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EAN : 9782709659666
250 pages
J.-C. Lattès (03/05/2017)
2.77/5   35 notes
Résumé :
« Je veux savoir quel effet ça fait d’être en animal sauvage… je décris le paysage, la vie tels que les perçoivent un blaireau, une loutre, un renard, un cerf et un martinet. A cette fin, je recours à deux méthodes. Je m’immerge d’abord dans la littérature physiologique pertinente et découvre ainsi ce que l’on a appris sur le fonctionnement de ces animaux. Ensuite, je m’immerge dans leur monde. » C.F

Et effectivement, Charles Foster a vécu plusieurs ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
N'étant ni naturaliste ni particulièrement attiré par l'étude comportementaliste de la faune, il aura donc fallu ce jury du prix de l'essai du Livre de poche pour que ce livre me tombe entre les mains. Eh bien pour le néophyte que je suis, cela n'a pas été une expérience aussi désagréable que j'aurais pu le croire, bien au contraire.

Loin de moi l'envie de juger du bien fondé - ou pas - de l'étude de Charles Foster partant sur les traces des 4 éléments (terre, eau, feu, air) à travers leur représentation animale présumée : après tout, chacun son truc.

Dans la peau d'une bête m'a juste donné l'occasion de découvrir et d'apprendre de nombreuses choses ignorées jusque-là sur ces animaux étudiés, rappelant souvent au passage que leur représentation dans l'imaginaire humain était souvent dévoyée par des années (siècles) de fausses croyances ou dérives philosophico-religieuses.

Si le style (probablement compliqué à traduire) est parfois alternatif, les pointes d'humour posées ci-et-là par Foster sont autant de respirations bienvenues dans un livre dont certains passages seront restés totalement abscons pour moi.

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Charles Foster est vétérinaire, enseignant, philosophe et écrivain.
Il présente ici les modes de vie de quelques espèces animales - blaireau, loutre, renard, cerf, martinet - avec ce qu'il imagine de leurs perceptions du monde.
Il le fait à partir de ses lectures et de son expérience, notamment acquise lorsqu'il était chasseur, et lors de tentatives pour imiter les comportements de ces animaux.

Les pages de couverture suggèrent un remake de 'Man vs wild', émission TV mettant en scène (trucages à l'appui) un personnage peu équipé dans un environnement sauvage. Il n'en est finalement rien, même si Foster avale aussi quelques aliments habituellement dédaignés par les humains (ici, des vers de terre).
Les survivalistes en seront donc pour leurs frais.
Le Foster qui s'installe quelques jours dans un terrier, à la manière des blaireaux, accepte les pizzas apportées par un ami, et explique qu'il imite ainsi l'opportunisme alimentaire de ces mustélidés…
A la différence de Bear Grylls (héros de l'émission précitée), Foster est transparent sur sa façon d'expérimenter, et on ne saurait l'en blâmer…

Ce livre n'est donc pas une transcription d'exploits originaux de l'auteur, et ne se limite pas à décrire la vie des espèces choisies. Foster ajoute en effet le fruit de ses cogitations sur la place des animaux et de l'homme dans le monde, mêlant ces réflexions philosophiques au récit naturaliste.
Il déplore la perte d'usage chez l'homme de capacités sensorielles dont l'évolution l'a doté, et tente d'en retrouver une partie.
Il émaille son texte de critiques acerbes des sociétés capitalistes et du mode de vie associé.
La chasse au cerf qu'il pratiquait autrefois est épinglée, décrite comme une pratique barbare reflétant la vanité humaine. Et ce propos est d'autant plus percutant qu'il émane d'un ancien chasseur.
Il s'en prend aussi aux intégrismes religieux, écrivant se sentir plus proche d'un blaireau que d'un intégriste.

Plus que l'excentricité des expériences, c'est le mélange de genres et de thématiques (récit naturaliste, partiellement autobiographique, philosophique, scientifique) qui donne une grande originalité à ce livre.

Comme d'autres lecteurs de Babelio, je déplore certains travers : possible décalage par rapport aux attentes, pensée parfois tortueuse, importance accordée aux ressentis, excès de mysticisme...
J'ai cependant été sensible à la sagesse de l'auteur, à son honnêteté intellectuelle, à son humour et à la qualité de son écriture. Ainsi qu'au recul qu'il a su prendre par rapport à notre monde moderne et notre quotidien.
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Malgré des dehors aguicheurs, (la couverture est belle avec ce regard noir de renard roux) j'avoue m'être bien mal engagé dans ce récit, car j'ai trouvé l'entrée en matière vraiment barbante, avec son sommaire aux allures de cours magistral et ses propos qui dérivent sur des thèses métaphysiques farfelues...
Le récit est intéressant, mais malheureusement desservi par une écriture un peu spéciale. Est-ce la traduction, un fossé culturel entre nous ou l'humour anglais ? j'ai trouvé le vocabulaire employé un peu décalé, les tournures de phrases un peu « fouillis ».
Une fois l'introduction passée, on est vite happé par les faits : oui, cet homme a vraiment dormi dans un terrier, mangé des vers et vécut tout nu, comme un blaireau, une loutre ou un renard pour cette expérience. Charles Foster le raconte avec de l'humour, (quoique ses blagues soient un peu lourdes) et pas mal de descriptions anatomiques et sensorielles des différents animaux (là oui, il maîtrise son sujet et c'est intéressant !). Bon, par contre on est quand même loin de « l'expérience sidérante » annoncée dans les médias (les journalistes parisiens ne campent-ils jamais ?!), même si, évidemment, il fallait oser le faire.
Le véritable problème, à mon sens, c'est que Charles Foster se contente d'imiter l'animal, au lieu de se mettre à sa place. Par exemple, on le voit se dandiner à quatre pattes au ras du sentier forestier, afin de faire comme le blaireau. C'est un passage assez drôle, et pour une parodie ce serait efficace, mais comme l'ouvrage se veut scientifique, là ça ne colle plus. Car le blaireau est rapide et efficace à quatre pattes, mais pas notre citadin bipède; Il serait donc resté bien plus proche de la vraie routine du blaireau, s'il était resté sur ses deux jambes... toute cette expérience est truffée d'incohérences de ce genre et rend donc l'ensemble assez peu crédible. C'est dommage car les descriptions des modes de vie de ces animaux, quand elles ne sont pas parasitées par les clowneries de l'auteur, sont vraiment intéressantes.
J'ai en outre assez peu apprécié les théories bizarres qui parsèment le récit et m'ont laissée perplexe... (« la biologie évolutionnaire est une formulation sacrée de l'intimité des liens entre les choses, une sorte d'advaïta scientifique : il faut sentir cette intimité aussi bien que la connaître, la sentir pour la connaître vraiment. » p.47)
En fait, j'ai été déçu : je pensais trouver un ouvrage naturaliste, dans lequel monsieur Foster, le vétérinaire et professeur d'oxford, nous parlerai de la vie sauvage; mais c'est en fait monsieur Foster le philosophe et théologien (et chasseur !) qui parle dans cet ouvrage. Mais qui parle de quoi au juste ? ce n'est pas très clair ... on se demande quel est le but de cette expérience.
C'est finalement Burt, l'ami agriculteur qui le suit dans l'aventure, qui en fait le meilleur résumé page 48 : « Quel baratin mystique prétentieux ! ».
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Je remercie tout de même Babelio et les éditions du livre de poche pour ce partenariat masse critique.
:-)
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Charles Foster est britannique, vétérinaire, ancien chasseur, professeur à Oxford et père de famille. Pour les besoins de son livre, il est sorti de sa zone de confort et a fait fi de tout ce qu'il sait sur les animaux pour aller au plus près d'eux et y aller avec un regard neuf, ou presque. Parfois seul, parfois accompagné, il a marché dans les traces de cinq animaux, et a regroupé ces expériences selon les éléments, réels ou symboliques, rattachés à ceux-ci : la Terre pour le blaireau et le cerf noble, l'Eau pour la loutre, le Feu pour le renard et l'Air pour le martinet.

Acceptant donc de renoncer au confort et aux modes opératoires propres à l'humain, Charles Foster se creuse des terriers, marche à quatre pattes, nage dans la rivière, se cache sous des cartons en ville, le nez toujours proche du sol, parfois dans son plus simple appareil, et quelques fois sous le regard réprobateur des passants. Il s'agit ici de réveiller les sens souvent endormis chez la plupart d'entre nous qui utilisons surtout la vue et l'ouïe. L'odorat est le sens qui prime le plus dans le livre, ainsi que le goût, avec quelques percées ici et là, bien éloignées des standards habituels.

En résumé, c'est donc principalement un recueil d'expériences personnelles et subjectives, qui fait ressortir le ressenti, les préjugés et les constats de l'auteur. On s'éloigne donc d'un aspect documentaire formel avec données et informations - bien que certaines bien utiles pour placer le contexte soient disséminées tout du long - et on apprendra donc assez peu des animaux cités, si ce n'est un peu de leur mode de vie qu'essayera d'adopter l'auteur. Sans surprise - et il l'accepte et le reconnaît volontiers-, cette tentative de se mettre dans la peau d'un animal a complètement échoué, mais ce n'est pas tant de sa faute personnelle que l'impossibilité pour les humains - citadins et aisés de surcroît - à se débarrasser de leurs préjugés, vécus et façons de vivre, et surtout à ne pas tomber dans l'anthropomorphisme.

Bien que l'idée de base soit intéressante, il est clair dès l'introduction que le livre n'apportera rien, si ce n'est pour la performance. Les quelques réflexions ne sont pas tellement abouties et on n'apprend pas grand chose. J'ai eu du mal à me mettre dans la peau de l'auteur, qui plus est, car je ne l'ai pas trouvé fort sympathique... Probablement que j'ai du mal avec les parties de chasse, les animaux empaillés un peu partout et les références nombreuses à l'alimentation carnée - mais au moins a-t-il le mérite d'essayer de se mettre dans la peau de ceux qu'il a tués, mangés, traqués ? J'ai eu assez de mal à rentrer dans le livre, à commencer et terminer la lecture, bien que certains passages m'aient beaucoup interpelée. Par ailleurs, j'ai beaucoup de mal à comprendre comment un vétérinaire peut haïr ou dénigrer si ouvertement certains animaux et à en parler sans sourciller ? Ce livre qui aurait pu être pour moi un des meilleurs de la sélection 2018 ne m'a pas transcendée, malgré mes efforts et un sujet des plus importants.
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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- Livre reçu dans le cadre de Masse Critique de Juin, Merci à Babelio et aux éditions le livre de poche -

Le titre interpelle, le résumé intrigue et encore plus le résultat de ce qu'aurait pu donner ce livre, si l'auteur ne se perdait pas dans des réflexions et examens scientifique de chaque chose.

L'expérience souhaitée par l'auteur a tout pour plaire : tenter de vivre dans la peau d'un animal afin de comprendre leur ressenti, leur sens, et leurs attentes. le choix des animaux n'est pas idiot, associer un animal à un élément, afin de pouvoir apprivoiser le plus grand nombre de possibilité de terrain : terre (sous terrain) pour le blaireau, l'eau des rivières pour la loutre, les villes pour le renard, le ciel pour le martinet, et la terre (en surface) pour le cerf.

Je m'attendais à une écriture de type journal, tenu au jour le jour où tout simplement en ne se fiant qu'à ses 5 sens. Brut. Naturel.
Or ici, dès l'introduction, j'ai eu du mal avec certaines des approches de l'auteur, notamment religieuse et scientifique, où les explications se répètent tout au long des chapitres...
J'ai trouvé certains passages assez dur ( je n'aime pas spécialement entendre parler de chasseurs, de taxidermie, et autres maltraitance sur les chats... surtout venant d'un vétérinaire, rien de bien rassurant ! )
Par contre, d'autres passages où l'auteur tente de décrire un goût, la vision, ou l'odorat des animaux était très sympa. Évidemment, la comparaison/ressemblance humain/animal est souvent faite, puisque là où l'animal va avoir des moments d'attente, d'ennui, de paresse.... l'Homme va forcément analyser chaque chose.

On ne peut s'empêcher de penser au final aux partages entre l'homme et l'animal (lui attribuer des émotions, le partage d'un domicile, d'une forêt, d'un lac...) et, si l'expérience n'est pas franchement réussie et la lecture difficile, on peut se dire qu'au final, la limite est parfois fine entre 2 espèces.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Ceux qui, traditionnellement, écrivent sur la nature commettent deux péchés : celui d'anthropocentrisme et celui d'anthropomorphisme. Les anthropocentristes décrivent le monde naturel tel qu'il apparaît aux humains. Ces derniers étant leurs lecteurs, peut-être est-ce avisé du point de vue commercial, mais cela reste assez fade. Les anthropomorphistes supposent que les animaux sont semblables aux humains (…). Je me suis efforcé d'éviter ces deux écueils et j'ai bien évidemment échoué. Je décris le paysage tel que le perçoivent un blaireau, un renard, une loutre, un cerf et un martinet. À cette fin, je recours à deux méthodes. Je m'immerge d'abord dans la littérature physiologique pertinente et découvre ainsi ce que l'on a appris dans les laboratoires sur le fonctionnement de ces animaux. Ensuite, je m'immerge dans leur monde. Lorsque je suis un blaireau, je vis dans un terrier et mange des vers de terre. Quand je suis une loutre, j'essaie d'attraper des poissons avec les dents. (…)
Ce livre s'articule autour des quatre éléments qui, dans les traditions anciennes, formaient le monde, chacun représentatif d'un animal : la terre (le blaireau y creuse son terrier et le cerf noble y galope), le feu (le renard qui trotte hardiment dans les zones urbaines illuminées), l'eau (la loutre) et l'air (le martinet commun, parangon de l'habitant des airs, qui dort en vol, s'élève en spirale avec les courants ascendants thermiques la nuit et se pose rarement). L'idée est qu'en combinant convenablement les quatre éléments, quelque chose d'alchimique se produit.
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Les cerfs sont conçus pour être chassés par les loups. Et il est facile d’être un loup. Voici comment j’ai fait. Pour commencer, je suis né dans une société qui ne cesse de bêler : "Acquérir, c’est bien ; renoncer c’est mal". Puis j’ai fréquenté une école où l’on avait le culot de donner des cours obligatoires en économie du laisser-faire appelés "richesses de le communauté" et où, le mardi après-midi, nous prenions dans le collimateur des fusils Lee-Enfield de la Seconde Guerre mondiale des communistes qui nous attaquaient, et avions droit à de superbes insignes pour en avoir abattu d’une balle entre les deux yeux. Puis je suis allé à l’université, une université vénérable, comme nous le disaient les vieilles pierres et un professeur ivre à l’occasion, parce qu’à chaque génération l’excellence arrive au sommet en vertu d’une loi naturelle d’antigravité, et se mêle à davantage d’excellence pour engendrer encore plus d’excellence. Et cela devrait continuer jusqu’à ce que le monde déborde de la gloire d’Adam Smith comme les eaux ont rempli la mer.
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Lorsque vous mettez un ver dans votre bouche, la chaleur qu’il sent est pour lui quelque chose de sinistre. On pourrait croire qu’il tenterait de descendre dans votre œsophage, où l’obscurité plus grande signifie d’ordinaire pour lui la sécurité, là où il est chez lui. Mais non, il cherche à s’échapper par les interstices entre vos dents. Il y en a plein entre les miennes. Personne n’avait d’appareil dentaire à Sheffield dans les années 1970. Le ver se fait mince comme un fils et se faufile à travers. S’il est contrarié dans sa tentative, comme il le serait par un bridge, il est pris de frénésie : il fouette vos gencives en faisant tournoyer l’une de ces extrémités comme une centrifugeuse autour du milieu de son corps. Puis, frustré, il s’enroule dans l’espace humide près du frein de la langue et considère sa situation. Si vous desserrez les dents, il s’enfuit immédiatement en prenant appui de la queue sur le plancher de votre bouche comme un sprinter sur ses starting-blocks.
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Ces quelques jours et nuits passés sous terre m'ont beaucoup appris. Par exemple qu'en dépit de mes prétentions à l'anarchie, je restais un lamentable banlieusard, que je préférais un mur passé à la chaux à une paroi en terre aux changements incessants et fascinants, et les motifs répétitifs d'un papier peint floral à la réalité qu'il représente. En fait, et tel était mon principal souci, je préférais presque toutes les fabrications de l'esprit à la réalité. Je préférais mes idées sur les blaireaux et la nature aux blaireaux réels et à la réalité du monde sauvage. Plus obéissantes et moins complexes, leurs exigences étaient moindres. Et elles ne mettaient pas en évidence mes insuffisances de façon aussi aveuglante. Toutes ces insuffisances étaient les symptômes d'une sale maladie contre laquelle je me croyais immunisé : le colonialisme.
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nous n’étions pas dans le bois depuis longtemps, mais nous l’avions déjà fait nôtre. C’est ce sentiment de propriété, et non quelque inquiétude suscitée par des dangers physiques, qui nous faisait sortir avec précaution du terrier au crépuscule et humer l’air, exactement comme le font les blaireaux. Un sens exacerbé de la propriété est ressenti comme un danger.
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