Luca, Callie : deux êtres qui, en théorie, n'auraient jamais dû se rencontrer. Lui est l'héritier d'une petite principauté italienne, la seconde serveuse dans un pub sur les docks d'une petite ville grisâtre d'Angleterre. Leur unique point commun ? La perte récente de leurs pères respectifs, qui va bouleverser leurs destins. Luca, bien qu'adopté après avoir grandi dans la rue, se retrouve à monter sur le trône. Quant à Callie, qui a dû se débrouiller avec un père alcoolique et accro au jeu, elle va devoir apprendre à vivre pour elle-même. Des vacances en Italie seront d'ailleurs parfaites pour ça...
« Dans le lit d'un prince » est, à l'image de la première moitié de l'histoire, un véritable petit bonbon acidulé, un concentré de romance feel-good qui fait du bien, empreinte de la chaleur ensoleillée de l'été italien, de l'odeur entêtante des citrons et fleurant bon la campagne. Une revisite de Cendrillon où non seulement la princesse, mais aussi le prince sont issus de milieux modestes. Luca n'a pas oublié d'où il vient et est resté simple, aussi ne peut-il que succomber au charme tout aussi simple de Callie, qui, même engoncée dans une robe à paillettes, n'en reste pas moins Callie-des-docks.
Alors oui, c'est blindé de clichés, entre les gains à la loterie, le coup de foudre au premier regard, le prince incognito que seule l'héroïne ne reconnaît pas, tout ça tout ça. Mais ici, ça fonctionne. Peut-être parce que l'ensemble du truc assume à 200% son côté conte de fées moderne, un peu comme les téléfilms de Noël. En ne cherchant même pas à avoir à l'air crédible ni à se prendre au sérieux, l'histoire n'en devient que plus agréable à suivre, pimentée d'un bout à l'autre par les échanges de piques bourrés de malice entre Callie et Luca. Ces deux-là se balancent des vannes même dans les moments les plus graves et l'on ressent sans aucun mal la complicité immédiate que les unit... au moins autant que leur attirance physique, les deux tourtereaux passant aussi beaucoup de temps au lit, même si en dehors de leurs premiers ébats, les suivants sont à peine décrits.
Il faut dire qu'en 149 pages, Susan Stephens a eu fort à faire : passé la première moitié en Italie et en été, décrivant en détails la rencontre entre la belle et l'ex-clochard, on change radicalement de cadre, le temps de boucler l'histoire comme il se doit. Plus de jolis décors ici, l'auteure a mis l'accent sur ses personnages, en particulier les voisins de Callie qui jouent pour elle le rôle d'une véritable famille. Un thème récurrent dans l'histoire, Luca se retrouvant prince sans pour autant avoir le moindre lien de sang avec la famille royale du Fabrizio.
Certes, on pourra toujours grogner contre les petites répétitions dans le texte ou des ellipses un peu grossières, mais vu le nombre réduit de pages, on le pardonnera aisément. Au moins, ce n'est pas ici qu'on trouvera des longueurs ! Ce qui ne veut pas dire que l'histoire est précipitée, même si le dénouement, lui, l'est un peu. A peine.
Bref, « Dans le lit d'un prince », c'est l'exemple typique de la petite romance feel-good, pas exempte de défauts mais tellement bourrée de bonne humeur qu'on la déguste comme un paquet de fraises tagada. Une excellente surprise !
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Si Luca n'avait pas la moindre intention de s'y soustraire, la perspective de devoir épouser une princesse minaudeuse ne le tentait guère. Et pour le moment, il avait mieux à faire. La récolte des citrons approchait et il prenait chaque année la direction des grands vergers qu'il possédait en Italie, son pays natal. Mêlé aux travailleurs et aux gens normaux, il y apprenait tout ce qu'il avait besoin de savoir sur le monde réel. Il n'y avait pas meilleur moyen de prendre le pouls de la société, et il se voyait mal le faire enchaîné à une poupée de porcelaine qui défaillirait à l'idée de mettre de la poussière sur ses escarpins.