Dans le corps du monde

Un livre coup de poing, un témoignage puissant et émouvant, mais aussi révoltant. J'ai vraiment été touchée et admirative du courage d'Eve Ensler avec tout ce qu'elle a vécu et traverser d'être aussi positive et joyeuse. Une plume tour à tour délicate et violente, sérieuse et plus légère.

C'est un mélange d'autobiographie et d'appel à la liberté de la femme, appel à la résistance contre toutes les violences qui leurs sont faites. Un plaidoyer pour l'acceptation de son corps et le monde. Que d'émotions ressenties à la lecture des ces quelques pages. J'ai vraiment été bouleversée par certains passages .

J'ai connu cet auteur avec les fameux Monologues du vagin et par son action féministe. Elle soutient les femmes violées et abusées dans le monde entier, elle se déplace à travers la planète pour les aider, ayant elle-même été abusée. J'ai aimé le fait qu'elle essaye d'apaiser plutôt que diviser, qu'elle ne distille aucune haine mais qu'au contraire elle essaye de faire prendre conscience que les femmes sont précieuses car elles donnent la vie.

Elle parle aussi de son cancer de l'utérus et de son combat c'est avec lucidité et simplicité qu'elle parle de son parcours, de sa vie, de ses mémoires. Elle parle même de fémicide un terme que je trouve bien trouvé.

Là où c'est très fort c'est qu'elle ne fait pas dans le larmoyant et arrive à nous toucher dans notre corps et dans notre esprit. Je me suis vraiment sentie physiquement mal par moment.

A lire et à faire lire aux lycéennes pour ne jamais accepter l'inacceptable et faire de la prévention. Un livre bouleversant et qui posent de nombreuses questions.

VERDICT

Tout le monde devrait le lire pour s'informer, pour dire non aux violences faites aux femmes. A lire d'urgence !!!

Dans le corps du monde. Toucher sa béance, sa déchirure, sa perforation. Prendre, reprendre, trouver sa place dans le monde. Être séparée, coupée. Meurtrie blessée, écartée, écartelée, déchiquetée, morcelée. Recoudre, ourler, border, bercer, soigner. Guérir. Rejoindre. Vivre. Aimer.
Eve Ensler a éperdument cherché et enfin retrouvé sa place. Trouver le corps du monde.
Elle a questionné, interrogé, à travers le monde les survivantes.
Tout d'abord en Bosnie,puis au Congo. C'est au Congo qu'elle a atterri dans le corps du monde.
Le cancer lui la fera atterrir dans son corps.
Choeur de résilience commun, partagé. Un témoignage bouleversant.
Elle, l'enfant violée,mal-traitée, mal-aimée, battue, elle, qui a fui, recherché, qui s'est démenée, exposée, morcelée, dispersée, éparpillée, presque pulvérisée, effacée, oubliée, elle, qui a courut le monde pour comprendre pour voir pour témoigner, pour trouver les mots, entendre, tombe soudain en chute libre à travers le trou du monde.
La déchirure du corps, la déchirure des émotions, la déchirure sociale, la déchirure de la chair, de la terre , la déchirure du monde.
La profondeur de la blessure des femmes du Congo est t elle que cette effroyable douleur lui renvoie l'écho de sa propre douleur. Elle est dans la douleur du monde.
Tout tombe, tout s'arrête, tout s'effondre, le vortex s'ouvre.
Elle s'arrête. Plonge. Bascule. Elle traversera. Elle survivra. Guérira.
Renversement. Elle se rétablit.
Elle réintègre le monde, son corps se réintègre.
Continuum vivant auquel on appartient. Rétablissement. le coeur bat. le courant passe.
Eve Ensler en portant témoignage de son histoire porte également celui de l'histoire du monde.
On ne peut dissocier sa propre blessure de la blessure du monde.
Passage, résilience, résonance, dialogue, échange.
Des mots posés contre la peau. Une naissance . L'enfance enfin bienvenue.

Astrid Shriqui Garain

Un livre magnifique, qui se lit comme un journal, le manifeste autobiographique d'une femme pour les femmes, pour LA femme. La maladie, la violence, la souffrance sont au coeur de cet ouvrage, mais aussi la joie, le don de soi, l'amour, et la renaissance. C'est également un hommage vibrant au Congo, avec un rendu douloureusement réel de la condition des femmes durant la guerre civile. Un livre qui donne envie de VIVRE.

Un combat face à la maladie, à soi même et à son passé. Ecrit comme si nous étions à côté d'elle, à l'écouter, à vivre avec elle, à ressentir avec elle.
Durant la lecture, j'ai eu parfois l'impression d'être sa psychologue, sa confidente, sa meilleure amie, son amie imaginaire, un guide spirituel, ...
Evidement sa vie de combat pour le féminisme ne s'est pas arrêté malgré sa maladie, on suit également les rencontres qu'elle a faite et qui la soutienne, les organismes de femmes qu'elle a créé ou qui vienne vers elle.