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EAN : 9782253258292
640 pages
Le Livre de Poche (02/01/2019)
3.94/5   528 notes
Résumé :
En rentrant chez lui un vendredi après-midi de tempête de neige, après une journée à l'université privée de Chosen où il enseigne l'histoire de l'art, George Clare trouve sa femme assassinée, et leur fille de trois ans seule dans sa chambre. Depuis combien de temps ? Huit mois plus tôt, il avait fait emménager sa famille dans cette petite ville étriquée et appauvrie (mais récemment repérée par de riches New-yorkais à la recherche d'un havre bucolique) où ils avaient... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (163) Voir plus Ajouter une critique
3,94

sur 528 notes
Située dans l'état de New York, la vieille ferme laitière des Hall, rachetée par un jeune couple de New-yorkais, restera un lieu irrémédiable de douleurs et de chagrins pour les deux familles.

Après la faillite des Hall et le drame qui s'en est suivi, les Cale qui ont toujours fait ce que l'on attendait d'eux, s'étant mariés ayant eu une fille et pris leur place dans la société, quittent New York pour s'installer à la campagne. C'est son idée à lui, elle a suivi. Ensuite, comme damnés par les mauvaises ondes de la maison, leur histoire va se confondre pour le pire à celle des anciens propriétaires.

Illusion du mariage et de l'amour, recherche d'une transcendance, place des femmes, maternité et paternité, poids du passé, foi, Dieu, mort, dans ce roman remarquable dans sa construction comme dans son expression, et en tout point envoûtant, l'auteure aborde des sujets essentiels. On en oublie presque que les personnages sont américains tant leur histoire, pourtant à classer dans les faits divers, pose des questions existentielles qui font sens pour tout un chacun.

« Une chose à savoir à propos des maisons : c'étaient elles qui choisissaient leurs propriétaires, et non l'inverse. Et cette maison les avait choisis, eux. »

Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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Des décennies que la ferme appartenait à la famille. Des générations de producteurs, d'exploitants et cultivateurs qui s'harassaient au travail de la terre. Mais aujourd'hui, Ella et Cal Hale sont au bord de la faillite, ruinés par la crise. Après les vaches saisies, ce sera le tour de la ferme. Épuisés, moralement et physiquement, le couple met fin à ses jours, laissant leurs trois fils, Eddie, Wade et Cole, orphelins, plus tard recueillis par leur oncle. La ferme, elle, est toujours là et peu de gens sont tentés par son rachat après le drame et ce, malgré son petit prix. Pourtant, une famille new-yorkaise, George Clare et sa femme Catherine, avides de quitter la ville et de s'installer à la campagne où, pas loin, le mari a obtenu un poste d'enseignant à la fac, décident de l'acheter. Mais, en ces murs, le malheur réside et Catherine trouve la mort, quelques mois plus tard, une hache plantée dans la tête...

Des drames, des malédictions, la ferme des Hale en a connus, réduisant des familles au chagrin. D'un côté, Ella et Cole, de l'autre, Catherine et George, ainsi que leurs enfants respectifs. À partir de ce couple en apparence parfait, Elizabeth Brundage tisse un roman foisonnant, cruel, et nous renvoie quelques mois plus tôt puis déroule le fil tortueux, insidieux, des événements. Peu à peu, elle dessine le parcours et le destin de chacun. Catherine, femme au foyer peu épanouie et discrète, George, enseignant libre, perfide. Autour d'eux, des amis, des collègues, des connaissances, des liens qui se font et se défont. L'auteur dépeint avec frasque une Amérique d'après-Reagan, des portraits saisissants et criants de vérité, qu'ils soient complexes, attachants ou énigmatiques. Une véritable fresque prolifique, passionnante, dramatiquement envoûtante, servie par une plume brillante et remarquable.
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Après un début de lecture assez laborieux le temps de placer le cadre, j'ai manqué d'abandonner, les critiques des uns et des autres m'ont bien encouragée à poursuivre. Et j'ai bien fait!

Dans les angles morts se terrent les fantômes des morts assassinés dans la même bâtisse. Dans les angles morts, il y a aussi les mystérieux recoins poussiéreux de l'âme humaine.

Un jeune couple new-yorkais emménage dans une vieille ferme qui peinait à se vendre tant son héritage est lourd: deux morts et trois garçons orphelins.
Dans les non-dit abrupts des murs, le couple Clare emménage pour le meilleur et pour le pire aussi.

On va suivre dans ce roman presqu'à la trace, Catherine, l'épouse qui voit les fantômes, l'épouse peu aimée et considérée. Georges son époux est un homme sans foi ni loi, qui fait strictement ce qu'il veut.

L'histoire débute sur un meutre.
Elle se poursuit sur un brassage de portraits fouillés des personnages qui tournent autour de ce meutre, dedans et dehors cette maison aux angles morts.
Sur fond de thriller, de drame psychologique, de saga familial, ce roman est subtilement et intelligemment agencé. Des phrases précises, du mystère, une tension à demi mot et un portrait de femme ricochant sur le miroir de notre société.
La fin est très subjective et laisse un petit goût d'inachevé, de précipité. Mais l'ensemble est une vraie réussite.
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Un homme rentre de sa journée de travail (il est prof d'université), et trouve sa femme assassinée d'un coup de hache ; sa petite fille, elle, est vivante.
Dans la foulée, il sera entendu par la police, et presque après, il partira dans un autre état avec ses parents, refusera que sa fille soit interrogée, il a trop peur de la traumatiser.
Et la lectrice que je suis , de se demander pourquoi ce brave homme est si pressé de partir, et l'Experte à Miami qui sommeille en moi, [ très profondément...], de se demander : ça cache quekque chose ?
Et l'auteure de remonter le temps, nous racontant comment George Clare et sa femme se sont rencontrés. Autopsie d'un mariage...
Et la maison, cette ferme qu'ils ont payée une poignée de figues, aux enchères , de vouloir se raconter aussi...
Et les trois garçons qui habitaient cette maison , juste avant la famille Clare, de venir roder sur les lieux, ne pouvant les quitter, comme amputés, anéantis par l'absence de cette maman qui s'est suicidée avec son mari.
Suicidés dans la chambre où Catherine Clare a été assassinée...
Et les voisins, d'être si gentils avec ces trois gamins, si accueillants avec ce couple.
Mais tous cette poignée d' habitants qui, s'ils racontaient juste ce qu'ils savent , feraient franchement avancer l'enquête.
Car Travis, le flic, ne peut pas voir dans Les Angles morts...

C'est un roman à suspens, qui se déguste mais qui se mérite !
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, Elizabeth Brundage nous introduisant dans l'intimité de deux familles et nous présentant une multitude de personnages dont les noms ( ou prénoms ), s'avèrent parfois assez similaires . ( Cal Hale et son fils Cole Hale... Clare/Cal ) Ou assez ambigus ( Patrice est une fille...).
Mais c'est un roman à suspens , très tourné vers la psychologie, magnifique de tendresse , malgré la noirceur . Une petite touche de surnaturel vient saupoudrer le tout de mystère... Les maisons ne nous appartiennent pas, et une maman a du mal à quitter ses enfants...
Une histoire intense : une fois passée la première partie , je me suis sentie obligée de le finir , tard dans la nuit...
La parole de la fin à Stephen King , qui résume parfaitement cette histoire : " Des fantômes, un meurtre, un psychotique terrifiant qui a pourtant l'air normal, et une écriture superbe."

Challenge Mauvais genres2020
Challenge Pavé


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Un meurtre, deux histoires de familles frappées par le malheur qui se contaminent mutuellement, des révélations inquiétantes, une ferme froide et désolée...les germes d'un thriller ? Sans aucun doute. Mais Elizabeth Brundage a signé un roman autrement plus étrange dans sa construction qui se cabre face aux canons du genre.
Pas d'enquête policière ou bien anecdotique, l'auteure nous donne les clés pour mener nous-même l'enquête. le mari de l'épouse assassinée est le coupable idéal au fur et à mesure que l'auteure pointe du doigt les zones d'ombre laissées à plus tard et parfois jamais résolues dans ce qui apparaît comme un mariage dysfonctionnel.
Mais des personnages secondaires presque autonomes, les interminables défaites de l'épouse , la trouble densité ainsi que l'âpre lucidité de l'écriture font de ce récit moins un jeu de piste qu'un roman habité. L'auteure américaine nous laisse bien souvent en suspens dans l'épaisseur du silence au coeur d'une tragédie mutique.
Aucun élément n'est laissé au hasard. le lieu du meurtre est hanté par le drame vécu par la famille qui occupait précédemment la ferme : un mariage à la dérive laissant trois orphelins fait de l'endroit le lieu propice pour héberger des histoires sombres et terrifiantes.
Ainsi, ce n'est pas tant l'intrigue ou le dénouement qui ont retenu mon attention, mais les quelques éclaircissements lâchés par E. Brundage qui ne contribuent en fait qu'à l'épaisseur des mystères et des personnages. En particulier le personnage du mari, professeur d'université dont les secrets personnels et professionnels donnent à lire le portrait d'un homme que l'écriture échoue à expliquer. Et c'est peut-être là le plus remarquable dans ce roman. L'auteure a choisi habilement de nous placer au plus près de cet homme guindé et imperturbable, suffisamment proche pour réduire notre champ de vision, de certitudes et avoir un regard oblique sur les quelques ténébreux aperçus que dissimule l'histoire.
Pour orchestrer la somme imposante des zones d'ombre et des secrets, l'auteure ne pouvait pas faire l'impasse sur une construction lente pour reconstituer les faits et faire prendre conscience des quelques dissonances qui perturbent à peine la force tranquille de ce roman.
Si bien que le récit peut apparaître un peu froid et long à s'installer. Je n'ai pas éprouvé de lassitude mais je dois avouer qu'au début je me suis demandée où est-ce que l'auteure voulait m'emmener.
J'ai été impressionnée par la puissance narrative de ce roman malgré la fin décevante. Autant le récit obéit à une construction lente et minutieuse autant le dénouement m'est apparu précipité, trop évident et démonstratif. La qualité de prof de cinéma n'est peut-être pas étrangère à cette fin.
Roman austère et captivant sur l'ambiguïté des êtres.
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critiques presse (1)
LaCroix
19 janvier 2018
L’Américaine Elizabeth Brundage tresse un roman noir et psychologique avec l’histoire de deux familles aux destins tragiques, dans une ferme isolée de l’État de New York.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (94) Voir plus Ajouter une citation
En bas, le puzzle disait, "Le calme et le silence". Il faillit en rire, parce qu'une ferme, c'était tout sauf ça. Il n'y avait aucune vérité dans cette scène pittoresque, ce n'était qu'un chapitre parmi d'autres du grand conte de fées qu'était l'Amérique. Si on voulait voir une vraie ferme, il faudrait des fermiers ruinés et alcooliques, des animaux affamés craignant pour leur vie. Il faudrait des épouses amères, des enfants au nez morveux et des vieux brisés après avoir donné leur cœur et leur âme à la terre.
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La mort est absolue. On dit que c'est la grande inconnue - mais c'est faux. On la connaît. On la reconnaît quand on la voit. Quand on sent son odeur. On passe sa vie à la courtiser. Les drogues, l'alcool, la nourriture. Elle est partout autour de nous. On la promeut. Au supermarché ; ces gros titres annonçant des overdoses, des suicides. Les tragédies de tous les jours. Les posters de morts qu'on accroche sur nos murs – Marilyn, James Dean, et même Jésus.
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Tu peux imaginer le monde sans l’art ? Tu peux imaginer le monde sans Matisse ?
Non. Surtout pas sans Matisse.
C’est notre nourriture culturelle. Sans elle, nous serions des barbares.
George hocha la tête ; il était tout à fait d’accord.
Tu as déjà remarqué l’attitude des gens dans les musées ? Devant les tableaux ? Ils penchent la tête. Ils se reculent. Ils se perdent dans les couleurs. Peu importe le sujet - un paysage, une basse-cour, une cathédrale. L’esprit glisse dans un état de béatitude de détachement...
De transcendance compléta George, non sans ironie.
Ils quittent leur corps dit Bram, et sont à l’intérieur du tableau.
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Elle le regarde se rhabiller. Médecin, mari, père. Il ne dit rien. Puis s'en va. Rejoindre sa femme et ses enfants dans la maison qu'ils partagent. Elle l'imagine se garer dans le garage, entrer dans la cuisine, se laver les mains dans l'évier, ses yeux qui s'illuminent quand il voit la femme qu'il aime vraiment. Peut- être que ses enfants descendent, en pyjama. Il soulève sa fille et l'embrasse, la serre dans ses bras, discute avec son ours en peluche. Il n'est pas plus mauvais qu'un autre, se dit-elle. Mais elle est le détour qu'il n'aurait pas dû faire.
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Chaque maison racontait une histoire. Mary avait appris à connaître les gens en observant leur façon de vivre. On percevait leur nature dans des lits défaits, des cuisines en désordre. Leurs faiblesses, dans des caves sombres où s'entassaient chauffe-eau rouillés et réservoirs de chasse d'eau, chaudières en panne, cuvettes de toilettes noircies et éviers crasseux. On voyait leur désespoir dans les arrière-cour encombrées de carcasses de voitures, attendant d'être embarquées à la casse. Ce qu'ils conservaient en disait long sur eux, les objets qu'ils exhibaient sur leurs étagères. On savait ce qui avait de l'importance ou pas.
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