduit, avec ici en prime d'exceptionnelles illustrations de Tristan Bonnemain.

La finesse de son point et de son trait confère à ses dessins une dimension quasi-hypnotique qui ajoute un deuxième axe de lecture à ces contes, laissant l'imagination s'évader du seul texte et permettant de suivre à la lettre le conseil d'Hoffmann : « Méfiez-vous des miroirs qui vous renvoient ce que vous voulez voir ».
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"Dans la nuit" D E.T.A. Hoffmann
Il y a deux siècles, un écrivain allemand bousculait la littérature avec ses contes fantastiques, s'érigeant en pionnier du genre. Ernst Theodor Amadeus Hoffmann puise dans le réel de son époque ; la rénovation d'un château, le travail aux mines de cuivre et de fer, une maison sinistre qui fait tache sur un beau boulevard, un vendeur de baromètres, un concepteur d'automates, etc. Puis, ses récits à la première personne basculent dans l'irréel et ses personnages se demandent s'ils sombrent dans le folie. Hoffmann a le goût des narrations complexes, des mises en abîme. Il use de la correspondance, de la figure du double, des récits imbriqués, de l'irruption des rêves. Parfois, il s'adresse directement au lecteur, se lance dans la méta-fiction, réfléchissant sur la distinction entre l'étrange et le fantastique. L'auteur se montre aussi ironique, d'une sensualité dangereuse. Les spectres, les puissances diaboliques ou animistes rôdent toujours, prêts à surgir, lors de fulgurantes accélérations. le style proche de l'oralité n'oublie pas la vocation de ces contes à être lus un soir de tempête, près d'un feu de cheminée. Sigmund Freud s'appuiera plus tard sur l'oeuvre de Hoffmann pour définir "L'inquiétante étrangeté", achevant d'assurer sa postérité.
Les éditions du Typhon ont conçu un très beau livre-objet relié, avec des illustrations intérieures de Tristan Bonnemain.
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Dans un conte fantastique, ça commencerait comme ça. Un après-midi d'hiver, dans une ville proche de Pa*** (on ne nomme que rarement les villes), un homme tout à fait banal, fonctionnaire même, raconterait à ses amis, devant un café fumant et une cigarette, fumante, elle aussi, l'incroyable histoire qui lui est arrivée. Il y serait question d'un personnage qui ne serait qu'une incarnation du diable, d'un vampire dont le charme opère toujours, de femmes automates quand elles ne sont pas hystériques (oui, la gentille fille ou la mégère, c'est un classique, choisis ton camp, camarade !) et d'une faille temporelle, d'un réveil soudain comme si une année entière avait disparu. Un peu comme quand on décide de lire un livre en décembre et qu'on le termine finalement un an et un mois plus tard...

Ce qui est bien avec les classiques, quand on en maîtrise les codes, c'est qu'on n'est pas perdu. Je n'avais pas lu Hoffmann depuis des lustres et pourtant je me suis sentie comme à la maison. C'est infiniment plaisant de retrouver ces histoires invraisemblables révélatrices de pulsions en tout genre. Je me suis rendue compte que le marchand de sable, aussi connue soit cette figure, je ne l'avais jamais lu. Et je crois que j'aime bien cette version originelle qui pourrait donner des cauchemars aux enfants les plus téméraires.
La postface écrite par Élisabeth Lemirre et Jacques Cotin a été pour moi comme un bain de jouvence me replongeant dans ces années bénies en fac de lettres. Et la découverte de Todorov et de son Introduction à la littérature fantastique. Qu'il est bon de lire des gens brillants !

Reste à parler d'un point essentiel : les illustrations de Tristan Bonnemain. Fantastiques images aux multiples détails, nouveau bain de jouvence, cette fois-ci, je redeviens l'enfant qui pouvait passer des heures à décortiquer un dessin. Alors imaginez comme j'ai hâte que l'exposition soit présentée à l'automne, à Hérouville. Il se peut que j'en oublie de regagner mon bureau... La symbolique me tenait à coeur, choisir pour première lecture de l'année un livre des éditions du typhon, maison d'édition qui s'installe à la bibliothèque jusqu'en décembre 2024. C'est chose faite.
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Je lisais il y'a un peu un article qui disait : « les nouvelles de Hoffman, ces machinations infernales nichées au coeur du réel restent percutantes même si elles mériteraient bien une nouvelle traduction. »
C'est chose faite avec cette nouvelle édition traduite de l'allemand par Philippe Forget. Et quel objet magnifique! Les éditions du Typhon n'ont pas lésiné sur la marchandise! Ça donne un livre sublime, de ceux qu'on peut mettre fièrement dans sa bibliothèque et se transmettre de générations en générations.
🖤 C'est un plaisir de rencontrer les contes d'ETA Hoffmann, génie inventif et malchanceux ( il rêvait d'être célèbre avec ses opéras, ce qui serait arrivé si le théâtre de Berlin où se produisait sa nouvelle création Ondine, n'avait pas brûlé…), figure du romantisme allemand et précurseur du réalisme fantastique.
🖤 En lisant la biographie de Lovecraft, puis les Histoires Extraordinaires de Poe, on s'aperçoit que les plus grands écrivains ( même Freud figurez-vous!) ont été largement inspirés par son oeuvre.
Découvrir le vampire, le marchand de sable ou la maison sinistre, c'est plonger dans un monde fantasmagorique et un peu fou, avec en prime les illustrations délirantes de Tristan Bonnemain qui rendent l'ensemble enfantin et terrifiant à la fois. ( et magnifique 🖤🖤🖤)


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Hoffmann nous livre cinq contes parfaitement réalisés. le fantastique saisit le narrateur au détour du réel l'emportant dans un univers parallèle à moins que ce ne soit son imaginaire ou bien son inconscient qui s'expriment soudainement. On retrouve ici le rôle fondamental du conte qui, de façon onirique, donne vie aux angoisses et aux peurs au travers d'un périple initiatique dont la fin ici n'est pas toujours heureuse. Il m'a cependant semblé que ces cinq contes étaient de facture inégale. Dans le premier, le diable à Berlin, on devine trop vite la fin mais peut-être est-ce dû au fait que ce conte est très court. le second en revanche est bien plus long mais assez indigeste, peut-être est-ce dû cette fois au format épistolaire. Les trois derniers m'ont quant à eux totalement conquise.
En ce qui concerne les illustrations, je dois avouer y avoir été peu sensible car, si je crois reconnaître la recherche d'un côté hypnotique avec l'utilisation du noir sur blanc puis du blanc sur noir, elles manquent de poésie. Pour ce qui est de l'édition, enfin, quel plaisir de découvrir un si bel objet. Ce qui me fait regretter que ce ne soit plus la règle de nos jours… En définitive j'ai pris beaucoup de plaisir à acquérir ce livre, à le feuilleter et bien sûr à le dévorer !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Extrait de la Maison Sinistre: « L’Etrange » veut dire toutes les manifestations de la connaissance et du désir, dont on ne comprend pas les raisons alors que le « fantastique » veut dire ce qu’on tient pour incompréhensible, ce qui semble dépasser les forces connues de la nature, ou, ajouterais-je, ce qui va à l’encontre de la marche du monde. (…) Quoiqu’il en soit, dans l’histoire que je vais vous conter, l’étrange et le fantastique se mêlent d’une inextricable façon. »🖤
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