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EAN : 9782290334041
316 pages
J'ai lu (24/02/2003)
4.25/5   478 notes
Résumé :
Fort Sedgewick. Un avant-poste au fin fond de l'Ouest sauvage. Trois ou quatre baraques délabrées, une poignée d'hommes épuisés. C'est là qu'est affecté le lieutenant Dunbar. II rêvait de grands espaces, de batailles glorieuses. A son arrivée, une surprise l'attend le fort est abandonné, il se retrouve seul. Seul... jusqu'au jour où il découvre une femme blessée qu'il ramène chez les Sioux. Au fil des jours, il gagne leur amitié, apprend leur langue... et tombe amou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (62) Voir plus Ajouter une critique
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Aujourd’hui, que me reste-t-il de ce sang originel qui coule dans mes veines, des us et coutumes et des comportements des semblables de mes parents ? Oh bien sûr, il m’a fallu m’imposer dans cette tribu comanche qui m’a recueillie alors que des pawnees venaient de décimer ma famille… C’est d’ailleurs de ce combat que me vient mon nom indien Celle Qui se Dresse Avec Un Poing Fermé ; mon nom indien, mais aussi avec lui, l’acceptation, la reconnaissance.de celle que je suis, par ceux avec qui je vis depuis… C’est dans mon existence avec eux qu’il m’a été donné de voir, à faire pâlir de honte, ce dont étaient capables les hommes blancs : tuer pour posséder, éradiquer l’humain - qui combat uniquement pour sa survie - pour un pouvoir que personne ne leur envie… Et par là-même qu’il m’a été donné de faire des choix… Alors, quoi de plus naturel, après ce long parcours, que de lier ma vie à un indien et de ne pas supporter l’idée de lui survivre ? " Il sera bon de mourir, il sera bon d'aller avec lui..." (page 84).
Pourquoi faut-il qu’il m’empêche ce chemin choisi, lui, le symbole même de ce qui m’a fait renoncer à mes propres origines ? Pourquoi faut-il, qu’en plus, au prix de maints efforts, ma patrie d’adoption me demande de faire le lien avec cet homme ? Mais aussi, comment puis-je m’expliquer que le temps passant, ce symbole, non plus encore, cet homme, m’habite toute entière : est-ce seulement ce qu’il me reste de mes origines blanches qui me raccrochent à lui… ou est-ce son regard curieux, son approche prudente, son implication réfléchie, son affection protectrice… et enfin son choix de se rallier à une cause pour laquelle il n’était pas formaté, quitte à y perdre son honneur, quitte à se mettre en danger, quitte à ce que de nouveau, je pleure l'être aimé…

« Il sera bon d’aller avec lui. Je vais le suivre », ce chant résonne dans ma tête. Soudain, au détour d’un arbre, derrière la crête d’une colline, telle une sirène, elle est là qui m’attire, me capture. Sa voix me happe, sa détresse m’assaille.
J’ai toujours voulu servir à la frontière. Cette vaste étendue d’herbe qui vous fait face, vous submerge. Perdre mon regard au loin, dans ces étendues sauvages et violentes où la vie et la mort ont une réelle valeur. Rencontrer ces domaines indomptés, ces bisons musculeux qui règnent en maître sur ces prairies désertiques. Affronter les indiens, affronter mes peurs.
Héros malgré moi, me voilà en droit de jouir de mes rêves. Alors que je cherchais la délivrance et la mort, le champ de gloire va m’offrir les clés de fort Sedgewick, petit bastion, fer de lance de l’expansion américaine en terre inhospitalière.
Moi lieutenant John Dunbar, me voici seul, envahit par ces flots verts d’herbe à bison dans les vestiges de la fierté nord-américaine, avec pour seuls compagnons d’armes mon cheval et un pauvre loup solitaire. Je suis le chef de ma propre armée, de mon ambition.
La menace rode et se veut chaque jour plus pressante. Je n’en puis plus d’attendre désespérément leur venue. Attente interminable, angoisse indescriptible face à la peur et à l’inaction. Il me faut agir.

Je suis un bison, seigneur des plaines, garant de l’humanité comanche. Je suis un pur-sang indien, fier et fougueux, sauvage et docile. Notre union est métisse comme le sang qui coule dans mes veines, mais notre amour pour les indiens est plus fort que nos différences. Nous n’étions pas de leur peuple, de leur culture, de leurs racines ; ils nous ont offert leur vie, leur nourriture, leurs esprits et leurs cœurs. Nous représentions une énigme, un trouble pour leur croyance ; ils ont outrepassé les limites obtuses, les divergences à notre égard, en récompense de cela qu’avons-nous fait ? Quel avenir leur avons-nous offert ?
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Le film m'avait transportée, le livre plus encore ! Lyrique, émouvant,passionnant, il exalte en nous des désirs de grands espaces et d'aventure.

Le personnage central, le lieutenant Dunbar, a une ouverture de coeur, une honnêteté qui le rendent tout de suite sympathique. Perdu, oublié plutôt, dans ces immensités désertiques de l'Ouest, il se demande s'il doit continuer à faire semblant d'exercer son métier de soldat...

L'histoire est à contre-courant des idées reçues, ventilées par les westerns, voulant donner une image honorable des américains ayant exterminé les Indiens. Heureusement, des auteurs comme Jim Harrison réhabilitent ces peuplades opprimées. Bien sûr, il y a eu des tribus sanguinaires, cruelles, les Pawnees par exemple, mais le livre, très documenté, ( l'auteur a fait de nombreuses recherches durant des années) présente un peuple fier, ayant le sens de l'honneur et de la solidarité, sage mais aussi enfantin et naïf à ses heures: les Comanches.

Dunbar, devenu " Danse avec les loups"( allusion à son amitié avec " Deux bottes", un loup) va s'intégrer à ce groupe qui le rendra heureux. Il y connaîtra un bel amour, clair, vivant. J'ai aimé découvrir les Comanches et assister au partage , à la générosité dont ils font preuve envers Dunbar.

Mais le livre laisse à la fin présager la quasi- disparition des tribus indiennes, véritable drame ethnique...

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Un must, lu trois fois. La qualité des descriptions sur la vie des indiens est sans pareille et l'histoire touchante. le genre de roman qu'on ne voudrait jamais lâcher.
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Superbe roman sans doute très bien traduit.
En lisant la jaquette, dans un premier temps, le fait qu'il fallut 10 ans de recherches à l'auteur avant de pondre son livre me parût vraiment incroyable, mais la très grande simplicité des propos des pensées et des actes de chacun des personnages me semblent bien, après coup, le juste reflet d'une grande maîtrise de ce que fût la pensée indienne.
Tout, ici, sent l'authentique , les paysages, les émotions.

Le lieutenant Dunbar, d'une grande sensibilité, intéressé, à priori, par la culture indienne, ne pouvait que succomber à la tentation de sombrer dans ce monde si pur; si authentique, si simple et si fort à la fois.

Homme d'une grande dureté, il se complaît dans ce monde dur sous des apparences de calme et d'harmonie.
Mais la violence n'est elle pas en harmonie avec la vie, y compris avec celle des hommes ?
Violence, certes, mais limité à la défense, à la vengeance, et à la nutrition.
En aucun cas; à l'opposé des hommes blancs, à la convoitise.
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Avant de vous engouffrer dans ce prestigieux roman, assurez-vous de ne pas craindre le dépaysement total, l'inconnu et les tribus Comanches.

Dans un paysage désertique, perdu au milieu de plaines s'étendant à l'infini, un "soldat blanc" Américain se voit affecté à Ford Sedgewick, malheureusement déserté à son arrivée. Bien décidé à accomplir la mission que lui a inculpée sa nation, il reste au campement avec son brave cheval Ciscos. Mais au plus profond de lui, le soldat Dunbar sait qu'il rêve de découvrir des indiens purs sang. S'adaptant à sa nouvelle vie solitaire et reculée, il croise, au détour d'un chemin, une jeune femme mi-indienne mi-blanche anéantie, qu'il ramène aussitôt à sa tribus Comanche. C'est de là que démarre l'incroyable aventure humaine du soldat blanc, immergé dans une tribus sauvage indienne, en total opposition avec sa vie urbaine antérieure...

Danse avec les loups met en opposition deux styles de vie bien distinctes, les Occidentaux - symbolisés par la barbarie des soldats blancs, par leurs manières, leurs artilleries lourdes et leurs avancées - ainsi que les indiens - peuple à la simplicité bouleversante, à l'hospitalité assourdissante, à la solidarité hors paire mais à la terreur oppressante. Tant de contrastes que devra franchir Dunbar pour tenter de s'intégrer au mieux aux Comanches, pour se couler dans le moule du parfait indien, dans le but d'être considéré comme tel.

L'environnement semble merveilleux. le lecteur est transporté, en parfaite adéquation avec le cadre sauvage et errant de ses peuples, vivant hors de la civilisation classique, dans un monde où seul compte le gibier - de préférence les bisons - et la cohésion.

Une histoire au combien touchante, qui déshumanise le protagoniste, mais humanise grandement le lecteur. Une sensibilité et une fragilité surprenante s'empare des indiens, envers lesquels ont ressent rapidement une attirance, un fort attachement, comme l'envie de les aider, de s'introduire parmi eux.

Un second tome est sorti, complétant ce premier récit enrichissant. Aux quelques avis que j'ai pu y lire, la suite de Danse avec les loups est plus accès sur la barbarie, mettant en avant de tristes sentiments, de profondes scènes macabres. Si je le trouve, je le lirais, sinon, rester sur cette pointe de bonheur et de couleur me convient parfaitement. Quant au film, au vue de la bande-annonce ci-dessous, reste équivalent au livre dans ses grandes lignes.

Michael Blake nous transporte au temps des indiens, dans le grand ouest des Etats-Unis, entre colonisations, humanité et bestialité. Un fascinant plongeon au coeur de la culture indienne, empli de sensibilité. J'ai adoré !
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Le déferlement furieux des poneys quand ils passèrent devant lui. Leur robe luisante, les plumes volant à leurs brides, leurs crinières, leurs queues, les décorations sur leurs croupes. Et les hommes sur leurs dos, chevauchant avec l'abandon d'enfants sur des chevaux de bois. Leur peau riche et sombre, les lignes de muscles sinueux se découpant nettement. Les chevelures tressées et brillantes, les arcs, les lances, les fusils, les larges peintures courant en lignes sur leurs visages et leurs bras.
Et tout cela dans une harmonie magnifique. L'ensemble, hommes et chevaux, ressemblait à la grande lame d'une charrue filant sur le paysage, son sillon éraflant à peine la surface.
C'était d'une couleur, d'une rapidité, d'une magnificence qu'il n'avait jamais imaginées. C'était la célébration de la gloire de la guerre captée en une seule fresque vivante, et Dunbar resta cloué au sol, oubliant qu'il était un homme pour ne plus être qu'une paire d'yeux.
Dunbar se trouvait dans un épais brouillard qui venait juste de commencer à se dissiper quand il réalisa que l'un d'entre eux revenait.
Comme un dormeur dans un rêve, il lutta pour s'éveiller. Son cerveau essayait d'envoyer des ordres, mais la communication ne cessait d'être coupée. Il ne pouvait bouger un muscle.
Le cavalier arrivait vite, se précipitant sur lui en suivant une trajectoire qui rendait la collision inévitable. Le Lieutenant Dunbar ne pensa pas qu'il allait se faire piétiner. Il ne pensa pas à la mort. Il avait perdu toute faculté de raisonner. Il resta immobile, son attention fixée sur les narines du poney comme s'il avait été en transe.
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L'air s'était figé. Aucun son ne portait. Il ne pouvait plus entendre les sabots des poneys des chasseurs.
Même le troupeau devant eux était devenu soudainement silencieux. La mort s'installait sur la prairie avec l'assurance d'un nuage descendant.
Quand il fut à moins d'une centaine de mètres, une poignée des animaux poilus se tourna comme un seul être et lui fit face. Ils levèrent leurs grosses têtes, humant l'air pour tenter de déterminer ce que leurs oreilles avaient entendu mais que leurs yeux déficients étaient encore incapables d'identifier. Les queues se dressèrent, se recourbant au-dessus des croupes comme de petits drapeaux. Le plus gros frappa du sabot dans l'herbe, secoua la tête et renifla d'un ton bourru, défiant l'intrusion des cavaliers qui approchaient.
Dunbar comprit que pour chaque chasseur, le fait imminent de tuer n'était pas une conclusion inéluctable ; ce n'était pas une chose que l'on attendait tranquillement.
Pour donner la mort à chacun de ces animaux, chaque homme allait risquer la sienne.
Un ébranlement éclata sur le flanc droit, loin dans la ligne vers la pointe de la corne. Les chasseurs avaient frappé.
Avec une incroyable rapidité, cette première attaque déclencha une réaction en chaîne qui prit Dunbar de la même façon que des brisants peuvent surprendre un baigneur non prévenu.
Les bisons qui lui avaient fait face pivotèrent et se mirent à courir. Au même moment tous les poneys indiens bondirent en avant. Cela arriva si vite que Cisco faillit désarçonner le lieutenant. Il lança la main en arrière pour rattraper son chapeau, qui roula hors de portée. Peu importait. Il n'y avait plus moyen de s'arrêter à présent, même s'il avait usé de sa force. Le petit bai filait en avant, avalant le sol comme si des flammes lui chatouillaient les talons, comme si sa vie dépendait de sa course.
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Dunbar l'examina avec plus d'intérêt que la veille. C'était bien le même loup, avec ses deux bottes blanches sur les pattes antérieures. Il était grand et vigoureux, mais quelque chose en lui donna à Dunbar l'impression qu'il n'était plus de la première jeunesse. Sa fourrure était mal soignée, et le lieutenant crut distinguer une ligne irrégulière le long du museau, vraisemblablement une vieille cicatrice. Il y avait en lui une méfiance qui indiquait l'âge. Il semblait tout observer sans bouger un muscle. Sagesse fut le mot qui vint à l'esprit du lieutenant. La sagesse était ce que l'on acquérait après avoir survécu de nombreuses années, et ce vieux basané aux yeux alertes avait vécu plus que sa part.
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Quand enfin il glissa dans l'inconscience, le lieutenant dériva jusqu'à la lisière d'un rêve qu'il n'avait pas fait depuis son enfance. Entouré d'étoiles, il flottait dans le vide froid et silencieux de l'espace, un petit garçon ne pesant rien dans un monde d'argent et de noir.
Mais il n'avait pas peur. Il était bien au chaud sous les couvertures d'un lit à baldaquin, et dériver comme une simple graine dans tout l'univers, même si c'était pour l'éternité, n'était pas une tâche difficile. C'était une joie.
Ce fut ainsi qu'il s'endormit pour sa première nuit au camp d'été traditionnel des Comanches
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Ils étaient la vie de la prairie.
Et ils étaient des milliers à déferler sur la berge pour plonger dans la rivière qu'ils traversaient sans plus s'en préoccuper qu'un train ne le ferait d'une flaque d'eau. Puis ils escaladèrent le versant opposé et passèrent dans les herbes hautes, grondant vers une destination connue d'eux seuls, un torrent de sabots, de cornes et de viande coupant à travers le paysage avec une force défiant l'imagination.
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Interview de Michael Blake (en anglais).
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Danse avec les loups

La mésaventure du lieutenant au début du roman :

il a failli se faire prendre en otage
il a failli se faire amputer la jambe

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